Caractérisation de l’Ecovillage de Mbackombel et de son milieu biophysique et humain

Caractérisation de l’Ecovillage de Mbackombel et de son milieu biophysique et humain

L’étude de cette première partie s’incère dans un cadre caractérisé par un ensemble de facteurs qui structurent la vulnérabilité des populations rurales aux changements climatiques. Ces éléments sont : le relief et les sols, le climat et la pluviométrie, la température, les vents, l’hydrographie, la végétation et flore et la faune. Dans cette partie de l’étude, l’accent sera mis sur l’évolution de ces différents éléments et leurs impacts sur la vulnérabilité des populations.

Le relief et les sols

Dans son ensemble, le relief est généralement plat. L’altitude étant partout inférieure au-dessus du niveau de la mer. La topographie fait apparaitre des bas fonds propices aux cultures maraîchères. En effet, les sols ferrugineux tropicaux lessivés communément appelés « sols Dior » (Photo 04), occupe 22% des superficies du terroir (OTD consult, 2010). Ils sont caractérisés par leur texture sableuse issue de l’altération des sables quartzeux. Ils sont relativement grossiers, légers, meubles, perméables et bien drainés. Ce caractère perméable confère à ce sol une faible capacité de rétention d’eau. De la même manière selon Okoma (2009), pour ce type de sol, la teneur en argile ainsi que celle de la matière organique est très faible (<0,4-0,5%). Cela se traduit par une faible structuration et une faible fertilité du sol, qui le rendent particulièrement vulnérable à un lessivage et une lixiviation. Par conséquent, les activités agricoles sont difficilement réalisables sans apport de manière organique et leurs rendements sont faibles. Ils sont principalement utilisés pour les cultures vivrières (mil, niébé) mais aussi pour l’arachide, la pastèque, l’oseille.

Les sols ferrugineux tropicaux peu ou pas lessivés à structure argileuse communément appelés « sol Deck » (Photo 05) représentent 64% des superficies du terroir (OTD consult, 2010). Ils sont riches et fertiles, mais très compacts, donc difficiles à travailler avec les outils traditionnels (Charreau et Fauck, 1965) et exigeants en eau. Cependant, une fois aménagé, ce type de sol est apte à fournir des rendements importants. Selon Maignien (1965), les sols « Deck » conviennent particulièrement bien à la culture du sorgho. Ils sont assez riches chimiquement, et il semble que leurs propriétés physiques légèrement défavorables, puissent être améliorées par le travail du sol et l’enfouissement d’engrais verts.

Les sols ferrugineux tropicaux peu lessivés à texture sablo-argileuse « sols Deck- Dior » (Photo 06) sont propices à la culture du manioc et du maraichage. Leur faible représentativité (14%) fait que ces activités ne sont pas trop développées dans le terroir (OTD consult, 2010). L’alizé nait dans un hémisphère et y demeure, tandis que la mousson franchit l’Equateur Géographique. La mousson étant le facteur principal à l’origine des pluies en Afrique de l’Ouest et au Sud en particulier. De juillet à octobre, la mousson est présente au Sénégal. C’est un vent issu de l’anticyclone de Saint Hélène et qui est aspiré par les basses pressions intertropicales dans la direction Ouest à Sud-ouest. Tandis que de Octobre à Juillet on a l’influence de deux alizés. Il s’agit de l’alizé maritime issu de l’anticyclone des Açores et de l’alizé continental d’Est ou l’harmattan. Ce dernier est un vent chaud et sec issu de la cellule Libyenne, alimentée par l’anticyclone Sibéro- Mongol. Tous ces deux vents repoussent la mousson et s’accompagnent parfois de brume sèche qui se propage sous forme de vent de poussières. Ces dernières sont emportées lors des parcours essentiellement terrestres de ces vents sur des sols nus du Sahara.

La température

La zone étudiée de par sa position est soumise à des températures moyennes relativement élevées. Ces dernières jouant sur la disponibilité en eau constituent un stress supplémentaire pour l’agriculture. Sagna (2005) note une tendance à l’augmentation des températures moyennes de l’Afrique occidentale, s’inscrivant dans la dynamique planétaire. L’analyse de l’évolution des températures moyennes de la station météorologique de Thiès (Figure 01) de 1981 à 2010 confirme cette dynamique. Ces fortes températures et leurs fluctuations aléatoires intra et interannuelles viennent exacerber le déficit hydrique et le stress cultural que connait déjà la zone. Cette exacerbation est due au fait que les fortes températures augmentent l’évaporation de l’eau dans le sol et dans les plantes.

Mbackombel faisant partie du village de Soussane appartient au domaine climatique sahélo-soudanien alternant une longue saison sèche de 8 à 9 mois, à laquelle succède une courte saison pluvieuse de 3 à 4 mois. L’isohyète est comprise entre 500 et 600mm par an (tableau 01). Cependant, les pluies peuvent dépasser 600mm durant les années de pluviométrie normale. Les pluies sont de plus en plus rares et temporaires comme dans l’ensemble du pays.

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