Caractéristiques épidémiologiques des patients

Caractéristiques épidémiologiques des patients

Nous avons mené une étude prospective, descriptive et analytique, sur une période de 16mois (Juillet 2014 à Octobre 2015). L’étude s’est déroulée au laboratoire d’Hématologie du Centre Hospitalier Universitaire Aristide Le Dantec. La population d’étude était constituée par tous les patients reçus dans le service durant la période de Juillet 2012 à Juillet 2015 (3ans) pour suspicion de LLC et dont le diagnostic a été confirmé par la cytologie et l’immunophénotypage. Ces patients provenaient des principales structures du Sénégal qui prenaient en charge les hémopathies malignes. Ont été inclus dans l’étude tous les patients dont le frottis sanguin était disponible et conservé à -20°C et/ou les patients pour lesquels les leucocytes avaient été séparés puis conservés dans du DMSO à -150°C.

Paramètres étudiés

Pour chaque patient, les paramètres suivants ont été recueillis à partir de la base de données d’une étude antérieure réalisée dans le service: L’expression des protéines Bcl-2 et Ki67 a été étudiée par immunocytochimie pour tous les patients inclus dans l’étude. Les frottis congelés à -20°C sont ramenés à +4°C la veille de la manipulation, puis à température ambiante au moins 30mn avant la manipulation. Les cellules congelées sont également décongelées progressivement puis lavées trois fois dans du RPMI avant d’être étalées sur une lame à l’aide du cytospin. Durant le marquage, il faut veiller à ce que les lames ne se dessèchent pas. Pour cela, durant les étapes d’incubation, les lames sont disposées dans une boîte porte-lames avec du sopalin imbibé d’eau.

Lorsque la réaction est positive avec la DAB, les cellules prennent une coloration brune. Lorsqu’elle est négative, les cellules sont bleues (effet de la contre coloration à l’hématoxyline de Harris) (Figure 9). Figure 9: Exemple d’un marquage immunocytochimique positif. Flèches rouges = cellules positives; Flèche bleu = rares cellules négatives. Copyright Laboratoire Hématologie HALD Le pourcentage de cellules positives a été déterminé chez tous les patients, avec une lecture sur au moins 200 cellules. Pour Bcl-2, un pourcentage de cellules positives d’au moins 10% était considéré comme significatif et pour Ki67, un pourcentage d’au moins 5% était considéré comme significatif.

Analyse statistique

La saisie et l’analyse des données ont été réalisées grâce au logiciel IBM SPSS Statistics version 20. Le test du Khi2 a été utilisé pour rechercher l’association entre nos différentes variables. Une valeur de p < 0,05 était considérée comme statistiquement significative. Au total, 46 LLC ont été diagnostiquées au laboratoire durant la période d’étude, mais seuls 20 patients possédaient un frottis sanguin conservé à -20°C et 10 patients des leucocytes séparées et congelés à -150°C. Ainsi, nos résultats concernaient uniquement ces 30 patients. L’âge moyen de nos patients était de 61,66 ans ± 10 ans, avec des extrêmes allant de 45 à 85ans. La tranche d’âge [55-70ans[ était la plus représentée (50%). 21 patients soit 70% étaient âgés de plus de 55ans (Figure 10).

Une hyperleucocytose a été retrouvée chez 29 de nos patients (97%) et plus de la moitié des patients (17) avaient une hyperleucocytose majeure supérieure à 100G/L. (Tableau VI). Le taux moyen de globules blancs était de 193,47G/L avec une médiane de 124,81G/L pour des extrêmes de 8,1 et 904 G/L (Tableau VII) Le taux moyen de lymphocytes était de 165,59G/L avec une médiane de 102,9G/L et des extrêmes de 5 et 789,2G/L (Tableau VII). 20 patients avaient une hyperlymphocytose majeure supérieure à 60G/L. (Tableau VI) L’anémie était retrouvée chez 21 patients (70%) des patients avec un taux d’hémoglobine moyen de 9,4g/dl et des extrêmes allants de 3,9 à 15,2 g/dl (Tableau VII). L’anémie était sévère, inférieure à 5g/dl chez 3 patients (10%) (Tableau VI).

Plus de la moitié de nos patients (17) n’avaient pas de thrombopénie et 9 patients ont présenté une thrombopénie inférieure à 100G/L (Tableau VI). Le taux de plaquettes moyen était de 183,1G/L (Tableau VII). Le pourcentage moyen d’OG était de 20,9% ± 14 avec des extrêmes de 6,5 et 80%. Plus de ¾ de nos patients avaient un pourcentage d’OG < 30% (Tableau VIII). Parmi les patients qui ont présenté une lymphocytose > 60G/L, 95% avaient un pourcentage d’OG < 30% contre 70% des patients qui avaient une lymphocytose < 60G/L avec une différence proche de la significativité (p=0,058). Il n’y avait pas de corrélation entre le stade de Binet et l’âge et le sexe avec des valeurs de p respectivement égales à 0,55 et 0,50. Par contre, 81% des patients classés stade B ou C avaient une lymphocytose supérieure à 60G/L contre 25% des patients stade A avec une différence statistiquement significative (p=0,004).

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