La bienveillance et l’estime de soi à l’école.

La bienveillance et l’estime de soi à l’école.

 L’estime de soi

Le « Soi » Comment définir l’estime de soi ? Il convient d’abord à mon sens de parler de la notion de « Soi », elle-même abordée dans de nombreux travaux sur l’estime de soi. Dans une optique purement lexicale, les définitions de plusieurs dictionnaires se rejoignent : « soi » est ce que l’on appelle en étude de la langue un pronom réfléchi. C’est un pronom qui, dans une phrase, renvoie au sujet qui lui-même réalise l’action. Même si cette définition est une vision purement sémantique du mot « soi », on peut tout de même l’appliquer à une utilisation plus générale : nous sommes les instigateurs de nos propres actions, et parler de « soi » c’est s’intéresser à l’origine de ces actions, nous-mêmes. La complexité du concept de « soi » est telle que de nombreux chercheurs et chercheuses ont tenté de le définir, à travers plusieurs disciplines. En psychologie analytique, le concept de « soi » est décrit par Carl Gustave Jung comme étant l’origine du « Moi », de l’égo4 . D’après Guy Corneau5 : « […] le « Moi » est un terme technique par lequel on désigne le centre du champ de la conscience et il vient du terme latin « ego » qui signifie « je ». Ainsi, le moi ou l’ego est ce qui permet de dire « je » et de savoir que l’on existe de façon subjective, c’est-à-dire en tant que sujet. ». Ainsi, le soi serait un tout regroupant l’égo et les représentations que l’on s’en fait. De plus, ces représentations peuvent nonseulement venir d’un regard personnel, mais passent aussi et surtout par la perception des autres. C’est un des aspects du roman Le Loup des steppes de Hermann Hess6 : le héros Harry Haller découvre à travers un parcours initiatique que la vision qu’il a de lui-même est indissociable de ce que les autres perçoivent de lui. Le « Soi » existe en partie à travers la perception d’autrui. Ainsi, le « Soi » est un tout qui est composé de notre égo et de ses perceptions Si le centre d’un disque est l’égo, le « Soi » est représenté par l’entièreté du disque, composé du « Moi » (le centre) et des perceptions faites de ce « Moi ». Cette vision du « Soi » peut être étoffée par des travaux venant notamment de la psychologie. En partant de la confusion générale des expressions parlant du « Soi » (image, estime, valeur, perception, …), Jean-Pierre Famose et Jean Bertsch expliquent dans L’estime de soi : une controverse éducative7 que le « Soi » est défini par les « attributs » et les « caractéristiques » que le sujet lui apporte en parlant de luimême. C’est par exemple ce que répondrait une personne à qui on demanderait de parler d’elle. D’autres éléments sont apportés par la psychologie sociale (branche de la psychologie qui porte son analyse à travers les interactions des individus) et précisent encore les définitions précédentes. Pour Delphine Martinot, le « Soi » est défini par les informations tirées de nos souvenirs, de nos expériences et des perceptions que nous avons de nous-mêmes. Ces informations sont d’après elle indispensables à la compréhension de notre propre identité.8 On peut ainsi supposer que c’est en partie par le biais de nos expériences personnelles que nous nous définissons. Les approches du concept de « Soi » sont multiples et les travaux sur le sujet sont très nombreux. Les références citées précédemment, bien que nous permettant d’aborder la notion de manière pertinente, sont loin d’être les seules réflexions sur le sujet. Cependant, grâce à elles, il est tout de même possible de dégager des points de convergence : le « Soi » est un ensemble d’éléments qui définit

L’estime

Après avoir mis l’accent sur les caractéristiques du concept de « Soi », il me semble cohérent, pour définir l’estime de soi, de s’intéresser au(x) sens de « l’estime ». Qu’est-ce qu’« estimer » ? Portons tout d’abord notre regard sur l’origine de ce mot, son étymologie. Le mot « estime » est dérivé du verbe « estimer », qui vient du latin « aestimare », qui signifie évaluer9 , donner une valeur à quelque chose. On se rapproche ici d’une des définitions du verbe « estimer » que l’on peut trouver dans le dictionnaire10 : « Déterminer la valeur d’un bien, le prix d’un objet par expertise ; évaluer ». Le Larousse nous apporte cependant une autre définition portée plutôt sur la personne que sur l’objet. Estimer désigne également le fait d’émettre un jugement sur un individu, lui accorder une importance plus ou moins grande. Cette approche liée à l’individu, qui nous intéresse particulièrement dans ce travail de recherche, est précisée par le Larousse et le travail de recherche de Christina Doré. En effet, « l’estime » est définie comme un point de vue mélioratif porté sur une personne, une opinion favorable qui force respect et considération. Le sens de l’estime est vu ici à travers un prisme affectif et social : elle « indique une connaissance, une acceptation et elle se rapporte implicitement à l’amour de soi ou des autres et au respect. » 11 Le mot « estime » peut avoir plusieurs sens en fonction du contexte dans lequel il est utilisé. Cependant, un point de convergence se dégage de toutes ces approches : l’évaluation. Que ce soit sur des objets ou des personnes, l’estime implique un jugement de valeur, qui est par essence une évaluation par différents critères. Evaluer, c’est situer un sujet par rapport à un attendu. Lorsque l’on évalue, on compare une donnée réelle à un moment précis, à une donnée attendue et précisée par un autre acteur. Par exemple, lorsque l’on évalue ses élèves en classe, on met côte à côte leurs compétences actuelles sur un sujet (données réelles à un moment précis) et les compétences attendues fixées par l’enseignant.e d’après les textes officiels (données attendues et précisées par un autre acteur.

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