Les facteurs psychosociaux

Les facteurs psychosociaux

La psychologie de la santé a été créée en 1979 par l’American Psychologie Association et a comme objet d’études les facteurs psychologiques, sociaux et biologiques en lien avec la santé de l’individu. La santé est ainsi appréhendée de manière globale, puisqu’elle intègre les caractéristiques du sujet dans son environnement. De plus, elle renvoie aux comportements qu’il met en place pour maintenir son intégrité physique et psychique. La psychologie de la santé met l’accent sur la responsabilité du sujet quant à son adaptation concernant son propre état de santé. Elle vient répondre à plusieurs objectifs (Ogden, 2014) : croyances pouvant aider à les maintenir. Pour répondre à ces objectifs, plusieurs modèles en psychologie de la santé ont pu émerger. Nous vous présentons brièvement les modèles qui nous servirons de cadre de pensée tout au long de ce travail de thèse à savoir : le modèle transactionnel de Lazarus et Folkman (1984), le modèle biopsychosocial et le modèle transactionnel intégratif et multifactoriel de Bruchon- Schweitzer et Dantzer (1994, 2002) Contrairement au modèle biomédical, le modèle biopsychosocial proposé par Engel (1977), vise à intégrer le soma et la psychée dans une même unité. Ce modèle a pour fonction d’aborder la maladie non pas sous l’angle uniquement de l’aspect médical, mais sous celui de l’expérience, du malaise somatique et psychique. Il considère l’interaction de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux pour expliquer les différentes dégradations de l’état de santé des sujets. Ainsi, ce modèle envisage la santé comme un système complexe dépendant non seulement de variables physiologiques, mais également de l’environnement du sujet. Les facteurs biologiques intégrés dans le modèle concernent pour la plupart des facteurs génétiques, des virus, des bactéries ou d’autres lésions structurelles (figure2). Les facteurs psychologiques relatifs à la santé et à la maladie sont pensés aussi bien en termes de cognitions, d’émotions et de comportements. Enfin, les facteurs sociaux font référence aux normes sociales par exemple une consommation modérée d’alcool, aux pressions exercées par la société pour modifier certains comportements, mais également aux groupes ethniques et aux classes sociales.

À l’issue du modèle d’Engel, d’autres modèles biopsychosociaux ont pu émerger. Ils mettent en avant l’implication de divers facteurs sociaux et individuels dans les altérations du fonctionnement endocrinien et immunitaire, induisant diverses maladies infectieuses et auto- immunes (Bruchon-Schweitzer et Boujut, 2014). Les modèles biopsychosociaux restent cependant difficilement applicables aux recherches en santé puisqu’ils exigent une méthodologie rigoureuse et couteuse, délicate à mettre en place (Zani, 2002). De plus, certains auteurs soulèvent l’impasse de ces modèles lorsqu’il s’agit d’articuler les différentes dimensions biologiques, psychologiques et sociales, chacune étant évaluée indépendamment les unes des autres (Blois-Da Conceiçao, 2016). Les premiers travaux conduits sur les animaux, ont montré que les possibilités de contrôle d’un événement stressant n’induisaient pas de modifications au niveau hormonal (Weiss, 1972). Dès lors, c’est bien la perception du niveau de stress associé à un événement qui détermine l’intensité des réponses physiologiques.

Dantzer (1989, 2001) a relevé deux stratégies principales dans le modèle psychobiologique. Soit le sujet fait des efforts pour garder le contrôle, entrainant des modifications au niveau du système sympathique et médulosurrénalien, soit au contraire le sujet fait preuve de résignation, entrainant une activation de l’axe hypophyso-cortico-surrénalien. Ainsi la mise en place de stratégies de coping, donc de contrôle, vise la désactivation de réponses physiologiques liées au stress, comme le rythme cardiaque, la pression artérielle ou le niveau de cortisol. En lien avec l’objet de notre recherche, Dantzer (2001) a réalisé une revue de la littérature établissant un lien entre le niveau de stress et l’activité du système immunitaire. Il montre les relations étroites entre le système neuro-endocrinien, le système immunitaire et la personnalité. En effet, l’exposition à diverses situations stressantes parait modifier l’activité du système immunitaire au niveau de la production d’anticorps et de la reproduction cellulaire. Face au stress, les réponses inflammatoires se manifestent par l’activation de l’axe corticotrope provoquant la libération de cytokines et de médiateurs pro-inflammatoires comme les prostaglandines. Ainsi la production de cortisol, représentant l’hormone du stress entraine une immunodépression, mais également une détérioration des neurones situés dans l’hippocampe. Le système sympathique périphérique est également activé. Certains médiateurs comme des enképhalines, des neuropeptides T et de la substance P sont en conséquence affectés. La production prolongée d’adrénaline et de noradrénaline parait engendrer la formation de caillots sanguins, une arythmie cardiaque, des dépôts graisseux, une immunodépression et une augmentation de la pression artérielle.

 

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