Qu’est-ce que la spondylarthrite ankylosante ? 

Spondylarthrite ankylosante

La maladie – Notions de santé publique 

Qu’est-ce que la spondylarthrite ankylosante ? 

La spondylarthrite ankylosante (SA) est une maladie qui fait partie de la famille des Rhumatismes Inflammatoires Chroniques que l’on appelle également RIC. Elle appartient également à la classification des spondyloarthrites (anciennement appelée Spondylarthropathie). Les spondyloarthrites (spA) regroupent un certain nombre de maladies qui ont des points communs tels que des douleurs inflammatoires articulaires situées au niveau du rachis, sacro-iliaque, axial et au niveau des enthèses. Les enthèses sont des zones d’insertion dans l’os par des ligaments, des tendons, des capsules ainsi que des fascias. Elles peuvent être accompagnées de manifestations autres qu’articulaires. Depuis la dernière décennie, la spondylarthrite ankylosante peut être également classée comme maladie auto-inflammatoire polygénique, c’est-à-dire qu’une anomalie de l’immunité innée pourrait intervenir (en plus de l’immunité adaptative) dans le déclenchement/entretien de la pathologie. Contrairement aux maladies auto-immunes, la maladie auto-inflammatoire ne présente pas toujours de modification de données biologiques comme les anticorps (facteur rhumatoïde dans le lupus érythémateux disséminé par exemple).

 Epidémiologie

 En France, selon une étude menée en 2001, les spondyloarthrites (SpA) auraient une prévalence de 0,3%, et 0,11% pour la spondylarthrite ankylosante. Environ 1 personne sur 1 000 serait donc atteinte de spondylarthrite ankylosante en France. Cependant ces chiffres varient selon le pays, la région et les méthodes d’études. Quant au sexe ratio pour la SA on retrouve une prévalence légèrement plus élevée chez les hommes, le sexe ratio étant de l’ordre de 1,5 (hommes/femmes). Ce ratio s’équilibre quand on élargit la pathologie aux spondyloarthrites. La prévalence est la plus élevée entre 65 et 74 ans (5) et le début des signes cliniques se retrouve généralement chez les jeunes adultes (26 ans). En France la spondylarthrite ankylosante a des conséquences socioéconomiques. En effet, des études internationales ont montré qu’être atteint de la spondylarthrite ankylosante augmentait de 3,1 le risque d’abandonner son travail de salarié. Outre les conséquences physiques et morales sur le patient, la SA a également un coût pour la société que l’on peut calculer par les coûts directs qui sont liés à la prise en charge médicale et paramédicale du patient et des coûts indirects liés à la perte de productivité du malade et les modifications de sa place dans la société. (1) Cependant ces couts évoluent constamment. Les causes sont multiples et changent fréquemment. On peut citer pour ces dernières années l’arrivée des biothérapies et bientôt des biosimilaires en pharmacie de ville ainsi que les diagnostics plus précoces.(6) Sur les quatre millions approximativement de personnes qui fréquentent quotidiennement les pharmacies de France, un nombre non négligeable de personnes atteintes de spondylarthrite ankylosantes sont présentes. De plus, comme il s’agit d’une maladie chronique, ce sont des patients qui reviennent fréquemment. C’est pourquoi, avec l’arrivée récente des biothérapies, et des biosimilaires qui sont à venir, le pharmacien de ville devient progressivement un acteur central et récurrent dans le parcours de soin du patient. 

Les spondyloarthrites (spA) ou spondyloarthrisis en anglais 

Plusieurs pathologies sont regroupées sous le nom de spondyloarthrites comme la spondylarthrite ankylosante et le rhumatisme psoriasique. Le psoriasis peut apparaître en même temps que les douleurs articulaires ou les précéder. Environ 15 à 20% des personnes atteintes de SpA ont des atteintes cutanées (SAPHO : pathologies du système ostéo-articulaire associées à des manifestations cutanées). On retrouve également des Arthrites réactionnelles qui sont reconnaissables par trois symptômes : une urétrite, une conjonctivite et des manifestations d’arthrites, mais aussi des SpA entérocolopathies, avec des manifestions digestives pouvant aller du trouble de la perméabilité intestinale sans grande symptomatologie à la maladie de Crohn, ou aux entéro-colites hémorragiques.  La piste du microbiote intestinal est d’ailleurs de plus en plus envisagée pour expliquer la pathogénie des SpA (7). Parmi toutes ces pathologies, l’un des points communs que l’on peut retrouver est l’association avec HLA-B, notamment dans la SA où la prévalence des personnes atteintes ayant cet allèle est supérieure à 90%. Il est d’ailleurs utilisé pour aider au diagnostic. Enfin, il existe une hypothèse selon laquelle une infection par un micro-organisme pourrait intervenir dans le déclenchement ou l’entretien des spondyloarthrites chez les personnes possédant un terrain génétique de susceptibilité. Cette infection des muqueuses (intestinales par exemple) provoquerait tout d’abord une arthrite réactionnelle qui dans beaucoup de cas se compliquerait en SpA. Cette hypothèse rejoint une seconde qui évoque le rôle de l’intestin et plus particulièrement son inflammation qui serait une composante physiopathologique dans les SpA. Nous reparlerons de la place de l’intestin et du microbiote dans la partie III. Figure 1 : Groupe des spondyloarthrites 

Symptômes et clinique 

Certaines des manifestations cliniques sont communes aux spondyloarthrites. Nous allons ici les décrire avant de préciser la clinique de la spondylarthrite ankylosante qui possède quelques particularités par rapport aux autresspondyloarthrites. L’enthèse est la principale cible de ce groupe de maladies, et plus particulièrement l’enthèse fibrocartilagineuse. On peut citer une enthèse connue du grand public, le talon d’Achille, qui va s’insérer dans l’os calcanéum. L’enthèse est décrite comme l’interface entre les ligaments ou les tendons et l’os. Deux types d’enthèses ont été définies, les enthèses fibreuses et les enthèses fibrocartilagineuses. (9–11) Les schémas suivants permettent de mieux visualiser la localisation et la structure de l’enthèse.

Table des matières

Introduction
1. La spondylarthrite ankylosante
1.1. La maladie – Notions de santé publique
1.1.1. Qu’est-ce que la spondylarthrite ankylosante ?
1.1.2. Epidémiologie
1.1.3. Les spondyloarthrites (spA) ou spondyloarthrisis en anglais
1.2. Symptômes et clinique
1.2.1. Le syndrome pelvirachidien ou axial
1.2.2. Syndrome articulaire périphérique
1.2.3. Atteintes périphériques.
1.2.4. Extra-articulaire
1.2.5. Retentissement sur la qualité de vie
1.3. Diagnostic et orientation au diagnostic
1.3.1. Composante génétique : le gène HLA-B
1.3.2. Critères de classification et de diagnostiques
1.3.3. Le diagnostic en pratique
1.4. Evolution et suivi de la maladie
1.4.1. L’évolution et le pronostic
1.4.2. Suivi de la maladie .
2. Traitements de la SA
2.1. Stratégie thérapeutique
2.2. Traitements médicamenteux
2.2.1. Antalgiques et anti inflammatoire non stéroïdiens (AINS)
2.2.2. Corticoïdes
2.2.3. Traitements de fond classique ou DMARD (Disease Modifying AntiRheumatismal Drugs)
2.2.4. Les biomédicaments (anti-TNF-α et anti-interleukine
2.3. Traitements non médicamenteux
2.3.1. Rééducation
2.3.2. Autres thérapies
2.3.3. Chirurgie
3. L’accompagnement en officine vu par deux populations
3.1. Enquête auprès des patients
3.1.1. Dispositif de recherche
3.1.2. Résultats
3.2. Enquête auprès des professionnels de santé (pharmaciens)
3.2.1. Dispositif de recherche
3.2.2. Résultat
3.3. Mise en lien des résultats recueillis auprès des deux populations
3.4. Ouverture : Lien entre l’intestin, son microbiote et les spondyloarthrites ?
Conclusion
Bibliographie
Liste des figures
Liste des Tableaux
Annexes
SERMENT DE GALIEN

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