L’impact du profil de l’entrepreneur sur la survie  Relation entre genre et survie

L’impact du profil de l’entrepreneur sur la survie  Relation entre genre et survie

La plupart des études mettent en évidence une relation significative entre le genre et la survie des nouvelles entreprises. Toutefois, la question qui se pose, est de savoir si les entreprises créées par les hommes sont plus pérennes que celles créées par les femmes, ou bien le contraire. Bosma et al. (2004) ont étudié sur près de 1000 nouvelles entreprises créées aux Pays-Bas, sur une période allant de 1994 à 1997, et ont trouvé que les créateurs d’entreprises hommes sont plus performants que les femmes, au niveau de la survie, des bénéfices réalisés et de la croissance de l’emploi. Dans le même ordre d’idées, Robb (2002) a montré, sur données américaines couvrant la période 1992-1996, Partie III – Chapitre 5 : Méthodologie de recherche et analyse descriptive 148 que les femmes propriétaires d’entreprises sont plus susceptibles de cesser leurs activités, que leurs homologues masculins créateurs d’entreprises. Cependant, Brüderl et Preisendörfer (1998) ont trouvé que les entreprises fondées par des femmes ont une probabilité de survie deux fois plus élevée que celles fondées par des hommes. Quant à Lasch et al. (2005), ils soulignaient que les entreprises créées par les femmes n’échouent pas plus que d’autres en termes de survie, mais elles sont moins fréquemment performantes en termes de croissance (Dahlqvist et al., 2000). Contrairement aux conclusions ci-dessus, Robb et Watson (2012) ont utilisé les données de l’enquête Kauffman (KFS) sur des entreprises américaines pour la période 2004-2008. Toutes les entreprises ont commencé leurs activités en 2004, et ont été réinterrogées chaque année. Les résultats de cette étude ont dissipé le mythe selon lequel les entreprises appartenant à des femmes sont moins performantes que celles appartenant à des hommes. En effet, les auteurs n’ont trouvé aucune différence significative entre les entreprises créées par les hommes ou celles créées par les femmes, tant sur la survie des entreprises que sur leur performance. Dans notre étude, nous émettons l’hypothèse suivante, à valider ou invalider : Hypothèse 1a : Les entreprises créées par des hommes ont plus de chance de survivre, que celles créées par des femmes  Relation entre diplôme et survie Le niveau d’instruction ou le diplôme est l’une des variables les plus étudiées dans les travaux de la survie des jeunes entreprises. On peut supposer que l’éducation est liée à la connaissance, à la capacité de résolution des problèmes, à la discipline de formation, et à la confiance en soi. Ceux-ci peuvent permettre à l’entrepreneur de faire face aux problèmes et donc, à avoir plus de succès. Bates (1990) a étudié les probabilités de survie en 1986 des entreprises américaines créées entre 1976 et 1982. L’auteur conclut que la longueur des études de l’entrepreneur joue un rôle positif sur les chances de survie des entreprises nouvellement créées.   Toutefois, si Cooper et al. (1994) ont indiqué dans leur étude faite sur des données d’entreprises américaines, qu’aucune étude n’a fait état de relations négatives entre le niveau préalable de l’éducation du créateur et la survie de son entreprise, il s’est avéré que Randelli et Ricchiuti (2015), n’ont pas confirmé cette conclusion. Ils ont étudié sur des entreprises italiennes, sur une période allant de 1998 à 2010, et ont trouvé que la longueur des études a un impact négatif et significatif sur la survie des entreprises étudiées. Nous émettons l’hypothèse de recherche suivante : Hypothèse 1b : la longueur des études du créateur est liée positivement à la probabilité de survie de son entreprise.  Relation entre occupation antérieure et survie Certains travaux de recherche ont mis en évidence une relation significative entre l’occupation antérieure du créateur et la survie de son entreprise. (Davidsson et Honig, 2003). L’organisation où l’entrepreneur travaillait avant le démarrage de son entreprise peut être considérée comme un « incubateur » dans lequel ce dernier peut bénéficier d’un certain nombre d’expériences intéressantes (Cooper, 1985). Dans ce cadre, l’entrepreneur, mieux placé au sein des réseaux, peut acquérir des compétences techniques et bénéficier de l’accès aux fournisseurs et aux clients, et développer par conséquent des contacts avec eux. D’ailleurs, Uzzi (1997) a montré à partir d’une étude sur données d’entreprises américaines, que l’existence de liens interpersonnels avec les fournisseurs et les clients potentiels, favorise une information fiable et de qualité pour le nouveau créateur. 

L’impact des caractéristiques de l’entreprise au démarrage sur la survie 

Relation entre capital de démarrage et survie Il y a une longue tradition d’étude du financement de nouvelles entreprises. Plus le montant du capital initial de démarrage devrait être positivement associé à la survie de l’entreprise, plus le projet est important en termes de moyens, plus grandes sont les chances de survie (Lamontagne et Thirion, 2000 ; Cooper et al., 1994). Bates (1990) a étudié les probabilités de survie des entreprises américaines créées entre 1976 et 1982. L’auteur conclut que la longueur des études de l’entrepreneur et l’importance du financement initial jouent un rôle positif sur la longévité des entreprises nouvellement créées. Crépon et Duget (2002) ont conclu sur des données d’entreprises françaises créées en 1994, qu’un capital initial plus élevé est associé à un taux de survie plus fort. Cependant, cet effet ne peut toutefois être mis en évidence, qu’au bout de trois ans d’activité. Les auteurs vérifient que les projets les plus capitalisés ont d’abord une survie plus faible pendant les deux ou trois premiers semestres puis, après un rétablissement entre le quatrième et le cinquième semestre, finissent par obtenir un gain de survie important au sixième semestre. Au contraire, Cressy (1996) a démontré sur des données d’entreprises britanniques créées en 1988, que la corrélation entre la survie et le capital financier est en fait fausse, et que le « vrai » déterminant de la survie des nouvelles entreprises demeure le capital humain. Dans notre étude, nous considérons l’hypothèse de recherche suivante : Hypothèse 2a : La probabilité de survie augmente avec la taille du capital initial de démarrage.  Relation entre similitude des affaires et survie La similitude entre l’activité préalable de l’entrepreneur et l’activité de son entreprise implique l’acquisition d’un savoir faire propre au secteur de l’activité de l’entreprise (Caliendo et Kritikos, 2010). Ce savoir faire va de la connaissance tacite des produits, des procédés et des technologies, à l’investissement en capital humain dans les relations avec des clients spécifiques, fournisseurs ou partenaires. Partie III – Chapitre 5 : Méthodologie de recherche et analyse descriptive Cet entrepreneur est donc plus susceptible d’avoir développé des réseaux de relations avec les fournisseurs, les distributeurs et les clients. Ceci va lui donner plus de crédibilité, lui permettant de renforcer sa capacité à obtenir du crédit fournisseurs, à développer ses ventes et d’atteindre d’autres formes de coopération. Ainsi, les entrepreneurs qui viennent des entreprises similaires peuvent apporter avec eux des bases de connaissances directement pertinentes, des expériences et des relations, qui pourraient considérablement réduire le « handicap de la nouveauté » chez l’entrepreneur (Cooper et al., 1994). Généralement, les travaux de recherche en entrepreneuriat semblent soutenir ce constat : la similitude d’affaires représente un déterminant important de la survie (Cressy, 2012 ; Bosma et al., 2004 ; Chandler, 1996). L’expérience et les contacts développés dans une entreprise similaire sont corrélés à de meilleurs taux de survie et à des chiffres d’affaires plus élevés, ce qui poussera les entrepreneurs à créer souvent des entreprises liés à leurs anciennes professions (Cooper et Dunkelberg, 1986). Nous émettons l’hypothèse positive de la relation entre la similitude de l’activité préalable et de survie de l’entreprise. Hypothèse 2b : La probabilité de survie est plus élevée pour des projets similaires à l’organisation antérieure de l’entrepreneur.  Relation entre localisation géographique et survie L’étude de la relation entre le territoire d’implantation et la survie des nouvelles entreprises a fait l’objet de plusieurs travaux, ceux qui partent de l’idée que les territoires bénéficiant d’une forte densité économique, devraient favoriser la survie des jeunes entreprises (marché local, offre de ressources, disponibilité de la main d’œuvre et des ressources, disponibilité d’infrastructure). D’autres travaux s’inscrivent dans l’idée qu’une forte densité économique est susceptible d’être à l’origine d’une forte concurrence pour le partage du marché local et pour l’exploitation des ressources territoriales (Perraud et al., 2001), et donc . Falck (2007) révèle une relation positive entre le nombre de nouvelles entreprises dans la même localisation géographique et la probabilité de survie d’une nouvelle entreprise. 

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