PROFIL CYTOSPERMIOLOGIQUE DE L’HOMME INFERTILE

PROFIL CYTOSPERMIOLOGIQUE DE L’HOMME
INFERTILE

Embryologiques 

L’appareil génital masculin dérive du mésoblaste intermédiaire. Sa mise en place passe par 02 stades: le stade indifférencié et le stade différencié. Ces stades concernent les gonades, les organes génitaux externes et les voies génitales

 Stade indifférencié

  La formation des gonades : (figures 1 et 2) o 3 e semaine : il y a l’apparition des gonocytes primordiaux dans le mésenchyme extra-embryonnaire de la paroi du lécithocèle. o 4 e semaine : il y a l’ébauche des gonades sous forme de crêtes bilatérales (crêtes génitales ou gonadiques). o 6 e semaine : les gonocytes primordiaux pénètrent dans les crêtes génitales.  La formation des organes génitaux externes (figure 3) : o au cours de la 3e semaine : des cellules mésenchymateuses migrent autour de la membrane cloacale pour former le repli cloacal surmonté du tubercule génital. o au cours de la 6e semaine : la membrane cloacale est divisée en membrane uro-génitale et en membrane anale ; les replis cloacaux en replis génitaux ou urétraux et en replis anaux. Simultanément, apparaissent les bourgeons génitaux.  La formation des voies génitales : elle se fait à partir des canaux de Müller et des canaux de Wolff (figure 2). 7 Figure 1 : Migration des gonocytes primordiaux [25] A : gonocytes près de l’abouchement de l’allantoïde B : migration des gonocytes vers la crête génitale. Intestin postérieur Crête génitale Crête génitales Gonocytes primordiaux Cloaque Mésonéphros Intestin antérieur Intestin postérieur Allantoïde Gonocytes primordiaux Lécithocèle A B 8 Figure 2 : Formation des gonades (stade indifférencié) . Figure 3 : Formation des organes génitaux externes (stade indifférencié) [25]. Repli cloacal Tubercule génital Bourgeons génitaux Membrane cloacale Membrane uro-génitale Replis anaux Membrane anale Replis urétraux Tubercule génital 

 Stade différencié

 La différenciation dans le sens mâle débute à la 7e semaine du développement. Elle est induite par le gène SRY situé sur le bras court du chromosome Y qui code pour la protéine TDF.  Les gonades : les cordons sexuels primitifs vont former les cordons testiculaires qui contiennent les gonocytes et les cellules de Sertoli (origine mésonéphrotique). Ils se creusent à la puberté et forment les tubes séminifères. Vers le hile, ces cordons donnent naissance au rete testis (figure 4). Entre les cordons, va se constituer le tissu interstitiel dans lequel se différencient les cellules de Leydig. Le testicule migre de la cavité abdominale au scrotum (dès la 20e semaine de grossesse). Il atteint les bourses à la fin de la vie fœtale. Les cellules germinales restent au stade de spermatogonies jusqu’à la puberté. Figure 4 : Formation des gonades (stade différencié) [25]. 10  Les organes génitaux externes (figure 5) : o le pénis se forme par allongement important du tubercule génital et rapprochement des replis génitaux. o le scrotum se forme par soudure des bourrelets labioscrotaux sur la ligne médiane. Figure 5 : Formation des organes génitaux externes (stade différencié) [25].  Les voies génitales : elles se développent à partir du reste du mésonéphros. Lors de la régression du mésonéphros, il persiste quelques tubules qui maintiennent la connexion entre le rete testis et le canal de Wolff: Ils constituent les cônes efférents. Les cellules de Leydig secrètent la testostérone qui, sous forme de dihydrotestostérone (DHT), stimule la différenciation des canaux mésonéphrotiques donnant : l’épididyme, le canal déférent, le canal éjaculateur (figure 6). Les cellules de Sertoli produisent l’hormone anti-müllérienne (AMH) qui entraine la régression des canaux de Müller (figure 6). 11 Figure 6 : Rôle des hormones dans la différenciation sexuelle.  Les glandes annexes : o la paroi de l’urètre membraneux donnera de chaque côté les ébauches des glandes de Cowper. o le canal de Wolff donnera les ébauches de la vésicule séminale. o la paroi du sinus uro-génital donnera les unités glandulaires de la prostate. 1.2 Anatomiques  les testicules : ils sont au nombre de 2. Ils mesurent 4 à 5 cm de longueur, 3 cm de largeur, 2,5 cm d’épaisseur et pèsent environ 20 g. Ils sont situés dans le scrotum et sont constitués d’un parenchyme, entouré de l’’albuginée (figure 7) [3, 17, 39].  les voies spermatiques : elles sont intra-testiculaires (tubes séminifères, rete testis, canaux efférents), et extra-testiculaires (épididyme, canal déférent, canal éjaculateur, urètre) [3, 17, 39].  la verge : elle est constituée par les corps érectiles [3, 17, 39]. 12  les glandes annexes : o la prostate : chez l’adulte, elle pèse 25 g, mesure 4 cm de diamètre transverse et 15 à 20 cm3 de volume [5, 26]. o les vésicules séminales : elles sont situées à la face postérieure de la vessie, en avant du rectum, en arrière de la prostate. o les glandes de Cowper (glandes bulbo-urétrales) : elles sont situées de chaque côté de l’urètre. Figure 7 : Représentation anatomique de l’appareil génital masculin .

Histologie du testicule 

 Le tube séminifère  la gaine péri-tubulaire : elle est constituée d’une membrane basale sur laquelle repose l’épithélium séminal ; d’une couche de cellules myoïdes et d’une couche de fibres de collagène (figure 8).  l’épithélium séminal : il est stratifié, comportant les cellules de la lignée germinale et les cellules de Sertoli (figure 9). o les cellules de la lignée germinale [39] :  les spermatogonies : ce sont des cellules souches diploïdes localisées à la périphérie du tube séminifère. Il existe 3 types (figure 9) : le type A sombre (Ad), le type A pâle (Ap) et le type B.  les spermatocytes de premier ordre (spermatocytes I) : ce sont des cellules arrondies, volumineuses (figure 9).  les spermatocytes de deuxième ordre (spermatocytes II) : ce sont des cellules rondes, plus petites, rarement visibles. Elles ont une durée de vie de 24 h (figure 9).  les spermatides : ce sont des cellules rondes. Elles émergent dans la lumière du tube séminifère (figure 9).  les spermatozoïdes (SPZ) : le SPZ est haploïde, mesure 60 µm de long. Il comporte une tête (constituée d’un noyau et d’un acrosome) et un flagelle (présente un col, une pièce intermédiaire, une pièce principale, une pièce terminale) (figure 10) [23]. o Les cellules de Sertoli [39] : ce sont des cellules pyramidales dont le cytoplasme présente des expansions qui entrent en contact avec les cellules adjacentes pour former la barrière hémato-testiculaire. Cette barrière est fonctionnelle dès que débute la spermatogenèse. Elle permet d’éviter les réactions auto-immunes et conditionne les échanges entre l’épithélium germinal et le compartiment interstitiel. 14 Figure 8 : Tubes séminifères (HE, x 20) [22]. Figure 9 : Epithélium séminal [20]. Épithélium séminal Gaine péri-tubulaire Tissu interstitiel cellules de Sertoli (S) / spermatogonies (Ad, Ap et B) / membrane (M) / spermatocytes (Sc) / spermatides (St-a, St-b) / spermatozoïdes (Sz) 

Le tissu interstitiel

 Il est situé entre les tubes séminifères. Il est constitué de :  les cellules de Leydig : elles représentent environ 3 % du volume testiculaire et constituent la glande interstitielle du testicule. Elles sont isolées ou regroupées en petits îlots.  Les vaisseaux  Les nerfs

Les fonctions testiculaires 

 Fonction exocrine 

C’est la spermatogénèse. Elle débute à la puberté et se poursuit jusqu’à un âge avancé [3, 17, 39]. Elle se déroule en trois étapes, à une température de 32 à 35°C [3, 4, 17, 39].  La spermatocytogenèse : elle dure 27 jours et correspond à la multiplication des spermatogonies par mitose et à leur différenciation en spermatocytes I [39].  La méiose : un spermatocyte I (cellule diploïde) subit la première division de méiose et donne 2 spermatocytes II haploïdes (elle dure 23 jours). Chaque spermatocyte II subit la deuxième division de méiose et donne 2 spermatides haploïdes (elle dure 1 jour) [39, 43] (figure 11).  La spermiogenèse [31, 39] : c’est une phase de différenciation des spermatides en spermatozoïdes. Elle ne comprend pas de division mais une série de modifications cellulaires (figure 12). Elle dure 23 jours et se déroule en plusieurs phases : la condensation du noyau, la formation de l’acrosome, la formation du flagelle.

Table des matières

LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
1. RAPPELS
1.1. Embryologiques
1.1.1. Stade indifférencié
1.1.2. Stade différencié
1.2. Anatomiques
1.3. Histologie du testicule
1.3.1. Le tube séminifère
1.3.2. Le tissu interstitiel
1.4. Les fonctions testiculaires
1.4.1. Fonction exocrine
1.4.2. Fonction endocrine
2. BILAN D’UN HOMME INFERTILE
2.1. Clinique
2.1.1. Interrogatoire
2.1.2. Examen physique
2.2. Paraclinique
2.2.1. Le spermogramme et le spermocytogramme
2.2.2. Autres examens
3. PRINCIPALES ETIOLOGIES DE L’INFERTILITE MASCULINE
4. PRINCIPES DE LA PRISE EN CHARGE DE L’INFERTILITE MASCULINE
DEUXIEME PARTIE
1. TYPE D’ETUDE
2. CADRE D’ETUDE
3. MATERIELS ET METHODES
3.2. Matériel
3.3. Méthode
3.3.1. Réalisation du spermogramme-spermocytogramme
3.3.2. Déroulement de l’examen
3.3.3. Prise en charge du prélèvement au laboratoire
3.3.4. Critères d’évaluation.
3.3.5. Recueil des données
3.3.6. Exploitation des données
4. RESULTATS
4.1. Données épidémiologiques
4.1.1. Nombre
4.1.2. Age
4.1.3. Antécédents médicaux
4.1.4. Délai d’abstinence
4.1.5. Modalités de recueil .
4.2. Données cytospermiologiques
4.2.1. Volume
4.2.2. Anomalies
5. DISCUSSION
5.1. Données épidémiologiques
5.1.1. Age
5.1.2. Antécédents médicaux
5.1.3. Délai d’abstinence
5.1.4. Modalités de recueil
5.2. Données cytospermiologiques
5.2.1. Volume
5.2.2. Anomalies
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES

 

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