LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE, CONCEPT CLEF POUR UN FUTUR SOUTENABLE

LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE, CONCEPT CLEF POUR UN
FUTUR SOUTENABLE

Un des piliers de la transition énergétique est le passage du système énergétique actuel utilisant des ressources non renouvelables3 vers un bouquet énergétique basé sur des ressources renouvelables4. La loi du 18 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte (TECV) a fixé un cadre ambitieux à l’échelle du territoire français afin de faire muter l’appareil énergétique du pays. Avant de s’intéresser aux territoires de l’Outre-mer français afin de savoir s’ils pourraient être un modèle pour le développement des nouvelles énergies, il parait judicieux d’analyser le cadre général, comprendre les enjeux de la fabrique de l’énergie et dans quelle(s) dynamique(s) cette transition s’est initiée pour enfin présenter les nouvelles énergies vers lesquelles on se tourne afin de diminuer notre empreinte carbone. 

Une remise en question du modèle énergétique

En tant que ressource indispensable pour les activités humaines, l’énergie apparait être au cœur des enjeux, raison pour laquelle la transition énergétique est au-devant de la scène. Ce passage d’un modèle économique fortement consommateur d’énergies à un modèle plus sobre et plus durable démontre d’une part l’importance de la gestion et de la production des énergies par les sociétés et implique notamment de s’intéresser aux problématiques énergétiques actuelles. 

Les principales problématiques du paysage énergétique mondial

La nouvelle donne énergétique suscite de nombreux enjeux à l’échelle internationale.

Le « système fossile » : un avenir incertain

Les immenses progrès que l’humanité a connu durant les deux derniers siècles n’auraient jamais eu lieu sans la découverte d’une source d’énergie qui est celle de la combustion des énergies fossiles5. En effet, notre modèle de consommation actuel repose presque entièrement sur l’usage des énergies non renouvelables que sont le pétrole, le gaz, le charbon et l’uranium. Le développement et le progrès sont intimement liés à l’utilisation de ces énergies si bien qu’aujourd’hui, plus aucun pays industrialisé ne peut se passer de pétrole. De plus, ces ressources présentent de nombreux avantages : elles sont peu coûteuses, hautement énergétiques et surtout, abondantes et facilement exploitables. Cependant, les réserves d’énergies fossiles sont polluantes et deviennent de plus en plus limitées. « Une grande partie de l’énergie utilisée aujourd’hui dans le monde (plus de 80 %) provient de gisements combustibles fossiles (charbon 27 %, pétrole 32 %, gaz 21 %) ou d’uranium (2 %). » 6. Ces gisements, qui se sont constitués au fil de l’évolution géologique, sont effectivement, par définition, épuisables. Du fait du caractère limité de ce type d’énergie, la dépendance mondiale à ces énergies reste très préoccupante. La figure 1 ci-dessus montre la production mondiale d’énergie primaire7 en 2012, qui reste tournée majoritairement vers le pétrole, le gaz naturel et le charbon

 Des préoccupations alimentées par des risques énergétiques

L’Histoire de l’énergie a été fortement marquée par des chocs brutaux tels que des hausses de prix du pétrole, des accidents nucléaires, ainsi que des ruptures d’approvisionnement en gaz et en électricité. Aujourd’hui, ces chocs sont devenus permanents, jusqu’à produire un contexte d’incertitudes généralisé12. Le « premier choc pétrolier » s’est structuré en 1973 lorsque les États producteurs du monde arabe annoncèrent un embargo contre les pays soutenant Israël. En un an, le prix du baril fut multiplié par quatre. La révolution iranienne en 1978 puis la guerre Iran-Irak en 1980 provoquèrent le « deuxième choc pétrolier », avec un doublement du prix. Depuis ces évènements, certains experts appellent « troisième choc pétrolier » un mouvement de hausse qui a commencé en 2003, poussé par la demande croissante des nouvelles économies (Chine, Inde, Brésil…) et qui s’est brutalement accéléré en 2008 au moment de la crise économique mondiale. Le cours a ensuite connu une « dégringolade » au plus fort de la crise financière. A partir de 2009, les pays producteurs ayant réduit leur production pour maintenir leur niveau de revenu, le baril est progressivement remonté. Le prix du Brent13 a atteint un nouveau pic en 2012, puis il est retombé avant d’entamer une baisse plus forte à l’été 2014. Depuis, les cours ne cessent pratiquement pas de baisser. Par ailleurs, le marché des autres énergies fossiles telles que le gaz et le charbon se trouve être aussi en déséquilibre. Outre l’instabilité des prix des énergies fossiles, l’avenir de l’énergie nucléaire reste lui aussi, incertain. Le nucléaire, qui n’est ni une énergie inépuisable (mines d’uranium limitées) ni une énergie propre (production de déchets à impact négatif sur l’environnement), contribue pour environ 4% à la couverture de nos consommations énergétiques (environ 40% dans le cas de la France)14. Aujourd’hui, les avantages du nucléaire (production énergétique continue, problème du réchauffement global réduit…) ont été remis en cause par le risque d’accident réévalué depuis Fukushima en 2011 (faisant suite à celui de Tchernobyl en 1986), par la hausse des coûts des nouvelles centrales ainsi que par les coûts légués aux générations suivantes pour le démantèlement des installations nucléaires et le stockage des déchets radioactifs15. La forte dépendance à des gisements de combustibles fossiles ou d’uranium, des réserves énergétiques mondiales qui s’épuisent rapidement, l’instabilité au niveau de l’accès à ces énergies et les risques majeurs encourus par leur exploitation, constituent tout un ensemble de paramètres compliquant le paysage énergétique mondial.

Les autres interrogations qui alimentent la nouvelle donne énergétique

Outre les difficultés de dépendance aux énergies non renouvelables, à l’instabilité du prix de ces dernières et aux risques bien présents, d’autres problématiques rentrent en jeu dans le champ énergétique. 

Energie et développement des sociétés

« En termes de tendance, si la population mondiale a été multipliée par 7 depuis 1850 (pour atteindre 7 milliards d’habitants en 2011), la consommation énergétique a quant à elle été multipliée par environ 32. » 16. Selon les projections de 2050, la population mondiale passera à 9 milliards d’habitants et plus d’un tiers vivront dans les pays émergents, dont la consommation d’énergie par habitant aura peu a peu triplé. En effet, la croissance de la consommation sera en grande partie tirée par les pays émergents, dont certains, comme la Chine ou l’Inde, connaissent une croissance économique très importante. La demande de ces pays augmentera, en effet, trois fois plus vite que celle de la zone OCDE17 pour atteindre près de la moitié de la demande totale de pétrole à l’horizon 2030 (contre 13 % en 1970)18. 

Formation et coursTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *