L’aménagement urbain

L’aménagement urbain.

Ce chapitre a pour but de présenter l’approche française en matière de prise en compte du développement durable dans la fabrique urbaine. En effet, notre recherche a pour but d’identifier les éléments réussis de cette approche, afin de les intégrer dans les démarches locales spécifiques à la Syrie. L’objectif étant de marier un pragmatisme local et une structuration méthodologique française. Depuis ces deux derniers siècles, les taux de l’urbanisation dans le monde évoluent à un rythme accéléré, en réponse à une augmentation de la part de la population urbaine. Cette augmentation était 2% de la population globale en 1800, puis 13% en 1900, 50 % en 2007 et devrait atteindre les 60% d’ici à 2030 (Verondu, 2006). Selon une étude des Nations Unies, nous pouvons distinguer deux vagues d’urbanisation. La première vague d’urbanisation s’est manifestée dans les pays développés, en Amérique du Nord et en Europe, de 1750 à 1950. La population urbaine est passée entre ces deux dates de 15 à 423 millions d’habitants, soit de 10 % à 52 % de la population totale. Lors de la seconde vague, le nombre de citadins passera de 309 millions d’habitants en 1950 à près de 3,9 milliards en 2030 (UNFPA, 2007). La « Figure 6 » montre que l’augmentation actuelle de la population urbaine dans les pays en développement fait partie de la deuxième vague de transitions démographique, économique et urbaine, d’une ampleur et d’une rapidité considérablement supérieures à celles de la première. L’augmentation du nombre des villes qui comptent 10 millions et plus d’habitants (mégacités) est une preuve de l’évolution urbaine dans le monde. En 1975, il n’existait que 4 mégacités, alors qu’en 2000, il y en avait 18, et d’ici 2015 il y en aura 22, selon l’estimation de l’ONU. Entre 1970 et 1990, l’émergence de villes de plus de 10 millions d’habitants a été deux fois plus importante dans les PED que dans les pays développés (UNFPA, 2007). En effet, la croissance urbaine se concentre de plus en plus dans les PED. Cette croissance, qui s’effectue de façon anarchique,21 est acompagnée par le phénomène de l’étalement urbain mal contrôlé. Ce mode de développement entraîne un basculement général de l’économie, de la société, de la culture, ainsi que des impacts sur l’environnement. La dynamique des villes génère une consommation croissante des ressources naturelles, selon un rythme supérieur au cycle de reconstitution naturel. Cela rend les écosystèmes locaux et régionaux directement affectés par l’empreinte écologique que la ville génère sur son environnement. (Yepez- Salmon, 2011).

Les enjeux liés à la consommation.

Les ressources naturelles sont souvent classées en deux catégories : les ressources rares non renouvelables, comme le pétrole, et les ressources renouvelables (air, bois,…). La réflexion autour des effets de l’urbanisation sur la consommation des ressources naturelles, particulièrement de l’énergie fossile, est de plus en plus considérable, notamment dans les pays développés. Cette consommation excessive des ressources naturelles a des impacts tant sur le plan environnemental (épuisement des ressources, pollutions diverses dont le rejet de gaz à effets de serre, …) que sur le plan économique (l’augmentation du coût du pétrole, l’augmentation des factures énergétiques des ménages…), sans oublier les impacts sociaux L’urbanisation augmente les volumes et les débits du ruissellement pluvial, en raison de l’imperméabilisation des sols. Ainsi, La canalisation et le stockage des eaux pluviales augmentent la concentration des flux, les risques d’inondation et de la pollution. Par conséquent, l’urbanisation a des effets qui perturbent le cycle de l’eau. Le stockage de l’eau en milieu urbain sans restitution réduit considérablement les apports pour la réalimentation naturelle des nappes.(Gauthier, 2008) En France, une étude relative à la consommation des eaux, menée par le service de l’observation et des statistiques du ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie (MEDDE), montre que Les régions les plus peuplées, comme l’Île-de-France, prélèvent logiquement les volumes les plus importants pour l’eau potable. (Service de l’observation et des statistiques, 2012). A noter que la consommation moyenne en eau potable est d’environ 137 litres par jour et par habitant.24 Autour de la méditerranée, ce chiffre varie d’un pays à l’autre. Mais il est certain que les PSEM sont considérés comme des pays « pauvres en eau ». Selon le Plan Bleu, 20 millions de Méditerranéens sans accès à l’eau En France, Selon un rapport du « centre de ressources documentaires Aménagement Logement Nature » (Robert Laugier, 2012), le tissu urbain est le responsable de 75 % environ de l’occupation de sol, et la surface agricole a diminué d’environ 15% entre 1960 et 2009, passant de 34 à 29 millions d’hectares. La loi Grenelle 2 aborde l’étalement urbain sans fixer d’objectifs quantifiés, tandis que la volonté de lutter contre l’étalement urbain contredit certains dispositifs fiscaux et financiers qui favorisent la construction neuve en périphérie plutôt qu’à la densification et au renouvellement urbain. Dans les PSEM, le même phénomène existe mais avec une ampleur plus forte. Cela est relatif au phénomène de l’habitat informel.

Les villes sont une grande source des émissions de gaz à effet de serre (GES), à cause de plusieurs facteurs, dont les activités humaines et les modes de vie. A l’échelle mondiale, le rapport intitulé « CITIES AND CLIMATE CHANGE GLOBAL REPORT ON HUMAN SETTLEMENTS» (UN-HABITAT, 2011), indique que les effets de l’urbanisation et de l’évolution du climat convergent dangereusement au point de menacer la stabilité de l’environnement, de l’économie et de la population mondiale. Dans ce rapport, ils ont défini les principaux facteurs de la contribution des villes aux émissions GES en milieu urbain. Ces facteurs sont: Un autre rapport, intitulé « Guide to Climate Change Adaptation in Cities » (IBDR, 2011), analyse les impacts des changements climatiques sur les villes et la façon par laquelle les villes atténuent ces impacts et s’y adaptent. Cela se traduit en partie par la notion de la résilience urbaine, en vogue depuis quelques années (Diab, 2013). En ce qui concerne les PSEM, le contexte du changement climatique est difficilement quantifiable par rapport aux pays européens, à cause du manque de réseaux d’observations complet et pertinent (Plan Bleu, 2008). Une étude réalisée sous la direction du Plan bleu en 2008, avec la contribution de la Banque Européenne d’Investissement et l’ADEME, intitulé « Changement climatique et énergie en Méditerranée », montre que la part des PSEM dans les émissions totales issues de la Méditerranée pourrait approcher 50% en 2025 (Figure 10). L’électricité et le chauffage représentent le premier contributeur à la hausse des émissions de Dans la littérature scientifique, la naissance du concept du développement durable a déjà fait l’objet de nombreuses recherches (Heland, 2008). A travers ces études, nous pourrions constater que les différentes préoccupations de la situation mondiale, comme la fragilité des écosystèmes et des ressources naturelles, l’évolution du climat et le réchauffement climatique, ont imposé la nécessité d’une nouvelle réflexion sur la relation entre activités anthropiques et écosystèmes. durable comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». En effet, Le développement durable se base sur la conciliation des exigences écologiques, économiques et sociales. Il établit un cercle vertueux entre ces trois pôles : c’est un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable. Cela est mis en relief quelques années plus tard à travers le sommet de la planète Terre en 1992 à Rio de Janeiro. A l’issue de ce sommet, de nouvelles formes de gouvernance sont exigées, alors que l’implication de tous les acteurs de la société civile, dont les citoyens, dans les décisions est devenue indispensable (MEDDE, 2002). Un quatrième pilier nous concerne directement, il est lié à l’aspect culturel où le transfert des pratiques des pays du Nord ne peut se faire d’une manière automatique, en particulier dans une région où les traditions et la culture sont des éléments essentiels dans les politiques publiques locales.

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