Variables abiotiques

Variables abiotiques

Toutes les stations sont situées à 310 rn ou plus d’altitude (tableau I.II). L’exposition est généralement sud-est à sud-ouest pour les stations nordiques, alors que les stations méridionales ne sont pas orientées de façon spécifique (fig. 1.3). Les pentes varient entre 0 et 17°. L’abondance de stations à profil concave (9 stations sur 20) suggère un lien possible entre le drainage oblique qui permet une accumulation d’éléments nutritifs au bas des pentes et la présence de l’érable rouge. La topographie, le drainage, la proportion d’affleurements rocheux et de pierrosité de surface et dans le sol ont permis de dégager 2 groupes de stations (confirmé plus loin par l’ordination des espèces et le groupement): les stations xériques et les stations mésiques.  Les sols des stations (tableaux !.III et I.IV) sont presque tous des podzols huma-ferriques ou ferro-humiques, sauf la station 6 qui est un brunisol dystrique (proportion de fer et d’aluminium insuffisante pour la classer dans les podzols) et les stations 3, 4, 7, 13 et 19 qui sont des régosols bien que la station 13 réponde

drainage favorisant la formation de podzols. L’acidité des sols (pH entre 3,63 et 4,87) est possiblement le reflet d’un matériel parental pauvre libérateur de minéraux, associé à un climat rude et à des litières d’aiguilles ralentissant probablement le processus de décomposition. Sur l’ensemble des sites, les rapports C/N varient de 15,14 à 37,99. Ils sont plus élevés que ceux de Bro~n (1981) au sud du Témiscamingue, mais égaux à ceux de .Bergeron et al. (1983) sur les érablières d’Abitibi (31, 30 et 34). Ceci concorde avec l’évaluation de Brady (1984) selon laquelle les rapports C/N sont plus élevés en forêt boréale qu’en forêt décidue, la décomposition étant plus lente au nord. De notre gradient latitudinal, les valeurs moyennes du rapport C/N des stations mésiques du nord (23,64) diffèrent peu de celles du sud (22,85), possiblement parce que le gradient n’est pas assez étendu; les sites xériques (32,65) se démarquent cependant des sites mésiques (23,15). Les quantités de calcium, magnésium et potassium sont plutôt faibles, sauf dans la station 8, plus riche en calcium.

Cherchant à évaluer l’impact de la latitude sur les caractéristiques abiotiques des érablières rouges, nous avons calculé les corrélations entre la latitude et les autres variables abiotiques. Les corrélations fortes sont les suivantes Cr de Spearman, tableau I.V): haute altitude. A latitude élevée, la pente, la pierrosité de surface et dans le sol sont plus fortes, et les stations sont davantage exposées au sud-est, plutôt qu’au sud-ouest, (corrélation de 0,410, p 0,07 avec la variable « exposition au vent »). La combinaison des 2 variables d’exposition (lumière x vent), dont le maximum est l’orientation sud-est et le minimum est à l’opposé, a révélé une corrélation entre la tendance vers le sud-est et la  Parmi les sites visités à la limite nord (fig. 1.1, au-dessus de la ligne de séparation nord-sud sur la carte), 8 stations sur les 16 sites potentiels étaient dénuées d’érable rouge. Hors, au sud de cette aire, tous les sites visités où était indiqués la présence d’érables rouges sur les cartes forestières, ou tout site potentiel selon les données topographiques, en comportaient. Dans les 8 stations du nord sans érable, l’exposition semblait être un facteur Les stations ont toutes brülées comme en témoigne la présence de charbon; les derniers feux s’échelonnant entre 1760 et 1963 (tableau I.II). L’âge du plus vieil érable rouge échantillonné coïncide avec le feu dans toutes les jeunes stations (stations 10, 4, 6, 1 et 9 au nord, et 12, 5, 17, 16, 13 au sud), et s’en écarte plus on se dirige vers des stations âgées (19, 20 au nord et 3, 8, 18, 14 et 15 au sud). Les érables de la station 12 sont les plus vieux de la région, fixant la date minimum du feu en 1841. Dans les stations 3 et 14, les érables sont nés en 1854 et 1873 au minimum, pour des dates de feu établies à 1760 et 1774. Dans les stations 19 et 20, alors que les feux sont respectivement de 1856 et 1860, les plus vieux érables sont nés en 1921 et 1930. La longévité des érables à la limite nord serait donc raccourcie. Si les érables des stations nordiques 2 et 7 ne sont pas liés au feu, c’est en partie parce que leur faible effectif diminue les possibilités que certains érables aient leur plus grosse tige du même âge que le feu.

 

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