ACTIONS DE CO-CONCEPTION ET CAPACITÉS SPATIALES

ACTIONS DE CO-CONCEPTION ET CAPACITÉS SPATIALES

Nous consacrons ce chapitre de notre étude à l’exploration des liens qui existeraient entre les actions initiées durant l’activité de co-conception et les capacités visuo-spatiales des apprenants qui en sont les auteurs. Il s’agit ici d’éprouver les hypothèses mettant en perspective les scores de visualisation spatiale des apprenants et les actions qui sont entreprises par ces derniers, durant l’activité de co-conception menée en binôme. Ces hypothèses sont formulées comme suit : Les hypothèses précédentes mettent chacune en relation deux variables : l’une relevant des actions de co-conception et l’autre ayant trait à la visualisation spatiale. Il convient de rappeler que les actions de co-conception relèvent de la dimension sociotechnique interactionnelle. De manière précise nous nous intéressons ici tant aux durées cumulées consacrées aux différentes actions qu’aux instants où elles surviennent dans le courant de l’activité. La visualisation spatiale se rapporte quant à elle, à la dimension sociocognitive individuelle. Des tests de la somme des rangs de Wilcoxon nous permettent d’éprouver les hypothèses 2-1, 2-2 et 2-3. Pour les deux premières hypothèses, ces tests comparent les durées cumulées par les apprenants enregistrant les scores de visualisation spatiale les plus faibles (classe f) à celles cumulées par les apprenants ayant les scores les plus élevés (classe E). Pour la troisième hypothèse, il s’agit de comparer les instants de survenue des actions selon qu’elles sont initiées par des apprenants de la classe E ou de la classe f, toujours en mettant en œuvre un test de Wilcoxon. Le choix de ce test non paramétrique se justifie par le fait que la distribution des durées cumulées ne peut être supposée normale, celle des instants de survenue non plus. Ce fait est révélé par les résultats des tests de Shapiro (p < 0,01) précédemment évoqués à la page 88 pour ce qui est des durées cumulées et à la page 87 pour les instants de survenue des action. Nous choisissons de ne soumettre au traitement, annoncé dans ce qui précède, que les actions dont la fréquence d’occurrence dépasse 1 %. Une telle position résulte de la non significativité des résultats, constatée lorsque le nombre d’occurrences est trop faible.

Rappelons que les actions d’explicitation-précision de solutions dominent, du point de vue de la fréquence des occurrences, l’activité des apprenants observés. Comme nous l’avons précédemment annoncé, en référence aux données du tableau A.6-14 présenté à la page 281, elles totalisent 796 occurrences qui correspondent à 19,87 % de l’ensemble des actions recensées. Cependant, en ce qui concerne les durées, ce type d’action arrive en deuxième position et cumule 3863,3 secondes soit 16,38 % de la totalité de la durée de l’ensemble des actions des 6 binômes. Nous cherchons à comparer, en termes de durées cumulées et d’instants de survenue des actions d’explicitation-précision de solutions dont ils sont les initiateurs, les apprenants qui enregistrent les scores de visualisation spatiale les plus élevés (classe E) à ceux ayant les scores les plus faibles (classe f). Deux tests de Wilcoxon sont alors mis en œuvre. Le premier test, unilatéral à gauche, s’appuie sur l’hypothèse nulle de non infériorité des durées cumulées par les apprenants de la classe E, comparés à ceux de la classe f. Le résultat (W = 69570 et p < 0,05) permet de rejeter l’hypothèse nulle avec un risque d’erreur inférieur à 5 %. En conséquence, les durées cumulées des actions d’explicitation-précision de solutions initiées par les apprenants de la classe E (nE = 465) sont inférieures à celles des actions initiées par les apprenants de la classe f (nf = 331). Les détails de ce résultat issu du logiciel R sont repris à la page 298. L’illustration graphique ainsi que le tableau de la distribution des durées cumulées des actions d’explicitation-précision de solutions y sont également disponibles.

Des tests bilatéraux de la somme des rangs de Wilcoxon sont mis en œuvre dans le but de comparer les durées cumulées et les instants de survenue, des actions d’expression d’accord, d’attention ou de compréhension, relevant des apprenants de la classe E, aux durées cumulées et instants de survenue des mêmes types d’actions relevant des apprenants de la classe f. Les hypothèses nulles pour ces tests postulent l’absence de différence entre les deux classes en ce qui concerne les durées cumulées et les instants de survenue des actions d’expression d’accord, d’attention ou de compréhension. Les résultats du premier test relatif aux durées cumulées (W = 72407 et p > 0,05), ainsi que ceux du second test en lien avec les instants de survenue (W = 72140 et p > 0,05), ne permettent pas un rejet des hypothèses nulles précédentes au seuil de 5 %. Alors, nous avançons une absence de différence statistiquement significative entre les durées cumulées et entre les instants de survenue, des actions d’expression d’accord, d’attention ou de compréhension, initiées par les apprenants de la classe E (nE = 381) et celles initiées par les apprenants de la classe f (nf = 405). Ces résultats obtenus à l’aide du logiciel R, la boîte à moustaches ainsi que le tableau de la distribution des durées cumulées des actions d’expression d’attention, d’accord ou de compréhension sont présentés à la page 299. Ceux relatifs aux instants de survenue des actions d’expression d’accord, d’attention ou de compréhension sont repris à la page 312.

 

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