POLITIQUE DE TAXATION DES EXPORTATIONS DE NOIX DE CAJOU BRUTES

POLITIQUE DE TAXATION DES EXPORTATIONS DE NOIX DE CAJOU BRUTES

ETAT DES LIEUX ET ENJEUX DE LA FILIERE ANACARDE AU SENEGAL

Introduction L’anacardier, jadis introduit par les forestiers pour augmenter la couverture végétale du pays, est en phase de devenir une culture industrielle dont les retombées économiques sont significatives pour les producteurs, les commerçants et les transformateurs. La filière est devenue depuis quelques années une source importante de revenus et de devises pour plus de 100000 personnes3 vivant non seulement dans le monde rural mais aussi en milieu urbain et à plusieurs niveaux (opérations de production, collecte, transport, postrécolte, transformation et exportation des produits) qui sont d’une grande importance pour le pays USAID (2006). L’augmentation de la production de noix brutes, surtout à partir des années 1990 s’est faite en parallèle avec l’augmentation des surfaces cultivables et une forte augmentation de la demande créant ainsi des débouchés sur le marché national et international. Pour comprendre l’état des lieux et enjeux de la filière anacarde au Sénégal, on déclinera dans la première section les caractéristiques socio-économiques de la filière et la deuxième section portera sur l’analyse de marché.La filière anacarde génère plusieurs emplois en milieu rural et urbain .

 caractéristiques socio-économiques de la filière anacarde

Importance de la production d’anacarde au Sénégal

L’anacardier est un arbre originaire du Brésil est introduit au Sénégal vers les années 1970 pour lutter contre l’érosion des sols et les feux de brousse (USAID, 2006). L’anacarde est devenu au fil des années une culture de rente impactant positivement sur le revenu des producteurs et autres intermédiaires de la filière. Par ailleurs on note un accroissement de plantations au niveau national à travers les reboisements effectués par les services des eaux et forêts, des projets tels que le PASA dans la région de Fatick, ISRA dans la région de la Casamance naturelle et la DRPF dont le but est de maitriser la biologie de l’espèce et de mettre en place des vergers de colonne pour la multiplication végétative de l’anacardier. Le PAEFK a participé au reboisement de beaucoup d’anacardiers dans la région de Kolda y compris la région de Sédhiou et a aidé des agriculteurs à diversifier leurs activités de production, leurs permettant d’augmenter leurs sources de revenus. L’analyse socioéconomique de la filière anacarde au Sénégal se fera à travers une analyse descriptive basée sur des statistiques issues des structures dynamiques qui contribuent à promouvoir la filière. 1. La répartition géographique de la filière anacarde au niveau national Selon une étude menée par l’institut Français de Recherches Fruitières Outre-mer (1970), l’administration coloniale recommanda le Sénégal pour la première fois la multiplication des Darcassou4 en 1939, pour améliorer dans les campagnes la ration alimentaires en fin de saison sèche, époque de fructification de l’anacardium et la période où les stocks alimentaires détenus par les ruraux sont généralement en voix d’épuisement. Les travaux de reboisement forestier et de la restauration des sols entrepris à Mbao et dans le parc de Hann entre 1943 et 1950 permettent d’intensifier la culture de l’anacardier (Morlet et Giffard, 1961). Le Sénégal en 1965 a présenté à la Communauté Economique Européenne, dans le cadre du programme de l’aide à la diversification des cultures, une opération antiérosive fondée sur la création d’écrans brise-vent en anacardium. Elle porte sur 3450 hectares de Darcassou implantés à l’écartement de 3 x 3 mètres en bandes de 25 ou 50 mètres orientées Nord Sud, qui protégeront 18000 hectares de cultures. Ces opérations sont financées par le FED et réalisés en régie par le Service Forestier du Sénégal. Après cette phase de plantation beaucoup de projets vont soutenir le reboisement d’anacardiers au 4 : L’anacardier est appelé au Sénégal darcassou 42 Sénégal et principalement dans quatre régions du pays. Les zones de la production de l’anacarde proviennent essentiellement des quatre régions : Fatick, Kolda, Sedhiou et Ziguinchor dont l’essentiel de la production (90%) provient en Casamance (PADEC, 2010). Depuis quelques années les régions de Thiès, Kafrine et Kédougou commencent à planter des anacardiers dont la production reste toujours très faible. La carte ci-dessous présente les principales zones de production au niveau national Figure 2 : principales zones de production de l’anacarde au Sénégal Source : IRD, PADEC (2014) Avant de s’intéresser de la réparation de la filière au niveau du Sénégal, il est important de faire une brève description de celle-ci au niveau mondial. L’anacardier provient principalement de cinq grandes zones que sont l’Amérique du Sud (principalement le Brésil), l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique de l’Est, l’Asie du Sud-est et les îles du Sud de l’Indonésie (IRD et PADEC, 2014). La répartition des plantations d’anacardiers est concentrée essentiellement au Brésil, Cambodge, Vietnam, Indonésie, Vietnam, Nigeria et Cote d’Ivoire. Nous notons que la 43 plupart de ces pays se trouvent au sud de l’équateur. En Afrique et dans certaines régions du monde on note une prolifération des vergers d’anacardiers qui concernent les pays suivants : Togo, Ghana, Benin, Guinée Bissau, Sénégal, Burkina Faso, Kenya. Figure 3 : Répartition de la filière anacarde dans le monde Source : IRD, PADEC (2014) Au Sénégal depuis l’arrivée de cette plante, seules quelques données étaient disponibles sur les superficies et le nombre de plantations d’anacarde au niveau national. Les statistiques des projets forestiers disponibles ne sont pas exhaustives. Ce pendant le recensement de la filière anacarde au Sénégal en juillet 2010 mené par l’IRD nous a permis d’avoir un aperçu générale de la cartographie de la filière anacarde au niveau national. Les plantations d’anacardiers au Sénégal appartiennent généralement à des personnes individuelles ou des associations villageoises. Selon USAID (2006), ces plantations sont toutes dans des zones de terroirs où les affectations sont selon la loi sur le domaine national ou du ressort des conseils ruraux qui appliquent le principe de droit d’usage et de mise en valeur effective. L’enquête réalisée par l’IRD en juillet 2010 sur la filière anacarde au niveau national a permis d’avoir un aperçu sur la répartition des anacardiers surtout dans les quatre régions qui sont les zones de production par excellence. Le tableau ci-dessous illustre cette réparation géographique des plantes d’anacardiers au niveau national. 44 Tableau 1 : Répartition des plantes Régions Superficie totale anacarde ( ha) Nombre total de pied Densité (Pied/ha) Fatick 8880 1460487 164 Kolda 18458 3004815 162 Sédhiou 25194 9054691 359 Ziguinchor 9083 1948184 214 Total 61615 15468177 250,04 Source : IRD(2010) La production est concentrée principalement dans quatre (4) région, à savoir : Fatick, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor. La région de Sédhiou est la zone de production d’anacarde par excellence avec 9054691 de plantes soit environs 3,92 fois de plantes que la région de Fatick, 2457640 plantes de plus que Kolda et environs 4,65 fois de plantes que Ziguinchor. Cette prédominance des plantations au Sud du pays surtout à Sédhiou s’explique par le fait que cette région est proche de la Guinée Bissau dont le commerce des noix joue déjà rôle économique important pour l’Etat, les ménages et les producteurs.

La répartition au niveau des quatre régions

Pour avoir une idée précise sur la répartition des plantes d’anacarde au niveau national, il est important d’analyser sa répartition par région. Les données de l’IRD nous renseignent sur l’importance relative des plantations dans les différentes régions du pays. Aujourd’hui, la majorité des plantations sont aux mains de paysans, qui cultivent individuellement l’anacardier à petite échelle. Le nombre de plantation d’anacarde est estimé à 32701 pour une superficie de 61615 hectare, soit une plantation pour environ deux hectares en moyenne. Le tableau ci-dessous nous renseigne sur la répartition des plantes par région. L’activité de production de l’anacarde est beaucoup plus concentrée dans la région de Sédhiou avec 58,53% des plantes au niveau national qui équivaut à 9054691 plantes d’anacarde cultivées dans une superficie de 25194 hectares, soit 359 plantes en moyenne par hectare. Le département de Sédhiou est le grenier de l’anacarde (58,53%) avec un taux de 30,72% de plantes pour le département de Goudomp et un taux de 9,1% pour le département de Bounkiling. La région de Kolda à bénéficier très tôt des programmes de reboisement de l’anacarde ce qui lui donne une position très importante dans la production de l’anacarde après la région de Sédhiou. La région compte 3004815 plantes d’anacardiers représentant 19,42% des plantations d’anacarde au niveau national avec une moyenne de 162 pieds par hectare. Cependant la région de Sédhiou et Kolda regroupent l’essentiel des plantations au niveau national suivi de la région de Ziguinchor qui compte 1948184 plantes soit 12,61% du nombre plantes totale au Sénégal avec 214 plantes en moyenne par hectare. La filière anacarde joue 46 un rôle économique et social important dans la région de Ziguinchor à travers les revenus qu’elle procure aux producteurs. Les champs d’anacardiers sont répartis un peu partout dans la région. L’activité de production de l’anacarde est beaucoup plus dense dans le département de Ziguinchor occupant 47,12% des plantations de la région, soit 1924 plantations suivi du département de Bignona avec une part relative des plantations de 38,16% et en fin nous avons le département d’Oussoye qui enregistre un faible taux de plantation, soit 540 plantations. La région de Fatick compte 1460487 plantes pour un taux de 9,44% des anacardiers au niveau nationale avec un 164 pied à l’hectare. Par ailleurs la région de Fatick compte plus de plantes à l’hectare que la région de Kolda(162).La production de l’anacarde de la région de Fatick provienne essentiellement du département de Foundiougne qui constitue les 100% de la production de la région, par conséquence la zone de plantation de l’anacarde par excellence. Ces dernières années beaucoup de paysans de la région ont augmenté la plantation d’anacardiers pour combler les manques à gagner réalisés sur les cultures vivrières qui dépendent des saisons de pluies irrégulières. La proximité de la région à la Gambie attire davantage les opérateurs indiens, pakistanais, Gambiens, Sénégalais et autres. L’augmentation de la demande entraine une augmentation de la production qui explique l’expansion de plantation d’anacarde dans la région de Fatick.La région de Fatick participe activement à la promotion de cette filière grâce à la dynamique des organisions des producteurs d’anacarde et surtout l’appui technique et financier des organisations étatiques et non étatiques. Par ailleurs pour identifier les lieux de plantation d’anacardiers les plus important du pays, il est nécessaire de connaitre les zones d’activités principales de production d’anacardiers par région (Annexe C).

Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
CHAPITRE I : Revue de la littérature
INTRODUCTION
SECTION I : Approche théorique liée à la filière anacarde
SECTION II : Approche empirique liée à la filière anacarde
CONCLUSION
CHAPITRE II : Etat des lieux et enjeux de la filière anacarde au Sénégal
INTRODUCTION
SECTION I : caractéristiques socio – économique de la filière anacarde
SECTION II : Analyse de marché
CONCLUSION
CHAPITRE III : Politique de taxation des exportations des noix brutes de cajou : Une analyse en équilibre général calculable statique
INTRODUCTION
SECTION I : Présentation de la matrice de la comptabilité social
SECTION II : Méthodologie et simulation
SECTION III : Interprétation des résultats de la simulation.
CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE

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