Le recours de l’Etat syrien à la planification urbaine, une nécessité absolue

Le recours de l’Etat syrien à la planification urbaine, une nécessité absolue

« En Syrie, les études démographiques et territoriales sont absentes dans la recherche, et on souligne la rareté des études dans ces domaines, comparées aux autres champs d’études comme l’économie de l’agriculture», comme le révèle une introduction explicative de l’axe démographique et territorial du rapport « La Syrie à l’horizon de 2025 ». Cette étude a été commandée par la Présidence de la République, et faite par une équipe de 263 chercheurs syriens ayant différents domaines de spécialisation, en collaboration avec le Programme des Nations Unies Pour le Développement (PNUD). Ce rapport fait une analyse de tous les secteurs potentiels de l’évolution de la Syrie à l’horizon de 2025 (CPCI, 2006). Néamoins, depuis 2002, les questions liées à la planification et à l’aménagement attirent de plus en plus l’attention des décideurs de l’action publique à tous les niveaux, ainsi que les élus et les urbanitstes (Ali, 2009)(Chakar, 2010). Cette évolution s’iscrit dans un contexte de changement majeur dans les orientations de ce pays sur le développement depuis l’arrivée au pouvoir du président Bachar Al-Assad en 2000 (Clerc, 2011). La commision de planification et de coopération internationale, attachée à l’office du premier ministre, s’occupe de la préparation de plans quinquennaux. A travers le plan quinquennal (2006-2010), la planifaction urbaine est considérée comme une des principales priorités. De ce fait, nous avons constaté que la Syrie a pris conscience de l’importance de la planification pour faire face à la croissance urbaine non maîtrisée et à ses impacts sur le développement du pays (CPCI, 2005).

Situation géographique et conditions climatique de la Syrie

Cette diversité paysagère entraîne un compartimentage climatique du pays. Une étude allemande, effectuée par Mahmoud Hélani124 en 1995, caractérise, pour un certain nombre de quantité de précipitations en moyenne125, le nombre de jours de précipitations en moyenne, la température maximale en moyenne (Figure 31), la température minimale en moyenne, l’humidité relative (Figure 32) et les heures d’ensoleillement. Le processus de décentralisation a été faiblement initié en Syrie dès 1972 avec l’organisation des premières élections municipales. Une profonde réforme de l’organisation territoriale et de la modernisation de l’Etat est entrée en vigueur le 24 août 2011. L’objectif poursuivi était de répondre aux exigences posées par le plan quinquennal 2006-2010. Pour chaque gouvernorat, un gouverneur, nommé directement par le Président de la république, représente l’Etat central. La loi de 2011 a précisé dans son texte la structure de l’instance locale. Il s’agit d’un conseil local avec un bureau pour chaque subdivision administrative. Les conseils se composent de membres élus directement par les citoyens. Dans le tableau 17, nous précisons la structure de chaque conseil local (le nombre des membres et le président du conseil). La loi de 2011 a précisé également le mécanisme et les règlements relatifs aux élections de l’Administration locale qui s’effectuent tous les quatre ans.

Depuis les années1960129, la Syrie connaît une progression excessive de l’urbanisation qui devient un phénomène général dans toutes les grandes villes syriennes. La répartition de la population syrienne est très disparate, puisque 70 % des habitants occupent la partie ouest du pays partant du gouvernorat d’Alep au nord jusqu’ au gouvernorat de Deraa au sud, sur une superficie qui représente 33 % environ de la superficie totale (MLA, 2009 ; Sakkal, 2009). Cette disparité démographique est relativement causée par le gradient d’aridité qui augmente d’Ouest en Est de la Syrie, alors que la moitié du territoire syrien s’étend sur une zone de steppes (Badiat al Cham) qui est confrontée à de nombreux problèmes d’aménagement (Ababsa et al, 2007). Pendant les années 1980, la croissance urbaine annuelle était de 5% pour les grandes agglomérations. Ensuite, elle a baissé à 3%. L’urbanisation a atteint 55% de la population totale de la Syrie et aurait dû attendre 71% en 2025 (Figure 34). Ce dynamisme est surtout concentré dans les deux grands « pôles urbains » d’Alep et de Damas, ceux-ci représentent 45% de la population totale (MLA, 2009). Il est évident que la guerre civile n’a pas été considérée dans ces analyses.

Plusieurs études démontrent que l’accroissement démographique a une influence sur la croissance urbaine malgré sa baisse indiquée dans les perspectives de la population mondiale des Nations Unies. Le taux de l’accroissement annuel en Syrie va décroître d’ici à 2025 et sera de l’ordre de 1,47% (PNUD, 2010). Au-delà de la forte pression démographique, d’autres facteurs contribuent à soutenir la croissance urbaine dans les grandes villes syriennes. Parmi ces facteurs, on trouve notamment : dédiée aux migrations intérieures en Syrie entre 1990 et 2010, il souligne un rôle important de l’agglomération de Damas, tandis qu’Alep n’a quant à elle plus qu’un rôle régional (Ali, 2009) (Balanche, 2009). Là aussi, les considérations spécifiques relatives à la guerre actuelle doivent permettre d’affiner ou de modifier ces observations.

 

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