APPROCHE PROSPECTIVE DE LA SEPARATION

APPROCHE PROSPECTIVE DE LA SEPARATION

Notre objectif dans cette partie n’est pas de décrire ni de redéfinir la séparation, mais plutôt de proposer des vues favorables sinon des solutions dans la résolution de certains problèmes dans le but d’éviter à tout prix le déclenchement d’un autre mouvement et de réaliser un changement social. Depuis le début de la crise anjouanaise, chacun tente d’établir des solutions pour maintenir l’équilibre du pays. De nombreuses conférences ont été envisagées pour la réconciliation et la paix entre les deux îles qui sont la Grande Comore et Anjouan. L’OUA et la Ligue arabe ont beaucoup essayé de sauver l’Union des Comores, mais seuls les conflits ont pris fin. C’est en fait le fruit de la conférence d’Antananarivo et celle de l’Accord de Fomboni (Mohéli) qui a abouti à la cessation des conflits. La réalisation de l’Accord cadre de Fomboni a créé un nouvel ensemble comorien basé sur le partage du pouvoir entre l’ensemble et les îles. Tout compte fait, il reste encore beaucoup à faire puisque la mise en place de deux gouvernements participe au contraire à la destruction de l’unité nationale et de la cohésion sociale.

L’appel à un nouvel ordre politique est nécessaire si cet appel favorise un changement profond du système d’organisation de l’Etat et de ses relations avec la société civile. C’est un moyen aussi d’aboutir à un développement réel et durable. Dans ce cas là, la loi et l’ordre public doivent être respectés par tous. L’Etat en tant que responsable, est obligé de trouver et former des politiciens capables de rendre compte à la nation. Ses politiques doivent être appliquées dans le domaine économique, politique et social. Mettre par exemple en place des commissions qui s’en chargeront pour satisfaire les aspirations de la population comme la protection sociale, le déroulement des votes dans bonnes conditions sans trucage, un organe de lutte contre la corruption et les détournements de fonds, et une commission qui s’occupe du respect de la Constitution, en particulier les droits des hommes, des femmes et des enfants.

Il faut reconnaître que la mauvaise conjoncture économique nationale à Anjouan et à Mohéli est à l’origine d’une fracture sociale de plus en plus marquée. Pourtant, les leaders politiques continuent à croire que le bien-être de la population passe par des solutions politiques. Or, développer demande avant tout un changement d’attitude et de mentalité aussi bien des gouvernants que des gouvernés. En outre, le pays doit disposer d’institutions appropriées à nos réalités en créant des emplois et en développant une éducation qui sera bénéfique pour tout le monde. Pour cela, il ne faut pas laisser la tradition influencer sur la vie politique du pays. Le pays doit être gouverné par des personnes bien instruites et qui ont des connaissances pluridisciplinaires. Il est donc important d’éviter les pratiquants religieux dont les paroles, sermons et discours charismatiques convainquent facilement la population quant à démontrer qu’ils sont les bonnes personnes compétentes pour défendre les intérêts collectifs (right men on the right place) ; de plus, ils utilisent la tolérance comme moyen de régler les sujets malveillants et de sauver le peuple comorien des malheurs.

Sur le plan économique, les agents de l’Etat doivent réapprendre les principes de la gestion de l’Etat et de son fonctionnement au service de la population. Donc, l’engagement des experts et des hommes expérimentés en gestion et en économie est très indispensable pour l’économie du pays. Sur ce point, la distribution du travail doit se faire selon le mérite, le diplôme et la spécialité (domaine de spécialisation ou d’études). Les ONG, les associations locales doivent lutter contre la pauvreté en créant des projets favorables pour aider la population, particulièrement des familles pauvres. Ainsi, la volonté des Comoriens sera de créer une cohésion sociale, institutionnelle entre partenaires privés et publics, entre Etat et société civile. La majorité des groupes sociaux, la presse, par exemple, réclame une bonne gestion des affaires publiques et une responsabilité accrue de l’Etat dans la gestion des ressources. Elle pense aussi qu’un renouvellement de la démocratie est nécessaire afin de capter les forces dispersées car il est évident que la base de tout développement harmonieux s’avère être la Démocratie puisqu’il y a égalité pour tous.

Pour mieux réduire les inégalités et améliorer les conditions de vie aux Comores, il est essentiel de se pencher sur les principaux indicateurs suivants : l’Etat doit avant tout assurer l’adduction d’eau et la construction des écoles primaires, collèges et lycées dans tous les secteurs du pays. Eliminer le secteur informel en créant des petits marchés locaux et éviter le marché noir. Le profit sera fructueux pour toute la société puisqu’il entre dans les caisses de l’Etat. L’amélioration des moyens de communication et du transport favorisera un développent rapide ; il est évident que la construction de nouvelles routes désenclavera plusieurs localités. En outre, l’implantation des cabines téléphoniques et des bureaux administratifs décentralisés en milieu rural facilitera la vie quotidienne de ceux qui n’ont pas les moyens pour se déplacer.

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