OPTIMISATION DE LA VALORISATION RAISONNEE DE BOIS D’ŒUVRE

OPTIMISATION DE LA VALORISATION RAISONNEE DE BOIS D’ŒUVRE

CONTEXTE SUR LA VALORISATION DES BOIS D’ŒUVRE A DIDY

Situation de l’exploitation de bois d’œuvre à Didy La forêt d’Ambohilero couvre la partie orientale de la Commune Rurale de Didy et s’étend sur une superficie de 117 000 ha (Randrianarison, 2010). Ce massif forestier est de type forêt dense humide sempervirente de moyenne altitude. L’arrêté n°2382/MAP/FOR du 30 Octobre 1962 portant classement du massif forestier d’Ambohilero en « forêt classée » a défini son statut lors d’une grande période de classement des forêts à Madagascar qui s’est déroulée de 1955 à 1970. Ce classement a soumis la dite forêt dans le régime d’exploitation forestière accordée par l’Etat à des exploitants privés sous condition d’obtention d’un permis d’exploitation. Avant ce classement, le massif a toujours été sujet à des exploitations de bois d’œuvre (Randriambohanginjatovo, 1997; Rajoelina, 2014). La première exploitation forestière dans la CR de Didy a commencé en 1957 (Randrianarivelo et al., 2012). L’exploitation forestière s’y est intensifiée grâce à l’octroi du permis de gré à gré jusqu’à la sortie de l’arrêté portant suspension de l’instruction des dossiers de demande et de délivrance de ce type de permis (arrêté ministériel n°12702/2000). Néanmoins, ces exploitations n’ont été stoppées qu’en 2005 suite à la mise en place du système d’adjudication (Rajoelina, 2014). D’ailleurs, la forêt classée d’Ambohilero est incluse dans la Nouvelle Aire Protégée du Corridor Forestier Ankeniheny – Zahamena (Carte 1b) à compter de 2011 (Razafindrakoto, 2013). Et en se référant au statut des aires protégées du type UICN catégorie VI, ce massif se trouve dans le secteur dénommé FITOKISANA qui englobe 24 Unités Locales de Gestion ou ULG (Rasoloniriana et al., 2013). Ces dernières ont été délimitées sur la base de reconnaissance du droit coutumier des populations locales quant à l’utilisation du terroir appelé couramment « kijana ». Cette conceptualisation basée sur la notion de kijana, liée à un lignage bien déterminé, est le fondement de la démarche patrimoniale de transfert de gestion à Didy. Les contrats de transfert de gestion des ressources naturelles renouvelables (TGRNR) sous la loi GELOSE y ont été instaurés et officialisés durant le projet « FFEM Biodiversité » (2002 à 2007), plus particulièrement en 2005. La zone de Didy figure parmi les premiers sites ayant mis en place le système « GELOSE » (Randriambohanginjatovo, 1997). Ainsi, 20 contrats de TGRNR ont été conclus dont huit sont des contrats de conservation en application du décret GCF de 2001-122 et douze des contrats de conservation avec possibilités de valorisation raisonnée (Randrianarivelo et al., 2012) en application de la loi GELOSE, notamment dans son article 54 (Annexe 1). De plus, le décret n°98-782 relatif au régime de l’exploitation forestière dans son article 31 prévoit la possibilité pour la communauté locale de faire l’exploitation de sa forêt légalement transférée. Ce qui confère sa légalité à la valorisation raisonnée de bois d’œuvre en gestion communautaire.

METHODOLOGIE 

De ce fait, deux autres projets à savoir : GESFORCOM (2008 à 2012) et COGESFOR (2009 à 2014) ont développé la filière de production de bois d’œuvre dans cette région. Ces projets ont tenté d’associer des actions de développement local aux mesures de conservation. Dans ce sens, l’approche de « Conservation par la Valorisation » a été adoptée conformément aux exigences et à la dynamique de l’environnement externe entre autres la Zone d’Utilisation Durable (ZUD), la certification FSC et le développement des actions suivant les préceptes de gestion durable et de gestion responsable des forêts. Parallèlement, l’exploitation illicite ou « drodraka » était présente dans le massif depuis une cinquantaine d’années et répondait à des causes à la fois économique et socio-culturelle (Randrianarivelo et al., 2012).

Caractéristiques principales de l’exploitation proprement dite

Les essences cibles et la modalité de leur exploitation La ZUD est reconnue pour sa richesse floristique surtout en espèces de bois d’œuvre. Mais l’exploitation raisonnée de bois d’œuvre dans la zone de Didy ne concerne que quelques espèces cibles dites essences « objectifs » (liste en annexe 2). Une part formée d’espèces de qualité technologique reconnue est remarquable telle que Tavolo (Cryptocaria sp.), Ramy (Canarium madagascariensis), Voamboana (Dalbergia sp.), Voanana (Sloanea rhodanta) (Razafindrakoto, 2013). Cette exploitation se fait donc d’une manière sélective pour assurer la régénération des forêts. Le mode de prélèvement est basé sur les principes suivants : – Durée de rotation : 60 ans – Diamètre Minimum d’Exploitabilité (DME) : 40 cm – Stock exploitable : X tiges à l’hectare (= borne inférieure de l’intervalle de confiance de l’estimation du nombre de tiges de diamètre supérieur au DME, selon potentialité et superficie) – Quota de prélèvement annuel : Q = (X tiges à l’ha ∗ superficie parcelle) 60 – Réalisation de l’exploitation annuelle : dans un lot variable où sont marqués les Q tiges sans distinction d’espèces. (Source : Razafindrakoto, 2013) L’exploitation est conforme aux édits et aux dispositions légales et réglementaires (Annexe 3). A cet effet, elle respecte plusieurs étapes. Le système de traçabilité Le système de traçabilité mis en œuvre a pour but d’assurer la légalité des produits en suivant leur origine depuis le lieu de production jusqu’à leur commercialisation. La traçabilité des produits est fondée sur : (i) l’identification des produits à partir des marques codées sans doublon et visibles (étiquettes numérotées et/ou numéros à la peinture, empreinte du marteau forestier, et empreinte du marteau numéroteur de la commune), METHODOLOGIE 5 (ii) la gestion des informations d’exploitation à partir du permis d’exploitation, du carnet de chantier, du laissez passer et des autorisations de transport en conformité avec l’arrêté communal n° 02/CR/08 du 04 Février 2008 (portant l’interdiction du transport nocturne des produits forestiers entre 19h et 5h du matin) éventuellement, (iii) l’insertion des données et informations d’exploitation dans la base de données informatique SIEBO, et l’édition des états à partir de cette base. Le contrôle et fiscalité décentralisé (CFD) Le contrôle et fiscalité décentralisé des bois d’œuvre consiste à contrôler le respect du quota, l’origine des produits et le paiement des taxes (redevances forestières, ristournes à la commune). En 2008, un arrêté communal instituant la mise en place d’un comité de vigilance local et donnant droit aux membres des VOI à effectuer des contrôles de la circulation des produits forestiers dans la commune rurale de Didy est sorti. Il s’agit d’un système de contrôle de proximité, multi acteurs. Ce système est autonome financièrement par le biais des recettes fiscales issues de la valorisation commerciale des bois d’œuvre.

Table des matières

1 INTRODUCTION
2 METHODOLOGIE
2.1 Contexte sur la valorisation des bois d’œuvre à Didy.
2.1.1 Situation de l’exploitation de bois d’œuvre à Didy
2.1.2 Caractéristiques principales de l’exploitation proprement dite
2.1.3 Impact de la valorisation raisonnée de bois d’œuvre sur le développement local
2.2 Problématique
2.3 Hypothèses
2.4 Etat de connaissance
2.4.1 Localisation géographique des zones d’étude
2.4.2 Les transformations du bois
2.5 Matériels et méthodes
2.5.1 Etude du rendement matière des deux modes de débits
2.5.2 Analyse comparative des rendements matière
2.5.3 Etude de la rentabilité économique des deux modes de débits
2.5.4 Analyse financière de l’implantation d’une scierie proche du lieu d’exploitation
2.6 Schéma de la méthodologie adoptée
2.7 Contraintes sur terrain
2.8 Cadre opératoire de la recherche
3 RESULTATS
3.1 Comparaison du débit en quart de grume par rapport au débit en traverse
3.1.1 Variation des rendements matière au cours des opérations réalisées
3.1.2 Rentabilité économique des deux modes de débits
3.2 Analyse financière de l’emplacement d’une unité de transformation de bois.
3.2.1 Différentiel de prix en cas de transaction à Didy
3.2.2 Différentiel de prix en cas de transaction à Antananarivo
4 DISCUSSION
4.1 Sur la méthodologie de recherche adoptée
4.1.1 Atouts
4.1.2 Limites
4.2 Discussion sur les résultats
4.2.1 Plus de matière première valorisée
4.2.2 Une pratique viabilisée par les demandes au niveau du marché
4.2.3 Une pratique limitée par le problème de transport 48
4.2.4 Gestion des rémanents : ouverture vers la valorisation optimale
4.2.5 Analyse FFOM
4.3 Discussion sur les hypothèses de recherche
4.4 Recommandations
4.4.1 Objectifs
4.4.2 Plan d’action
5 CONCLUSION
6 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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