Régression, troubles des apprentissages et trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité

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Généralités

Dès le début de son existence, l’être humain a été confronté à la souffrance traumatique du fait d’accidents, des catastrophes naturelles, des guerres, des crimes… Si l’intérêt pour le psychotraumatisme est récent, il n’a débuté que dans les années 1800 (1), il a été écrit depuis de nombreuses années.
Dans l’Antiquité, au 2e siècle avant JC, fût décrite la souffrance des Sumériens confrontés à la destruction de leurs grandes cités (2), en 450 avant Jésus-Christ Hérode parle du guerrier Epizelos qui avait présenté une cécité de conversion lors de la bataille de Marathon, Hippocrate en 400 avant Jésus-Christ a écrit un chapitre dans son Traité des songes à propos des cauchemars traumatiques.
Au Moyen-Âge, la Chanson de Roland qui aborde les rêves traumatiques de Charlemagne.
A la Renaissance, le roi Charles IX rapporte de flashbacks du massacre de la Saint-Barthélemy à son médecin Ambroise Paré.
Au XVIIIe et XIXe siècle, les médecins militaires décrivent par les termes « vent du boulet » et « nostalgie » les troubles traumatiques présentés par les soldats (3).
Pinel en 1809 grâce aux cas fournis par les guerres a fait la première description de ce qui sera nommé plus tard plus tard « névrose traumatique » (4).
C’est à partir de la seconde moitié du XIXe siècle que l’intérêt médical pour l’état psychologique des victimes se réveille. En Angleterre, dès 1846, les passagers victimes d’un accident pouvaient réclamer des réparations auprès des responsables et les médecins devaient réaliser une expertise par rapport à la légitimité de la demande (5).
Les neurologues Hermann Oppenheim et Robert Thomsen décrivent la « névrose traumatique » en Allemagne.
A partir de 1889, Pierre Janet rapporte que l’hystérie est consécutive à un événement traumatique (6). Il constate que les souvenirs traumatiques sont fréquemment inconnus du malade mais qu’ils peuvent émerger à la faveur d’un état modifié de conscience (7). Il est aussi le premier à développer une thérapie psychodynamique.
Freud et Breuer en 1893 signent l’article « Communication préliminaire » dans lequel ils abordent l’étiologie traumatique de l’hystérie (8).
Au début du XXe siècle, le psychotraumatisme était très en lien avec les différentes guerres (1, 9) :
– Pendant la guerre russo-japonaise de 1904 et 1905, les psychiatres et médecins militaires décrivaient l’hystérie ou neurasthénie chez les soldats qui souffraient des troubles psychiques. En 1907 après son intervention auprès de blessés psychiques, le psychiatre Georg Honigmann propose le terme de « névrose de guerre ».
– Pendant la première guerre mondial (1914-1918), les hautes autorités ne reconnaissaient pas l’existence d’une pathologie déclenchée par la guerre pour éviter les indemnisations. En 1917, les auteurs décrivaient des symptômes des traumatisés en relation avec des contenus et des processus psychiques inconscients. C’est ainsi que les termes névroses, psychonévroses de guerre et névrose traumatique apparaissent(9).
– Durant la seconde guerre mondiale, les psychiatres discutent d’autres étiologies à l’origine des symptômes traumatiques telles le stress et les contraintes de la guerre. Les forces alliées diagnostiquaient ses soldats d’épuisement ; pour les cas plus graves, ils parlaient de névrose de guerre. Le traitement était le repos, physiothérapie et sédatifs. Dans les cas plus graves, de l’hypnose, de la narco-analyse et des cures de sommeil (1).
– En 1972, le psychiatre Chaim Shatan décrit le « post-vietnam syndrome », mais c’est en 1975 qu’on observe les séquelles de l’ESPT avec ses comorbidités dont la dépression, les troubles addictologiques, etc.
C’est en 1978 que la demande a été faite d’introduire le diagnostic d’ESPT dans la troisième édition du DSM. Ce qui a été fait en 1980. Au début le traitement consistait en de la psychanalyse. Dans le DMS-III (10), l’ESPT était inclus dans la catégorie des troubles anxieux ce qui a permis d’ajouter les thérapies comportementales et cognitives comme traitement de l’ESPT.
Pour le DSM-IV en 1994 (11), l’ESPT est considéré comme un trouble anxieux. Mais en 2013, le DSM-5 (12) a fait des changement majeurs et l’ESPT et le trouble de stress aigu sont considérés comme une catégorie à part entière.
Ø Etat de stress post-traumatique complexeParmi les différents tableaux d’ESPT, il a été décrit l’état de stress post-traumatique complexe :
Pour la première fois en 1992 la psychiatre Judith Herman introduit la notion de « trauma complexe» (13).
Epstein (1991) et Janoff-Bulman (1992) évoquent que les croyances en un monde bon, ayant du sens, et étant contrôlable, ainsi que le sentiment normal d’invulnérabilité personnelle, s’effondraient lorsque le sujet est confronté à la violence de l’événement traumatisant. Du fait le psychotraumatisme peut modifier la personnalité (14, 15).
En 1992, l’OMS inclut une nouvelle entité diagnostique : « modification durable de la personnalité après une expérience catastrophique ». Cette modification ne pouvait arriver que dans les cas où l’événement traumatisant est d’une telle « intensité » qu’une vulnérabilité personnelle ne peut être mise en cause. Donc, en cas de traumatismes prolongées et/ou répétés.
Vers la fin du siècle XX, certains membres de la task force du DSM-IV ont défendu l’ajout d’une sous-catégorie diagnostique : DESNOS (disorder of extreme stress not otherwise specified) ou
« traumatisme complexe ». Cette entité a été soutenue par Van der Kolk, Herman et Pelvitz (16,17).
Actuellement l’ESPT est une entité complexe qui attire de plus en plus les psychiatres. La CIM-11 inclut l’état de stress posttraumatique complexe ; cependant, le DSM-5 ne l’a pas inclus dans sa classification, mais demande de préciser s’il y a des symptômes dissociatifs de dépersonnalisation et/ou déréalisation.
En France, il existe des centres spécialisés dont l’Institut de Victimologie à Paris, son président est le Dr Gerard LOPEZ. De nouvelles structures centrées dans le psychotraumatisme commencent à émerger comme les Centres Régionaux du Psychotraumatisme.

Table des matières

Abréviations
Introduction
Première partie : connaissances actuelles de l’Etat de Stress Post-traumatique
1. Historique
1.1. Généralités
1.2. Historique de l’ESPT chez l’enfant et l’adolescent
2. Différence entre stress et traumatisme
3. Epidémiologie
4. Physiopathologie de l’ESPT
4.1. Neurobiologie de l’ESPT
4.2. Changements structurels du cerveau
Ø Matière grise :
Ø Matière blanche :
4.3. Biochimie de l’ESPT
Ø N-acétyl-aspartate, glutamate/glutamine :
Ø Système gabaergique :
Ø Système noradrénergique :
Ø Système sérotoninergique:
4.4. Physiopathologie de l’ESPT
Ø Physiologie du stress
Ø Psychopathologie de l’ESPT
Ø Neurobiologie de l’ESPT chez l’enfant et l’adolescent
5. Description clinique
5.1. Définitions, critères diagnostics selon les classifications DSM5/ CIM10/ CIM11
Ø DSM 5 :
Ø CIM 10
Ø CIM 11
5.2. L’ESPT en population pédiatrique en fonction de l’âge
5.2.1. Chez le nourrisson (0 à 24 mois)
5.2.2. Chez l’enfant de 2 à 6 ans
5.2.3. Chez l’enfant de plus de 6 ans…
5.2.4. Chez l’adolescent
5.3. L’ESPT en population pédiatrique en fonction de la cause du psychotraumatisme
5.3.1. Catastrophes
5.3.2. Accidents de la route
5.3.3. Attentats
5.3.4. Traumatisme précoce et attachement
5.3.5. Maltraitance infantile
5.3.6. Agressions sexuelles.
5.3.7. Violences conjugales
5.3.8. Harcèlement
5.3.9. Réfugiés
5.3.10. Cas particuliers des enfants et des adolescents ayant été pris en charge en réanimation
pédiatrique
5.4. Echelles et évaluation
5.4.1. UCLA PTSD-RI
6. Facteurs de risque d’ESPT
6.1. Avant le psychotraumatisme
6.2. En péri-psychotraumatisme
6.3. Résilience, résistance et dépassement du psychotraumatisme
6.4. Facteurs de risque en population pédiatrique
7. Evolution de l’ESPT
7.1. Evolution
7.2. Impact de l’ESPT
8. Comorbidités
8.1. Troubles anxieux
8.2. Troubles dépressifs
8.3. Régression, troubles des apprentissages et trouble déficit de l’attention avec ou sans
hyperactivité
8.4. Mises en danger
8.5. Trouble du comportement et troubles somatoformes
8.6. Troubles du sommeil
8.7. Troubles dissociatifs et hallucinations
8.8. Troubles sexuels
9. Prise en charge de l’ESPT chez l’enfant et l’adolescent
9.1. Psychothérapie
9.2. Psychopharmacologie
9.2.1. Antidépresseurs :
9.2.2. Antipsychotiques
9.2.3. Autres traitements
9.3. Prise en charge pluridisciplinaire
Deuxième partie : Revue de la littérature : l’ESPT après passage en réanimation
pédiatrique. Etude de 11 patients hospitalisés en Réanimation Pédiatrique au CHU de
Rouen
Introduction
1. Revue de la littérature : l’ESPT après passage en réanimation pédiatrique
1.1. Méthode
1.2. Résultats de la revue de la littérature (annexe 2)
2. Etude de patients hospitalisés en Réanimation Pédiatrique au CHU de Rouen
2.1. Méthode
2.2. Résultats
3. Discussion
Conclusion finale de la thèse
Bibliographie
Annexes

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