Traduire dans l’Espagne du Siècle d’Or

Fray Luis de Leon à l’épreuve de la traduction

Formation d’un traducteur Il ne sera pas question, dans ce premier chapitre, d’offrir au lecteur une énième biographie de fray Luis de León, mais seulement de retracer son parcours de traducteur. Cerner les différents épisodes de la vie de fray Luis qui ont pu exercer une influence sur son activité traductive, telle est ici la visée. Certains événements ont nécessairement orienté le travail de fray Luis : le choix des textes à traduire, la façon de les présenter et certaines de ses techniques traductives ne sont pas le fruit du hasard. Fray Luis reçoit une éducation parfaitement médiévale au couvent des Augustins et à l’université de Salamanque, ce qui se laisse deviner dans nombreuses de ses œuvres. En un sens, donc, ces années de formation structurent la pensée du jeune fray Luis, et préparent le terrain de ses futures traductions. Il y a, chez fray Luis, un lien intrinsèque entre sa vie et la traduction. Son expérience d’étudiant à Salamanque a façonné son goût pour la traduction, c’est ensuite la traduction qui met sa vie en péril. En effet, l’épisode tristement célèbre de son emprisonnement dans les geôles de l’Inquisition est dû, en partie, à sa traduction du Cantique des Cantiques. Fray Luis vit à une époque où la traduction de la Bible en langue vernaculaire est férocement réprimée, et son activité philologique est entravée par les contraintes qui pèsent alors sur ceux que l’on accuse de « judaïser ». Mais cet événement fâcheux n’arrête pas notre traducteur. À sa sortie de prison, fray Luis continue, plus que jamais, de traduire. Son aspiration ultime est d’obtenir la chaire de Bible à l’université de Salamanque : il l’obtient en 79, ce qui lui permet de faire confluer sa charge d’enseignement et sa tâche de traducteur. Son œuvre vise à offrir au peuple espagnol les trésors de la littérature antique dans sa langue maternelle, d’une part, et de redonner ses lettres de noblesse au castillan, d’autre part. En cela, fray Luis est un modèle d’humaniste de la Renaissance. Ce premier chapitre brosse ainsi un aperçu historique de la vie de fray Luis en tant que traducteur officiant dans cette époque si particulière qu’est l’Espagne du Siècle d’Or. 1. Les années de formation Il ne faut pas entendre par ce titre que fray Luis aurait été « formé » dans ce que l’on pourrait appeler une « école de traducteurs ». Le terme « école de traducteurs » est d’ailleurs très controversé. Selon Julio-César Santoyo, pour qu’il y ait « école », il faut qu’il y ait un mécène qui réunisse autour de lui et de son immense bibliothèque des traducteurs, grassement payés, dont la mission est de récolter à l’étranger des textes à traduire. Fray Luis ne présente rien de tout cela. Il travaille seul et n’est l’agent de personne. Malgré tout, il ne traduit pas à partir de rien, et ses traductions résultent, en partie, de la formation intellectuelle qu’il reçoit lors de ses années étudiantes : cet héritage médiéval implique une approche des textes et une conception de l’acte traductif toutes particulières, qu’il convient d’étudier de près si l’on veut mieux saisir le travail du traducteur. L’apprentissage des langues La maîtrise des langues est sans doute la première chose qui vient à l’esprit, lorsque l’on songe à la formation d’un traducteur, qu’il soit de notre époque ou de celle de fray Luis. Pour traduire, il faut avant tout connaître les deux langues, celle du texte à traduire et celle dans laquelle on traduit. Cette réflexion, qui semble aujourd’hui être un truisme, ne l’était certainement pas au XVIe siècle. Que l’on songe, pour s’en convaincre, à cette confession (vraie ou non) de l’Infant Don Pedro du Portugal, qui présente au roi Don Duarte son frère sa traduction du De officiis de Cicéron : Y así, Señor, aunque el tomo entero puede ser considerado mal traducido, creo que (mi) versión del último libro es la peor, puesto que, en algunos lugares, aunque no muchos, yo casi escribía a la ventura, sin entender lo que el texto decía C’est pour cette raison que l’historien refuse l’appellation « école de traducteurs de Tolède ». Voir Julio-César Santoyo, « La Edad Media » dans Historia de la traducción en España, éd. Francisco Lafarga et Luis Pegenaute Rodríguez, Salamanque, Ambos Mundos, 4, p. Fray Luis – dice Vossler – fue un traductor modelo: no tradujo nada ni por encargo, ni por dinero. Sus traducciones proceden del impulso íntimo de su propia inclinación. Cité dans Cristóbal Cuevas García, éd. De los Nombres de Cristo, Madrid, Cátedra, 77, p. . Cité dans Peter Edward Russell, Traducciones y traductores en la Península ibérica: (-5), Bellaterra, Université de Barcelone, 85, p. En fait, il y a peu de bons latinistes dans la péninsule ibérique des XVe et XVIe siècle, et la plupart des traducteurs ont recours à des traductions secondaires, en italien ou en français. C’est Leonardo Bruni qui, le premier, met l’accent sur cette nécessité de maîtriser parfaitement les deux langues lorsque l’on se mêle de traduction. Entre et , ce « pionnier de la théorie de la traduction » rédige son traité sur l’art de bien traduire, De interpretatione recta, et voici ce qu’il déclare : Así pues, la traducción correcta es una tarea extremadamente difícil. Pues en primer lugar se ha de poseer el conocimiento de la lengua de la que se traduce, y éste no debe ser parco ni general, sino vasto, corrientemente practicado […] Después debe manejar de tal manera la lengua a la que quiere traducir, que en cierto modo la domine y la tenga todo en su poder Ces idées révolutionnaires de Bruni vont peu à peu s’étendre en Europe, et en Espagne, on retrouve cette même exigence de maîtriser parfaitement les deux langues sous la plume d’Alonso Fernández de Madrigal, dit el Tostado : Para hacer alguna interpretación – dice – son dos cosas a lo menos necesarias: la primera es entendimiento de la verdad que se interpreta. Lo segundo, perfecto conocimiento de aquellas dos lenguas de quien y a quien se traslada Qu’en est-il alors de notre traducteur espagnol, fray Luis de León ? Une chose est sûre, ce dernier est loin de traduire a la ventura comme avouait le faire l’Infant Don Pedro. Las lenguas de quien se traslada Au cours de sa formation à Salamanque et Alcalá, fray Luis apprend les trois langues sacrées de la Bible : le latin, le grec et l’hébreu. Le latin ou la grammatica Fray Luis commence son instruction à Madrid et Valladolid, puis arrive à l’université de Salamanque en octobre 42 pour y faire ses études de droit. Sur la façade de la vénérable D’après Maurilio Pérez González, es innegable que Bruni fue un pionero como teórico de la traducción. Voir Maurilio Pérez González, « La traducción literaria según Leonardo Bruni » dans La recepción de las artes clásicas en el siglo XVI, éd. Luis Merino Jérez, Cáceres, Université d’Extrémadure, 96, p84. Traduit du latin vers l’espagnol par Maurilio Pérez González. Voir Maurilio Pérez González, « Leonardo Bruni y su tratado De interpretatione recta », Cuadernos de Filología Clásica. Estudios latinos, 8, 95, p‑1. Cité dans Historia de la traducción en España, op. cit., p-5. université, le médaillon des Rois Catholiques représente la visée essentielle de ce foyer intellectuel : diffuser le savoir humain, systématisé par les sept arts libéraux du Moyen-Âge que sont la grammaire, la rhétorique, la logique ou dialectique (trivium), l’arithmétique, la géométrie, l’astronomie et la musique (quadrivium) . Or, comme le rappelle Rafael Lazcano González, la pratique de la traduction fait partie du trivium : fray Luis se fait donc traducteur dès ses premières années d’étudiant. De ces « trois voies », la grammaire en est la première et principale, puisque c’est en comprenant le fonctionnement de la langue que l’on peut ensuite tâcher de raisonner (par la logique) et de persuader (par la rhétorique). Il faut comprendre « grammaire » comme synonyme, à l’époque, de « latin ». Savoir la grammatica, c’est avant tout savoir le latin. Depuis les bancs de l’université de Salamanque, fray Luis jouit ainsi d’un contact direct avec les auteurs classiques latins : Virgile, Cicéron, Salluste, Ovide forgent la culture et la « grammaire » du jeune étudiant. C’est donc tout naturellement que fray Luis devient latiniste : en franchissant les portes de l’université de Salamanque, l’apprenti traducteur se plie à un enseignement parfaitement codifié et hiérarchisé, pyramide intellectuelle dont les fondations sont la bonne maîtrise du latin. À l’époque, qui ne connaît pas cette langue est un « idiot » – ce que rappelle Sebastián de Covarrubias dans son Tesoro de la lengua castellana : El español llama idiota al que teniendo obligación de saber o latín o facultad, es falto e ignorante en ella, o al incapaz que intenta el arte o ciencia que no ha estudiado . L’apprentissage des autres langues à partir desquelles fray Luis traduit est moins évident. L’essor progressif de l’hellénisme Même s’il semble que fray Luis ait préféré traduire les auteurs latins plus que les auteurs grecs, celui-ci connaît également la langue grecque qu’il tâche d’apprendre depuis son plus jeune âge, comme il le clame dans son discours pour obtenir la chaire de Bible, le novembre Voir Gaspar Morocho Gayo, « Humanismo y Filología poligráfica en Cipriano de la Huerga. Su encuentro con fray Luis de León », Ciudad de Dios: Revista agustiniana, vol.4, n°2, 91, p86. Rafael Lazcano González, « La traducción del libro de Job, de Fray Luis de León », Religión y cultura, 1, 7, p. . Sebastián de Covarrubias, Tesoro de la lengua castellana o española. Edición integral e ilustrada de Ignacio Arellano y Rafael Zafra, Madrid-Francfort-sur-le-Main, Iberoamericana-Vervuet, 6, p5. 79 : no comencé a aprender los principios de la gramática griega […] seis meses ha, sino desde mi primera edad me apliqué al estudio de todo esto que he dicho . Pourtant, comme le rappelle José Francisco Ruiz Casanova, les traductions depuis le grec restent assez rares dans l’Espagne du XVIe siècle. À partir de la deuxième moitié du siècle seulement, elles commencent à se développer, mais très progressivement. Ce n’est pas faute d’enseigner le grec à l’université. En effet, en , le pape Clément V ordonne par décret d’enseigner le grec, l’hébreu, l’araméen et l’arabe dans cinq hauts lieux de la chrétienté : Rome, Bologne, Oxford, Paris et… Salamanque, où fray Luis commence ses études . Malgré tout, l’enseignement du grec n’occupe pas, dans la péninsule ibérique, la même place que celui du latin, et il n’y a qu’à rappeler la célèbre polémique qui oppose Leonardo Bruni – le « pionnier de la théorie de la traduction » dont il était question plus haut – à Alonso de Cartagena pour se convaincre du peu d’avancée en matière d’études helléniques dans l’Espagne d’alors . Si le premier a reçu en Italie de son maître Manuel Chrysoloras ce que Laurence Bernard-Pradelle nomme un « désir du grec », le second doit bien avouer qu’il ignore cette langue. Ainsi, la formation médiévale des étudiants espagnols ne prévoit pas l’apprentissage du grec aussi solidement que le latin. Si fray Luis en vient à maîtriser cette langue, c’est sans doute parce que c’est l’une des langues sacrées de la Bible, et que le jeune moine augustin évolue dans l’orbite des érudits qui développent les études bibliques en Espagne. Mais c’est sans doute l’hébreu qui va avoir le plus de poids dans la formation intellectuelle de fray Luis. L’hébreu, « langue première » Cette langue, fray Luis va l’apprendre, avec patience et passion. C’est en 56 qu’il rencontre fray Cipriano de la Huerga : le grand hébraïste espagnol, qui détient la chaire de Bible Cité dans Eugenio Asensio, « Fray Luis de León y la Biblia », Edad de oro, 4, 85, p. . Voir José Francisco Ruiz Casanova, Aproximación a una historia de la traducción en España, Madrid, Cátedra, , p. Voir Historia de la traducción en España, op. cit., p9. Voir, par exemple, María Morrás Ruiz-Falcó, « El debate entre Leonardo Bruni y Alonso de Cartagena: las razones de una polémica », Quaderns: Revista de traducció, 7, 2, p. -57. Laurence Bernard-Pradelle, « Autour de la figure pionnière de Manuel Chrysoloras : peut-on parler d’une école de traducteurs de la première génération à Florence ? » dans Traduire les Anciens en Europe du Quattrocento à la fin du XVIIIe siècle : d’une renaissance à une révolution ?, éd. Laurence Bernard-Pradelle et Claire Lechevalier, Paris, Université Paris Sorbonne, , p5. Voir à ce sujet Emilia Fernández Tejero et Natalio Fernández Marcos, « Biblismo y erasmismo en la España del siglo XVI » dans El erasmismo en España, éd. Manuel Revuelta Sañudo et Ciriaco Morón Arroyo, Santander, Sociedad Menéndez Pelayo, 86, p7-8. à l’université d’Alcalá de Henares, va avoir une influence capitale dans la formation intellectuelle de notre traducteur – j’aborderai plus bas les conséquences de cette rencontre. La maîtrise de l’hébreu est fondamentale pour le travail traductif de fray Luis, et ce pour plusieurs raisons. D’abord, parce que savoir l’hébreu permet à fray Luis de lire le texte biblique directement à la source, sans être esclave des traductions latines qui circulent à l’époque – la Vulgate de saint Jérôme, seule version alors autorisée, ou bien les traductions latines très littérales de Sanctes Pagnini et Vatable. Non seulement la connaissance de l’hébreu dispense fray Luis des traductions latines intermédiaires, mais cela lui évite aussi de devoir faire appel aux intermédiaires savants qui encadrent les traductions depuis l’hébreu. En effet, lorsqu’Antonio de Nebrija, un siècle avant fray Luis, commence à implanter en Espagne le goût pour la philologie et l’idée qu’il faut réviser le texte de la Vulgate de saint Jérôme, celui-ci, ne maîtrisant pas l’hébreu, est bien obligé de consulter en permanence rabbins et docteurs hébraïsants. À la différence de Nebrija, donc, fray Luis ne semble pas avoir besoin de savants juifs pour réaliser ses traductions bibliques, et les commentaires linguistiques qui étayent sa traduction du Cantique des Cantiques et de Job montrent suffisamment sa maîtrise de la langue. Mais surtout, au-delà de ces aspects pratiques que confère à fray Luis sa connaissance de l’hébreu, il en découle une autre conséquence, bien plus importante celle-là, à savoir l’aspect profondément hébraïque qui imprègne toute l’œuvre luisienne. Cet aspect, qui jusque-là avait été peu étudié par la critique, a récemment motivé plusieurs travaux de recherche. Mon intention n’est pas de tomber dans l’exagération qui consisterait à faire de l’hébreu et des études hébraïques la seule et unique grille de lecture des traductions luisiennes. Cependant, je crois qu’il ne faut pas non plus négliger l’impact qu’ont pu avoir pour fray Luis ces années de formation auprès de Cipriano de la Huerga, l’amitié nouée avec Arias Montano et l’initiation aux sciences talmudiques. Si cet aspect hébraïque a souvent été mis en lumière dans la traduction du Cantique des Cantiques et De los nombres de Cristo, il reste encore à prouver dans les autres traductions luisiennes : c’est l’un des objectifs de cette thèse, et cette question sera traitée dans les prochains chapitres. Latiniste, helléniste et hébraïste, fray Luis remplit parfaitement les conditions dictées par Leonardo Bruni et le Tostado concernant les langues à partir desquelles il traduit. Par ailleurs, et cela n’est pas étonnant, à sa profonde connaissance des langues-sources s’ajoute une admirable maîtrise de la langue-cible.

Table des matières

Introduction
Première partie : Traduire dans l’Espagne du Siècle d’Or
Chapitre 1 : Formation d’un traducteur
1. Les années de formation
1. L’apprentissage des langues.
1. Las lenguas de quien se traslada
Le latin ou la grammatica
L’essor progressif de l’hellénisme
L’hébreu, « langue première »
1. La lengua a quien se traslada
L’art de la rhétorique
Un nuevo camino
1. La traduction médiévale
1. Le statut de la traduction médiévale
Des traductions sur commande
Traduction et inventio
1. Traduction et commentaire
Letargem, hermeneuein
Transferre, vertere
Ordonner, compiler
1. Fray Luis à l’école de la théologie médiévale
1. Dialectique, scolastique et théologie
Mise au point terminologique
Une influence scolastique
1. La lectio
Le choix du texte
Le rôle du latin
Lectio et commentaire
1. La disputatio
Disputatio et dialogue renaissant
Disputatio et traduction
2. Le procès
2. Un nouvel élan philologique
2. Une prise de conscience
Un élan venu d’Italie
La Bible polyglotte d’Alcalá
2. Le renouveau des études hébraïques
Une priorité : traduire
Les hébraïstes de la Renaissance
2. Fray Luis et la « langue parfaite »
2. Fray Luis, disciple de Cipriano de la Huerga
Techniques d’exégèse biblique
Une approche littérale
2. El Cantar de los Cantares
La veritas hebraic
Une églogue pastorale
2. Le procès
2. Censure, index et traduction
Un problème qui vient de la traduction
La réaction de l’Église
2. Le procès
Les faits
La véritable accusation
3. Le retour triomphal
3. Fray Luis, professeur à l’université de Salamanque
3. La carrière enseignante
Vers la chaire de Bible
Une matière « beaucoup plus douce »
3. Enseignement et traduction
Commentaires bibliques en latin
La traduction entravée
3. La traduction à la Renaissance
3. Un bouleversement dans la traduction
Une rupture avec la pensée scolastique
Un retour aux litterae
3. La renaissance des langues
Récupérer la latinitas
Traduction et émulation
3. Fray Luis, traducteur humaniste
3. Fray Luis et les litterae humaniores
Un cercle de traducteurs
Le respect du texte original
3. Fray Luis et les langues
Les langues à traduire
La langue traduisante
Conclusion
Chapitre 2 : Fray Luis, théoricien de la traduction
1. L’écorce et la cire : histoire et étymologie
1. Écorce, cire et écriture
1. Écrire sur une écorce
L’écorce ou le liber
Une racine commune
1. Écrire sur de la cire
Une écriture travaillée
Une écriture souple
Une écriture infinie
1. La langue de cire
1. La langue moulée
La cire, une matière maravillosamente fácile
Recibe bien todo lo que se le encomienda
1. La langue moulante
Traduction et juste mesure
Moule et imprimerie
1. Imprimerie et traduction
L’essor des traductions
La traduction, tienda común
1. La langue-écorce
1. Traduire ou découvrir
Hébreu et magie
Hébreu et enveloppe
1. Traduire ou puiser
Puiser à la source
Une langue caméléon
2. La cire, principe d’imitation et d’abondance
2. Cire et imitation
2. Cire et arts plastiques
Ut pictura poesis
La traduction, une pâle copie ?
Le traducteur, critique d’art
2. « L’imitation composée »
Imiter les abeilles
La traduction, un dur labeur
2. Cire et abondance
2. Le chant des abeilles
L’abeille dans la mythologie
Abeilles et éloquence
2. « Une langue abondante »
Le « principe d’abondance »
Traiter la langue de cire
3. Traduction et métaphores végétales
3. Traduire ou cultiver la langue
3. La métaphore de la langue cultivée
La culture de la langue à la Renaissance
Une métaphore qui perdure
3. Fray Luis et la culture du castillan
Texte étranger et métaphres végétales
La culture du castillan
3. Traduire ou presser le fruit
3. Un verbe latin : exprimere
La primauté du signifié
Jeter l’écorce
3. Le point de vue de fray Luis
3. Cueillir les mots
3. Le principe de cueillette
Ser fiel y cabal
Traduire, lire, cueillir
3. L’oreille et le palais
L’oreille juge
Le goût du signifiant
Conclusion
Deuxième partie : Le laboratoire du langage
Chapitre 3 : Les traductions au prisme de la métaphore
1. Peinture et traduction
1. Une fidèle copie ?
1. L’original modifié
Adynata
De Tarsis à Rome
1. L’original augmenté
« Contamination biblique »
« Contamination classique »
1. Fray Luis, « maître en sa peinture »
1. Deux imitations d’Horace
L’ode II,
L’ode II,
1. La compositio biblique
Como un cuerpo y como un tejido
Una nueva puerta de conocimiento
1. Fray Luis, critique d’art
1. Traduction et ekphrasis
Portrait d’une traduction
1. De l’ekphrasis au prêche
Tempête et hypotypose
Le traducteur prédicateur
2. La traduction moulante
2. Le principe d’adaptation
2. Des mots arabes
Pastor ou çagal ?
Lexique militaire
¡Ay, mezquino
Traduction et Reconquista
2. Traduire les expressions
Du foie au cœur
2. Le « principe d’abondance »
2. La copia discursive
Du mot au doublet
Doublets et traductions bibliques
Des doublets même en prose
Doublets et typographie
La prolifération de la langue
2. La copia poétique
L’adjectivation poétique
Quelques expressions
3. La traduction moulée .
3. Sentido latino y aire hebreo .
3. Traduire une culture
Culture classique
Culture hébraïque
3. Traduire une langue
Latinismes
Polyptotes hébraïques
3. Cueillir le signifiant
3. Traduire l’étymologie
Des noms bibliques
Toponymies latines
Décortiquer l’écorce
De l’importance des racines
Entrailles et miséricorde
3. Traduire le signe
La figura latine
La figura hébraïque
3. Traduire le taam
La « mémoire phonique » du texte
Répétitions injonctives
Paroles incantatoires
Traduire les interjections
Rimes et déclinaisons latines
Quand le signifiant dit déjà le signifié
Conclusion
Chapitre 4 : Vers une poétique de la traduction luisienne
1. Quelques problèmes de classification
1. Idées reçues
1. La traduction biblique, une histoire de modèle ?
La Vulgate n’est pas l’unique modèle
Plusieurs modèles
1. Une dichotomie à revoir
« Exercices littéraires »
Fidélité
1. Nécessité d’une nouvelle approche
1. Les Poesías
Deuxième livre : traducciones e imitaciones de autores profanos
Troisième livre : traducciones de autores sagrados
1. Les expositions
Le Cantique des Cantiques
Le livre de Job
La Perfecta Casada
1. De los Nombres de Cristo
La traduction mise en abyme
Prophètes et poètes
2. Poétique de la traduction des Psaumes
2. Retour à la veritas hebraica
2. « Rey de Dios »
Une courte citation
Un commentaire linguistique
Une paraphrase en prose
2. Poésie théologique
Une mise en vers de la paraphrase
Une traduction hébraïque
2. Le psaume, un « outil idéologique »
2. Le psaume 3 dans « Padre del Siglo futuro »
La psaume 3 en prose
Le psaume 3 en vers
2. L’art de la citation
Le « mystère eucharistique »
Cristo Pastor
Le refuge
2. Psaumes et piété individuelle
2. Érasme, Luther et fray Luis
Philosophia Christi
Contre les « romans immoraux »
2 Retraduire les Écritures
Méfiance vis-à-vis de la Vulgate
La langue du laboureur
2. Psaumes et langue de cire
La double-malléabilité de la traduction
Le « je » du poète
3. Le traducteur à l’œuvre
3. S’entraîner avec les classiques
3. Res
Le Cantique des Cantiques : la « base humaine »
Échos
Vocabulaire champêtre
3. Verba
Des expressions identiques
De l’ode au psaume
3. Métapoésie
Pastor y Poeta
La recusatio luisienne
3. Dans l’atelier du traducteur
3. Une « belle infidèle »
« Dans le cœur des ennemis du roi »
« Des filles de rois parmi tes concubines »
« Des vierges te seront amenées »
3. Retour à la veritas hebraica
La violence des mots
Eros hébraïque
Du temple au lit
3. De l’eros hébraïque à la caritas chrétienne
Armas de espíritu
Un mariage mystique
Conclusion
Troisième partie : Traduction et onomastique
Chapitre 5 : Fray Luis et la théorie du nom : un état de l’art
1. La théorie du nom
1. Le nom : définition
1. Le rôle du nom
Le nom, substitut de la chose
Microcosme
1. Deux types de nom
Signifiant et signifié
Une théorie moderne ?
1. Particularités du nom hébreu
1. Motivation du nom
Désaccords critiques
Un souffle magique
1. La matière du mot
Sonido
Figura
Derivación
1. Les noms du Christ
1. Une longue tradition
Patristique et christologie
Une influence plus large
Le cercle de fray Luis
1. L’originalité de fray Luis
Nombre cabal y nombre proprio
Unas cifras breves
2. Appliquer la théorie
2. De los Nombres de Cristo, matrice de l’écriture luisienne ?
2. Une œuvre totalisante
Vocabulaire critique Matrice
2. Une clef de lecture
Chapitre introductif
Le corps du texte
2. Métaphore et traduction
2. Une tâche à accomplir
Un « système métaphorique »
Métaphore et théorie onomastique
2. Mesurer le mot
Une « note descriptive » ?
Une « attention à chaque mot »
Conclusion
Chapitre 6 : Une déclinaison des noms du Christ 9
1. Un chemin qui mène au sommet
1. Camino .
1. Le chemin ou masloul
La racine hébraïque
Motivation métaphorique
Application de la théorie
1. Poétisation de l’errance
El camino peligroso
Camino sin tino
Les fers aux pieds
Glissement poétique
1. Le chemin de la perfection
La conduite à tenir
La marche heureuse
Le chemin de l’abondance
1. Monte
1. Abondance du Monte
Monte preñado
Monte et fromage
Logique de traduction
1. « Poétique de la verticalité »
Le plus haut sommet
Un asiento no mudable
Refuge
1. Monte et poésie
Un souffle céleste
Lucus, le bois sacré Davar
2. Un berger porteur de paix
2. Un univers bucolique
2. Locus amoenus
Vida sosegada
Du repos virgilien à la paix du Christ
2. La paix mise en vers Une paix musicale
Le jeu de l’amour
2. Variations autour de pasco
Construction du verbe pasco 9
Pasto, paso, paz
2. Lecture allégorique
2. Définition luisienne de la paix Antithèses
Le shalom hébraïque
2. Du pasto au sustento
Pastos deleitosos
Glissement allégorique
3. Une nouvelle semence
3. Une naissance prodigieuse
3. La métaphore végétale
Promesse d’un fils
Inon
Bar
3. La métaphore métallique
Du fer vers l’or
Une statue jetée en fonte
3. Un sauveur
3. De l’Âge d’or au Siglo futuro
Influences virgiliennes
Un siècle au futur
3. Le pardon des péchés
Lecture chrétienne
Variations autour du fruto
Pimpollo de justicia
Una pujança de paz
Conclusion
Conclusion
Bibliographie
Table des matières

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