L’ART EPISTOLAIRE ROYAL DANS LES RELATIONS PUBLIQUES

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État des connaissances sur les rois et les reines.

Avant d‟entamer cette étude, promenons-nous un instant dans la galerie de portraits de nos personnages, afin de les situer brièvement.

Galerie de portraits.

Le premier règne du XVIe siècle fut celui de Louis XII (1498-1515). Né Louis d‟ηrléans en 1462, sous le règne de Louis XI, il n‟était pas promis au trône, puisque le roi avait des frères et qu‟il eut tardivement un fils, qui d‟ailleurs régna (Charles VIII). Il y parvint toutefois, les différents héritiers du roi étant morts sans héritiers ou du moins sans héritiers mâles Ŕ condition nouvellement nécessaire, en France, pour régner. Dès son avènement, Louis XII fit annuler son mariage avec Jeanne de France, et épousa Anne de Bretagne (1476-1514), fille de François II duc de Bretagne et déjà reine de France, par son premi er mariage avec Charles VIII. Louis XII et Anne de Bretagne restèrent ensemble au pouvoir plus de quinze ans. Lui poursuivit notamment la politique des « guerres d‟Italie » commencée au règne précédent, elle celle du développement de la « grande cour des dames », à laquellun nombre de plus en plus grand de créateurs furent associés. ζi l‟un ni l‟autre ne sont toutefois connus pour avoir écrit autre chose que des lettres.
Ils moururent également sans laisser d‟héritier mâle à la couronne ; ce fut donc François d‟Angoulême, déjà époux de leur fille Claude, qui devint roi de France. Contrairement à son prédécesseur,François I er (1494-1547) s‟attendait à monter sur le trône ; sa mère Louise de Savoie (1476-1531), veuve très tôt, l‟y avait préparé. C‟est à elle, assurément, qu‟il doit son goût pour les lettres et les arts. Louise de Savoie avait été élevée par Anne de France, la fille de Louis XI, au temps où elle gouvernait la France (1483-1491 au moins), elle-même auteure, notamment des Enseignements à sa fille Suzanne de Bourbon . Louise fut à son tour régente pendant les deux campagnes d‟Italie de François Ier (1515, 1524) puis pendant la captivité du roi (1524-1526). Son rôle politique se poursuivit bien au-delà de ses régences ; elle eut une importance particulière dans les relations internationales, concluant notamment avec Margue-rite d‟Autriche le traité de Cambrai ou « Paix des Dames » en 1529. Elle est auteure de lettres (cela va de soi) mais aussi d‟un journal et de poésies. Son fils également, dont le règne fut d‟une brillance exceptionnelle, nous a laissé des lettres et des vers, beaucoup moins nombreux toutefois que ceux de sa sœur.
Cette dernière, Marguerite d’Angoulême (1492-1549) devint reine de Navarre par son mariage avec Henri d‟Albret en 1527 ; partie prenante de la « trinité royale », elle occupa une place politique de premier ordre en tant que sœur influente du roi et souveraine d‟un pays frontalier. εais elle est la seule parmi tous les autres qui soit aujourd‟hui considérée avant tout comme écrivaine ; elle a en effet laissé bien plus que des lettres : des poésies, des pièces de théâtre et le célèbreHeptaméron. En revanche, son époux Henri d’Albret (1503-1555), roi de ζavarre à partir de 1517, n‟a apparemment pas laissé d‟écrits Ŕ du moins conservés.
Les deux épouses de François Ier font également partie des personnages à étudier. La première, Claude de France (1499-1524), mourut au bout d‟une dizaine de grosseses rappro-chées après avoir toujours été éclipsée par la mère et la sœur du roi. δa seconde, Eléonore d’Espagne (1498-1558), sœur de Charles-Quint, fut reine de France à partir de l‟année 152λ ; elle aussi fut éclipsée, par la sœur et la maîtresse du roi, la duchesse d‟Étampes. ηn sait bien peu de choses sur elles. la mort de François I er, en 1547, son fils Henri II (1519-1559) lui succéda. Ce roi fut le dernier du « beau seizième siècle ». Sous son règne en effet, marqué par une dépression économique, commença en outre la répression systématique des protestants. Sa cour fut néanmoins des plus brillantes, avec notamment l‟éclosion de la Pléiade. Il écrivit apparem-ment des poésies, mais elles sont inédites comme une grande partie de sa correspondance. Celle de son épouse Catherine de Médicis(1519-1589), en revanche, est connue dans toute son ampleur Ŕ mais non sa poésie. Catherine de εédicis n‟avait pas encore beaucoup de pou-voir politique à la mort de son mari, en 1559, mais elle allait gouverner la France durant une trentaine d‟années à après le court règne de son fils aîné.
Celui-ci, François II (1544-1560) n‟exerça jamais réellement le pouvoir. Ayant laissé gouverner les Guises, oncles de sa jeune femme, cet adolescent de santé très fragile mourut après dix-sept mois de règne. ηn ne connaît pour l‟instant de lui que des lettres. Par contre, son épouse Marie Stuart (1542-1587), qui fut reine d‟Écosse après avoir été reine de France et eut une vie politique tumultueuse, nous a laissé des poèmes et des lettres.Marie de Lor-raine (1515-1560), mère de Marie Stuart, fait aussi partie des souverains de notre corpus :
élevée en France tout comme sa fille, elle assuma la régence d‟Écosse, de la mort de son mari, Jacques V, en 1542, jusqu‟à la fin de vie.
Le roi de France suivant, Charles IX (1550-1574), régna d‟abord sous la régence de Catherine de Médicis puis, officiellement, à partir de 1563. C‟est sous son règne qu‟eut lieu la Saint-Barthélemy, dont le funeste souvenir devait lui rester attaché. Amateur de poésie, il composa lui aussi des vers ; et il laissa également un ouvrage unique en son genre pour un roi de France : un traité de chasse. Il avait épouséÉ lisabeth d’Autriche (1554-1592) en 1570, dont on sait peu de choses.
La soeur aînée de Charles IX, Élisabeth de Valois (1545-1568) fut pour sa part reine d‟Espagne, par son mariage avec Philippe II. Élevée à la cour des Enfants de France, elle eut le statut particulier des filles mariées à l‟étranger, qui servent d‟intermédiaire entre leur pays d‟origine et celui de leur époux. Elle a laissé des lettres, adressées en particulier à sa mère et aux ambassadeurs de France en Espagne.
Les deux premiers fils de Catherine de Médicis et Henri II étaient morts sans descen-dance ν c‟est donc un autre de leurs fils, Henri III (1551-1589), qui monta sur le trône en 1574. Il épousa aussitôt Louise de Lorraine Vaudémont, dite Louise de Lorraine (1553-1601), fille du comte de Vaudémont, oncle du duc Charles III de Lorraine. Henri III, qui eut à faire face aux quatre dernières guerres de religion, est connu pour sa monumentale correspon-dance et il a semble-t-il écrit des poèmes. On ne connaît en revanche que quelques lettres de Louise de Lorraine.
δe couple royal n‟ayant pas d‟enfant, et le dernier fils de Catherine de εédicis, François de Valois, étant mort en 1585, la couronne passa Ŕ non sans difficulté en raison de sa reli-gion Ŕ à Henri de Navarre, petit- fils de εarguerite de ζavarre et d‟Henri d‟Albret. Sa mère Jeanne d’Albret (1528-1572), avait épousé en 1548Antoine de Bourbon (1518-1562), duc de Vendôme, avant d‟hériter de la couronne de ζavarre en 1555. ηutre la correspondance des deux époux, on conserve de Jeanne des poésies et l‟Ample déclaration.
Leur fils Henri, futur Henri IV (1553-1610) devint roi de Navarre en 1572, année où il épousa la dernière fille de Catherine de Médicis,Marguerite de Valois (1553-1615), sœur des trois derniers Valois. Il ne parvint au trône de France qu‟en 15λ3, après des années de guerre civile, et avant de se remarier, à l‟orée du XVIIe siècle, afin d‟avoir les enfants légi-times qu‟il n‟avait pas eu avec sa première épouse. δui aussi nous a laissé une très volumineuse correspondance, ainsi que quelques poèmes ; Marguerite de Valois, en revanche, est l‟auteure de sa Déclarationde 1574, de εémoires, de poésies, et d‟un petit traité.
Des personnages aussi célèbres que les rois et reines de France d‟une période aussi peu reculée que le XVI siècle devraient être tous bien connus. Curieusement, toutefois, même si on a beaucoup écrit sur les plus célèbres d‟entre eux, le nombre des ouvrages n‟est pas un gage de qualité. En outre, certain-e-s souverain-e-s ont été plus ou moins ignorés. La longueur ou la brièvetédes règnes n‟expliquent pas ces variations, pas plus que les problèmes qu‟ils ou elles ont pu rencontrer. Par exemple, Louis XII a régné aussi longtemps qu‟Henri IV, il est comme lui arrivé au pouvoir sans êtrefils de roi de France, et pourtant il n‟y a aucune com-mune mesure entre les quelques biographies qui lui ont été consacrées et la somme de travaux de tous genres réalisés sur le premier Bourbon… C‟est bien plus l‟aura de certains rois et reines, l‟importance du travail de propagande qui a été effectué de leur vivant, le fait qu‟ils ont été ou non saisis par la légende après leur mort, qui paraissent expliquer ces disparités.
ζous proposons de faire ici un tour d‟horizon des connaissances aujourd‟hui dispo-nibles sur nos souverain-e-s. Dans chaque section, nous les présenterons dans l‟ordre alphabé-tique. Afin de ne pas alourdir excessivement les notes de bas de page, nous renvoyons à la bibliographie pour les références précises des ouvrages.

Les souverain-e-s les mieux connu-e-s

Si l‟influence prégnante de la légende explique que plusieurs grands personnages ne sont jamais tombés dans l‟oubli, elle a souvent été l‟un des principaux obstacles à leur étude objective.
C‟est le cas de Catherine de εédicis et de ses enfants, qui n‟ont vu leur image s‟en dégager que tardivement, voire très récemment. La longévité de cette légende noire a été assurée d‟abord par l‟historiographie protestante, qui a forgé la diabolisation des Valois-Médicis, puis par celle des Lumières, qui a mis en scène l‟opposition entre le gouvernement fanatique de Catherine et le règne de Henri IV, règne de la Raison, de l‟intelligence et de la tolérance, avant qu‟Alexandre Dumas ne reprenne ce flambeau1. Mais Catherine a eu aussi des défen-seurs : Balzac dès 1828, laissant parler son fantôme dans Les deux rêves, a dénoncé les accusations excessives et infondées portées contre elle au fil du temps. Au XIX siècle, la mise au jour de sources nouvelles et abondantes (chroniques et mémoires, dépêches et relationsi -d plomatiques) a également conduit certains historiens à réviser leur jugement. Pourtant, comme le note Ivan Cloulas, l‟objectivité n‟est pas au rendez-vous : « Chose étonnanteμ l‟érudition relance la légende. Charrière veut faire de son recueil de documents Négociations[ de la Alexandre Dumas, La reine Margot, Le Livre de Poche, 1994, p. 627-630.
« Ajoutez, reprit-elle, que toutes les plumes ont été plus injustes envers moi que ne l‟ont été mes contempo-rains. ζul n‟a pris ma défense. Je suis accusée d‟ambition, moi riche et souveraine. Je suis taxée de cruauté, moi qui n‟ait sur la conscience que deux têtes tranchées. Et pour les esprits les plus impartiaux je suis peut-être encore un grand problème. Croyez-vous donc que j‟aie été dominée par des sentiments de haine, que je n‟aie respiré que vengeance et fureur ? » Balzac,Les deux Rêves, Lausanne, Edition Rencontre, 1968, p. 505.
France dans le Levant (1853)] un monument impérissable élevé à la gloire de la reine ». εichelet prend le parti opposé, romanciers et écrivains populaires s‟emparent du personnage, et les évocations romancées de « la reine noire » finissent par imprégner les grands diction-naires historiques du XIXe siècle, ainsi que les manuels scolaires… En 1λ20 encore, Jean-Hippolyte Mariéjol, qui utilise pour la première fois le corpus des lettres de la reine, déplore le manque total d‟objectivité de ses prédécesseurs : « La plupart des historiens représentent cette grande coupable comme indifférente au bien et au mal, n‟aimant rien ni personne, 4 ». Il s‟efforce fausse, perfide et foncièrement cruelle, en un mot, comme une criminelle-née pour sa part de faire preuve d‟impartialité, et de reconnaître les mérites politiques de la reine mère.
Après la deuxième guerre mondiale, des ouvrages à son sujet continuent à paraître env i-ron tous les cinq ans, écrits par des historiens aussi différents que André Castelot, Jean Orieux, Robert Knecht, Janine Garrisson, Ivan Cloulas, Denis Crouzet, et la légende noire continue d‟aller bon train… Parmi les questions irrésolues que soulève son personnage, figure celle de sa culpabilité dans le massacre de la Saint-Barthélémy. Toujours totale pour certains, elle est toutefois récusée (au moins en partie) par les études les plus récentes. Prenant en con-sidération les travaux de N. M. Sutherland, Denis Crouzet, Barbara Diedendorf, Jean-François Solnon et Jean-δouis Bourgeon s‟accordent à dire que la reine n‟avait pas prémédité l‟assassinat de Coligny. δes deux derniers insistent plutôt sur la possible intervention du roi d‟Espagne, désirant empêcher l‟amiral de s‟engager aux Pays-Bas. Mais Denis Crouzet main-tient la thèse selon laquelle un conseil réuni par Catherine dans la nuit du 23 août aurait subi-tement choisi de recourir à la violence préventive contre les chefs huguenots. Cette version est totalement rejetée par Jean-Louis Bourgeon, qui montre pour sa part la couronne affaiblie face une mutinerie militaire et à un ultimatum espagnol, qui la contraignent de consentir à la mort de Coligny et des principaux huguenots.
Étant donné la fascination que cette reine inspire, les livres de grande vulgarisation sont également nombreux, et parfois rédigés par ses plus grands spécialistes (Ivan Cloulas a aég-lement publié chez TallandierCatherine de Médicis, le destin d’une reine et dans la Sélection du « Reader‟s Digest » Catherine de Médicis la passion du pouvoir). On trouve aussi des études sur des épisodes précis de son règne (sa première régence, le tour de France royal) ain-si que sur ses livres et ses collections.

François I er (1494-1547)

François I er est un personnage particulièrement en faveur chez les historiens et auprès du public. Dans la Bibliographie de la littérature française du XVIe siècle de Cioranescu (édition de 1λ75), la colonne qui répertorie les études historiques le concernant n‟a d‟égale que celle de Henri IV, ces ouvrages ne couvrant parfois qu‟une partie de la vie du personnage. Du XIXe e portan sur l‟ensemble de à la première moitié du XX siècle, on recense au moins huit études son règne. De nos jours, le personnage suscite apparemment un intérêt toujours vif. Les trente dernières années comptent une dizaine de biographies, la plupart réalisée par de grands noms, si ce n‟est toujours de grands historiens (René Guerdon, Raymond Rudler, André Castelot, Jean Jacquart, Robert Knecht, Emmanuel Bourrassin). Il arrive aussi, comme pour Henri IV, qu‟un homme politique cherche à exploiter l‟aura positive du souverain : c‟est ce qu‟a fait Jack Lang en 1997. Le « Père des Lettres » est un effet une figure valorisante pour un ancien ministre de la culture. François I er est devenu enfin le sujet d‟ouvrages, certes sérieux, mais destinés avant tout à plaire au grand public (aux éditions France-Empire ou dans la Sélection du « Reader‟s Digest »).
Il existe diverses études conscrées à sa captivité en Espagne, à ses relations avec Charles Quint, à ses diplomates, à son intervention dans le divorce du roi d‟Angleterre, ou encore des articles sur ses essais de concorde avec les protestants, sa collection de peintures, ses relations avec Anne de Pisseleu duchesse d‟Étampes, ses amours et sa mort, sa politique à l‟égard de la Savoie, etc. Un colloque a eu lieu pour le cinq centième anniversaire de sa nais-sance (François I er du château de Cognac au trône de France , 1995). Enfin, signalons l‟étude capitale d‟Anne-Marie Lecoq : François I er imaginaire. Symbolique et politique à l’aube de la Renaissance française (1987).

Henri IV (1553-1610)

Historiens et vulgarisateurs se plaisent depuis longtemps à l‟évocation du personnage et au récit des anecdotes les plus savoureuses de son existence. Dès le XVII siècle, les histo-riens lui on accordé une place importante, avant que Hardoin de Péréfixe puis Voltaire ne lui assurent une popularité sans commune mesure avec aucun autre souverain français5 et il a fait l‟objet au fil des siècles suivants de fort nombreuses biographies. Jean-Pierre Babelon, auteur de la dernière étude d‟importance, n‟en mentionne pas moins de trente deux Ŕ et encore se limite-t-il aux plus considérables d‟entre elles. Il précise que la ville de Pau rassemble un ensemble particulièrement important de publications sur Henri IV, ouvrages anciens et biblio-graphies récentes, conservé pour partie à la bibliothèque municipale et pour partie au Musée National du château 6.
δes ouvrages récents sont d‟un sérieux très inégal et n‟apportent pas forcément de nouveauté. Leurs auteurs sont fort divers et leurs productions vont des plus scientifiques aux plus romancées. Ils sont parfois des spécialistes du XVI siècle, comme Jean-Pierre Babelon et Janine Garrisson. Le premier est chartiste ; au moment où il écrit une biographie de HenriIV (Henri IV, 1982), il est conservateur en chef aux Archives nationales, et il y a organisé nombre d‟expositions historiques, dont une sur Coligny et les guerres de religion. La seconde (Henri IV, 1984) est agrégée d‟histoire, professeure des universités, spécialiste des protestants
la Renaissance. Parfois ce sont des spécialistes de droit. Les deux auteurs de Henri IV, le règne de la tolérance(2001), Jean-Paul Desprat et Jacques Thibaut, sont l‟un, docteur d‟État en droit, licencié d‟histoire travaillant pour le groupe Saint-Gobain ν et l‟autre, ancien élève de l‟EζA, diplomate, historien et homme de télévision. δeur ouvrage, centré sur un seul aspect du règne, offre plus d‟images que de développements et de données bibliographiques. On trouve aussi une biographie du Béarnais par François Bayrou (Henri IV, 1998), agrégé de lettres, ancien ministre de l‟éducation nationale en 1λλ3, président de l‟UDF à l‟époque.
δ‟ouvrage paraît sérieux, avec une bibliographie d‟une dizaine de pages, qui a été vraisem-blablement confiée à un-e historien-ne de formation. Mais il renoue sur certains sujets « avec une tradition historiographique ancienne, […] transposant dans un personnage emblématique du passé un projet politique du présent, sinon du futur ». On trouve même des livres illustrés pour la jeunesse, comme Henri IV, roi de tolérancepar Béatrice Fontanel (2006).
Certains historien-nes (ou leurs éditeurs) n‟hésitent pas à profiter de cette manne. Janine Garrisson a consacré au bon roi Henri un roman historique (Meurtres à la Cour de Henri IV, 2001) et elle a signé aux éditions du Reader‟s Digest un ouvrage dans lequel les illustrations sont plus volumineuses que le texte (Henri IV, le roi de la paix, 2001). Jeau-Pierre Babelon lui-même a signé une édition desLettres d’amour et écrits politiques de Henri IV (Fayard, 1988) Ŕ il est vrai fort peu complaisante.

Jeanne d’Albret (1528-1572)

La mère de Henri IV n‟a pas eu droit aux mêmes honneurs que son fils, mais en tant que reine de Navarre ayant introduit la religion réformée dans son royaume et ayant tenu tête à Catherine de Médicis, elle a régulièrement intéressé les historiens. Quatre biographies lui ont été consacrées au XIXsiècle et trois dans la première moitié du XX. Il faut également noter l‟étude d‟Alphonse de Ruble, en quatre volumes, datant de 1886, intitulée Antoine de Bour-bon et Jeanne d’Albret. Depuis 1973, sa vie a été retracée dans trois biographies (Yves aC-zaux, 1973 ; Nancy Lyman Roelker, 1968, traduction française en 1979 ; Françoise Kermina, 1λλ8) et une chronique de Bernard Berdou d‟Aas en 2002.
Il existe une quarantaine d‟autres études, enfin, sur son évolution religieuse, ses voyages, ses lettres, son testament. On en trouve plusieurs dans les Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau et du Béarn, Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestan-tisme Français , ou encore Bulletin de la société des amis du vieux Nérac.Signalons enfin un colloque récent intituléJeanne d’Albret et sa Cour (dont les actes ont paru en 2004).

Marguerite de Navarre (1492-1549)

ηn s‟est intéressé à la sœur de François Ier et à la mère de Jeanne d‟Albret bien davan-tage pour son œuvre, immense et essentielle dans l‟histoire littéraire, que pour son rôle pol i-tique, pourtant non négligeable. Elle a ainsi inspiré moins d‟études historiques et de biogra-phies que ses confrères et consœurs. A la fin du XIXe ont paru celle de la comtesse d‟Haussonville (Marguerite de Valois, reine de Navarre, 1870) et celle de Mary Darmstetter (La Reine de Navarre, Marguerite d’Angoulême, traduction de 1900). Celle de Pierre Jourda (Marguerite d’Angoulême, Duchesse d’Alençon, Reine de Navarre, étude biographique et littéraire), éditée pour la première fois en 1930 et rééditée depuis, a servi de référence à de nombreux autres ouvrages. Enfin, la seconde moitié du XX siècle compte quatre biographies de la reine de ζavarre, ce qui n‟est pas énorme compte tenu de l‟identité du personnage et comparé au nombre de celles qui sont dédiées à son frère par exemple. La plus récente est celle de Jean-δuc Déjean, en 1λ87. δ‟ouvrage adopte le plan d‟une biographie traditionnelle, mais l‟auteur accorde une place très importante à ses œuvres et les intègre dans la chronolo-gie : sa vie intellectuelle et sa production littéraire ne sont pas envisagées séparément desa vie de reine et de sœur de roi.
On peut encore mesurer la popularité Ŕ littéraire Ŕ de εarguerite en rappelant qu‟elle a été par deux fois «l‟auteur du XVIe siècle » du concours de l‟agrégation. De nombreux colloques ont été publiés lors du cinq centième anniversaire de sa naissanceColloque( pour le 500éme anniversaire de la naissance de Marguerite d’Angoulême,Nérac, 1993 ;Marguerite de France, reine de Navarre, et son temps, Agen, 1994 ; Marguerite de Navarre, 1492-1992, Pau, 1995; Les Visages et les voix de Marguerite de Navarre, Duke University, 1995, Études sur « L’Heptameron » de Marguerite de Navarre, Nice, 1996 ; Marguerite de Navarre, Lodz, 1λλ7). ηn s‟intéresse depuis peu à son théâtre, notamment grâce à l‟édition complète de ses œuvres entreprise chez Champion sous la direction de la grande spécialiste, ζicole Cazauran (Théâtre, tome IV, 2002). Marguerite est aussi en bonne place dans le premier volume de l‟édition de ζancy Erickson Bouzrara, Catherine εasson et Éliane Viennot (Théâtre de femmes de l’Ancien Régime, 2006).

Marguerite de Valois (1553-1615)

Celle que l‟on appelle « la reine Margot », connue du grand public surtout grâce au r o-man d‟Alexandre Dumas et à ses adaptations cinématographiques (la dernière en date étant celle de Patrice Chéreau en 1994) figure parmi les personnages féminins les plus transformés par la légende. Elle a presque continûment suscité la curiosité au cours des siècles, à com-mencer par celle du père Hilarion de Coste (Les Éloges et vies de reynes […], 1630) et les premiers romans la mettant en scène ont fleuri dès la deuxième moitié du XVIIsiècle. Le XVIIIe a vu paraître une première biographie sérieuse réalisée par Antoine MongezHistoire( de la reine Marguerite de Valois, première femme du roi Henri IV, 1777), suivie au XIXe par celle de Léo de Saint-Poncy (Histoire de Marguerite de Valois, reine de France et de Na-varre, 1887) accompagnée d‟un nombre déjà appréciable d‟études sur des aspects plus ponctuels de sa vie. Quinze biographies se sont succédé au XXsiècle, diversement occupées par ses Mémoires, ses amours, son exil, sa Cour, qui continuent d‟inspirer nombre d‟articles.
Pourtant, l‟abondance des ouvrages ne signifie pas pour autant un approfondissement des connaissances. Éliane Viennot, en 1λλ3, explique même que c‟est le contraire qui s‟est produit : Tout n‟a-t-il pas été dit sur cette voluptueuse et coquette reine Margot ? Il peut sembler paradoxal de soutenir qu‟au contraire, plus les livres s‟accumulent, plus on s‟éloigne du personnage historique, et pourtant rien n‟est plus vrai. De fait, la dernière étude sérieuse effectuée sur εarguerite date de 1λ28 ; elle était pourtant loin d‟être satisfaisante. Depuis, on n‟a fait, au mieux, que la répéter, au pire, que la dé-daigner. δe plus souvent, on s‟est contenté de broder sur une légende bien établie, qui depuis cent cin-quante ans tient lieu de savoir et de réflexion sur l‟une des plus grandes princesses de la Renaissance8.
travers sa biographie, puis ses différentes études sur les écrits de la reine, Éliane Viennot a porté un autre regard sur elle, plus conforme sans doute à la réalité historique.
δ‟intérêt pour ce personnage se confirme avec, en 200λ, l‟édition par Colette Winn et François Rouget de son Album de poésiesqui rassemble les poèmes écrits en son honneur par des auteurs et à des époques variés.

Marie Stuart (1542-1587)

δes malheurs de εarie Stuart ont soulevé de son vivant l‟émotion de ses contemporains : veuve à 19 ans, elle a regagné un royaume dont elle ne savait rien et qui lui était hostile. Sept ans plus tard, elle est forcée d‟abdiquer, et de se réfugier en Angleterre, où elle est maintenue en détention presque vingt ans, avant d‟être exécutée. ηn comprend aisément que sa vie romanesque et son destin tragique aient fait d‟elle un personnage de choix pour les historiens. On compte, en se limitant aux biographies en langue française, sept ouvrages au XIX e siècle et autant au XXe. Mais en tant que reine d‟Écosse et prisonnière d‟Élisabeth d‟Angleterre, elle a été l‟objet d‟un nombre encore plus grand d‟études en anglais. Elle a sur-tout été, comme sa bellemère- Catherine de εédicis, au cœur d‟une légende noire, accusée de meurtre et de trahison. Dès le XVIe siècle, dans le double contexte des troubles religieux et de la controverse autour de la capacité des femmes à gouverner, les historiens forgent un portrait tendancieux de la reine, qui mettra bien du temps à s‟effacer10. Même Stefan Zweig, pourtant reconnu pour ses talents de biographe, ne semble pas avoir su prendre ses distances par rap-port à l‟image de son personnage (Marie Stuart, 1938). D‟après εichel Duchein, son livre n‟est d‟aucun intérêt historique μ l‟auteur voit εarie comme tiraillée entre ses passions et sa morale, détruite par les premières. En revanche, il est d‟un intérêt primordial pour la survie du mythe au XXe siècle11. Le dernier éditeurde l‟ouvrage, loin de s‟en cacher, en tire argument :
destin exceptionnel, biographe prodigieux. Seul Stefan Zweig, mêlant la rigueur scientifique à l‟intuition romanesque, pouvait ainsi caresser les secrets d‟une femme et comprendre que ce n‟est que sous l‟effet de sa passion démesurée qu‟elle s‟élève au-dessus d‟elle-même, détruisant sa vie tout en l‟immortalisant12.

Table des matières

NTRODUCTION
Méthode de sélection et de lecture des textes
Progression
PREMIERE PARTIE : LE CORPUS
Chapitre I : État des connaissances sur les rois et les reines Galerie de portraits.
I) Les souverain-e-s les mieux connu-e-s
A) Catherine de Médicis (1519-1589)
B) François Ier (1494-1547)
C) Henri IV (1553-1610)
E) Marguerite de Navarre (1492-1549)
F) Marguerite de Valois (1553-1615)
G) Marie Stuart (1542-1587)
II) Les souverain-e-s récemment (ré)étudié-e-s
A) Anne de Bretagne (1476-1514)
B) Charles IX (1550-1574)
C) Henri II (1519-1559)
D) Henri III (1551-1589)
E) Louis XII (1462-1515)
III) Les célèbres méconnu-e-s
B) Élisabeth de Valois (1545-1568)
C) François II (1544-1560)
D) Louise de Lorraine (1553-1601)
E) Louise de Savoie (1476-1531)
F) Marie de Guise (1515-1560)
IV) Les oublié-e-s
A) Antoine de Bourbon (1518-1562)
B) Claude de France (1499-1524)
Conclusion
Chapitre II : État des publications des lettres
I) Les éditions monumentales (de 700 à 6000 lettres)
A) Marie Stuart (1807)
B) Henri IV (1843)
C) Catherine de Médicis (1880)
D) Henri III (1959)
II) Des livraisons conséquentes (de 100 à 500 lettres rassemblées)
A) Henri II (1666)
B) Marguerite de Valois (1838)
C) Marguerite de Navarre (1841)
D) François Ier (1847)
E) Antoine de Bourbon (1877)
G) Élisabeth de Valois (1949)
III) Des livraisons plus modestes et souvent éparses (100 lettres ou moins)
A) Charles IX (environ 100 lettres)
B) Louis XII (plus de 80 lettres)
C) Anne de Bretagne (75 lettres)
D) Louise de Savoie (75 lettres)
E) Louise de Lorraine (61 lettres)
F) François II (50 lettres)
H) Marie de Guise (19 lettres)
IV) Des publications rares (moins de dix lettres)
C) Claude de France (1 fragment)
Conclusion
I) L’Histoire événementielle
A) Des dates, des événements, des personnages
B) Des personnalités
A) Connaissance des relations familiales et sociales
III) Approches rhétoriques : à la croisée du littéraire et du politique
A) Les apports de la « lecture littéraire » à l’histoi􀆌e
IV) Des souverains écrivains ?
A) De la prétendue incompatibilité entre action et création
B) La question des genres littéraires
C) La question du genre sexuel
Conclusion
Chapitre IV : Le corpus de travail
A) Lettres autographes
B) Lettres par secrétaire avec signature autographe
II) Compléments inédits
A) Observations à partir des catalogues consultés
B) Lettres déchiffrées à la Bibliothèque nationale (Richelieu)
1) Charles IX
2) Claude de France
4) François Ier
5) Henri II
7) Louis XII
8) Louise de Lorraine
9) Louise de Savoie
10) Marie de Guise
III) Sélection par séries
A) Marguerite de Navarre
B) Antoine de Bourbon
D) Elisabeth de Valois
E) Marie Stuart
F) Catherine de Médicis
G) Henri III
H) Henri IV
I) Marguerite de Valois
IV) Lettres contresignées, copies et minutes par secrétaire
B) Copies et minutes par secrétaire
Conclusion
DEUXIEME PARTIE : CONTEXTES
I) La lettre latine au Moyen Âge et à la Renaissance
A) Les artes dictaminis
2) Importance accordée à la hiérarchie des correspondants et à la salutation
1) Imitation du style cicéronien et expression personnelle
2) Émergence de la lettre familière
A) Les manuels
1) La décadence des formulaires
2) Les manuels français : valorisation du style familier
3) La place des secrétaires dans les manuels : une exclusion paradoxale
4) Le « gentilhomme secrétaire », expert en savoir vivre
B) Les recueils de lettres familières publiés
1) Un grand conformisme social
III) Les lettres de la grande noblesse : une autre culture épistolaire ?
A) Importance des formules de courtoisie
2) Le positionnement par rapport au destinataire
B) La lourdeur du style
1) Une grande proprotion de lettres stéréotypées
2) Langue orale ou langue dictée ?
C) Vers un style plus naturel ?
1) Le mépris pour le style cérémonieux
2) De la rhétorique courtoise au style naturel
B) Les lettres dans Amadis et La Diana : un art épistolaire entre réalisme et fantaisie
1) De la Cour aux romans, des romans aux manuels
2) L’ethos princier et le pathos des lettres nobiliaires
3) Les parties de la lettre : entre réalisme et fantaisie
4) Style naturel ou fleurs de rhétorique ?
Conclusion
Chapitre II : Parler, écrire, gouverner : la formation des princes et des princesses
I) Tentative de définition de la parole royale
A) Le roi doit-il être éloquent ?
1) Des théoriciens ambigüs et des mères convaincues
2) Un instrument de pouvoir
B) Caractéristiques de la parole royale (masculine)
3) Henri III : parole royale, intellect et maîtrise des passions
C) La parole royale au féminin
3) Des femmes éloquentes
1) Histoire et religion
2) Roman, poésie, théâtre
3) Les langues
2) Les Académies
C) Des rois et des reines bibliophiles, commanditaires et lecteurs
1) Louis XII
2) Anne de Bretagne
3) Louise de Savoie
4) François Ier
5) Marguerite de Navarre
6) Henri II
7) Catherine de Médicis
8) Charles IX
9) Marie Stuart
10) Henri III
11) Louise de Lorraine
12) Marguerite de Valois
13) Henri IV
D) Des ouvrages spécialisés ?
1) Les ouvrages de rhétorique dans les « librairies » royales
2) Le genre épistolaire dans les « librairies » royales
Conclusion
Chapitre III : Correspondances royales, modalités pratiques
I) Écrire
A) Les conditions matérielles de rédaction
1) Les conditions idéales
2) Le manque de temps
B) Écrire à plusieurs
1) Lettres à deux ou plusieurs mains
2) Redoublement des courriers
II) Transmettre et diffuser
A) La poste royale
2) Les imperfections
B) Le porteur
1) Rôle du porteur
2) Le choix du porteur
3) Des difficultés et des dangers
Pays-Bas et la France
1) Réitération du message
2) Lecture partagée
3) Publication
III) Réceptionner
A) Un protocole pour les dépêches officielles
B) Une réception moins formelle
C) La conservation des lettres
Conclusion
TROISIEME PARTIE : L’ART EPISTOLAIRE ROYAL DANS LES RELATIONS PUBLIQUES
Chapitre I : Écrire aux souverains, aux souveraines
I) La posture du bon serviteur
A) Mise en valeur de la posture de serviteur par le protocole
B) Fidélité, obéissance, souci du service
D) Les attentes du serviteur / de la servante et la pression du « malcontentement »
II) La posture du bon parent
A) Mise en valeur de la posture du bon parent par le protocole
B) Contrainte exercée sur le destinataire et négociation des positions
C) La justification des discours audacieux
D) Une spécificité féminine
III) Parler de souverain-e à souverain-e
D) Écrire aux reines
Conclusion
Chapitre II : Écrire aux membres des grands lignages
A) Protocole
B) Les reines, les « grandes » : des intermédiaires précieuses
C) Une relation maître-serviteur spécifique aux destinataires masculins
A) Protocole
B) Se rendre service en meilleurs parents
C) Échange de nouvelles et relations privilégiées
D) Elocutio : de l’ « honnêteté » à la familiarité
III) Quelques postures particulières
Conclusion
Chapitre III : Écrire aux serviteurs de l’État
I) Écrire en maître
A) Protocole
B) Définir le rôle du serviteur : missions, besoins, valorisation du service
II) Les femmes aux grands serviteurs : ressemblances et différences
A) Protocole
B) Une relation triangulaire
III) La lettre, laboratoire de la diplomatie
C) Transmettre des messages aux autres souverains : travail des lieux pathétiques et éthiques
A) Protocole
Conclusion
Chapitre IV : Écrire à ses domestiques
I) De simples exécutants (dans le premier tiers du siècle)
A) Un protocole très strict
B) Prééminence du roi dans les lettres de femmes
II) Des relations plus personnelles
A) Un protocole variable
B) Des maître-sse-s avant tout
Conclusion
Chapitre V : Plumes dans la tourmente, les situations de crise
I) Lettres de guerre
A) Rendre des comptes
1) Informer précisément
2) Justification et valorisation de soi
1) Faire partager, faire vibrer
2) Servir ses intérêts, alimenter la propagande par le grandissement
II) Lettres de combat politique
A) Le pouvoir suprême menacé : stratégie de conservation
1) Minimisation et silence
2) En dépit des apparences : afficher sa force
B) La contrattaque : stratégie de lutte
1) Se désigner comme victime
3) Prince-sse-s épris de paix, de dignité et de foi
Conclusion
QUATRIEME PARTIE : L’ART EPISTOLAIRE ROYAL DANS LES ECHANGES AVEC LES PROCHES
Chapitre I : Écrire à sa mère
I) Très humbles et très obéissants fils et filles
A) Un protocole respectueux
B) Se faire humble
C) Donner des nouvelles : une dimension essentiellement politique
B) Élisabeth de Valois, Marie Stuart : la « hardiesse » des filles.
C) Marguerite de Valois : le rappel des devoirs maternels
Conclusion
Chapitre II : Écrire à ses enfants
I) Se montrer bonne mère, bon père
A) Protocole affectueux
B) Nouvelles des enfants et sollicitude parentale
C) Du sentiment sincère au chantage affectif
II) Diriger les affaires
A) Faire collaborer les filles
B) Diriger les fils tout en se dissimulant
III) Instruire, former les enfants.
A) Les grandes leçons : relations avec la noblesse, relations avec Dieu
IV) Écrire librement et privément
A) Liberté de ton
B) Confidences et complicité
Conclusion
Chapitre III : É􀄐rire à ses frères et soeurs
I) Se montrer bon frère, bonne soeur
B) Utilisation du pathos
C) Un exemple de lieu commun : le don des neveux et des nièces, signe de dévouement.
D) Des lettres « trop honnêtes » ?
III) Parler politique
B) Marguerite de Valois : rejet du lien fraternel
C) « Pour votre service et le bien de votre État »
D) Hardiesse et franc-parler
Conclusion
Chapitre IV : Écrire à son époux, à son épouse
A) Protocole
A) Protocole
B) Henri II, Antoine de Bourbon, Henri de Navarre : entre maître autoritaire et collaborateur reconnaissant.
C) François Ier, Antoine de Bourbon, Henri IV : des rois galants
D) Antoine de Bourbon, Henri IV : bons maris et bons amis
Conclusion
Chapitre V : Écrire aux amis et aux favoris
A) Protocole
B) Se dire bon maître, bonne maîtresse
A) Protocole
B) Services, nouvelles et relations politiques
C) Une amitié entre intimité et déférence
Conclusion
Chapitre VI : Écrire aux amant-e-s
I) Des amants fidèles et soumis
A) Protocole
B) « Plus ferme foy ne fut onques jurée »
II) Des plumes séductrices
A) Se faire connaître, donner des preuves, imposer son image
B) Écrire avec passion : hyperbole et amplification
C) Prendre sa plus belle plume : François Ier et sa petite fille.
III) Exercer le pouvoir en amour
A) Louer pour infléchir
Conclusion
Chapitre VII : Écrire pour (re)créer
I) La lettre comme lien délirant
D) Une dimension purement ludique
Conclusion
CONCLUSION GENERALE
ANNEXE I : LISTE DES ABREVIATIONS
ANNEXE 2 : INDEX BIOGRAPHIQUE DES PRINCIPAUX DESTINATAIRES
ANNEXE 3 : FICHES BIBLIOGRAPHIQUES PAR PERSONNAGE
Anne de Bretagne
Antoine de Bourbon
Catherine de Médicis
Charles IX
Claude de France
Élisabeth de Valois
François Ier
François II
Louis XII
Louise de Lorraine
Louise de Savoie
Marguerite de Navarre
Marguerite de Valois
Marie de Lorraine
Marie Stuart
ANNEXE 4 : TABLEAU RECAPITULATIF DES LETTRES INEDITES UTILISEES
Anne de Bretagne
Charles IX
Claude de France
Henri II
Louis XII
Louise de Lorraine
Louise de Savoie
Marie de Lorraine
BIBLIOGRAPHIE DES OUVRAGES CONSULTES
A) Sources
1) Textes des souverains
2) Autres textes du XVIe siècle
B) Bibliographie critique
2) Autres études littéraires
3) Etudes sur la noblesse et les souverains au XVIe siècle : mentalités, culture, exercice du pouvoir, représentations.
4) Etudes portant sur un roi ou une reine en particulier
5) Autres

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