L’ACTIVITÉ ANTIULCEREUSE DE L’EXTRAIT OSM 11 CHEZ LE RAT

L’ACTIVITÉ ANTIULCEREUSE DE L’EXTRAIT
OSM CHEZ LE RAT

INTRODUCTION 

Sur le plan mondial, l’ulcère gastroduodénal constitue un problème de santé publique. Il touche 4 millions de personnes chaque année à travers le monde, et les femmes représentent la moitié de ces cas (THORSEN K. et coll., 2013), avec une incidence globale de 3 nouveaux cas pour 100 000 habitants (BIGARD M.A., 1999). D’après la statistique nationale en 1996, la maladie ulcéreuse, affecte environ % de la population à Madagascar. Ce sont surtout les jeunes de 20 à 40 ans qui sont les plus affectés avec une forte prédominance masculine, et elle a été classée au ème rang des pathologies (CASSEL-BERAUD A.M. et coll., 1996). L’âge, la consommation d’alcool, le tabagisme, le stress sont généralement les causes impliquées dans l’apparition de l’ulcère gastroduodénal (BIGARD M.A., 1999). Les personnes atteintes de cette maladie se plaignent d’une douleur épigastrique, souvent provoquée ou atténuée par la prise de nourriture. La maladie peut présenter des poussées récidivantes et périodiques. C’est une plaie profonde ou superficielle localisée au niveau de la paroi gastrique ou duodénale, il est caractérisé par une perte de substance atteignant la musculeuse sans tendance à la cicatrisation spontanée, et la guérison fait apparaître une cicatrice. L’ulcère gastrique peut se compliquer en sténose, en perforation digestive, en hémorragie digestive, et en cancer (BIGARD M.A., 1999). L’hypersécrétion acide gastrique joue un rôle essentiel dans le développement de l’ulcère duodénal, et l’ulcère gastrique relève plutôt d’une défaillance des mécanismes de protection de la muqueuse gastrique (PIEDOUX, 2014). L’ulcère gastroduodénal résulte du déséquilibre entre les facteurs d’agression et les facteurs protecteurs. Les facteurs agresseurs comprennent l’acide chlorhydrique, la pepsine et Helicobacter pylori, tandis que la protection de la muqueuse est assurée par le mucus alcalin dont la formation est sous contrôle des prostaglandines, qui améliorent le flux sanguin au niveau de la muqueuse, et stimulent en même temps la sécrétion du mucus et du bicarbonate (CATA G., 199). Normalement l’acide chlorhydrique sécrété au niveau de l’estomac active la pepsinogène, facilite la digestion des aliments, l’absorption du fer, du calcium, de la vitamine B, il ralentit aussi la prolifération bactérienne. Mais lorsque sa sécrétion est trop élevée, il agresse la muqueuse gastro duodénale (NEVIERE R., 2013). La sécrétion de l’acide gastrique est soumise à la régulation parasympathique, hormonale (la gastrine), paracrine (l’histamine) et provoquée par Helicobacter pylori. 2 L’acide chlorhydrique est sécrété par les cellules pariétales par l’intermédiaire de la pompe à proton située sur leur face luminale. Cette pompe favorise l’entrée des ions K+ dans la cellule en échange de la sortie des ions H+ , d’où la sécrétion d’HCl (NEVIERE R., 2013 ; CATA G., 199). Par ailleurs, la pepsine, deuxième facteur agresseur, est une enzyme protéolytique. Elle provient de la pepsinogène, qui est son précurseur inactif produit par les cellules principales, activé en milieu acide pour dégrader les protéines en coupant les liaisons peptidiques. Par autocatalyse, la pepsine elle-même active de nouvelles molécules de pepsinogène. Lorsqu’elle se trouve en grande quantité dans l’estomac, elle digère aussi la muqueuse (NEVIERE R., 2013 ; ELJAZIRI M., 2010). Le troisième agresseur est Helicobacter pylori, une bactérie mobile, capable de survivre en milieu très acide, grâce à sa capacité de neutraliser l’acide gastrique en synthétisant de l’ammoniaque. Ses flagelles lui permettent de percer la paroi gastrique et de s’enfoncer dans la sous couche protectrice du mucus qui tapisse la muqueuse gastrique. Une fois dans cette couche, il libère une toxine qui irrite la paroi gastrique (LAMARQUE D. et coll., 2002). Certains médicaments, comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), font également partie des facteurs agressifs. Ils inhibent la cyclo-oxygènase (COX), empêchant ainsi la synthèse de prostaglandines (PG) responsables de la sécrétion des ions bicarbonates et du mucus, deux éléments essentiels du mécanisme de protection de l’estomac (CATA G., 199 ; ALLAIN P., 2002). Par contre, le mucus et l’ion bicarbonate assurent la protection de la muqueuse contre les agents agressifs. Le mucus est synthétisé par les cellules épithéliales de surface et les cellules à mucus qui recouvrent la muqueuse gastrique. Il assure la protection de la paroi gastrique contre l’autodigestion par la pepsine. En outre il est imprégné de bicarbonate de sodium, ce qui lui permet de neutraliser l’acidité au niveau de la paroi gastrique (ALLEN A. et FLEMSTROM G., 200). L’ion bicarbonate (HCO3- ), le deuxième facteur de protection, est sécrété en quantité dans l’estomac par les cellules pariétales. Sa sécrétion est stimulée par les prostaglandines. Il se lie au mucus et neutralise l’acide chlorhydrique dans la lumière gastrique afin de protéger sa paroi (ALLEN A. et FLEMSTROM G., 200). 3 Enfin, les prostaglandines, qui sont synthétisées à partir de l’acide arachidonique sous l’action catalytique de l’enzyme cyclo-oxygénase (COX), stimulent la production de mucus et d’ion HCO3- par les cellules pariétales. Elles bloquent l’action des pompes à proton (ALLAIN, 2002). Le traitement de l’ulcère repose sur la suppression rapide des symptômes, la réduction du nombre de complications et la diminution de la fréquence des récidives (VALLOT T. et VATIER J., 1962). Les médicaments antiulcéreux sont classés suivant leur mécanisme d’action : les antiacides, les mucoprotecteurs, les antisécrétoires et les antibactériens. Les antiacides s’opposent aux ions H+ du contenu gastrique soit en neutralisant l’acide secrété, soit en jouant un rôle tampon. Les mucoprotecteurs gastriques augmentent la synthèse de mucus et de bicarbonate, ou tapissent la paroi gastrique afin de la protéger contre les facteurs agresseurs comme Titralac® qui est un antiacide. Les antisécrétoires inhibent la sécrétion acide gastrique comme Pirenzepine (Gastrozepine®), qui est un anticholinergiques ; la cimétidine (Tagamet®) qui est un antihistaminique, et les inhibiteurs de la pompe à protons comme Esoméprazole (Inexium®) (VALLOT T. et VATIER J., 1962). Depuis la découverte de Hélicobacter pylori, et son implication dans le développement de l’ulcère gastrique, une autre approche consiste à arrêter la croissance de cette bactérie avec des antibiotiques comme l’Amoxicyline (SHERWOOD L., 2006). 

Préparation de l’extrait

 L’écorce du tronc de la plante utilisée a été récoltée dans la région de Sofia, au mois de novembre 20. Elle a été séchée à l’ombre, dans un endroit aéré et sec, à la température ambiante, pendant 1 mois. Le matériel séché a été broyé à l’aide d’un broyeur à marteau électrique (BROOK CROMPTON série 2000) au Laboratoire de Pharmacologie Générale, de Pharmacocinétique et de Cosmétologie (LPGPC) à la Faculté des Sciences, Université d’Antananarivo. Deux cent grammes de la poudre obtenue ont été macérés dans 2 litres d’un mélange éthanoleau (60 :40) à la température ambiante, pendant trois jours. Le macérât a ensuite été filtré sur du coton hydrophile, et le filtrat obtenu a été évaporé à l’aide d’un distillateur à la température de 80°C et au bain marie à la température de 100°C (Figure 1)

Criblage phytochimique 

Un criblage phyto chimique a été effectué en suivant les méthodes décrites par FONG H.H.S et ses collaborateurs (1977). Il s’agit d’un test permettant de déterminer d’une manière qualitative les différentes familles chimiques présentes dans l’extrait OSM . Ce test est basé sur une réaction de précipitation (formation de complexe insoluble) ou d’une réaction de coloration (formation de complexe coloré), entre les réactifs spécifiques et les familles chimiques correspondantes. Pour quantifier les familles chimiques présentes dans l’extrait, les scores suivants ont été utilisés : (-) : absence de réaction (+) : présence d’une faible réaction, montrant une faible teneur de la famille chimique (+ +) : présence d’une réaction moyenne, montrant une teneur moyenne de la famille chimique (+ + +) : présence d’une forte réaction, montrant une forte quantité de la famille chimique 

Animaux d’expérimentation

 Ces études ont été menées chez le rat de race Wistar des deux sexes. Des animaux âgés de 3 mois et pesant entre 210 et 230 g ont été utilisés, ils ont été élevés dans l’animalerie du laboratoire de Pharmacologie Générale, de Pharmacocinétique et de Cosmétologie, à la Faculté des Sciences, Université d’Antananarivo. Ils ont été nourris avec de la provende LFL 1420 et ont eu accès libre à de l’eau. Ils ont été soumis à un cycle de lumière et d’obscurité de h/h et à la température de 27°C environ. Les animaux ont été mis à jeun pendant heures avant les tests. 

  1. Étude de l’effet de l’extrait OSM sur la paroi gastrique

 Les mucoprotecteurs font partie des produits anti ulcéreux. L’effet de l’extrait OSM a été étudié sur sa capacité à protéger la muqueuse gastrique contre l’agression de l’indométacine, en mesurant la surface des lésions provoquées par l’indométacine chez les animaux traités avec l’extrait OSM par rapport aux témoins (DJAHANGURI B., 1969). Les animaux ont été privés de nourriture heures avant chaque test, mais ils ont eu accès libre à de l’eau. Ensuite, ils ont été répartis en trois lots : un lot témoin de trois et deux lots de six rats traités avec l’extrait à différentes doses (SAYANTI B. et coll., 2007). L’indométacine a été administrée par voie orale à la dose de 30 mg/kg, chez tous les animaux (ODE O.J.et coll., 20). Quatre heures après l’administration de l’indométacine, les animaux du lot témoin ont reçu 10 ml/kg d’eau distillée, et les animaux des deux autres lots ont reçu l’extrait OSM , par voie orale, aux doses respectives de 10 et 600 mg/kg administrées dans 10 ml/kg d’eau distillée. Tous les jours, à la même heure, les animaux ont reçu les mêmes doses d’indométacine et d’extrait pendant cinq jours (DIELH -HEINZ K., 2010).

Table des matières

TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES SIGLES ET DES ABRÉVIATIONS
I. INTRODUCTION
II. MATÉRIELS ET DES MÉTHODES
A. PARTIE CHIMIE
a. Préparation de l’extrait
b. Criblage phytochimique
B. PARTIE PHARMACOLOGIQUE
1. Animaux d’expérimentation
2. Étude de l’effet de l’extrait OSM sur la paroi gastrique
3. Étude de l’effet de l’extrait OSM sur la sécrétion acide de l’estomac
C. EXPRESSION ET ANALYSES DES RÉSULTATS
III. RÉSULTATS
A. PARTIE CHIMIQUE .
B. PARTIE PHARMACOLOGIQUE .
1. Effet de l’extrait OSM sur la muqueuse gastrique .
2. Effet de l’extrait OSM sur la sécrétion acide de l’estomac
DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

projet fin d'etude

Télécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *