SANITATION ET MULTIPLICATION RAPIDE PAR MINI BOUTURAGE DE QUELQUES VARIETES DE MANIOC

SANITATION ET MULTIPLICATION RAPIDE PAR MINI
BOUTURAGE DE QUELQUES VARIETES DE MANIOC

PRESENTATION DU MANIOC

Généralités Le manioc est une dicotylédone pérenne de la famille des euphorbiacées. Ce tubercule féculant pousse sous les tropiques, presque exclusivement dans les plaines les plus chaudes. L’appellation varie selon le pays de culture : « cassava » dans les pays anglophones d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Afrique, « manioc » dans les pays francophones, « tapioca » dans les pays anglophones du Sud-est asiatique, « mandioca » au Brésil et « yucca » dans les pays hispanophones d’Amérique latine. Les divers cultivars de manioc se répartissent généralement en deux groupes importants, d’après la teneur des tubercules en glucosides cyanogénétiques (FAO, 1990). Le premier groupe est composé par les variétés « amères» dans lesquelles les glucosides cyanogénétiques se répartissent à forte dose dans tout le tubercule, et le second groupe par les variétés « douces » dans lesquelles les glucosides se répartissent à faible dose, surtout au niveau de la peau des tubercules. Le manioc est cultivé principalement dans la ceinture équatoriale, définie par les latitudes 30° Nord et Sud et se limite aux zones ne dépassant pas 2000 m d’altitude et bénéficiant de précipitations annuelles comprises entre 200 et 2000 mm. Dans cette région, le manioc constitue une denrée de première nécessité pour une population d’environ 800 millions de personnes (Truman, 1982 cité par Asiedu, 1989). Il est le principal féculent consommé par quelques 900 millions de personnes, principalement en Amérique latine, surtout au Brésil et au Paraguay, et en Afrique, où on le trouve en Angola, au Bénin, au Cameroun, au Congo, au Gabon, au Libéria, au Niger, au Nigeria, en République centrafricaine, au Soudan et au Zaïre. Il présente également une importance en Asie du Sud-est, surtout en Indonésie, dans certaines régions de la Malaisie, à Sri Lanka, en Thaïlande et au Viet Nam. Cependant, en Thaïlande et, dans une moindre mesure en Malaisie, il est plutôt séché et exporté pour l’alimentation animale ou comme source d’amidon pour l’industrie. Par sa productivité, le manioc vient au 7ème rang des denrées essentielles produites dans le monde. C’est à juste titre qu’on l’appelle « le soutien de la vie », car il est l’aliment de base de vastes régions tropicales. Il est d’autant apprécié pour sa capacité à s’adapter à une grande variété de conditions météorologiques que pour sa grande productivité. En outre, il est facile à cultiver et exige peu de main-d’œuvre. Si l’on en cultive tant, c’est qu’il pousse même sur des sols pauvres et avec de faibles précipitations. Il donne d’assez bons rendements, même lorsqu’il est négligé par le paysan. Dans des conditions optimales, le manioc fournit plus de calories (Tableau 1) que toute autre culture vivrière tropicale (FAO, 1990). Plus de 300 variétés sont cultivées à Madagascar, mais on recommande l’utilisation des hybrides suivants : Tuléar, Fianarantsoa, Hauts-plateaux, Antsiranana, Toamasina, CoteNord-Ouest. Les clones 30.555 et 30.786 (introduction IITA) et les variétés locales « Kombo », « Cololi » et « Ordinaire » sont cultivées au Sénégal (Sélection ISRA/CDH). Toutes les variétés locales cultivées appartiennent au genre Manihot. Par ailleurs, on cultive des hybrides artificiels qui proviennent de croisements entre diverses espèces de manioc. Tableau 1 : Productivité et valeur énergétique comparées des tubercules et des céréales dans certaines stations expérimentales des tropiques Culture T/ha/récolte T/ha/récolte Kcal/ha/j Riz 16,4 26 176 Blé 3,9 11,7 110 Mais 5,5 20 200 Manioc 77 71,1 250 Patate douce 41 65,2 180

Position systématique et caractères botaniques du manioc

Position systématique

La position systématique du manioc se présente comme suit : Règne : végétal Embranchement : angiospermes Classe : dicotylédones Ordre : euphorbiales Famille : euphorbiacées Genre : Manihot Espèce : esculenta 2. Caractères botaniques Le manioc est une plante arbustive, semi ligneuse, atteignant en culture 2 à 3 mètres de hauteur (Planche 1A). Elle est pluriannuelle, mais généralement cultivée comme plante annuelle. Comme tous les Euphorbiacées, ses diverses parties contiennent du latex. Les tiges, dont le diamètre ne dépasse pas 2-3 cm, sont en grande partie remplies de moelle et, de ce fait, fort fragiles. Les feuilles sont alternes, à multiples lobes foliaires, de formes variées (Planche 1C). La couleur des feuilles, quelques fois pourpre dans le jeune âge, est vert clair à vert foncé. Les feuilles sont portées par de longs pétioles. Les nervures foliaires sont de couleur verte ou rouge à pourpre, plus rarement blanchâtres. Les inflorescences sont des panicules terminales (Planche 1B). Les fleurs unisexuées sont de couleur rose, pourpre, jaunâtre ou verdâtre. Elles sont dépourvues de corolle. On rencontre des fleurs mâles et des fleurs femelles dans la même inflorescence, mais la floraison n’a jamais lieu en même temps. Les fruits sont des capsules déhiscentes, éclatant bruyamment à maturité. Les racines tubérisées (Planche 1C) contiennent un glucoside cyanogénétique appelé manihotoxine. Suivant que ce glucoside est principalement localisé dans la région externe des racines ou qu’il est uniformément réparti dans tous les tissus de la plante, et surtout suivant la teneur en ce glucoside, on distingue des variétés douces et des variétés amères. Ces deux groupes de variétés se différencient peu par leurs caractères botaniques. Ils ne sont pas considérés comme des espèces distinctes et appartiennent tous les deux à l’espèce Manihot esculenta. A B C Planche 1 : Présentation du manioc A : Plant de manioc sain B : Feuilles et fruits de manioc C : Racines ; tiges et feuilles de manioc B. Ecologie du manioc Le manioc ne pousse normalement que dans les régions tropicales et tempérées chaudes. Il ne supporte pas le gel. Il faut pratiquement 25 à 30°C de température moyenne pour une bonne végétation du manioc. C’est une plante qui supporte des régimes de pluies très divers. Les meilleurs rendements s’obtiennent avec des hauteurs de pluies qui varient de 1 à 2 cm annuellement avec 3 mois de saison sèche. Au-dessus de 2 cm de pluies par an, les racines de manioc pourrissent en terre. La teneur en fécule des racines est maximale durant la saison sèche. Le manioc est essentiellement une plante de lumière. La formation d’amidon dépend directement de l’ensoleillement. Il demande des sols légers, meubles, profonds, à pente faible et riches en humus et en matières minérales. Il peut se contenter de terres relativement pauvres (comme les latérites) à condition qu’elles ne soient pas soumises aux inondations et qu’il n’y ait pas d’eau stagnante. Le manioc n’aime pas les terres lourdes et argileuses. Le sol qui lui est idéal est celui de texture sablo argileuse, profond, non compact, bien drainé et avec un pH égal à 6 (ManiocWikipedia, Google). Il pousse depuis le niveau de la mer jusqu’à 1.500 m d’altitude environ où les températures trop basses limitent sa culture. C. La culture du manioc Le manioc présente un développement optimal durant la saison chaude et pluvieuse. Il ne supporte pas le gel mais, lorsqu’elles sont bien développées, les plantes peuvent résister à de longues périodes sèches de 6 à 7 mois. Il pousse dans les régions où les précipitations annuelles sont de 500 mm à peine, à condition de disposer au moment de la plantation d’assez d’eau pour pouvoir s’établir. Pendant les périodes sèches, le manioc perd ses plus vieilles feuilles et entre dans une période de dormance ; sa croissance reprend avec l’arrivée des pluies. On peut laisser le manioc se développer pendant de longues années, il porte alors simultanément des pousses longues et courtes, correspondant à sa croissance pendant les saisons des pluies et les périodes de sécheresse.

Pratiques culturales

Période

Dès la chute des premières pluies utiles (mai à juillet), la préparation du terrain commence. Elle comprend le défrichage, le désherbage, la fertilisation et le labour. 

Fumure de fond

Pour 100 m² de culture, il faut épandre au moment de la préparation du sol 50 à 100 kg de matières organiques et 6 kg d’engrais minéral (10-10-20). 

Préparation des boutures

Il est conseillé de choisir des plantes mères âgées d’au moins 8 mois, exemptes de mosaïque et dont les tiges présentent des yeux dépourvus de cochenilles. Les boutures doivent être trempées, si possible, dans le méthidathion pour prévenir l’attaque des cochenilles. Il faut utiliser de préférence les parties bien lignifiées des tiges ayant entre 2.5 et 4 cm de diamètre. Le jour de la plantation, il faut prendre le soin de couper les tiges en fragments de 15 à 20 cm de long de telle sorte que chaque bouture possède au moins 5 à 6 yeux en bon état. 1.4. Plantation La plantation doit se faire à plat dans un sol humide et bien nivelé ou sur des billons si un engorgement du terrain est à craindre. Les boutures doivent être plantées verticalement dans le sol sur une profondeur de 8 à 10 cm. Il faut prendre le temps d’orienter correctement les boutures avec les cicatrices des pétioles vers le bas et les yeux vers le haut, puis tasser fermement le sol autour de chaque bouture.

Ecartements

Lors de la plantation, il faut laisser entre les lignes ou le milieu des billons, une distance de 0.85 à 1 m et espacer les boutures sur la ligne ou sur le billon d’environ 1 m. 

Entretien de la culture 

Remplacements

En cas de pourriture ou de dessèchement des plants, il est utile d’effectuer un bouturage de remplacement. 

Sarclo-binages

Ils sont indispensables en début de culture pour éliminer toute végétation adventice concurrente et pour maintenir une bonne humidité du sol.

Protection

À l’exception de la mosaïque et de la cochenille farineuse, la plupart des maladies et parasites du manioc ont une incidence économique relativement limitée.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU MANIOC
I. Généralités
A. Position systématique et caractères botaniques du manioc
1. Position systématique du manioc
2. Caractères botaniques du manioc
B. Ecologie
C. Culture du manioc
1. Pratiques culturales
1.1. Période
1.2. Fumure de fond
1.3. Préparation des boutures
1.4. Plantation
1.5. Ecartements
2. Entretien de la culture
2.1. Remplacements
2.2. Sarclo-binages
2.3. Protection
3. Rendements
D. Les techniques de multiplication rapide du manioc
1. Le mini bouturage
2. Le recépage
3. Le micro bouturage
E. Les principaux ennemis du manioc
1. La mosaïque africaine du manioc
2. Bactérioses ; maladies fongiques et ravageurs du manioc
F. La résistance variétale du manioc
G. La sanitation du manioc
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
I. Situation géographique de la zone d’étude
II. Caractéristiques biophysiques de la zone d’étude
1. Le climat
2. Le relief et la typologie des sols
2.1. Le relief
2.2. La typologie des sols
3. La végétation
4. L’hydrologie
TROISIEME PARTIE : MATERIEL ET METHODES
I. Dispositif et méthode expérimentaux
2. Le substrat de culture
3. Le matériel expérimental
II. Paramètres étudiés
1. La croissance et développement des tiges des pieds mères
2. Le débourrement des mini boutures et la reprise de croissance des jeunes plants
3. L’état phytosanitaire des mini boutures et des jeunes plants
QUATRIEME PARTIE : RESULTATS
I. Influence de la variété sur la croissance et le développement des tiges mères
1. Influence de la variété sur le débourrement des nœuds
2. Influence de la variété sur la l’allongement des tiges
3. Influence de la variété sur le développement du diamètre des tiges
4. Influence de la variété sur le degré de ramification des tiges
5. Influence de la variété sur la densité des nœuds au niveau des tiges
II. Influence de la variété sur le débourrement des mini boutures et la reprise de croissance des bourgeons
1. Influence de la variété sur le débourrement des mini boutures
2. Influence de la variété sur la reprise de croissance des bourgeons
III. Etat phytosanitaire des jeunes plants
1. Incidence de la pourriture sur les mini boutures
2. Incidence de la mosaïque africaine du manioc sur les jeunes plants
3. Incidence de la bactériose sur les jeunes plants
4. Incidence de l’attaque d’insectes ravageurs sur les jeunes plants
CINQUIEME PARTIE : DISCUSSIONS
I. Le développement du diamètre des tiges des pieds mères présente une influence sur le débourrement des mini boutures
II. L’allongement des jeunes plants présente une influence sur la reprise de croissance des bourgeons
III. Les conditions de culture ont une influence sur l’état phytosanitaire
des jeunes plants
1. La pourriture des mini boutures
2. La mosaïque africaine du manioc
3. La bactériose
4. Les insectes ravageurs

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