Une lecture de la commande intégrant le jeu d’acteurs 84 question « qui me demande quoi ? »

Une lecture de la commande intégrant le jeu d’acteurs 84 question « qui me demande quoi ? »

en illustrant son application par des exemples sur des projets d’aménagement effectués par Sabine GUITEL et/ou Valérie CHARROLAIS et confrontant ce questionnement aux pratiques des urbanistes non formés interrogés. Enfin, nous analyserons l’intérêt de la méta-question « qui me demande quoi ? » en employant la même démarche.

La démarche de questionnement sur le jeu d’acteurs

L’approche de Palo Alto traite des problèmes humains. On a vu dans l’état de l’art que l’Ecole de Palo Alto a une manière particulière de voir les relations humaines, les comportements humains mais aussi et surtout l’homme en général. L’humain est donc, bien entendu, au centre du modèle et en constitue finalement la matière première. C’est pourquoi, avant d’aborder plus précisément comment les urbanistes formés et non formés à l’approche de Palo Alto décryptent le jeu d’acteurs, au moment de la lecture de la commande, nous avons souhaité nous interroger sur la manière dont ils considèrent l’acteur et le jeu d’acteurs. Les acteurs sont-ils perçus comme des contraintes au projet d’aménagement ? Sont-ils un moyen de le mener à son terme ? Sont-ils une condition nécessaire ? Le jeu d’acteurs est-il plutôt le matériau du projet en aménagement ? Ensuite, l’approche de Palo Alto offre également une manière, « une méthode » de décryptage du jeu d’acteurs et de ses logiques. Nous avons jugé intéressant de nous demander si les urbanistes non formés à Palo Alto prennent du recul sur leur manière d’analyser le jeu d’acteurs. Ont-ils même déjà leur propre méthode de décryptage ou l’analyse du jeu d’acteurs se fait-elle plutôt de manière intuitive ? Font-ils cette analyse de façon systématique ou plutôt dans des conditions particulières ? A. La perception du jeu d’acteurs Il ressort des entretiens que le jeu d’acteurs peut être considéré de quatre façons différentes : – Comme un moyen de faire avancer le projet, comme un levier d’action ; – Comme une difficulté supplémentaire d’un projet, comme une contrainte ; – Comme la matière première du projet et sur laquelle on va travailler ; – Comme une condition nécessaire à l’acceptation générale du projet. Le jeu d’acteurs comme un moyen de faire avancer le projet Jérôme BARATIER nous disait par exemple que : « le jeu d’acteurs n’est pas une fin en soi mais plutôt un moyen » de faire avancer le projet. Il semblerait qu’il ne soit pas le seul à voir le jeu d’acteurs comme un moyen puisque six des sept urbanistes non formés partagent cette idée. François ROUMET considère notamment que « le jeu d’acteurs est un super levier sur un projet d’aménagement ». Pour lui, conduire un projet d’aménagement c’est créer des rééquilibrages, des déséquilibres pour changer l’ordre des choses et faire avancer le projet et le jeu d’acteurs pourrait 85 justement constituer une source de déséquilibre. Enfin, quelques-unes des personnes interrogées utilisent le terme « d’acteurs ressources ». Brigitte BREDIN nous parlait notamment de certains acteurs qui peuvent se transformer en ressources et doivent donc être impliquées davantage dans le projet. Elisabeth RICHEZ a également admis chercher « les éléments moteurs » dans le jeu d’acteurs qui vont pouvoir intervenir positivement dans le projet. Le jeu d’acteurs pas comme une contrainte en soi Le jeu d’acteurs n’est pas vu dans sa globalité comme une contrainte par les urbanistes interrogés. Contrairement à ce que certaines personnes rencontrées en formation à l’approche de Palo Alto en décembre 2012 laissaient entendre, il ressort en effet des entretiens que la dynamique d’acteurs n’est pas forcément assimilée par les professionnels de l’aménagement comme une difficulté supplémentaire du projet. Par contre, l’ensemble des urbanistes non formés à l’approche que nous avons vus ont à un moment ou à un autre parlé des « freins au projet » qui constituent des éléments contraignants du projet auxquels il va falloir s’adapter. Néanmoins, Cathy SAVOUREY nous faisait remarquer que les acteurs bloquants sur un projet doivent être absolument pris en compte puisqu’ils peuvent considérablement fragiliser le projet : « Parfois, il suffit d’un changement pour que tout tombe à l’eau ». Elle donnait notamment l’exemple d’une commune où le Maire et le Directeur de l’Office HLM ne s’entendaient pas, entraînant ainsi une incohérence de l’action publique dans le logement social pendant des années. Suite à un changement de Directeur qui a préféré passer à autre chose, la situation s’est débloquée et de nouveaux projets ont enfin pu être menés à terme. 

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