Mise en place de l’exploration biologique des déficits immunitaires primitifs (DIP)

Mise en place de l’exploration biologique des
déficits immunitaires primitifs (DIP)

DEFINITION

Les déficits immunitaires primitifs (DIP) se présentent comme étant des troubles génétiques qui affectent le développement et/ou le fonctionnement du système immunitaire. Ils peuvent être monogéniques suivant un simple héritage mendélien ou avoir une origine polygénique plus complexe entrainant une susceptibilité accrue aux infections [26]. Au-delà du simple risque d’infection récurrente, les DIP revêtent de nombreux aspects avec un large éventail de manifestations cliniques auquel s’associe un chevauchement entre des troubles de la régulation immunitaire, une auto-immunité mais aussi une allergie, une inflammation et une malignité inhabituelle [5]. II. HISTORIQUE Les DIP sont des maladies rares dont la description est relativement récente mais elles représentent un domaine de progrès rapides et spectaculaires. Le premier à être décrit fut l’agammaglobulinémie par le pédiatre Bruton en 1952 [22]. Il y a cependant eu quelques rapports décrivant des syndromes cliniques caractéristiques qui, des années plus tard, ont été classés comme DIP. En 1922, W. Schultz a observé plusieurs patients adultes atteints de lésions gangréneuses du pharynx qui avaient une neutropénie sévère (agranulocytose). Les résultats neurologiques associés à la télangiectasie conjonctivale, caractéristiques de l’ataxie télangiectasie, ont d’abord été reconnus en 1926 et 15 ans plus tard redécouvert par Madame Louis-Bar. Deux familles avec des nourrissons qui ont présenté une thrombopénie congénitale, de petites plaquettes, une diarrhée sanglante et une otite moyenne récurrente ont été signalées en 1937 par Wiskott et leur phénotype se différenciait de la thrombopénie idiopathique. Bien que les pathologistes suisses Glanzmann et Riniker aient été intrigués par un «nouveau syndrome dans la pathologie des nourrissons», qu’ils ont définis comme une lymphocytophtise essentielle, ils n’ont pas réussi à établir un lien avec l’immunodéficience. Il a fallu 8 années de plus pour reconnaître cette entité comme «déficience cellulaire et anticorps combinée».   Le tableau I renseigne sur la date de description des pathologies ainsi que la date de découverte du gène responsable de quelques DIP.

EPIDEMIOLOGIE

  Depuis seulement quelques années, des registres continentaux des DIP ont été mis au point puis actualisés. Les registres disponibles proviennent de ESID, LAGID, USIDnet, Afrique du Nord, Japon, Iran et Australie / Nouvelle-Zélande. Cependant, beaucoup de données restent fragmentaires et de nombreux registres ne sont pas suffisamment renseignés surtout dans les pays où ces pathologies sont sous diagnostiquées. En se fondant sur les données du registre australien (5,6 cas de DIP pour 100 000 habitants) et sur l’enquête téléphonique de Boyle et Buckley (86,3 cas de DIP pour 100 000 habitants), Bousfiha et al ont établi une estimation de la prévalence des DIP et ont pu calculer le nombre de cas DIP qui devraient se produire dans le monde entier. Le tableau II nous permet d’avoir une estimation de la prévalence.

CLASSIFICATION

Depuis 1973, l’organisation mondiale de la santé (OMS) a mis sur pied un comité d’experts dont l’objectif principal a été de décrire et d’établir une classification des DIP connus. En 2013, lors d’une réunion tenue à New-York, le comité d’experts sur l’immunodéficience primaire de l’union internationale des sociétés d’immunologie (IUIS) a effectué une mise à jour de la classification des immunodéficiences primaires humaines. Le comité a proposé une classification qui facilite la recherche clinique et les études comparatives dans le monde entier. Organisée en tableaux dont chacun regroupe les DIP qui partagent une pathogénie donnée, cette classification est mise à jour tous les deux ans pour inclure de nouveaux troubles ou gènes identifiés. La dernière mise à jour de la classification a été effectuée en 2017.  

Table des matières

LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. DEFINITION
II. HISTORIQUE
III. EPIDEMIOLOGIE
IV. CLASSIFICATION
V. DESCRIPTION DE QUELQUES PATHOLOGIES
V.1. Déficits de la phagocytose
V.1.1. Neutropénie congénitale sévère
V.1.2. Granulomatose septique chronique (GSC)
V.2. Déficits de l’immunité cellulaire T
V.2.1. Déficit immunitaire combiné sévère lié au chromosome X (SCID-X1)
V.2.2. Le syndrome de Wiskott-Aldrich
V.2.3. L’ataxie-télangiectasie
V.3. Déficits immunitaires humoraux
V.3.1. Les Agammaglobulinémies congénitales
V.3.2. Déficit immunitaire commun variable (DICV)
V.4. Déficit en complément
VI. DIAGNOSTIC
VI.1. Circonstances de découverte
VI.3. Exploration
VI.3.1. La numération formule sanguine (NFS)
VI.3.2. Exploration de l’immunité humorale adaptative
VI.3.3. Etude quantitative et qualitative de l’immunité cellulaire adaptative
VI.3.4. Exploration du complément
VI.3.5. Diagnostic moléculaire
VI.4. Démarche diagnostique
VII. PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE
VII.1. Traitement prophylactique
VII.2. Antibiothérapie curative
VII.3. Kinésithérapie respiratoire
VII.4. Substitution en immunoglobulines polyvalentes
VII.5. Allogreffe de cellules souches hématopoïétiques et thérapie génique
DEUXIEME PARTIE
I. PATIENTS ET METHODES
I.1. Patients
I.2. Méthodes
I.2.1. Type d’étude
I.2.2. Site d’étude
I.2.3. Protocole utilisé
I.3. Variables étudiées
I.3.1. Variables sociodémographiques
I.3.2. Variables clinico-biologiques
I.4. Les techniques biologiques
I.4.1. Le prélèvement
I.4.2. La Numération formule sanguine (NFS)
I.4.2.1. Appareil
I.4.2.2. Libellé des résultats
I.4.3. L’électrophorèse des protéines sériques
I.4.3.1. Matériel utilisé
I.4.3.2. Résultats . Erreur ! Signet non défini.
I.4.5. L’immunophénotypage lymphocytaire
I.4.5.1. Matériel et réactifs utilisés
a. Appareil
b. Réactifs
I.4.5.2. Mode opératoire
a. Marquage extracellulaire
b. Lecture au cytomètre
I.4.6. Résultats
II. CONSIDERATIONS ETHIQUES
III. ANALYSE STATISTIQUE
IV. RESULTATS
IV.1. Nombre de patients et cas de DIP
IV.2. Aspects sociodémographiques
IV.2.1. Age
IV.2.2. Sexe des patients
IV.3. Consanguinité
IV.4. Antécédents familiaux
IV.5. Présentations cliniques
IV.6. Biologie
IV.6.1. Résultats de la numération formule sanguine
IV.6.2. Résultats de l’électrophorèse
IV.6.3. Résultats de l’immunophénotypage
IV.7. Cas confirmés de DIP
IV.7.1. Cas de Wiskott Aldrich
IV.7.2. Cas familiaux d’Ataxie Télangiectasie
IV.7.3. Cas de Déficit Immunitaire Commun Variable
IV.7.4. Lymphopénie TCD4 idiopathique
IV.8. Cas ayant une forte suspicion de DIP
V. DISCUSSION
V.1. Le nombre de patients
V.2. Aspects socio-démographiques
V.3. Consanguinité et Antécédents familiaux
V.4. Présentation cliniques
V.5. Biologie
V.5.1. La NFS
V.5.2. Electrophorèse
V.5.3. L’immunophénotypage
V.6. Les cas confirmés de DIP
V.6.1. Wiskott Aldrich
V.6.2. Cas familiaux d’Ataxie Télangiectasie (AT)
V.6.3. Cas de DICV
V.6.4. Cas de lymphopénie TCD4 idiopathique (LCI)
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE

 

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