Les champs de la recherche autour du langage

 Les champs de la recherche autour du langage

1. Lev Vygotski

Pour Vygotski, le développement psychique est médiatisé par le langage. Il définit deux niveaux de développement : l’actuel et celui du développement le plus proche, en devenir, en attendant que certaines fonctions deviennent matures. La zone de proche développement (ZPD) est l’écart entre ces deux niveaux de développement.

La ZPD est mobilisée par une médiation. La problématique de ma recherche fait le lien entre le développement cognitif des élèves et la socialisation des apprentissages. L’enseignant met en place « des outils mentaux » pour que les élèves accèdent à un développement supérieur : des systèmes de représentation, des techniques cognitives et métacognitives5 . De plus, du côté de la formation d’enseignants, le formateur accompagne dans la ZPD l’enseignant débutant en l’étayant par des gestes langagiers, en fournissant des outils pour savoir comment réaliser son activité et ainsi lui permettre d’aller au-delà de sa pratique actuelle. Les champs de la recherche autour du langage 8 l’améliorer selon certains critères) ou quand l’objectif de la séance est purement une compétence orale de type dire un texte à voix haute, expliquer, raconter. Les enseignants peinent encore à intégrer dans leurs objectifs de séance ces objectifs langagiers faute de connaissances sur ces objets de savoir.

Claudine Garcia-Debanc et Gülich & Kotschi

En didactique du français, C. Garcia-Debanc inscrit les modalités de la reformulation dans l’expertise enseignante puisqu’elles visent la structuration des connaissances chez les élèves. Les travaux de C. Garcia-Debanc m’ont incitée à prendre en compte les reformulations dans l’ensemble des interactions langagières qu’un enseignant propose en classe. Comme beaucoup d’autres chercheurs, j’utilise la définition linguistique de Gülich & Kotschi (1987), « la reformulation est une opération linguistique de la forme xRy, qui établit une relation d’équivalence sémantique entre un énoncé-source x et un énoncé reformulateur y, R étant le marqueur de reformulation ». Pour la recherche sur les faits langagiers de l’enseignante, je m’appuie sur les travaux de Catherine Kerbrat-Orecchioni. 2. 4. Kerbrat-Orecchioni et la notion d’interaction en linguistique L’article suivant de Catherine Kerbrat-Orecchioni éclaire sur les apports de cette discipline dans l’analyse qu’on peut faire des procédés langagiers utilisés par les enseignants. C. Kerbrat-Orecchioni7 dit que « parler c’est interagir » selon J. J. Gumperz. Si le langage est de nature dialogique (Bakhtine), le courant interactionniste, n’a pourtant pénétré la linguistique française que tardivement au XXe siècle.

Les interactions ont enrichi, depuis le début des années 80, nombre de travaux qui ont permis de rattraper le retard grâce notamment à la linguistique d’énonciation (années 60) présentant le sujet au cœur de l’énonciation (E. Benveniste). Cependant les recherches ont longtemps concerné des écrits, paradoxalement, et non des corpus de discours oraux. Cela est lié à la structure interne de la langue bien différente au niveau grammatical entre l’oral et l’écrit. Le champ de l’interaction a apporté à la linguistique des concepts utiles à l’analyse des prises de parole d’enseignants. D’abord, le langage n’est pas réduit à l’objet langue. Le langage, qui est principalement verbal, implique plusieurs sujets dont les échanges vont modifier les futurs échanges et ceci constamment tant que l’échange entre les participants perdure. Mais cette interactivité diffère selon la situation de communication. 

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