La présentation des ouvriers de tabacs

 La présentation des ouvriers de tabacs

L’ouvrier du tabac: un poste convoité 

Un engouement au poste d’ouvrier du tabac 

De nombreux dossiers concernant le recrutement nous montrent à quel point le poste d’ouvrier est demandé. Il faut voir le recrutement de main d’œuvre comme un enjeu entre la direction qui veut économiser sur la main d’œuvre et les ouvriers sensibles aux difficultés de leur temps(hantise du chômage). Les ouvriers du tabac bénéficient de beaucoup d’avantages. Les ouvriers sont comme on l’a vu à l’abri des 2 plaies du salariat: le chômage et la variation difficile travail journalier. Ils bénéficient de congés, de salaires flexibles et qui augmentent à mesure de leurs années de service. Les ouvriers sont privilégiés comparés a ceux du privée dont la position est incertaine. Il faut savoir que beaucoup d’industries subissent des chômages périodiques, les mortes saisons, des jours de fièvre et de surmenage. Les ouvriers embauchés donc titulaires sont pris en charge par le SEITA qui leur assure la régularité et la sécurité du travail, les indemnités pendant leurs maladies, une retraite en fin de carrière ou une retraite anticipée pour invalidité absolue ou pour invalidité partielle.Le directeur de la SNECMA, aborde la question de l’étude comparative, constate des similitudes entre les deux établissements, la SEITA et la Société Nationale d’Etude et de Construction Moteurs d’aviation. Tout d’abord, l’écrasement de la hiérarchie par rapport au personnel horaire et une amélioration des salaires supérieur à celle des traitements. La différence réside non pas dans les salaires qui pourraient expliquer tant d’engouement à intégrer la manufacture mais dans la sécurité de l’emploi quitte à percevoir un salaire moindre que dans le privé. Néanmoins, si l’on regarde certains salaires d’ouvrier(voir I C), comme les ajusteurs, ils semblent être très largement privilégiés. Si l’on compare les ouvriers du SEITA et d’une autre autre région de l’industrie privée et d’une même catégorie, on constate par exemple que les salaires des ouvriers de Limoges (ouvriers professionnels de 2e (150F)et 1ere (169 f)catégorie) même sous   évalués sont inférieurs de moitié au salaire de l’ajusteur de 4e échelon du SEITA.Ainsi, les candidats affluent. Les candidats sollicitent directement la bienveillance du directeur général et réitèrent leur demande afin de multiplier leur chance d’être pris.126 On compte en moyenne 192 dossiers de candidatures chaque année d’hommes et surtout de femmes, mariés ou non mais le plus souvent mariés, habitant à Paris ou proche de Paris(Aubervilliers seine..) et nés à paris avec quelques de provinciaux d’origine tout de même. Les candidats ont souvent grandi à coté de la manufacture et espèrent intégrer l’établissement qu’un membre de leur famille a lui même intégré.

Recrutement des ouvriers

 L’Administration décide d’un éventuel recrutement, dans ce cas là, il se limite à 50 ouvriers dont un tiers d’invalides de guerre, un tiers anciens militaires et un tiers de candidats civils, en ce qui concerne ces derniers, la priorité est donnée aux ouvriers temporaires bénéficiaires des dispositions de l’ordonnance du 15Juin 1945 et une ancienneté de services suffisante. Un tel recrutement nécessite le licenciement d’un nombre équivalent d’ouvriers temporaires déduction faite de ceux qui seront titularisés. Cette procédure de nomination d’ouvriers non temporaires et de licenciements de temporaires se fait sur plusieurs mois. Les ouvriers temporaires dont le nom figure sur la liste de classement ne sont titularisés sur place que si leur rang d’inscription le permet, on peut leur proposer leur nomination dans un autre établissement du service dans la limite des places disponibles, ils peuvent refuser la nomination et l’établissement ne s’engage pas à continuer à l’employer comme ouvrier temporaire, peut tout à fait le licencier.128 L’Administration informe que par décision en date du 26 Janvier 1950, le ministère a décidé que les emplois d’ouvriers du SEITA qui ne sont pas réservés(voir II.B.), en vertu de la loi du 26 Octobre 1946 et du décret du 10 juillet 1947 seraient attribués dans les établissements où la majorité du personnel ouvrier le désire, partie aux candidats à titre purement civil et une partie aux candidats apparentés à certaines catégories du personnel. 129 Le dernier mot quant au recrutement des ouvrier revient toujours au directeur de la manufacture.

Conditions d’admissions à la manufacture de tabacs: un long chemin du recrutement à l’embauchage 

Le recrutement conditionne le bon fonctionnement de la manufacture de l’État laquelle tient à être un modèle d’industrie. Les conditions d’aptitude ont été établies en tenant compte du fait que les ouvriers embauchés sont titulaires d’un emploi permanent, ils sont le jour de leur embauche pris en charge par la Société d’Exploitation Industrielle de Tabacs et d’Allumettes qui leur assure le travail, les indemnités pendant leurs maladies, une retraite en fin de carrière ou une retraite anticipée pour invalidité absolue ou pour invalidité partielle d’où l’enquête préalable à toute admission.

Enquête préalable à toute admission

 Le recrutement montre qu’il y a bien un profil ouvrier

L’Administration mène une véritable enquête et va jusqu’à fouiller la vie personnelle de l’ouvrier. Tout le monde ne peut espérer être embauché comme ouvrier dans une manufacture. Les conditions de recrutement à titre civil du personnel ouvrier pour être admis a titre civil dans le cadre des ouvriers titulaires de la SEITA, apparentés ou non sont nombreuses. Le candidat doit fournir un acte de naissance, un état signalétique, les services délivrés par l’autorité militaire. Pour être admis les postulants doivent être âgés de 20 ans au moins, de 32 ans au plus pour les hommes et 28 ans au plus pour les femmes. La limite de 32 ans est augmentée de la durée du service militaire (5 ans maximum) et une année par enfant à charge eu sens des prestations familiales et éventuellement du temps accompli comme ouvrier temporaire dans la SEITA. Cette limite d’age s’entend à la date de l’arrêté de nomination sans dérogation possible. Il faut fournir un certificat de nationalité française fourni par le du juge de paix lequel certifie qu’une candidate ou un candidat est de nationalité française et est un enfant légitime né en France d’un père lui même né en France. 136 Un extrait de casier judiciaire doit certifier que le candidat est en position régulière devant la loi. Ils ne doivent pas avoir été condamnée à une peine afflictive ou infamante et être de bonne vie et de mœurs. Dans les archives, nombreux sont les extraits de casiers judiciaire d’agents qui vont bientôt intégrer le personnel de la manufacture 138 et de certificats certifiant que le candidat est de bonne vie, mœurs (demandé par l’ingénieur en chef au maire où réside le ou la candidate)et de bonne conduite la plupart du temps demandé par l’ingénieur en chef au procureur de la République. 139 140 L’Administration fouille dans la vie de l’ouvrier en vue d’être renseignée sur la moralité de ceux qui devront assurer la prospérité de la manufacture. Ainsi, l’Administration mène une véritable enquête qui va jusqu’à fouiller dans la vie plus personnelle de ses futurs ouvriers. L’une des autres conditions de recrutement définitive est la période d’essai. L’inscription dans le registre des immatriculations devient définitive au bout de 265jours de présences réelles. L’ouvrier n‘est admis qu’a titre provisoire, il suit ce qu’on appelle une période d’essai. Il n’est admis qu’à titre immatriculé conditionnel(voir I.A.3.). Seule la Régie décidera de l’immatriculation définitive ou non. Comme on l’a vu, conformément à la lettre du 2mai 1950, les manufactures doivent adresser à la direction générale à la fin du stage des ouvrières et ouvrières un compte rendu. L’établissement doit communiquer les noms de ceux en fin de stage cela un mois avant de façon à permettre au médecin du travail et au médecin contrôleur d’indiquer s’ils ont des réserves d’ordre médical et de communiquer les rapports médicaux sur les ouvriers concernés au cours du dernier mois de stage.Ainsi, même si les candidats ont réussi la première étape préalable à son admission dans la manufacture, avant la titularisation définitive reste l’étape de l’examen d’aptitude physique et technique. Les candidats doivent réunir les conditions d’aptitude physique définies par les lettres communes du 28 mars 1947 et du 25 mars 1949 et satisfaire aux épreuves psychotechniques. Après avoir réussi l’étape des examens et avoir validé leur stage, viendra enfin la titularisation définitive des ouvriers. 3.L’examen d’aptitude physique et technique:une quête du modèle d’ouvrier du tabac Le cabinet de médecin n’est pas seulement là en cas d’accident de travail. En effet, sa fonction principale est celle d’examiner les candidats à la manufacture puisque tout ouvrier éventuel doit avant toute admission être examiné par le médecin de service. L’article 15 de la loi du 11 Octobre 1946 précise que le temps nécessité par les examens médicaux, y compris les examens complémentaires sera, soit pris sur les heures de travail des salariés, sans qu’il puisse pour cela être effectué une retenue de salaire, soit rémunéré comme temps de travail normal. De même les frais de missions concernent les candidats ayant passé leur examen dans une manufacture d’une localité outre que la leur, il faut pour bénéficier de ces frais de mission, préciser la date, l’heure du départ du candidat. Les instructions de l’Administration prévoient que lors des recrutements d’ouvriers et ouvrières titulaires, les candidats doivent passer un examen médical d’aptitude physique, un examen psychotechnique. 

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