Brève histoire du Web

Ce qu’on appelle le Web est la contraction du terme complet World Wide Web – “toile à échelle mondiale” – qui était à l’origine un réseau de ressources hypertextes permettant de consulter à distance des pages reliées entre elles par des liens HyperText. Nous allons relater synthétiquement dans la section suivante son histoire.

L’âge de Bronze

Il n’y aurait pas de cyberculture sans contre-culture : c’est la thèse défendue dans l’ouvrage de Fred Turner [3]. On y comprend comment, dans les années 1960, l’informatique passe des militaires aux hippies des communautés. La place de la cybernétique grandit selon les analyses de MacLuhan [4] qui est l’un des fondateurs des études contemporaines sur les médias d’aujourd’hui, le glissement vers l’entreprenariat et la nouvelle économie. On retrouvera plus tard dans les communautés d’Internet l’identité relativement égalitariste du mouvement hippie des 70’s. On retrouve dès 1968 dans l’œuvre de Brand Stewart – le Whole Earth Catalog– un imaginaire de réseau d’articles interconnectés entre eux qui se mettait à jour régulièrement par des ajouts. On peut trouver dans cet ouvrage un caractère très encyclopédique qu’on retrouve dans Wikipédia de nos jours.

Le premier à matérialiser cette interconnexion d’articles fut un ingénieur (Tim Berners Lee) qui proposait pour le CERN  un protocole – HTTP (HyperText Transfert Protocole) – ainsi qu’un langage de description pour page Web (HTML  ) permettant de les relier entre eux et de naviguer dans un réseau qu’on nomma simplement plus tard le Web. On retrouve dans ce réseau l’horizontalité que promouvait la contre culture des années 70 et la connexion de tous à tous. Jusqu’en 1993, le Web est essentiellement développé sous l’impulsion des ingénieurs en charge de la création d’HTTP.

Les choses changent avec l’apparition de NCSA  Mosaic  . Ce nouveau navigateur Web jette les bases de l’interface graphique des navigateurs modernes en intégrant les images au texte et cause un accroissement exponentiel de la popularité du web. Tous les brevets autour du Word Wide Web (WWW) furent ensuite versées dans le domaine public ce qui permit l’implication d’un plus grand nombre dans son développement. Ce réseau était matérialisé dans une architecture numérique distribuée : l’Internet, qui se bases sur TCP/IP , un protocole de transfert de données de bas niveau [5].

Mais la taille de ce réseau était proportionnelle au nombre de ses contributeurs, c’est-à-dire très peu avant 1995. En 1993, il existait 123 sites Web . L’apparition de navigateurs comme Netscape en 1994 popularisa l’usage du Web qui augmenta le nombre de sites à 2788. Le million de sites fût atteint en 1997. Des moteurs de recherche tell que Yahoo! permettait alors de venir à bout de la masse d’information en indexant les articles du WWW. Un an plus tard le brevet de PageRank – l’algorithme de recherche proposé par Google – est déposé. Alors que la navigation sur le Web était originalement une navigation de lien en lien ces nouveaux moteurs de recherche offrent une approche globale du Web, recensent l’ensemble des pages grâce à des algorithmes d’indexation qui cheminent aléatoirement entre elles et qui les cataloguent pour la recherche.

Mais afin de s’accroître en dépassant le seul cadre des ingénieurs et chercheurs maîtrisant les langages de publication Web (HTML) et de passer au prochain stade de la diffusion de cette technologie la création de contenu devait à la fois être rendue accessible aux non-techniciens et proposer des usages motivants pour le plus grand nombre. Nous passons d’un « Web archive » centré sur les documents et les connections entre eux à un « Web Social » centré sur l’utilisateur et ses relations sociales.

L’âge de Fer

La prochaine phase de l’évolution du Web fût nommée en 2004 : le Web 2.0. Il sera aussi appelé Web Social vu la nature très sociale de ce changement. Cette nouvelle évolution allait inclure une nouvelle masse d’utilisateurs, producteurs et consommateurs, en plus des ingénieurs et académiques qui avaient débuté le projet ainsi que de nouveaux types de contenus (vidéo, musique). Nous en donnons la définition suivante :

Définition – Web Social, Web 2.0
L’expression « Web 2.0 » désigne l’ensemble des techniques, des fonctionnalités et des usages qui ont suivi la forme originelle du World Wide Web, caractérisée par plus de simplicité et d’interactivité. Les internautes peuvent d’une part contribuer à l’échange d’informations et interagir de façon simple, à la fois au niveau du contenu et de la structure des pages, et d’autre part entre eux, créant notamment le Web social. L’internaute devient, grâce aux outils mis à sa disposition, une personne active sur la toile.

C’est alors l’explosion des services d’échange instantané ou asynchrone qui donna l’impulsion initiale à ce changement. Dans les nouveaux réseaux sociaux, les blogs et fora, on pouvait créer des groupes de discussion, créer des évènements ou partager des contenus ne nécessitant aucune connaissance technique. La démocratisation de la création de contenus sur le Web fut facilitée par l’évolution des technologies permettant l’amélioration de l’ergonomie des interfaces telles qu’Ajax  . Toutes ces fonctionnalités très banales de nos jours visant à améliorer le quotidien du plus grand nombre permirent la popularisation de l’usage du Web. La plateforme MSN avec son client Windows Live Messenger , en 1995, était un précurseur dans le marché sur ce chemin de l’appropriation du Web par les masses. Ceci dit, le boom de l’utilisation de ces services du Web Social est également dû à la démocratisation de l’accès au matériel informatique et à une connexion Internet. D’ailleurs, MSN est le lointain descendant d’un système d’enseignement à distance nommé PLATO développée dans les années 1960. PLATO était une plateforme d’apprentissage à distance qui offrait plusieurs moyens (chats, fora, visualisations etc).

Cette nouvelle dimension sociale du Web étendait les modes de navigation. Il était possible de naviguer de page en page, il était possible de faire une recherche sur l’ensemble du Web. L’interconnexion sociale représentée dans les réseaux sociaux permet maintenant aussi une navigation dans l’environnement social. Et les résultats de cette navigation sont le produit d’une indexation classique et du réseau social (partages, feedbacks). Il s’agit d’une nouvelle façon de filtrer l’information sur le Web. Le boom des usages du Web et des services que nous mentionnons s’incarne aussi dans la façon dont les connaissances se créent par l’effort collectif de masse. De plus en plus de sources démontrent le nombre croissant de références à Wikipédia dans la presse académique la complétude de Wikipédia. Il existe par exemple des études sur des sujets spécifiques comme les médicaments [6] ou celle de Temin Kim Park [7] sur la visibilité des publications de Wikipédia sur Google Scholar. Ainsi, la transition principale du Web des documents aux Web Social est celle d’une archive documentaire à une communauté qui construit sur ses interactions.

La navigation et la découverte des connaissances qui s’opéraient soit dans une approche la plus locale avec la navigation de site en site soit dans une approche globale de recherche sur tout le Web s’enrichi d’un nouveau mode de navigation. En effet, le Web Social comble l’espace entre ces deux « extrêmes » en permettant à l’utilisateur de découvrir de la connaissance dans son voisinage social (un ami ayant partagé un lien sur le mur de son réseau social favoris) et de naviguer sur le Web de voisinage social en voisinage social.

Table des matières

Chapitre 1 : Introduction
1.1 Brève histoire du Web
1.1.1 L’âge de Bronze
1.1.2 L’âge de Fer
1.1.3 L’âge d’or : Vers une interconnexion maximale dans le Web
1.2 Découverte de la connaissance
1.3 Partage de connaissances
1.4 Problème abordé dans la thèse
1.5 Plan
Chapitre 2 :État de l’art
2.1 Défi de l’élicitation des connaissances
2.1.1 Histoire de l’ingénierie des connaissances
2.1.2 Représentation du Web Computationnellement Sémantique
2.1.3 Représentation des connaissances par point de vue
2.2 Découverte des connaissances, la surprise de la Sérendipité
2.3 Positionnement de l’approche ViewpointS
2.4 Méthodes topologiques d’exploitation des connaissances
2.4.1 Etat de l’art des mesures de similarité sémantique
2.4.2 Verrous technologiques et perspectives
2.5 Le Point de Vue, brique de base de sémantique individuelle
2.6 La subjectivité dans les systèmes de recommandation
Chapitre 3 : L’approche ViewpointS
3.1 Introduction
3.2 Formalisme
3.2.1 Graphe de connaissances
3.2.2 Perspectives et Knowledge Maps (KMs)
3.3 Méthodes de gestion et d’exploitation du KG
3.3.1 Création de ressources et viewpoints
3.3.2 Méthodes exploitant le graphe de connaissances
3.3.3 Calcul de voisinage sémantique
3.3.4 Calcul de distance sémantique
3.3.5 Métriques sur la structuration des connaissances
3.3.6 Renforcement et affaiblissement des synapses et influence sur les voisinages
Conclusion

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