VARIATIONS MORPHOLOGIQUES DU FOIE CHEZ L’ADULTE

VARIATIONS MORPHOLOGIQUES DU FOIE
CHEZ L’ADULTE

Le foie est une glande digestive unique et vitale. Il est situé dans la grande cavité péritonéale. C’est le plus volumineux viscère de l’organisme et il assure deux fonctions :  l’une métabolique par la détoxication des produits de l’absorption intestinale ;  l’autre exocrine par l’élaboration et la sécrétion de la bile [1]. C’est un organe ferme mais fragile dont les plaies complexes posttraumatiques nécessitant une hémostase ne relèvent plus des sutures. Cependant, par sa malléabilité et sa capacité de se mouler sur les structures anatomiques de voisinage, le foie supporte les compressions harmonieuses en cas de traumatisme [2]. Il présente une morphologie spécifique liée à son développement dans l’hypochondre droit et échappe à toute représentation géométrique [3]. Ses attaches péritonéales et ses connections vasculaires font théoriquement obstacles à tout procédé d’enveloppement. Cependant la confection d’une prothèse péri-hépatique d’enveloppement (PPHE) capable d’assurer une compression efficace en cas de traumatisme grave reste possible selon les études de Rosset et de Brunet [4,5]. Ces derniers confectionnent des prothèses péri-hépatiques en polyglactine à résorption lente de forme trapézoïdale, munies de bourses permettant une compression efficace du parenchyme hépatique. Ces prothèses ont permis un traitement efficace de 35 patients présentant un traumatisme hépatique hémorragique. Dans cette étude, nous décrirons les formes du foie chez le sujet adulte sénégalais autochtone et en préciserons les dimensions. Nous comparerons 3 certaines données anthropométriques des sujets aux éléments morphométriques respectifs des foies. Ce travail s’inscrit dans le cadre d’une contribution à la confection d’un matériel de contention hépatique indiqué dans la prise en charge des traumatismes graves de ce viscère dont la fréquence croit avec celle des accidents de la circulation routière et notamment de leur célérité au Sénégal. Cette contention, à l’image de celle de la rate et du rein peut être assurée par une prothèse péri-hépatique d’enveloppement (PPHE) répondant à des normes universelles [4,5]. Après des rappels embryologique et anatomique, nous décrirons notre méthodologie et exposerons nos résultats. Nous commenterons ces derniers au vu de la littérature sur le sujet avant de conclure. 

RAPPEL EMBRYOLOGIQUE

La lame hépatique apparaît au 22e jour de la période embryonnaire sous forme d’un bourgeonnement de l’endoblaste à l’extrémité distale de l’intestin antérieur. Puis se développe les jours suivants le bourgeon hépatique constitué par des bandes de cellules à prolifération rapide. Ce bourgeon pénétre dans le septum transversum (lame de mésoblaste située entre la cavité péricardique et le pédicule de la veine ombilicale) où il s’élargit et se divise en deux parties : une partie crânienne appelée l’ébauche hépatique et une partie caudale. (Figure 1).

Partie crâniale 

 l’ébauche hépatique (figure 2) Les cellules endodermiques, en cours de prolifération, forment des cordons enchevêtrés de cellules hépatiques (parenchyme hépatique) ainsi que le bord épithélial de la partie intra-hépatique de l’appareil biliaire. Lorsque les cordons pénètrent dans le septum transversum, ils entraînent la fragmentation des veines ombilicales et vitellines qui assurent la vascularisation du foie. Ces veines forment le réseau sinusoïde hépatique. Le tissu fibreux hématopoïétique et les cellules de Küpfer du foie sont dérivés du mésenchyme splanchnique du septum transversum. Le foie se développe rapidement et remplit une grande partie de la cavité abdominale. Au début les lobes droit et gauche du foie sont de la même taille, mais le lobe droit devient par la suite plus gros et les lobes carré et caudé apparaissent. Ce sont des subdivisions du lobe gauche. Le reste du septum transversum s’amincit, devient membraneux, formant le petit épiploon et le ligament falciforme dont l’ensemble représente le mésogastre ventral reliant l’intestin antérieur à la paroi. 6 A la surface du foie, le mésoblaste se différencie en péritoine viscéral sauf dans une aire située à son pôle crânial où le parenchyme hépatique demeure en contact direct avec le mésoblaste du septum transversum. Ce mésoblaste se densifie et se différencie en éléments tendineux qui vont constituer la portion tendineuse du diaphragme. Cette surface par laquelle le foie n’est aucun moment recouvert de péritoine constitue l’aire extra-péritonéale du foie.

Partie caudale (figure 2)

La plus petite portion caudale du diverticule hépatique va se développer et former la vésicule biliaire et le conduit cystique. 7 Crânial Dorsal Figure 1 : coupe sagittale et vue latérale gauche d’un embryon de 25 jours [6] cranial dorsal Figure 2 : Vue latérale gauche d’un embryon de 36 jours

RAPPEL ANATOMIQUE 

Le foie, annexé au tube digestif, est la plus volumineuse glande de l’organisme.

Situation (figure 3)

Le foie est un organe de projection thoraco-abdominale. Il est situé dans la grande cavité péritonéale, occupant la loge sous phrénique droite, la partie supérieure de la région cœliaque et la partie adjacente de la loge sous phrénique gauche. Il entretient donc des rapports avec le diaphragme en haut et latéralement, le colon transverse et son méso en bas et la région cœliaque en dedans.

Morphologie externe

La forme du foie est variable et échappe à toute représentation géométrique. Cependant elle peut être comparée au segment supérieur d’un ovoïde à grand axe transversal et à grosse extrémité droite. Le foie présente deux faces : diaphragmatique ou supérieure et viscérale ou inférieure qui sont séparées par deux bords : antérieur, postérieur ; deux extrémités, une extrémité droite arrondie et volumineuse, une extrémité gauche aplatie et effilée.

Face diaphragmatique (figure 4)

Elle est convexe, lisse et regarde à la fois en haut, en avant et à droite. Sa limite postérieure est indiquée par la ligne de réflexion du feuillet supérieur du ligament coronaire. Elle est moulée sur le diaphragme. Large dans sa partie droite progressivement effilée vers la gauche, elle présente, à l’union de ses deux tiers droits et de son tiers gauche, l’insertion du ligament suspenseur ou falciforme, repli péritonéal sagittal qui relie le foie au diaphragme. Ce ligament orienté dans un plan oblique en haut et à gauche, sépare le foie en deux lobes droit et gauche. Le lobe gauche est beaucoup plus petit que le lobe droit. 

La face viscérale (figure 5) 

Elle reçoit le pédicule vasculaire hépatique. Elle n’est pas visible par devant car elle est orientée en bas en arrière et à gauche. Elle est parcourue par trois sillons qui dessinent grossièrement un H. 9 Haut Gauche Figure 3 : vue antérieure du tronc 

Le sillon antéro-postérieur gauche est en général étroit et assez profond. Il présente deux segments : un segment antérieur (pré hilaire) ou sillon du ligament rond contenant le ligament rond qui est un reliquat de la veine ombilicale du fœtus, un segment postérieur (rétro hilaire) ou sillon du ligament veineux contenant le reliquat fibreux du canal d’Arantius. Le sillon antéro-postérieur droit est très large et peu profond. Il n’existe qu’en avant du hile et constitue la fosse de la vésicule biliaire. Le sillon transverse constitue le hile du foie. Il est transversal réunissant les deux sillons longitudinaux. Il reçoit le pédicule hépatique ou pédicule inférieur du foie. Il peut se prolonger à droite par le sillon du processus caudé. Ces trois sillons divisent la face inférieure du foie en quatre lobes :  Une partie droite correspondante au lobe droit, situé à droite de la vésicule biliaire ;  Une partie centrale antérieure, le lobe carré limité par le sillon ombilical à gauche, le lit vésiculaire à droite et le hile en arrière. Il détermine le segment IV de Couinaud ;  Une partie gauche correspondant au lobe gauche ;  Une partie centrale postérieure, le lobe de Spiegel ou lobe caudé qui est situé à la partie postérieure du foie entre la veine cave inférieure en arrière, le hile en avant et le sillon du ligament d’Arantius sur la gauche. 

Le bord antérieur 

Il est très aigu, circonscrit le foie en avant, à droite et à gauche. Il s’étend en arrière jusqu’aux extrémités de la face postérieure.

Le bord postérieur 

Epais, il s’amincit de droite à gauche. Il est longé par l’insertion inférieure du ligament coronaire. II.3. Le poids et les dimensions Le poids est en moyenne de 1400 à 1500 g chez le cadavre ; 2200 à 2400 g chez le sujet vivant (organe rempli de sang) plus élevé chez l’enfant proportionnellement à son poids corporel. Les dimensions moyennes chez l’adulte sont 28 cm dans le sens transversal, 16 cm dans le sens antéro-postérieur et 8 cm d’épaisseur maximale sur le lobe droit. II.4. Autres caractéristiques Le foie est de couleur rouge brune. Il est entouré d’une capsule conjonctive fibreuse. Sa consistance est ferme mais friable.  

Table des matières

INTRODUCTION
RAPPELS
I. RAPPEL EMBRYOLOGIQUE
I.1. Partie crâniale hépatique
I.1. Partie caudale hépatique
II. RAPPEL ANATOMIQUE
II.1. Situation
II.2. Morphologie externe
II.2.1. Face diaphragmatique
II.2.2. Face viscérale
II.2.3. Bord antérieur
II.2.4. Bord postérieur
II.3. Poids et dimensions
II.4. Autres caractéristique
MATERIEL ET METHOD
I. MATERIEL
II. METHODE
RESULTATS
I. BIOMETRIE EXTERNE DES SUJETS
II. MORPHOLOGIE EXTERNE DU FOIE
III. POIDS ET DIMENSIONS DU FOIE
DISCUSSION
I. METHODOLOGIE
II. RESULTATS
II.1. Biométrie externe
II.2. Morphologie externe du foie
II.3. Poids et dimensions du foie
II.3.1. Poids
II.3.2. Dimensions
III. APPLICATIONS
CONCLUSION
REFERENCES

 

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