MORBIDITE ET COUT DES AFFECTIONS GRIPPALES

MORBIDITE ET COUT DES AFFECTIONS GRIPPALES

Données médicales sur la grippe 

Les agents responsables (4) La grippe est une maladie virale contagieuse, épidémique. L’agent pathogène est le virus influenzae dont on décrit trois types A, B, C. Les mutations sont fréquentes et aboutissent à de nouvelles souches dont les propriétés antigéniques sont différentes. On a observé l’apparition d’une souche A1 en 1946, A2 « asiatique » en 1957, dont une nouvelle forme A2 « Hong Kong » est apparue en 1968, une souche A de « Beijing » en 1993. (5) (6) Entre les mutations se produisent des « variations », ou modifications secondaires, qui obéissent à la même loi d’évolution: variations et mutations sont liées à l’apparition d’anticorps spécifiques chez un grand nombre de sujets ayant eu la grippe; les nouveaux « variants » ou nouvelles souches sont donc toujours plus virulents que les précédents, devenant source d’épidémie. La maladie évolue par pandémies survenant à intervalles réguliers ( en 1889, 1918, 1957, 1968 et 1977 ) pour le virus du groupe A, par des petites épidémies pour le virus du groupe A et le virus du groupe B, et par des cas sporadiques pour le virus du groupe B et le virus du groupe C. Tableau n° 1: Principaux virus des affections grippales (1) Familles Germes Espèces pathogènes Maladie ou syndrome associé Orthomyxoviridae Influenza virus Virus Influenza A Virus Influenza B Virus Influenza C Grippe et complications Infections légères ou inapparentes Paramixoviridae Paramixovirus Pneumovirus Virus parainfluenza Virus respiratoire syncytial Infections respiratoires Pneumopathies et bronchites 1.1.2 Symptomatologie (7) 2 L’incubation dure un ou deux jours après lesquels apparaissent cliniquement:  Une forte fièvre  Des douleurs diffuses : des céphalées, des arthralgies, des myalgies  Un catarrhe des voies aériennes supérieures avec une douleur pharyngée, une dysphagie, une voix rauque, une toux, une irritation conjonctivale. L’examen clinique est souvent normal. La maladie dure en moyenne dix jours. Des complications peuvent survenir en particulier chez les personnes vulnérables , nécessitant soit des soins supplémentaires à domicile, soit une hospitalisation. Ces complications sont:  Respiratoires: parsurinfection bactérienne ( bronchite, pneumopathie, pleurésie …)  Extra respiratoires : méningite, péricardite, myocardite  Ou l’aggravation d’une maladie sous-jacente ( asthme, diabète, insuffisance cardiaque ) (6) Toutefois, les risques de décès ont beaucoup diminué avec l’apparition des antibiotiques. 1.1.3 Les formes cliniques  Chez le nourrisson Le taux d’attaque de la grippe est élevé chez les nourrissons et chez les enfants d’âge scolaire. Elle est cliniquement méconnue chez les moins de six mois et souvent compliquée par des otites moyennes aiguës. (8) Le nourrisson serait protégé par les anticorps maternels pendant les quatre premiers mois environ.  Chez la femme enceinte Dans ce cas, la grippe se manifeste souvent par une hyperthermie et par la toux. Elle peut entraîner des accouchements prématurés. Inversement, la grossesse pourrait augmenter le risque de complications sérieuses liées à la grippe. (9)  Chez le vieillard 3 La grippe peut être facilement fatale chez les personnes âgées. Elle s’accompagne souvent de surinfection, d’insuffisance respiratoire aiguë ou de complications cardiaques.  Chez les insuffisants cardio-respiratoires chroniques On peut rencontrer dans ces cas:  Un emphysème pulmonaire  Ou une insuffisance respiratoire aiguë souvent très grave.

Le traitement de la grippe

Les traitements de la grippe restent essentiellement symptomatiques et ne peuvent avoir pour objectif principal que de soulager les symptômes douloureux, gênants ou dangereux et de prévenir les complications. Dans les grippes fébriles non compliquées, on insistera sur le repos au lit pour le confort du malade du moins pendant la durée de l’hyperthermie. Une antibiothérapie systématique est à éviter dans tous les cas où aucun signe ne permet de redouter des complications bactériennes. Les médicaments spécifiques issus de l’amantadine et de la rimantadine sont efficaces uniquement sur les virus du type A. Ces produits ne doivent être utilisés qu’en cas d’épidémie identifiée et biologiquement confirmée. (10)

Morbidité et mortalité de la grippe

La nécessité d’une surveillance mondiale coordonnée de la grippe est apparue depuis la constatation que des épidémies pouvaient naître en n’importe quel point du globe et se propager rapidement à tous les continents. (10

La mortalité 

En France, les statistiques de mortalité grippale publiées par l’INSEE ( Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques ) jusqu’en 1968 et par l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale ) depuis cette date, donnent les effectifs annuels répartis selon l’âge et le sexe, ainsi que la répartition mensuelle des décès. Dans ces pays, la mortalité grippale subit d’une année à l’autre, des fluctuations importantes. Les épidémies annuelles peuvent être classées en 3 types selon le nombre de décès qu’elles provoquent.  Année de faible mortalité : 2 000 à 4 000 décès  Année de moyenne mortalité : 7 000 à 9 000 décès  Année de forte mortalité ( associées aux pandémies ) : 12 000 à 18 000 décès Pour mettre en évidence les groupes à forte mortalité, on a réparti la population en cinq classes d’âge: – Nourrissons : moins de 1 an – Préscolaires : 1 à 4 ans – Scolaires : 5 à 17 ans – Population en âge de travailler : 18 à 64 ans – Personnes âgées : 65 ans et plus Pour évaluer le taux de mortalité grippale de chaque classe d’âge, on divise le nombre total de décès grippaux dans la classe par son effectif. Ce calcul a été effectué pour les années 1960 à 1970. En regroupant les résultats par types de mortalité, on obtient les taux moyens de décès par grippe pour les différentes classes d’âges dans les trois hypothèses de mortalité. Tableau n° 2: Nombre moyen de décès par grippe pour 100 000 personnes de la classe d’âge (5) Classe d’âge Moins de 1 an 1 à 4 ans 5 à 17 ans 18 à 64 ans 65 ans et plus Faible mortalité 16.8 1.40 0.20 0.92 45.1 Moyenne 26.6 2.29 0.48 2.65 126 5 mortalité Forte mortalité 32.2 3.41 0.77 8.10 189 Ainsi, la mortalité grippale touche essentiellement les vieillards et les nourrissons. Cependant, lors des pandémies, la mortalité de la population en âge de travailler devient également importante. ( tableau n° 2 ) ( figure n° 1) Figure n°1: Distribution par âges de la mortalité par grippe en temps de pandémie ou d’épidémie simple Dans la figure n°2, nous retrouvons la mortalité grippale en France de 1981 à 1990. Il apparaît que la grippe reste en France une cause importante de mortalité par maladie infectieuse. 6 Figure n°2: Nombre de décès mensuels attribués à la grippe en France de 1981 à 1990. (D’après les relevés de l’INSERM). (10)

La morbidité

Chaque année, environ 10% de la population mondiale est atteinte par la grippe, mais certaines épidémies sont parfois plus étendues. Par exemple, en 1957, la pandémie de grippe a touché 50% de la population mondiale en milieu urbain. (12)  Grippe sans hospitalisation En France, pour l’année de pandémie de grippe 1969-1970, on a enregistré un taux de morbidité variant de 6% à 12%. Il est probable qu’un certain nombre de diagnostics de grippe relèvent en réalité d’autres affections saisonnières. De même, un certain nombre de « grippés » n’ont pas recours au médecin: quand dans une même famille, il y a plusieurs grippés non actifs, le traitement prescrit au premier atteint est appliqué par les autres sans faire appel une nouvelle fois au médecin. Cette morbidité se décompose en: – 85 % de grippes simples pour 1970 -1971 – 15% de grippes avec complications pulmonaires  Grippe avec hospitalisation Les hospitalisations sont essentiellement dues aux complications d’affections respiratoires chroniques lorsque la grippe, facteur déclenchant , est la cause directe de l’aggravation. En se fondant sur l’exemple français de 1970, 30% des poussées d’aggravation des bronchopneumopathies chroniques seraient restés stationnaires sans la surinfection causée par la grippe. 

La surveillance de la grippe à Madagascar 

L’Institut Pasteur de Madagascar (IPM), centre national OMS pour la grippe, effectue depuis 1978 la surveillance clinique et virologique de l’activité grippale, principalement dans la zone d’Antananarivo et de Tamatave. A Madagascar, l’activité grippale se manifeste en juillet une année sur deux, et tous les 2 – 3 ans de janvier à avril, en juin et en août. Elle est moindre en mai, septembre et octobre, rare en novembre et exceptionnelle en décembre. En 1995, deux épidémies successives dues à des virus A différents ont été enregistrées en janvier – avril puis octobre. Une flambée de virus B a été observée en mai 1997. En l’an 2000 à Antananarivo, les données venant de l’Organisation Sanitaire Tananarivienne Inter-Entreprise ( O.S.T.I.E ) mettent en évidence une nette augmentation des syndromes grippaux parmi les consultants entre la 10ème et la 17ème semaine. Après isolement du virus et typage, il s’est avéré que cette augmentation correspondait à une flambée épidémique de grippe A. (figure n°3)

Table des matières

INTRODUCTION
Première Partie : GENERALITES SUR LA GRIPPE ET
L’EVALUATION DES COUTS
1 LA GRIPPE
1.1 Données médicales sur la grippe
1.1.1 Les agents responsables
1.1.2 Symptomatologie
1.1.3 Les formes cliniques
1.1.4 Le traitement de la grippe
1.2 Morbidité et mortalité de la grippe
1.2.1 La mortalité
1.2.2 La morbidité
1.2.3 La surveillance de la grippe à Madagascar
2 LE COUT DE LA GRIPPE
2.1 Les composantes du coût
2.2 Le coût du traitement
2.3 Les pertes de production
3 LA VACCINATION CONTRE LA GRIPPE
3.1 Les vaccins antigrippaux
3.2 Utilisation de la vaccination antigrippal
Deuxième partie: ETUDE SUR LA MORBIDITE ET LE COUT DE LA PRISE EN CHARGE DE LA GRIPPE
1 CADRE DE L’ETUDE
1.1 Le CSB2 d’Ampasanimalo
1.2 Le secteur sanitaire
1.2.1 Démographie
1.2.2 Autres formations sanitaires du secteur
2 METHODOLOGIE
2.1 Méthode d’étude
2.2 Les paramètres de l’étude
3 RESULTATS
3.1 Le nombre des cas
3.2 L’âge
3.3 Le sexe
3.4 Les formes cliniques
3.5 Les variations saisonnières
3.6 Formes grippales et âge des malades
3.7 Les schémas thérapeutiques
3.8 Coût thérapeutique
3.9 Pertes de production
3.10 Evaluation monétaire des pertes de production
3.11 Coût total de prise en charge
Troisième Partie : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
1 COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.1 La méthodologie
1.2 Les résultats
1.2.1 L’âge des malades
1.2.2 Le sexe
1.2.3 Les formes cliniques
1.2.4 Les variations saisonnières
1.2.5 Formes grippales et âge
des malades
1.2.6 Les schémas thérapeutiques
1.2.7 Coût thérapeutique et de prise en charge
2 SUGGESTIONS .
2.1 Information de la population
2.2 Prise en charge correcte des personnes à risque
2.3 La vaccination antigrippale
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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