Suivi des grossesses tardives

Grossesse tardive

La notion de « grossesse tardive » a évolué avec les années. Pour la majorité des don nées de la littérature, ce terme s’applique encore dès 35 ans, mais avec le recul de l’âge de la maternité, de plus en plus à un âge supérieur ou égal à 40 ans.
Les anglo-saxons séparent ce terme en deux, puisqu’ils distinguent les grossesses me nées à partir de 35 ans et plus (elderly gravidas), et les grossesses après 45 ans (very advanced maternal age).
Dans les faits, les risques liés à l’âge sont croissants avec le temps. Deux populations de femmes à un âge avancé sont à différencier : les primipares âgées, qui ont repoussé l’âge de leur première grossesse, et les multipares. Cependant, il existe des différences en termes de répercussions : si les primipares âgées ne sont exposées qu’aux complications obstétricales liées à l’âge, les multipares conjuguent les risques liés à l’âge et les risques liés à la multiparité.

Évolution de l’image de la famille

Enfin, l’image de la famille a évolué au fil des années. On a pu observer un recul de l’âge du mariage (36,6 ans pour les femmes en 2021), une augmentation de la proportion de naissances hors mariage (63,5 % des naissances en 2021), ainsi que le désir de vivre en couple stable avant de fonder une famille.
Selon la psychanalyste Geneviève Delaisi De Parseval : la société actuelle induit que le « bon moment » est déterminé par : « le bon âge, ni trop jeunes, ni trop vieux, le (la) bon(ne) compagnon(gne), avoir un travail, un logement, avoir un bon état de santé. », ce qui résume assez bien la pensée moderne.

L’évolution de l’Assistance Médicale à la Procréation

L’Assistance Médicale à la Procréation (AMP) s’est beaucoup développée depuis la naissance du premier « bébé éprouvette » il y a 40 ans. Elise de La Rochebrochard, chercheuse dans le domaine de la santé reproductive, a étudié l’évolution du nombre d’enfants nés grâce à l’AMP ces dernières années. Il s’avère qu’en 2018, en France, un enfant sur 30 a été conçu grâce à une technique d’AMP, soit 3,4 % des naissances, contre 2 % en 2002.
Pour un couple fertile, les chances d’obtenir une grossesse spontanée sont maximales entre 20 et 30 ans, avec une probabilité mensuelle de 25 %. Cette probabilité décroît nette ment à partir de 35 ans pour être de 12 % et seulement de 6 % à 42 ans.
De ce fait, selon un rapport des centres d’AMP sur l’année 2017, les patientes de 40 à 43 ans (âge limite de prise en charge en AMP) représentaient 14% des demandes d’AMP. Mais l’AMP ne résout pas tout, et les résultats de celle-ci sont beaucoup plus décevants avec l’âge, à 38 ans, le taux de réussite est de 28 % et chute à 23 % à 40 ans. En effet, la physiologie féminine reste inchangée, et ce, malgré les progrès de l’AMP qui peut permettre l’obtention d’une grossesse plus tardive.

Pathologies de la grossesse

La plupart des auteurs s’accordent sur le fait que l’HTA gestationnelle et le diabète de grossesse sont les deux principales complications des grossesses tardives.
La prévalence du diabète gestationnel (DG) augmente avec l’âge maternel, et cela, dans toutes les études. A partir de 35 ans, les patientes présentent deux fois plus de risque de développer cette pathologie au cours de leur grossesse.
C’est pourquoi on retrouve l’âge supérieur à 35 ans dans les critères de l’HGPO dont le but est de diagnostiquer un diabète gestationnel.
Concernant les troubles hypertensifs (TH), l’étude d’A. Vincent-Rohfritsch et al., réalisée entre 2008 et 2010 a comparé des femmes âgées de plus de 43 ans à des femmes de 25 à 35 ans. Cette comparaison a fait apparaître un risque plus élevé d’hypertension gravidique et de pré éclampsie (PE) (11,1 % vs 3,6 %). Cependant, la survenue de TH et notamment de pré-éclampsie connaît une certaine ambiguïté. En effet, le risque de survenue de PE est augmenté avec l’âge maternel, mais également avec la primipaternité. On pourrait donc croire que les primipares âgées ont plus de risque que les multipares du même âge de développer une PE pendant leur grossesse. À condition que le père soit le même pour chaque grossesse chez les multipares.

Déroulement de l’accouchement

L’ensemble des données de la littérature concordent sur le fait que, chez les parturientes plus âgées, la voie d’accouchement est marquée par un taux considérablement augmenté de césarienne, que ce soient les césariennes programmées ou en urgences, et ce, quelle que soit la parité. L’étude d’A. Khalil et al., met en évidence un taux de césarienne environ multiplié par deux.  Concernant les extractions instrumentales, les études sont divergentes, mais certaines relèvent tout de même des taux plus importants chez les parturientes plus âgées. Il en est de même concernant le risque d’hémorragie du post-partum (HPP).

Table des matières

INTRODUCTION 
1. DÉFINITION
2. DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES ET ÉVOLUTION
3. ASPECT SOCIOLOGIQUE
4. LES RISQUES MATERNELS
5. LES RISQUES NÉONATAUX
6. MODALITÉ DE SUIVI DE GROSSESSE
7. QUESTION DE RECHERCHE
MATÉRIEL ET MÉTHODE 
1. OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES
2. MATÉRIEL ET MÉTHODE
3. ANALYSE STATISTIQUE
RÉSULTATS 
1. CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DE LA POPULATION
2. ISSUES OBSTÉTRICALES ET NÉONATALES
3. ANALYSE DE RÉGRESSION LOGISTIQUE
DISCUSSION 
1. VALIDITÉ INTERNE DE L’ÉTUDE
2. VALIDITÉ EXTERNE DE L’ÉTUDE
3. PISTES DE RÉFLEXION
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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