STATUT DE LA CEREMONIE FUNERAIRE A TRAVERS L’’EXEMPLE BETSILEO

STATUT DE LA CEREMONIE FUNERAIRE A
TRAVERS L’’EXEMPLE BETSILEO

OBSERVATION DES RITES FUNERAIRES BETSILEO ET ESSAI D’INTERPRETATION 

SECTION I : DEROULEMENT DE L’OBSEQUES DANS LE DISTRICT D’AMBOHIMAHASOA 

Comme il est difficile d’étudier d’une façon détaillée toutes les mœurs et coutumes funéraires des dix huit tributs de la Grande Ile, cette étude sera cadrée à ceux qu’on rencontre dans le District d’Ambohimahasoa. Mais prendre quelques usages en la matière dans d’autres régions est profitable. Avant tout, décrire le District pourra aider à bien mener les recherches et ce, à travers l’histoire, surtout, son appellation et le mode de la migration qui est l’origine de la pluralité culturelles actuellement (1) . I – Description du District Situé dans le Région de la haute Matsiatra, il se trouve à 58 Km au Nord du chef lieu du Province et à 349 Km au Sud de la Capitale. C’est une région montagneuse et riche en fleuves. Au Nord du District se trouve Ambositra et Manandriana ; Au Nord-Ouest : Ambatofinandrahana ; Ouest et au Sud : ISAVOLA (Isandra, Vohibato, Lalangina) ; A l’Est : Ifanadiana. Ambohimahasoa a sa devise « TANIMBARY SOA FA SOA HERINDRANO ».En quelque sorte, bonnes rizières car elles sont bien irriguées. Avec une Superficie de 1824 Km2, sa population dépasse aujourd’hui de 208210 habitant dont la densité est de 114 Hab. /Km2 . A –tableau de la répartition de la population selon la classe d’âge et sexe (source : monographie du District) 1 Le Père du Bois, Monographie du Betsileo, 1938, p. 58 cite ce que Grandidier a déjà annoncé dans son ethnographie ( vol. IV, tome I, p. 469) qu’il n’y a pas chez les Betsileo l’homogénéité qui existe chez les autres nations Malagasy AGE MASCULIN FEMININ 0 à5 ans 22197 22257 6 à 17 ans 27716 37616 18 à59 ans 35487 37420 Plus de 59 ans 10626 15891 Sous total 95026 (45%) 113184(55%) TOTAL 208210 (100%) 6 B – Historique du District Appelée jadis Ibetsileo, la commune urbaine actuelle était une zone où les actes de banditismes régnaient. Ilanjana et ses environs étaient mainte fois envahis par les dahalo. Natily, dahalo venant de l’Ouest ne fut pas repoussé par les habitants. Ceux-ci demandèrent de l’aide à l’Imerina, à Ranavalona III et son Premier Ministre qui ont envoyé Ramanamiraondy, pacificateur douze honneurs le 12 Octobre 1892. Après que Natily a été repoussé, la foule acclamait et appréciait la présence de Ramanamiraondy qui vivait à Ilanjana. Il était tombé malade et se déplaça à Isabotsy Ilanjana. Après sa guérison, il disait que ce village lui a apporta du bien, « eto no vohitra nahasoa ». Dès lors, ce lieu fut appelé « AMBOHIMAHASOA ». C – Cause de migration Après la chute de la monarchie Merina, en 1896, des « hova » et des « andriana » ont fui la région d’Antananarivo par peur de vengeance des esclaves. Le District d’Ambohimahasoa est l’une des régions où il y avait une migration de ce genre à cause de la présence de Ramanamiraondy. C’est pourquoi, la majorité de la population de cette ville est d’origine Merina. II- Délimitation du Pays proprement Betsileo D’une manière générale, sont Betsileo, les populations qui se trouvent dans les régions d’Imanandriana, Arindrano, Isandra, Lalangina et Amoron’i Mania. A l’Est du Betsileo ce sont les Tanala ; Au Sud, la séparation avec les Bara, la forêt d’ Imahamanina et le massif de l’Andringritra ; A l’Ouest, Midongy, population mélangée de Bara et de Betsileo ; Au Sud et au Nord de Midongy, c’est la grande pente désertique ouverte sur le Pays Sakalava (Ampitampito) ; 7 Mais qu’en est -il des limitrophes entre Manandriana, Isandra, et Lalangina ainsi leur impacts sur le District d’Ambohimahasoa ? Chevauchant sur le Matsiatra, c’est Lalangina ; Entre Mania et Matsiatra au Nord, le Manandriana ; Le royaume d’Isandra pend le Lalangina. A l’Ouest de Manandriana se trouve donc Ivato et Fiadanana (1 ) . Isandra quand à elle, partant du Matsiatra se termine au Sud un peu avant du vallée de Lamosina. A l’Ouest, une ligne imaginaire droite du Nord au Sud depuis le massif de l’Andranogaga jusqu’au rocher du Langela. Lalangina s’allonge sur toute la partie orientale de la contrée depuis Fanindrona jusqu’aux environs de Sahave (2) . Ambohimahasoa comme il a été constaté, lors de cette délimitation géographique a une liaison avec toutes les régions du Betsileo sauf Arindrano qui se trouve un peu plus au Sud du pays. Raison pour laquelle, il n’est pas erroné de mentionner que des métissages culturels se trouvent au sein de ce District. Influencée par les mœurs apportées par les immigrants, la population dispose sa propre coutume. Convaincu que les rites funéraires Betsileo conservent leurs spécificités durant toutes les phases de la préparation du corps jusqu’à l’enterrement, il est pourtant nécessaire de prendre quelques modèles dans certains régions de Madagascar. Les deux suivants paraissent suffisants. On va rapidement exposer celui de Sakalava et d’Antandroy. 

SECTION II: RAPPEL DES RITES FUNERAIRES DE QUELQUES REGIONS DE MADAGASCAR

 I – Déroulement de rites funéraires dans les régions Sakalava 

Chez les Sakalava, les rites funéraires peuvent durer de deux jours à deux mois, voire plus. Tous les membres de la famille sont ténus de faire acte de présence d’une manière permanente, jour et nuit, depuis le dernier souffle du moribond jusqu’à son l’enterrement, 1 Commune rural au Nord-Ouest du District. 2 Commune rural situé à l’Ouest du District. 8 voire après. Une distinction reste en vigueur entre les funérailles des nobles et celles des gens ordinaires. Evidement, celles des premières durent beaucoup plus longtemps que celles des secondes. La consultation d’un devin est au programme. Surtout, lorsque gravement malade, le mourrant commence à avouer publiquement ses fautes, « mamosa ota » ou « manambara voriky».Quand le décès survient, il faut qu’il soit naturel, c’est-à-dire non provoqué par les « ampamoriky » ou « ampamosavy », sorciers.Tout de suite après le décès, la famille se met immédiatement en deuil pour signaler son décès. Ses proches se réunissent tous sans exception et des pleurs à haute voix se font entendre. Dans le monde Sakalava, être en deuil signifie pour les hommes, ainsi que les femmes, quitter les vêtements propres pour revêtir des « sikiny », mode d’habillement beaucoup plus simple. Les bijoux sont abandonnés et les cheveux en broussailles. Le rite de purification, « mampiseiky faty », toilette funèbre doit s’effectuer avant les premières apparitions des voisins qui vont présenter leur hurlement. Ce sont les hommes ou femmes de confiance qui s’en chargent. La dépouille est déposée dans la chambre du défunt ou transportée dans un abri provisoire appelé « trano raty », « mauvaise maison ». Cette maison sera brûlée après les obsèques. Le cadavre ou le « kaka », monstre, ou le « razana », l’ancêtre, ou le « faty », mort ou le « baraka », honte ou le « aserana », malheur ou le « zaka », chose, est allongé sur le plancher. La tête est tournée vers l’Est. On met dans sa bouche une pièce de monnaie pour lui servir dit-on, à acheter des choses ailleurs. La règlementation des pleurs et lamentations, la préparation de la dépouille et les sacrifices sont les éléments essentiels faisant l’objet de cette étude. A – Règlement des pleurs et lamentation On n’a pas le droit de pleurer que lorsqu’un membre de la famille vient d’arriver. Les pleurs règlementaires se font à l’aube, après la mise en bière, à la levée du corps, en quittant le cimetière et enfin à l’arrivée au village après l’enterrement. 9 B – préparation de la dépouille Dans la chambre mortuaire, on introduit la dépouille dans le cercueil déjà emballée dans des « lamba » et dans une grande natte ficelée par un brun de « raphia ». A noter que, comme la dépouille, le cercueil subit aussi un rite de purification. Les clous qui servent à fixer le couvercle sont au nombre de sept. La mise en bière est le moment le plus important et le plus émouvant. La date est déterminée par l’arrivée de tous les « havana », cousins. La présence de tous les proches et particulièrement les « zanaka », fils, est vivement recommandées.

Table des matières

Introduction
PARTIE I : CEREMONIE FUNERAIRE, UNE INSTITUTION TRADITIONNELLE
Chapitre I : OBSERVATION DES RITES FUNERAIRES BETSILEO ET ESSAI D’INTERPRETATION
Chapitre II : CONCEPTION MALAGASY DE LA MORT : LE CORPS CADAVIRIQUE
Chapitre III : LA MATERIALISATION DE LA VALEUR SYMBOLIQUE DES CORPS CADAVERIQUES POUR LES BETSILEO
PARTIE II : CEREMONIE FUNERAIRE, UNE INSTITUTON ENCADREE PAR LE DROIT
Chapitre I : COUTUME SOURCE DE DROIT ET DE DEVOIR, LE IDEES CONDUCTRICES
Chapitre II : LES LIBERTES FUNERAILLES
Chapitre III : LES EFFETS JURIDIQUES DE LA MORT
Conclusion
Annexe
Bibliographie

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