Chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (CPG/SM)

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DISCUSSION ET CONCLUSION

La connaissance des indices physico-chimiques d’une HE est indispensable puisqu’elle permet de la caractériser ou même de identifierl’ (LAZOUNI et coll., 2007). D’autre part, l’identification des constituants est aussi très importante car les propriétés biologiques sont directement liées à la composition chimique de l’huile. C’est donc une étape déterminante dans la recherche des utilisations possibles.
L’HE des feuilles d ’Ocotea zahamenensis a pu être extraite par la méthode d’hydrodistillation. Le rendement d’extraction de l ’HE des feuilles d’ Ocotea zahamenensis, 2,75%, est plus élevé que celui des autres espècesd’ Ocotea : Ocotea laevis (0,64 – 0,77%) et Ocotea cymosa (0,7 – 1,5%) (RAZAFINDRAKOTO, 2010 ; SEHENOASPIERA , 2011). Mais il est plus faible que le rendement en HE des écorces (4,5%) (MOHAMED, 2011). Cela prouve que la teneur en HE d’une plante peut varier selon l’organe. Comparé au rendement d’extraction du girofle ( Eugenia caryophyllata, MYRTACEES), 15 à 20%, celui d’ Ocotea zahamenensis est très faible. Cependant, il est supérieur à celui du katrafay (Cedrelopsis grevei, RUTACEES) 0,1% et du ravintsara (Cinnamomum camphora, LAURACEES) 0,7 à 1%. Si le rendement d’extraction d’HE est en moyenn e de 1%, on peut dire que celui des feuilles et écorces d’Ocotea zahamenensis est très élevé (MICHAT, 2006).
En ce qui concerne les propriétés physico-chimiques, les résultats montrent que la densité de l’HE des feuilles d’Ocotea zahamenensis (1,054) est supérieure à celle de l’eau (1). Il s’agit donc d’une huile lourde comme l’HE des écorces de la même plante : 1,085 (MOHAMED, 2011), de la cannelle (Cinnamomum zeylanicum, LAURACEES) et du girofle (Eugenia caryophyllata, MYRTACEES) dont les densités sont respectivement 1,025 à 1,065 et 1,042 à 1,063 (MICHAT, 2006).
Le pouvoir rotatoire de notre HE est de +0°63. Le s igne positif signifie que les composés qu’elle contient sont en majorité dextrogyres. C’est aussi le cas de l’HE des feuilles : +0°40 (MOHAMED, 2011), mais pas celui du ravintsara (-22°/-11°) (MICHAT, 2006). D’après la littérature, la plupart des HE est douée d’un pouvoir rotatoire (GUENTER, 1975) et selon des normes plus récentes, une HE estde bonne qualité si son pouvoir rotatoire est positif (RANAIVOARISOA et RANDRIAMIHARISOA, 1989). On peut donc dire que l’HE des feuilles d’ Ocotea zahamenensis dispose, à ce point de vue, de cette bonne qualité.
L’indice de réfraction est de 1,5326. Il est comparable à celui des écorces de la plante, 1,5337 (MOHAMED, 2011), mais supérieur à celui du Cinnamomum camphora, LAURACEES (1,465) et d’ Eucalyptus globulus, MYRTACEES (1,458 – 1,467). Et selon la Etude chimique littérature, les HE ont un indice de réfraction généralement élevé, supérieur à celui de l’eau (1,333) (GUENTER, 1975). L’indice de réfraction donne une idée de la pureté de l’huile.
Les indices chimiques de l’HE des feuilles sont nettement inférieurs à ceux des écorces. Ainsi, pour l’indice d’acide (IA), on a : IAfeuilles=0,5607<IAécorces= 2,5300. Il en est de même de l’indice d’ester : IE = 6,4134<IE = 8,6901. Cela confirme encore la feuilles écorces variabilité des caractéristiques chimiques de l’HEdans la même plante. Comparé à quelques plantes aromatiques, l’indice d’acide est peu élevépar rapport à celui de Brunfelsia eximia et Cymbopogon giganteus qui est respectivement de 4,95 et 19,83 (RABEHAJA, 2007 ; RAZAFINDRAMAKA, 2008). Il en est de même de l’indice d’ester qui est de 77,73 et 23,62 respectivement pour Brunfelsia eximia (SOLANACEES) et Cymbopogon giganteus (GRAMINEES) (RABEHAJA, 2007 ; RAZAFINDRAMAKA, 2008).
L’analyse de l’HE des feuilles d’ Ocotea zahamenensis par CPG/SM a révélé 19 pics correspondant donc à 19 molécules différentes. Despropriétés pharmacologiques spécifiques sont liées à chaque molécule des HE. Pour le cas d’Ocotea zahamenensis, citons seulement quelques molécules prédominantes :
– L’ α-pinène (1,022%) qui est un hydrocarbure monoterpénique trouvé également dans l’HE de Pinus densiflora– PINACEES (LEE et coll., 2009). Des propriétés insecticides et pesticides lui sont attribuées. Selon la littérature, les HE qui en contiennent en majorité présenteraient généralementdes propriétés anti-inflammatoire et analgésique (MERCIER et coll., 2009).
– L’eugénol (0,654%), un composé phénolique (propénylphénol), qui est caractéristique de l’HE des clous de girofle (Eugenia caryophylata, MYRTACEES). Il est employé en dentisterie, mais il semble qu’il pourrait entrainer des lésions histologiques. Il est modérément irritant et fortement dépresseur du système nerveux central (BISMUTH, 1987). Par contre, il est rapidement métabolisé et excrété, majoritairementonjuguéc et très faiblement époxydé. L’eugénol n’est donc pas cancérogène (BRUNETON, 1993).
– Le limonène (0,191%) qui est un hydrocarbure terpénique. C’est un liquide incolore à odeur fraîche et propre d’orange. Ce com posé constitue l’un des constituants majoritaires (80%) de l’HE des RUTACEES. Il possède une activité anticancéreuse (HAAG et coll., 1992). De plus, l’utilisation de limonène comme condiment et aromatisant est très fréquente en industrie agro-alimentaire (VALISOLALAO, 1989).

Etude chimique

– Le safrole ou 4-allyl-1,2-méthylènedioxybenzène (83,178%) qui est la molécule majoritaire de l’HE des feuilles d’ Ocotea zahamenensis. C’est un liquide huileux à odeur de safran. On le trouve surtout dans le sas safras (LAURACEES). Il est aussi présent à l’état de traces dans les épices comme la noix de muscade et la cannelle (LAURACEES). Le safrole a été utilisé comme agent de sapidité dans des boissons, mais actuellement, son utilisation en tant qu’additif est interdite en raison de ces effets cancérogènes. D’ailleurs, il est classé parmi les cancérogènes des aliments. Des études effectuées sur le rat et al souris recevant des régimes contenant environ 1g/kg de safrole ont laissé apparaître une fréquence anormale de lésions hépatiques et de tumeurs malignes. Les ffets cancérogènes du safrole ont également été observés chez le chien (DERACHE,1986).
Ces résultats nous montrent qu’on pourrait s’attendre à plusieurs propriétés pharmacologiques de l’HE des feuilles d’ Ocotea zahamenensis. Mais du fait que son constituant majoritaire est le safrole, l’utilisation orale de l’huile est formellement déconseillée.

ETUDE BIOLOGIQUE

INTRODUCTION

Après avoir déterminé les caractéristiques physicochimiques- de l’HE que nous avons extraite des feuilles d’ Ocotea zahamenensis, nous avons étudié ses effets sur divers organismes animaux et microbiens. Nous avons donc étudié :
– les symptômes d’intoxication que l’HE provoque chez la souris,
– ses effets sur les larves de moustique,
– son activité antimicrobienne,
– son activité antioxydante, en utilisant le test auDPPH.

Table des matières

DEDICACE
REMERCIEMENTS
TABLE DES MATIERES
LISTE DES ABREVIATIONS
GLOSSAIRE
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LES HUILES ESSENTIELLES
I. DEFINITIONS
II. REPARTITION ET LOCALISATION DES HUILES ESSENTIELLES
III. CARACTERISTIQUES GENERALES
IV COMPOSITION CHIMIQUE DES HUILES ESSENTIELLES
V. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES DES HUILES ESSENTIELLES
VI. UTILISATIONS DES HUILES ESSENTIELLES
VI.1. En parfumerie
VI.2. En cosmétologie
VI.3. En alimentation
VI.4. En thérapeutique
VI.5. Autres usages
VII. TECHNIQUES D’EXTRACTION
VII.1. Entrainement à la vapeur
VII.3. Hydrodistillation
VII.2. Hydrodiffusion
VII.3. Expression
VII.4. Extraction par les solvants
VII.5. Extraction par le CO2 supercritique
VII.6. Enfleurage
DEUXIEME PARTIE : ETUDE CHIMIQUE
I. INTRODUCTION
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. MATERIELS
II.1.1. Matériel végétal
II.1.1.1 Position systématique de la plante
II.1.1.2. Date et lieu de récolte
II.1.1.3. Description botanique
II.1.1.4. Distribution géographique
II.1.2. Les produits chimiques
II.2. METHODES
II.2.1 Extraction par hydrodistillation
II.2.2. Caractérisation physico-chimique
II.2.2.1. Propriétés physiques
II.2.2.1.1. Densité relative
a) Définition et principe
b) Mode opératoire.
II.2.2.1.2. Pouvoir rotatoire
a) Définition et principe
b) Mode opératoire
II.2.2.1.3. Indice de réfraction
a) Définition et principe
b) Mode opératoire
II.2.2.2. Propriétés chimiques
II.2.2.2.1. Indice d’acide
a) Définition
b) Principe
c) Mode opératoire
II.2.2.2.2. Indice d’ester
a) Définition
b) Principe
c) Mode opératoire
II.2.2.3. Evaluation de la miscibilité à l’eau salée
a) Principe et but
b) Mode opératoire
II.2.2.4. Analyse chimique
II.2.2.4.1. Chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (CPG/SM)
a) Définition et principe
b) Mode opératoire
III. RESULTATS
III.1. RENDEMENT D’EXTRACTION
III.2. PROPRIETES PHYSIQUES
III.2.1. Densité
III.2.2. Pouvoir rotatoire
III.2.3. Indice de réfraction
III.3. PROPRIETES CHIMIQUES
III.3.1. Indice d’acide
III.3.2. Indice d’ester
III.3.3. Miscibilité à l’eau salée
III.4. ANALYSE CHIMIQUE
III.4.1. Chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (CPG/SM)
IV. DISCUSSION ET CONCLUSION
TROISIEME PARTIE : ETUDE BIOLOGIQUE
I. INTRODUCTION
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. MATERIELS
II.1.1. Les animaux d’expérimentation
II.1.1.1. Les souris
II.1.1.2. Les larves de moustique
II.1.2. Les souches bactériennes
II.1.3. Les milieux de culture
II.1.4. Les disques pour les tests d’aromatogramme et d’aérodiffusion
II.2. METHODES
II.2.1. Etude des effets sur les animaux
II.2.1.1. Test de toxicité aiguë de l’huile essentielle chez la souris
a) Principe.
b) Mode opératoire
II.2.1.2. Test d’activité larvicide
a) Principe
b) Mode opératoire
II.2.2. Test d’activité antimicrobienne
II.2.2.1. Stérilisation
II.2.2.2. Coloration Gram
a) Principe
b) Mode opératoire
II.2.2.3. Méthode des disques sur milieu solide ou aromatogramme
a) Définition
b) Principe
c) Mode opératoire
II.2.2.4. Méthode des microatmosphères ou aérodiffusion
a) Définition et principe
b) Mode opératoire
II.2.2.5. Détermination de la CMI en milieu solide par la
méthode d’aromatogramme.
a) Définition
b) Mode opératoire
II.2.2.6. Détermination de la CMI par la technique d’aérodiffusion
a) Principe
b) Mode opératoire
II.2.3. Etude du pouvoir antioxydant
II.2.3.1. Définitions
II.2.3.2. Principe
II.2.3.3. Mode opératoire
III. RESULTATS
III.1. EFFETS SUR LES SOURIS
III.2. EFFETS SUR LES LARVES DE MOUSTIQUE
III.3. EFFETS SUR LES BACTERIES
III.3.1. Evaluation de l’activité antibactérienne de l’HE d’Ocoteazahamenesis
III.3.2. Effets des constituants volatils de l’huile essentielle d’Ocoteazahamenensis
III.3.3. Détermination de la CMI
III.4. POUVOIR ANTIOXYDANT
IV. DISCUSSION ET CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
ANNEXES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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