LE PILOTAGE D’ODYSSEUM CONTSTRUIRE LA FAISABILITE DU PROJET

LE PILOTAGE D’ODYSSEUM CONTSTRUIRE LA FAISABILITE DU PROJET

En retraçant le déroulement du projet, les chapitres précédents signalent que la démarche développée organise une confrontation entre, d’un côté, le pôle de l’effectivité des projets territoriaux et, de l’autre côté, le pôle de la faisabilité du projet singulier d’Odysseum. Le premier impose de générer un objet urbain inédit ; le second impose de gérer les difficultés induites sur la détermination des choix et sur les conditions du passage à l’acte : A ces risques associés au régime de conception innovante, il faut ajouter les risques réglementaires qui prennent une acuité encore plus grande avec l’opposition des commerçants locaux, autre donne essentielle des conditions du passage à l’acte. La manière de gérer ces problèmes sur la détermination des choix et de réduire les risques qui pèsent sur le passage à l’acte et l’effectivité des projets territoriaux constitue le fil directeur de ce dernier chapitre consacré au cas montpelliérain. Dans un premier temps on verra comment les risques d’infaisabilité réglementaire sont mis sous contrôle. Dans un second temps on examinera comment la SERM procède pour rendre possible l’implication des opérateurs privés, passage obligé de la concrétisation, dans une situation où, d’une part, le projet s’éloigne des pratiques dominantes et où, d’autre part, la conception du pôle ludique est confrontée à l’étroitesse de l’offre et à une interrogation sur la rationalisation des choix de programme. On s’intéressera ainsi à la réduction des incertitudes sur la détermination des choix et à la réduction des risques sur la faisabilité du projet. Enfin, dans un troisième temps, on se penchera sur la contrepartie de cette coproduction incontournable dès lors qu’elle génère des risques sur l’effectivité du parti pris d’aménagement et des intentions politiques. On verra alors que la démarche, particulièrement visible avec le dispositif de conception et de production, consiste à construire une maîtrise publique du projet.

Il faut préciser que la question de la concertation publique restera hors du champ de l’analyse. Rendue obligatoire par les procédures de ZAC et de CDEC, elle compte parmi les actions mises en œuvre. Mais, procédant de la même dynamique que celle explicitée dans la relation à la société locale (chapitre 7), elle est traitée à la mode montpelliéraine habituelle via des réunions d’information et de présentation du projet, d’exposition des maquettes, de campagnes de communication. Directement prise en charge par les services de la ville et les élus, il est impossible d’identifier aucun indicateur qui conduirait à positionner la concertation publique comme une variable du processus d’élaboration. Par conséquent, elle sort du cadre de cette recherche. En examinant ces différents aspects de l’élaboration liés à la faisabilité du projet, l’effectivité des partis pris d’aménagement et la détermination des choix de programme, ce chapitre traitera simultanément des enjeux et des modes de pilotage. Ce faisant, il analysera le pilotage politique du projet et la position de direction de projet de la SERM et montrera comment ces deux acteurs interviennent pour construire le passage des intentions aux réalisations.

LA MISE SOUS CONTROLE DES RISQUES D’INFAISABILITE REGLEMENTAIRE

Dès les premières heures du projet, la Commission Départementale d’Equipement Commercial, la CDEC, est définie comme un risque majeur d’infaisabilité. La capacité à obtenir son autorisation constitue un des enjeux critique du pilotage du projet, ce risque ne faisant que s’accentuer avec l’opposition virulente et organisée des commerçants locaux et de leur représentant institutionnel, la CCI. On peut repérer plusieurs moyens de réduire ces risques d’infaisabilité réglementaire. On commencera ici par en dégager deux modes qui ont en commun d’être indépendants du processus de formulation des choix d’aménagement : la mobilisation d’une expertise spécifique ; la mise en action du leadership politique. environnemental, architectural, urbanistique et social et en analysant ses effets sur l’aménagement du territoire. Cette procédure rend indispensable la mise en œuvre d’une étude préalable et fonde la première manière de réduire le risque d’infaisabilité réglementaire : elle consiste à mobiliser une expertise qui compte parmi les deux jugées cruciales. Un spécialiste des procédures d’urbanisme commercial est ainsi recruté pour mener et formaliser les études nécessaires à l’établissement du dossier. Ce recrutement intervient très tôt dans le déroulement du projet et le travail mené procède à une collecte et à une analyse impressionnantes de données.

 

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