Application Cas du Paludisme au Cameroun

Application Cas du Paludisme au Cameroun

Le paludisme est un problème social de première importance dans pratiquement tous les pays de la zone tropicale. Malgré les efforts croisés des diverses disciplines impliquées, le paludisme continue à être un problème de santé publique de premier plan. Au Cameroun, pays situé dans la zone rouge climatique d’adéquation maximale pour la transmission du paludisme et comprenant une variété très riche de fa- ciès épidémiologiques, représente un terrain très intéressant pour notre étude. Les statistiques sanitaires révèlent qu’il est responsable de 35 à 40% du total des décès dans les formations sanitaires : 50% de morbidité chez les enfants de moins de 5 ans, 40 à 45% des consultations médicales et 30% des hospita- lisations [123]. Le paludisme est aussi la cause de 26% des absences en milieu professionnel et de 40% des dépenses de santé des ménages. Les Pays en voie de développement dont le Cameroun fait partie, sont réduits à une lutte anti-vectorielle par l’usage des moustiquaires imprégnées, ce qui implique en cas d’utilisation efficiente, la limitation de la charge parasitaire en dessous des seuils critiques chez les hôtes, à la rapide détection des cas de malade en vue de réduire les contacts infestant pour les vecteurs. La dy- namique de transmission et la saisonnalité du paludisme au Cameroun reste mal connues. Si les niveaux d’endémicité palustre en milieu urbain sont plus faibles qu’en milieu rural, la croissance de la population et l’hétérogénéité spatiale des régions du Cameroun sont telles que le risque d’infection palustre et tout ce qu’il entraîne (maladie, mortalité) diffère selon les faciès écologiques et les périodes de l’année.

Comme le montre la carte relative aux faciès écologiques du paludisme au Cameroun (Figure 5.1), la transmission du paludisme n’est pas uniforme sur l’ensemble du territoire. À l’exception des régions de l’Extrême-Nord, du Nord, de l’Adamaoua, de l’Ouest et du Nord-Ouest qui sont des régions arides et de hautes terres dans lesquelles les moustiques sont peu présents, les autres régions telles que le Centre, le Sud et l’Est (zone de forêt) constituent les zones de transmission saisonnière longue tandis que les ré- gions du Littoral et du Sud-Ouest (zone côtière) constituent des zones à transmission pérenne. Ainsi, au Cameroun, d’une région à une autre, d’une ville à une autre, d’une saison à une autre, le paludisme peut présenter une dynamique assez remarquable.La lutte contre le paludisme au Cameroun se fait principalement aujourd’hui par l’usage des moustiquaires imprégnées, dont l’objectif principal est d’éviter à la population humaine de se faire piquer par des mous- tiques, non pas d’éradiquer les moustiques susceptibles de transmettre le paludisme, ni même de contrôler la dynamique de transmission au Cameroun. Considérant l’hétérogénéité spatiale et climatique des régions du Cameroun, nous appliquons dans cette partie, les modélisations que nous avons effectués au Chapitre 3 sur trois villes du Cameroun : Douala capitale économique située en zone côtière, Yaoundé capitale politique située en zone forestière et Ngaoundéré ville située dans les plateaux.

Les enquêtes publiées ces dernières années par le Programme Stratégique National de Lutte contre le paludisme (PSNLP) ont présenté le Plasmodium falciparum comme étant l’espèce plasmodiale la plus fréquente au Cameroun, suivie par le Plasmodium malariae et le Plasmodium ovale.Au Cameroun, pays ayant l’une des faunes anophéliennes les plus riches d’Afrique, on y dénombre 48 espèces d’anophèles d’après les travaux de [124]. Parmi ces espèces, les sporozoites de Plasmodium ont été identifiés chez 13 d’entre elles. Ce sont l’anophèle gambiae s.s, l’anopholène funestus s.s, l’anophèle moucheti, l’anophèle arabiensis, l’anophèle nili, l’anophèle hancocki, l’anophèle paludis, l’anophèle mar- shallli, l’anophèle coustani, l’anophèle ovengensis, l’anophèle pharonensis, l’anophèle wellcomei, l’ano- phèle ziemanni.L’anophèle gambiae s.s et l’anophèle arabensis sont les principales espèces retrouvées infectées au Came- roun. Plus on quitte la forêt pour la savane puis le sahel, plus l’effectif d’anophèle gambiae s.s diminue et celui d’arabensis augmente, et inversement. Le Tableau 5.1 présente la distribution spatiale des effectifs du complexe gambiae suivant les faciès écologiques du Cameroun.Comme nous pouvons le constater, la densité anophélienne varie selon les zones géographiques (Forêt, Savane, Sahel) au Cameroun. Ces trois zones géographiques identifiées, de conditions météorologiques et climatiques différentes, font ressortir le fait que les conditions environnementales ont une influence sur la densité anopholienne.La Figure 5.2 présente le taux mensuel de piqûres des humains par l’anophèle gambiae et les précipita- tions mensuelles correspondantes, dans la localité de Bini-Dang, une périphérie de la ville de Ngaoundéré dans la région de l’Adamaoua. C’est le résultat de l’étude menée d’Avril 2000 à Mars 2001 par [125].

 

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