Les Systèmes d’Information Urbanisés

Les Systèmes d’Information Urbanisés

La recherche en systèmes d’information (SI)

Le développement des SI a suscité l’intérêt des chercheurs depuis la création du champ, plus de 50 ans. Les premières discussions portaient principalement sur la sculpture de ce domaine pour se distinguer nettement des disciplines de base et cadres afin de guider la recherche dans ce domaine (Ives, Hamilton, & Davis, 1980). Au fil des années, les SI ont occupé une place de plus en plus importante dans les organisations de par le développement technologique, l’accentuation de la concurrence qu’elle a dépassé les frontières nationales, la maturité des managers, l’évolution d’Internet et du web, l’apparition du Big Data, etc. Dans ce chapitre, nous présenterons des éléments définitoires des SI (Section 1). Par la suite, ces définitions ouvriront le débat (Section 2) sur la nature et l’identité de cette discipline (Section 3). Une fois cette identité est déterminée par rapport notre recherche, nous présenterons le cadre théorique sous lequel s’inscrit notre travail (Section 4). II.1 Les SI : Essais de définitions Chapitre 1 : Les Systèmes d’Information : Positionnement Epistémologique 15 Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification CC BY-NC-ND Dans la littérature, il existe une panoplie de définitions des SI présentant une évolution chronologique. Ces définitions varient aussi selon les auteurs, les thèmes, les dimensions et même son appellation. Cependant, il existe des définitions de références accordées pour les SI dont l’évolution est sa principale caractéristique. En effet, le concept du SI est composé de deux mots : système et information. Le mot système renvoie à l’idée de la systémique qui préconise des modes d’ajustements cybernétiques dans un environnement ouvert (Mèlèse, 1979). Le mot information, quant à lui, désigne simultanément un média, des langages et des constructions de sens (Simon, 1945). De plus, elle désigne la collecte de données qui sont présentées d’une manière particulière et à un moment opportun. De plus, l’information améliore la connaissance de la personne qui la reçoit de manière qu’il sera en mesure de procéder à une activité ou de prendre une décision (Galliers, 1987). Ainsi, l’information est à la fois favorable et contextuelle, tandis que les données sont hors-contexte et elles représentent simplement la matière première à partir de laquelle le sens de l’information peut être attribué (Galliers, 1993). L’association de ces deux mots constitue un champ de pratiques et de théories. Le but de cette association est de présenter toute organisation comme un ensemble de flux d’information conditionné par les besoins des acteurs en relation avec la stratégie de l’organisation. La mission de la recherche en SI est d’étudier la conception efficace, la livraison, l’utilisation et l’impact des TI dans les organisations et la société. Certes, la communauté des SI est explicitement soucieuse de l’amélioration de l’art de la conception et la pratique de la gestion dans le sens le plus large de ces deux termes. De même, elle se penche sur l’utilisation des TI dans leur contexte (Hirschheim & Klein, 2003). Le tableau suivant présente un récapitulatif des définitions proposées pour le SI A travers les définitions proposées, les SI sont mis en œuvre au sein d’une organisation dans le but d’améliorer l’efficacité et l’efficience de cette organisation (Galliers, 2003). Les SI organisationnels qu’ils soutiennent sont complexes, artificiels, et résolument conçu pour cerner cette complexité. Pour absorber cette complexité, le SI est composé de personnes, de structures, de technologies et de systèmes de travail. En outre, le SI représente un ensemble organisé de ressources, une combinaison d’homme et de moyens informatiques en interaction, convergeant vers un objectif commun (Favier & Trahand, 2007), finalement, le SI est un système finalisé (Reix, 2005). Il présente les relations entre ses différents environnements et éléments constitutifs en mettant en évidence l’importance du processus de développement du SI. Il a une composition socio-technique avec le matériel, les logiciels, les personnes et les processus intégrés dans un tout complexe. Par conséquent, le domaine des SI a mis l’accent sur le développement informatique et la gouvernance du SI de bien-délimitée le contexte organisationnel et d’étudier les effets des TI sur les individus, groupes, organisations, et les marchés (Sidorova, Evangelopoulos, Valacich, & Ramakrishnan, 2008). D’un autre côté, le concept du SI associe les différentes dimensions techniques, informationnelles, organisationnelles (Reix, 2005) et humaines (Favier & Trahand, 2007) au sein de l’organisation, donc il est considéré comme un objet pluridimensionnel (Reix, 2005). L’étude de ces dimensions de façon isolée est insuffisante. Leur dépendance est forte où un équilibre est une obligation. Ne pas réduire la notion du SI aux systèmes informatiques, l’évolution des SI est étroitement liée au développement de l’informatique ce qui a été rendue possible par la grande évolution des TI (Kwana & Chanb, 2014). Ainsi, les SI ont profondément touché le fonctionnement et la gestion des organisations. Face à une situation complexe, une organisation doit être capable de fournir une information pertinente, valide et efficiente aux décideurs. Pour cela, les dirigeants s’appuient sur les nouvelles TI ou leur rôle est essentiellement d’aider les managers à avoir les informations dont ils ont besoin (Scott Morton, 1995). D’ailleurs, il est à rappeler que le SI et le système d’information de gestion (SIG) sont identiques et interchangeables en sens d’utilisation. La définition du SI s’appuie aussi sur l’utilisation des TI. Ils sont utilisés pour soutenir toutes les fonctions et activités des organisations (Favier & Trahand, 2007) et gèrent les fonctions administratives et de gestion, la communication organisationnelle et la coordination ce qui sert aux rajouts de la valeur aux produits et services (Taylor, Dillon, & Wingen, 2010). En effet, les TI correspondent à la dimension technique du SI et représentent l’usage de techniques permettant de saisir, stocker, traiter, communiquer des données sous forme de symboles variés (Reix, 2005). En constituant la partie la plus importante dans la gestion des organisations modernes les TI diminuent l’envergure des autres dimensions, et leur utilisation, évoluent à un rythme sans précédent, avec une augmentation de la puissance et la capacité qui va de pair avec la diminution des coûts (Hasan, 2004). L’automatisation des processus de travail complexes est le socle de l’usage de ces technologies, malgré leur soutien pour les connaissances sophistiquées (Markus, Majchrzak, & Gasser, 2002). Le domaine des SI se distingue des autres domaines des sciences sociales par l’utilisation des artefacts et des systèmes homme-machine (ou les systèmes informatiques) ce qui le distingue de plusieurs domaines techniques.

Le SI 

Le débat Au cours des 20 années écoulées et depuis ces premières évaluations du champ des SI, les chercheurs ont continué à débattre sur la nature de la discipline des SI. Deux cas de figures se présentent: la promesse d’un début d’une discipline distincte de SI ou la menace présumée d’une fragmentation. Comme il s’est développé, la volonté de déterminer sa propre identité est légitime, les chercheurs ont porté leur attention sur le problème d’identification et de la structuration de la discipline (Taylor, Dillon, & Wingen, 2010). 2 Bien que l’identification des SI comme une discipline de référence demeure une question controversée (Avgerou, 2000). Certains dirigeants ont exprimé, au départ, des doutes quant au domaine des SI, ils ont prédit qu’il ne serait jamais considéré comme une discipline à part entière (Keen, 1980). Cependant, par le milieu des années 1980, Culnan (1986) et Culnan et Swanson (1986) ont fait un état de preuves empiriques. Ces auteurs ont décrit l’émergence des SI de gestion en tant que champ d’étude qui présente l’édifice d’une tradition de recherche cumulative distincte des autres domaines de recherche. En 1989, Banville et Landry, en examinant le développement des SI, ont constaté que ce champ est caractérisé par une fragmentation. La description du champ comme une fragmentation révèle une menace implicite de désintégration qui certainement a causé l’inquiétude de nombreux membres de la discipline. La diversité de la recherche en SI a abouti à une ambigüité et elle a mal défini l’identité fondamentale des SI (Benbasat & Weber, 1996 ; Benbasat & Zmud, 1999; Benbasat & Zmud, 2003; Hirschheim & Klein, 2003; Weber, 2003). Ces auteurs ont montré l’incapacité de ce domaine à élaborer un programme de base stable, intégré et cohérent de la recherche. Cependant, ce domaine a abouti à une fragmentation croissante du champ et menace la continuité et la survie de la discipline. Toutefois, d’autres prétendent que le SI est une discipline en crise et ils contestent la nécessité d’avoir un noyau théorique solide afin d’assurer sa légitimité (DeSanctis, 2003; Galliers R. D., 2003; Ives, Parks, Porra, & Silva, 2004; King & Lyytinen, 2004.; Robey, 2003). Ces chercheurs ont plaidé pour la promotion de la diversité et d’adaptation de la recherche en SI afin de permettre une croissance soutenue et la contribution des connaissances à travers un éventail large de sujets dans un corps de la connaissance SI. 

Table des matières

Introduction Générale

Chapitre I : Systèmes d’Information: Positionnement Epistémologique
I. Introduction.
II. La recherche en systèmes d’information (SI)
II.1 Les SI : Essais de définitions
II.2 Le SI : Le débat
II.3 Les SI : Quelle identité ?
II.4 Les SI : Quelle approche de recherche en SI ?
II.4.1 Les SI comme une perspective pluridisciplinaire
II.4.2 Les SI comme une perspective interdisciplinaire
II.4.3 Les SI comme une perspective transdisciplinaire
II.4.4 Entre interdisciplinarité et transdisciplinarité : Quelle perspective pour notre recherche ?
II.5 Le rôle fondamental des systèmes d’information dans l’organisation : Importance de l’urbanisation
III. Les approches de recherche en SI : De la cybernétique à la systémique
IV. Les fondements paradigmatiques et conceptuels des SI.
IV.1 Les différents paradigmes en SI
IV.2 Le positionnement épistémologique
IV.2.1 Le positivisme : Fonctionnalisme, empirisme et rationalisme
IV.2.2 L’antipositivisme : l’Interprétativisme
IV.3 Le constructivisme pour la conception des systèmes d’information
IV.4 Quelles méthodes de recherche en SI pour notre recherche ?
IV.4.1 L’approche ingénierie comme méthodologie de recherche pour le DS
IV.4.2 La méthode de développement des systèmes
IV.4.3 De l’importance de l’approche socio-technique
V. Conclusion
Chapitre II : Système d’Information : Entre Urbanisation et Agilité.
Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification
CC BY-NC-ND
II. L’urbanisation comme réponse aux lacunes des systèmes d’information
II.1 La métaphore de la cité
II.2 L’urbanisation : Essais de définitions
II.3 L’analyse des définitions
II.4 La cadre anglo-saxonne de l’Entreprise Architecture
II.4.1Les différents cadres de l’EA
II.4.2 Rapprochements entre l’urbanisation du SI et l’Enterprise Architecture : Quels constats ?
III. La démarche d’urbanisation
III.1 Urbanisation : Le cadre de référence de SI
III.1.1 L’architecture métier
III.1.2 L’architecture fonctionnelle
III.1.3 L’architecture applicative
III.1.4 L’architecture technique
III.2 L’urbanisation des systèmes d’information : Méthodologie requise
III.2.1 L’urbanisme prospectif
III.2.2 L’urbanisme cadastral
III.2.3 L’urbanisme des projets
IV. L’Agilité : une réponse pour l’alignement stratégique par l’urbanisation
IV.1 L’agilité du SI.
IV.2 L’alignement stratégique des SI
IV.3 Quelle relation entre l’alignement stratégique, l’agilité et le SIU ?
V. Conclusion
Chapitre III : Performance et Evaluation des Systèmes d’Information
I. Introduction
II. La performance en deux mots
III. De l’importance de l’évaluation à la performance et la création de la valeur
III.1 La performance et la création de valeur : Le dualisme
III.2 La revue de littérature sur le Capital Immatériel
III.2.1Quelle relation existentielle entre SI et CI ?
III.3 Les différentes approches de mesure de la performance du SI
III.3.1 Le benchmarking des Technologies de l’Information et SI
Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification CC BY-NC-ND
III.3.2 Les méthodes financières : Une réponse purement économique insuffisante à l’évaluation du SI
III.3.3 La méthode non financière : Le Capital Immatériel (CI)
III.4 Les modèles d’évaluation d’un SI
III.4.1 Le modèle de l’Acceptation des Technologies (TAM) de Davis (1989)
III.4.2 Le modèle de Delone et Mclean (1992)
III.4.3 Le modèle de Goodhue et Thompson (1995) : Adéquation Technologie-Tâche
III.4.4 Le modèle de Seddon (1997)
III.4.5 La mise à jour du modèle Delone et Mclean (2004).
IV. Le modèle retenu
IV.1 La Qualité du Système (QS)
IV.2 La Qualité de l’Information (QI)
IV.3 La Qualité du Service (QoS)
IV.4 La Satisfaction de l’utilisateur (STF)
IV.5 L’Utilité Perçue (UP)
IV.6 L’utilisation (UTS)
IV.7 La Valeur d’Image (VI)
IV.8 Les Bénéfices Nets (BN)
VI. Conclusion
Chapitre 4 : Mise en Place du Système d’Information Urbanisé
I. Introduction
II. Le cadre générale de l’urbanisation du SI
II.1 Le projet d’urbanisation et conduite de changement
II.2 Le changement organisationnel par la conception, puis l’application d’une nouvelle stratégie
II.3 La modélisation d’entreprise
II.3.1 La définition du concept.
II.3.2 Les principaux modèles d’organisations
II.3.3 La synthèse
II.4 la revue des axes stratégiques
II.4.1La révision de la stratégie de l’organisation
II.4.1.1 Les objectifs stratégiques métiers
II.4.1.2 Les objectifs du SI
II.4.2 Quelles méthodes pour le développement et la conduite d’un projet
d’urbanisation du SI ?
II.4.3 La méthode retenue
II.5 La cartographie : Les vues utilisées
II.5.1 La cartographie des processus métiers.
II.5.2 La cartographie de l’architecture applicative
II.5.3 L’architecture cible : Etude conceptuelle
II.6 Le plan de convergence
II.7 La transition et la mise en place
III. Conclusion
Chapitre 5 : Evaluation de la Performance du Système d’Information Urbanisé .
I. Introduction.
II. La méthode de collecte de données
II.1 L’échantillonnage
II.2 L’opérationnalisation des variables de recherche
II.3 Les techniques d’analyses
II.3.1 Les tests non paramétriques de comparaison
II.3.2 L’analyse Factorielle Exploratoire (AFE)
II.4 L’analyse Factorielle Confirmatoire (AFC)
II.5 Vers un modèle réflexif
II.6 La vérification de la validité du modèle de mesure
II.6.1 La fiabilité des échelles de mesure
II.6.2 La validité convergente
II.6.3 La validité discriminante
II.6.4 La qualité du modèle de mesure.
II.7 Le modèle structurel
III. L’évaluation de la performance SI : Résultats empiriques et discussion des résultats
III.1 La description de l’échantillon
III.2 Les tests de comparaison comme première étape de détection de changement
III.2.1 La qualité du SI
III.2.2 La qualité de l’information.
III.2.3 La qualité du service
Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification
III.2.4 La satisfaction des utilisateurs
III.2.5 L’utilité perçue.
III.2.6 L’utilisation du SI et la valeur d’image
III.2.7 Les bénéfices nets
IV. L’Analyse des Correspondances Multiples: Dans la perspective de l’étude de changement
IV.1 La qualité du système
IV.2 La qualité de l’information
IV.3 La qualité de service
IV.4 La satisfaction des utilisateurs
IV.5 L’utilité perçue
IV.6 L’utilisation du SI
IV.7 Les bénéfices nets.
V. De l’Analyse Factorielle Confirmatoire (AFC) : Le Partial Least Square (PLS)
V.1 L’évaluation du modèle structurel
V.1.2 La validation de la première hypothèse : La qualité technique du SI est positivement corrélée à la perception des utilisateurs du système.
V.1.3 La validation de la deuxième hypothèse : La perception du SI est corrélée
positivement aux bénéfices nets
VI. L’analyse et la discussion des résultats
VII.Conclusion
Conclusion et Perspectives
Bibliographie
Annexes
Liste de figures
Liste des tableaux

projet fin d'etude

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