Apports de l’animal dans le développement de l’enfant

Tout d’abord, il est important de rappeler que les enfants, à quelques rares exceptions près, sont attirés par les animaux et vont à leur rencontre beaucoup plus facilement que les adultes (Beiger, 2008, p. 46). De toute évidence, il existe un lien naturel entre l’enfant et l’animal. Ce dernier participe fortement au développement de l’enfant, qui construit son image très tôt, puisqu’il est confronté au jugement des autres, tant à l’école qu’à la maison. L’enfant apprécie donc de retrouver chez l’animal un amour inconditionnel. Il se sent accepté tel qu’il est (Palma, 2013, p. 25).

Chez l’enfant, l’animal occupe une place importante tant dans la vie réelle que dans la vie fantasmatique. L’animal n’est pas pourvu de parole et cette caractéristique le rend plus proche des premières années de l’enfance et plus facilement malléable que l’humain (Karin, 2007, p. 58). Bien que l’animal ne remplace pas le camarade de jeu, l’enfant s’exerce avec lui à prendre soin d’un autre être, à reconnaitre ses besoins ainsi qu’à être attentif à son bien-être (Valck, 2012, p. 45).

La cause de la réussite des relations thérapeutiques avec l’animal est le fait que ce dernier ne porte aucun jugement verbal sur l’enfant. Il l’accepte sans condition, peu importe son état de santé ou son apparence. Il est l’antidote parfait à nos moments de solitudes, à nos tensions, à nos appréhensions ainsi qu’à notre anxiété (Beiger, 2008, p. 4).

Comme l’affirme Tina Nordmann sur son site, les bienfaits qu’apporte la présence d’un animal auprès d’un enfant sont indiscutés. Voici en détails les différents apports de l’animal.

Aspect biologique 

Lorsque l’enfant est en contact avec l’animal, on peut constater chez lui une diminution du stress, de l’anxiété et de la douleur. Ce contact entraine également une augmentation de l’appétit, de l’exercice physique, de l’endurance, de la coordination et des sensations tactiles. Il favorise le repos et procure un sentiment de sécurité (Arenstein & Lessard, 2010, p. 19).

D’après certaines recherches effectuées, le simple fait de caresser un animal produit un calme émotionnel. Le rythme cardiaque ainsi que la pression artérielle diminue, signes d’état apaisant (Valck, 2012, p. 46).

Aspect cognitif

Être en relation avec des animaux entraine également une fonction primordiale dans la structuration des processus cognitifs de l’enfant et dans son développement intellectuel. Lorsque l’enfant et l’animal sont associés, les comportements des animaux encouragent le fonctionnement cérébral de l’enfant. La curiosité, l’observation, la concentration intellectuelle et l’imagination activent les processus déductifs et inductifs dans une pensée en mouvement. En toute sécurité affective, les animaux donnent ainsi à l’enfant des éléments essentiels du savoir et de la connaissance. Les animaux apprennent à apprendre à l’enfant (Montagner, 2007, p. 32). Comme l’affirme Tina Nordmann, l’animal peut être un réel soutien dans l’apprentissage scolaire de l’enfant si ce dernier est désireux d’apprendre .

L’étude de la vie animale favorise le développement d’interactions, la coopération ainsi que l’apprentissage mutuel entre les enfants. Les animaux aident les enfants à comprendre la complexité des phénomènes de la vie, comme par exemple la reproduction, la mort ou encore l’agressivité (Hubert, 1995, p. 19).

L’animal est pour l’enfant un très bon médiateur qui a pour but de lui renvoyer une image positive de lui-même et ainsi déclencher chez l’enfant sa motivation concernant des activités pédagogiques, comme la lecture, l’écriture, la réflexion. L’animal a également la capacité stimuler l’estime de soi, de motiver de réconforter et de distraire (Beiger, 2008, pp. 169-170).

Aspect relationnel et communicationnel

Les enfants apprennent à communiquer par l’imitation. La réactivité immédiate des animaux survient comme une réaction aux attitudes de l’enfant. Cela permet à l’enfant de bien comprendre les conséquences de son propre comportement (Valck, 2012, p. 47). La relation avec l’animal met d’abord en jeu la communication nonverbale. En étant avec un animal, l’enfant prend conscience de cette dimension car l’animal réagit de façon immédiate aux messages émis par son corps à l’insu de sa conscience (Nordmann, 2013). De plus, les animaux sont capables de décoder les signaux humains et de s’ajuster à leur comportement afin d’être en accord avec les émotions ou les affects de l’enfant (Montagner, 2007, p. 15).

Côtoyer un animal permet aussi d’apprendre à l’enfant à interagir avec lui. On lui enseigne qu’il y a de bonnes et de mauvaises manières d’entrer en contact avec un animal. On lui montre également quels sont les gestes à privilégier ainsi que ceux qui sont à éviter en la présence de l’animal. La relation qui s’établit entre un enfant et un animal permet également de favoriser le développement du langage. En effet, on peut observer qu’en utilisant la présence d’un animal, les enfants cherchent à communiquer avec lui. Ces échanges l’amènent à expérimenter d’autres modes de communication. À savoir que les modes de communications chez l’animal sont plutôt variés. Les animaux communiquent de façons visuelles, olfactives, sonores et tactiles (Beiger, 2008, p. 39). Concernant les enfants, ils observent avec leurs sens secondaires, c’est-à-dire sentir, humer et goûter. Ces sens permettent aux enfants de bien percevoir les animaux car souvent, ces derniers émettent une odeur et offre une sensation particulière au toucher (Valck, 2012, pp. 45-46).

L’animal est considéré comme un médiateur qui aide à la communication. Il réduit le sentiment d’exclusion et diminue l’angoisse chez la plupart des personnes. Cela permet à l’enfant en difficulté de se confier et de créer des liens affectifs avec l’animal. Dès lors un sentiment de confiance va se développer (Beiger, 2008, p. 4).

L’aspect intra-personnel

En interagissant avec les animaux et en leur apportant les soins quotidiens, comme par exemple nourrir, soigner, nettoyer, promener, les enfants apprennent à développer un certain sens des responsabilités (Valck, 2012, p. 47). L’enfant se sent valorisé et utile. Ces initiatives vont permettre à l’enfant de s’ouvrir à son entourage, de devenir plus calme et serein (Beiger, 2008, p. 137). Confier des responsabilités à un enfant à travers l’animal médiateur va lui permettre de développer un sentiment de revalorisation. Très rapidement, il va prendre en charge les tâches confiées et y prendre du plaisir à les effectuer (Arenstein & Lessard, 2010, p. 167). En centrant son attention sur l’animal, l’enfant voit son niveau d’impulsivité diminuer. Il doit également respecter certaines règles afin de se familiariser avec ce dernier et établir un contact (Palma, 2013, p. 52). Le contact avec le zoothérapeute se fait plus facilement, surtout quand celui-ci l’encourage et le complimente pour ses actions auprès de l’animal. Il est tout de même primordial que le zoothérapeute enseigne les différentes étapes de soins à apporter à l’animal afin que l’enfant puisse répéter ses gestes. Le thérapeute prend le temps d’intégrer la technique, ce qui permet de stimuler la capacité de concentration de l’enfant (Palma, 2013, p. 52).

De plus, s’occuper des animaux stimule l’enfant à développer son empathie, sa compréhension des conséquences de ses gestes sur les autres ; il est capable de compatir et de se mettre à la place de l’autre. La réaction des animaux est souvent immédiate (Valck, 2012, p. 20). Il perçoit chez l’animal des états intérieurs qu’il interprète comme des émotions ou des affects comparables à ce qu’il ressent. (Montagner, 2007, p. 20). Le contact avec l’animal a un effet positif sur l’image de soi et sur le sentiment d’amour propre de l’enfant. Ce dernier expérimente comment faire en sorte que l’animal se sente bien ou apprécie quelque chose (Valck, 2012, p. 47).

L’animal doit aussi répondre aux attentes de l’enfant et va devenir ainsi l’éponge de ses émotions. L’enfant va se confier en parole à son compagnon à quatre pattes. Ce dernier va être à son écoute et va lui donner l’impression, par des mimiques faciales, de petits jappements, d’être là pour lui. L’animal va rendre le rire, la bonne humeur, la complicité que l’enfant ne trouve peut-être plus avec ses parents ou à l’école. Ainsi, l’animal soulage l’enfant dans sa tristesse (Beiger, 2008, p. 49). L’enfant peut raconter à l’animal ses joies, ses peurs, ses colères, ses tristesses, ses surprises ou ses dégouts. Il a également la possibilité de dévoiler ses affects, c’est-à-dire ses inquiétudes, angoisses, frustrations etc. Pour de nombreux enfants, les animaux forment un exutoire à leurs sentiments (Montagner, 2007, p. 20).

Lors des ateliers thérapeutiques, l’enfant est dans une réalité affective avec l’animal à partir de laquelle il va construire ses besoins émotionnels. Il peut explorer ses nouvelles découvertes, prendre d’autres repères tout en sachant qu’il peut se réfugier vers l’animal lorsqu’il se sent en situation de détresse (Beiger, 2008, p. 32). La réduction de l’insécurité affective au cours des interactions avec un animal est particulièrement évidente chez les enfants qui n’ont pas noué un attachement sécure avec leur mère, leur père ou un autre partenaire humain (Montagner, 2007, p. 20). Le contact rapproché permet à l’enfant de toucher le museau de l’animal et d’utiliser le sens tactile qui va lui permettre une proximité avec la bête. Une simple caresse peut déjà être considérée comme un réconfort affectif pour l’enfant (Beiger, 2008, p. 46).

Table des matières

1. Introduction
1.1. Cadre de recherche
1.1.1. Illustration
1.1.2. Thématique traitée
1.1.3. Intérêt présenté par la recherche
1.2. Problématique
1.2.1. Question de départ
1.2.2. Précisions, limites posées à la recherche
1.2.3. Objectifs de la recherche
1.3. Cadre théorique et/ou contexte professionnel
1.4. Cadre d’analyse
1.4.1. Terrain de recherche et échantillon retenu
1.4.2. Méthodes de recherche
1.4.3. Méthodes de recueil des données et résultats de l’enquête
2. Développement
2.1. Introduction au traitement des données
2.2. La zoothérapie
2.2.1. Définition
2.2.2. Historique
2.2.3. Rôle du zoothérapeute
2.2.4. Méthodes d’intervention
2.2.5. Choix de l’animal
2.3. Apports de l’animal dans le développement de l’enfant .
2.3.1. Aspect biologique
2.3.2. Aspect cognitif
2.3.3. Aspect relationnel et communicationnel
2.3.4. Aspect intra-personnel
2.4. La zoothérapie en structure d’accueil
2.4.1. Avantages – inconvénients
2.4.2. Rôle de l’EDE
3. Conclusion

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