Biologie de la reproduction de Diplodus cervinus (sar tambour) au Cap-Vert

 Biologie de la reproduction de Diplodus cervinus (sar tambour) au Cap-Vert

Présentation de la famille des sparidés

La famille des sparidés est une famille de poissons osseux (téléostéens) comprenant une famille importante parmi les poissons marins. Cette famille est l’une des plus importantes,27 familles sont actuellement reconnues parmi les 60 que compte l’ordre des Perciformes(Tortonese, 1973).C’est également une famille qui regroupe des espèces très largement distribuées dans toutes les eaux côtières tropicales et tempérées. Le nom de cette famille est dérivé du grec sparoides (qui veut dire poisson à tête dorée) (Berkani, 2011). L’importance des Sparidés est due à leur richesse spécifique (dans le monde, on trouve une centaine d’espèces qui peuplent les eaux tempérées et chaudes) (Tortonese, 1973) et surtout à leur valeur commerciale très élevée .En effet, ce sont des poissons très estimés par les consommateurs,une appréciation due à l’excellente qualité de leur chair blanche et fine (poissons démersaux)et à leur taille. Les sparidés sont des poissons qui se distinguent par un corps fusiforme ou ovale plus ou moins élevé et comprimé et dont le profil antérieur est élevé par l’existence d’une crête supra-occipitale. La ligne latérale est complète et s’étend jusqu’à la nageoire caudale. La tête est souvent forte avec un museau et une région sous-orbitaire dépourvue d’écailles. Les joues sont écailleuses et le pré-opercule avec ou sans écailles ou épines sur son bord postérieur. La bouche est petite, en position horizontale ou inclinée, légèrement protractile. La mâchoire supérieure ne dépasse jamais le niveau du centre de l’œil (Benchalel,2014). Les dents sont bien développées différenciées en dents coniques (canini formes), aplaties(incisif formes) où en pavé (malariformes). Ils présentent une seule nageoire dorsale qui porte 10 à 15 épines, dont les deux premières sont petites, et 9 à 17 rayons mous sans échancrure entre les parties épineuses et molles, des nageoires pectorales longues et pointues, des nageoires pelviennes insérées au dessous ou juste en arrière de la base des pectorales et comprennent une épine et 5 rayons mous, la nageoire anale a 3 épines et 7 à 16 rayons mous et une caudale fourchue. Les écailles recouvrant le corps sont généralement cycloïdes et parfois faiblement cténoïdes (Benchalel, 2014). La coloration du corps est très variable allant du rose, au rouge, au marron, au gris plus ou moins foncé, avec des reflets argentés, des tâches, des rayons ou des bandes transversales ou longitudinales sombres. En période dereproduction, des taches jaunes apparaissent fréquemment sur la tête (Whitehead et al., 1986;Fischer et al., 1987 ; Bauchot et Hureau, 1990).

Caractéristiques du genre Diplodus

Toutes les espèces qui appartiennent au genre Diplodus sont caractérisées par un corps reconnu (Reynaldo, 1975). Toutes les espèces qui appartiennent au genre Diplodus sont caractérisées par un corps ovale, assez haut et comprimé. La bouche est légèrement protractile, armée de 8 à 12 grandes incisives plates et tranchantes à bord entier et en arrière des molaires dont le nombre de rangées diffère sur les deux mâchoires en fonction de l’âge.Au sein des Sparidés, on distingue conventionnellement les Diplodus par l’aspect incisif formes de leurs dents antérieures et leurs couleurs (Reynaldo, 1975). Selon, Reynaldo (1975), les caractéristiques principales propres au genre Diplodus sont réparties en 2 catégories selon les nombres de leurs incisives :- 10 à 12 incisives, pas de petites molaires derrière les incisives; bandes transversales foncées plus ou moins larges sur les flancs ; lèvres épaisses- 8 à 10 (rarement) incisives, petites molaires derrière les incisives; flancs avec ou sans bandes transversales; si présentes, bandes visiblement plus étroites que les espaces clairs ; lèvres modérément épaisses ou minces.

Caractéristiques et généralités sur le sar tambour (Diplodus cervinus)

Le sar tambour Diplodus cervinus (Lowe, 1838) est une espèce polytypique avec 3 sous espèces : Diplodus cervinus cervinus (Lowe, 1838), Diplodus cervinus hottentotus(Smith, 1844), Diplodus cervinus omanensis (Bauchot et Bianchi, 1984) (World register of marine species, 2012). Le sar tambour est un poisson de 10 à 40 cm de longueur commune pouvant atteindre jusqu’à 55 cm avec un corps ovale, haut et comprimé latéralement, ces lèvres sont épaisses avec une bouche légèrement protractile. Le museau est également assez pointu.Il ne possède qu’une seule nageoire dorsale à 11 où 12 épines et 11 à 14 rayons mous, la nageoire anale à 3 épines et 10 à 12 rayons mous et une nageoire caudale fourchue. La couleur dominante est le gris argenté avec des reflets dorés, cependant il est possible de rencontrer des sars tambours très pâles, cela peut être dû à l’état de stress du poisson mais aussi à l’environnement. on note également la présence de 6 larges bandes noires verticales,dont 4 sont sur le corps, une à la base de la nageoire caudale et une dernière traversant la tête en passant par l’œil, ils vivent en banc sur les fonds rocheux, substrat sableux, et dans les herbiers à une profondeur comprise entre 10 à 300 mètres (Lowe, 1838). La denture du sar tambour est caractérisée par des incisives supérieures qui sont au nombre de 5 ou 6 de chaque côté et 8 incisives sur la mâchoire inférieure ainsi que plusieurs rangées de molaires(Bauchot et Daget 1971). On rencontre également un certain pourcentage de dispositions asymétriques. Pour les écailles, les Diplodus cervinus de la Méditerranée et de l’Atlantique nord dont 52 à 58 écailles en ligne latérale et 3 à 3,5 au-dessus de la ligne latérale au niveau de l’origine du pédoncule caudal, ils diffèrent beaucoup plus nettement que les Diplodus Cervinus de l’Atlantique sud qui ont 51 a 62 écailles en ligne latérale et 3,5 à 4,5 au-dessus de la ligne latérale au niveau de l’origine du pédoncule caudal (Bauchot et Daget, 1971). Au niveau de la dorsale le nombre de rayons branchus est de 10-12 chez les D. cervinus de Méditerranée et de 11-13 chez les D. cervinus de l’Atlantique nord et de l’Atlantique sud. D.cervinus est caractérisé par un type rudimentaire d’hermaphrodisme avec un faible niveau de protandrie, (Nevine, 2012) et se nourrissent de vers, crustacés, mollusques et d’oursins.

Position systématique

Grâce aux avancées de la biologie moléculaire, les caractères retenus dans la classification ont atteint des limites étonnantes. Aux observations morphologiques ou anatomiques classiques (la forme des écailles, la nature du tissu osseux, l’allure des mâchoires etc…) s’ajoutent des caractères moins apparents, contenus dans la séquence des molécules biologiques (protéines, ADN, ARN).classification linnéenne (1758)

Répartition géographique et biotope du sar tambour

Répartition géographique

Le sar tambour se trouve surtout en Atlantique Est, du golfe de Gascogne à l’Afrique du Sud. Il peut être aussi rencontré en Méditerranée, mais y est relativement peu fréquent (sur la Côte d’azur et la Corse). Il existe aussi la sous dans l’océan Indien et là sous les côtes sud-africaines et de la mer d’Arabie. Dans cette fiche, on ne parle que de « cervinus cervinus ».

Biotope fréquenté par le sar tambour

Les sars tambour juvéniles partagent le même biotope que celui des sars communs juvéniles (Diplodus sargus). On les rencontre préférentiellement dans des zones très peu profondes (1 à 2 mètres de fond). Ces zones peuvent être rocheuses, mais le juvénile préfère les zones d’herbiers (lagunes) ou d’intermédiaire roche-sable (par exemple : les côtés abrités des digues de port). Le sar tambour adulte fréquente habituellement les fonds rocheux d’environ 10 m à une centaine de mètres de profondeur, mais il peut descendre jusqu’à 300 m.Doté d’une bonne capacité de déplacement, il n’est pas rare de croiser ce poisson sur des épaves profondes (30-40 m) ou occasionnellement sur des fonds sableux. Généralement Solitaire dans les zones où il subit une pression de pêche, on peut le rencontrer en groupes de plusieurs dizaines d’individus dans des zones où il est préservé (réserves marines).

Ecologie du sar tambour

Le sar tambour D. cervinus cervinus est l’un des plus gros sars du genre Diplodus. Sonpoids peut atteindre 3 kg pour une longueur maximale d’environ 55 cm (Bauchot et Hureau 1990). La croissance de cette espèce est généralement lente (Pajuelo et al., 2003) comparée à celle des autres stars Diplodus (Mann et Buxton, 1997; Bradai et al., 1998; Pajuelo et Lorenzo,2001). Comme chez la plupart des Sparidae, la stratégie reproductive empruntée par cette espèce est assez complexe en raison de la flexibilité de son caractère hermaphrodite. Les travaux sur la reproduction montrent que D. cervinus cervinus est hermaphrodite protogyne et qu’il se reproduit entre le printemps et l’été (Pajuelo et al., 2003). Par contre, Bauchot (1987)rapporte une période de reproduction estivale sur les côtes tunisiennes. Comme ses congénères, D. cervinus cervinus présente un intérêt aquacole (Lino et al, 2006 ; Pousão etal., 2006) et halieutique (Pajuelo et al., 2003). Sur nos côtes (les côtes Sénégalaises) nous ne disposons d’aucune donnée précise sur ses captures. Les débarquements de cette espèce sont très aléatoires dans le temps et proviennent essentiellement de la pêche artisanale.L’espèce Diplodus cervinus se nourrit généralement d’invertébrés benthiques et d’algues(Christensen, 1978; Bauchot, 1987; Mann et Buxton, 1992).L’alimentation est la même que celle du sar commun juvénile, il est omnivore et mange tout ce qu’il peut avaler avec des préférences pour les isopodes et les vers polychètes,ne dédaignant pas quelques algues. Adulte, le sar tambour devient un carnivore benthique et comme l’atteste la présence d’incisives et de molaires, a tendance à se nourrir de mollusques bivalves, d’oursins, de vers polychètes et de crustacés.

Pêche et intérêt économique

D’intérêt écologique et halieutique, les sparidés sont connus pour leur qualité organoleptique très élevée, leur valeur économique et pour certaines espèces, pour leur intérêt aquacole et halieutique aussi bien en Atlantique qu’en Méditerranée (Ezzat et al., 1993;Divanach et al., 1993).Au Sénégal, à côté du mérou, le sar à grosses lèvres compte parmi les poissons à haute valeur marchande. Comme pour toutes les espèces de cette famille, la pêche est essentiellement côtière et artisanale et se fait au moyen de divers engins: chaluts, sennes de plage, filets maillants, palangres de fond et les lignes à main (Fisher et al., 1987).Commercialisée fraîche, cette espèce a une valeur marchande variant d’une région à une autre au Sénégal, le kilogramme varie entre 2200 FCFA à 2500 FCFA.

Table des matières

 Remerciements
Dédicaces
Liste des sigles et abréviations
Liste des Figures
Liste des Tableaux
Introduction générale
Chapitre 1 : Présentation de la zone d’étude et de l’espèce étudiée
1.1. Introduction
1.2. Présentation de la zone d’étude
1.3. Présentation de la famille des sparidés
1.4. Caractéristiques du genre Diplodus 
1.5. Caractéristiques et généralités sur le sar tambour (Diplodus cervinus
1.6. Position systématique 
1.7. Répartition géographique et biotope du sar tambour 
1.7.1. Répartition géographique du sar tambour
1.7.2. Biotope fréquenté par le sar tambour
1.8. Ecobiologie du sar tambour 
1.9. Pêche et intérêt économique
Chapitre 2 : Relations morphométriques
2.1. Introduction
2.2. Matériel et méthode 
2.2.1. Stratégie d’échantillonnage 
2.2.2. Relation longueur – poids 
2.2.3. Coefficient de condition
2.3. Résultats

2.3.1. Relation longueur– poids
2.3.1.1. Relation longueur totale– poids total 
2.3.1.2. Relation longueur totale– poids éviscéré 
2.3.2. Coefficient de condition 
2.4. Discussion 
2.4.1. Relation longueur– poid
2.4.2. Coefficient de condition
2.5. Conclusion
Chapitre 3 : Biologie de la reproduction du sar tambour
3.1. Introduction
3.2. Matériel et méthodes
3.2.1. Stratégie d’échantillonnage 
3.2.2. Sexe ratio
3.2.3. Echelle de maturité sexuelle
3.2.4. Rapport gonado-somatique
3.2.5. Taille à la première maturité sexuelle (L50)
3.3. Résultats 
3.3.1. Sexe ratio
3.3.2. Rapport gonado-somatique
3.3.3. Taille à la première maturité sexuelle (L50) 
3.4. Discussion 
3.4.1. Sexe ratio.
3.4.2. Rapport gonado-somatique
3.4.3. Taille à la première maturité sexuelle (L50) 
3.5. Conclusion .
Conclusion générale
Références Bibliographies 

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