Contexte de l’agriculture brésilienne, place de l’agriculture familiale

Contexte de l’agriculture brésilienne, place de l’agriculture familiale

 Le Brésil dans les vingt dernières années a été remarquable sur la scène internationale, grâce à une grande stabilité économique intérieure et de la croissance soutenue de la production et de la productivité des activités agricoles, principalement dans la production de viande de bœuf et de poulet, de céréales telles que le soja et le maïs, de fruits comme l’orange ou la mangue, et enfin, de la production de lait. Aussi bien l’augmentation de la demande intérieure de produits alimentaires que celle des exportations de divers produits agricoles ont contribué à une hausse de cette activité, ce qui a provoqué un cercle vertueux. Parallèlement, pour venir soutenir cet effort, des politiques publiques ont été créés et / ou améliorées, visant à stimuler et renforcer les activités agricoles, telles que l’augmentation de la disponibilité du crédit, l’assistance technique et la recherche agricole, à titre d’exemples. Afin de contextualiser cette réalité et de présenter la problématique de recherche de cette thèse, ce chapitre contient cinq parties : (i) l’histoire récente de l’agriculture brésilienne et ses impacts dans la région du Cerrado ; (ii) le rôle de l’agriculture familiale dans ce contexte, l’importance et les acteurs de cette catégorie sociale ; (iii) la production de lait dans le monde et au Brésil, ainsi que la place de l’agriculture familiale dans cette activité ; (iv) l’historique et les résultats du « Projet Unaí », le projet de recherche-développement dans lequel s’inscrit la thèse et enfin, (v) la problématique de recherche dans le contexte

L’histoire récente de l’agriculture brésilienne

L’action de l’Etat brésilien au cours de la période militaire (1964-1984) a favorisé la grande propriété tout en générant des devises grâce à l’articulation entre l’expansion de la production agricole et le complexe agro-alimentaire, répondant aux besoins de l’offre intérieure et des exportations, en donnant la priorité à la production agricole et à l’agro-industrialisation destinée au marché étranger, par exemple le soja et, ainsi l’augmentation des exportations agricoles du pays, en favorisant la balance commerciale (Altafin, 2009). pour chaque ha de l’agriculture familiale, contre 0,208 R$ par ha pour l’agro- business. Ces chiffres constituent une bonne illustration du rapport de forces entre ces 2 secteurs, et montrent que la dualité historique dans l’agriculture brésilienne (l’agriculture familiale et l’agro-business) n’est toujours pas résolue à l’heure actuelle. Cela se reflète aussi dans l’affirmation de la représentante de l’agro-business au sein de la CNA6, qui a suggèré que les producteurs à faible revenu ne doivent pas être concernés pour les politiques visant à augmenter la production, mais seulement par des politiques « visant à l’éradication de la pauvreté et la promotion du bien-être social » (França et al., 2013). Figure 1.1 – Fonds programmés et investis par le financement rural d’origine publique, par année agricole, pour les deux types d’agricultures au Brésil (l’agriculture familiale et l’agro-business), en millions de Real (R$)*.

Le Brésil a une superficie de 8 514 877 km2, avec une diversité de biomes, définie principalement par le type de végétation présente (Figure 1.2). Nous avons six principaux biomes : le biome Amazonie (Amazônia, avec 49 % de la surface du Brésil) ; le Cerrado (avec 24 %) ; la Forêt Atlantique (Mata Atlântica, avec 13 %) ; la Caatinga (avec 10 %) ; la Pampa (avec 2 %) ; et le Pantanal (avec 2 % de la surface) (Sobiologia, 2013). Selon l’Embrapa Cerrados7, le cerrado occupe une superficie de 204 millions d’ha. On y recense environ 12 000 espèces de plantes, avec une faune riche, comptant environ 199 espèces de mammifères, 837 espèces d’oiseaux, 180 de reptiles, 150 d’amphibiens, 1 200 de poissons et 67 000 d’invertébrés. Le cerrado est la deuxième zone au monde en matière de biodiversité, surpassé seulement par l’amazonie. Figure 1.2 – Carte du Brésil avec la division en six biomes. Le climat dominant dans la région du Cerrado est tropical chaud subhumide, caractérisé par une forte saisonnalité des précipitations. Le climat est classé dans les catégories climatiques de Koppen comme Aw, avec un hiver sec (avril à septembre) et un été chaud et humide (octobre à mars), selon Aquino et al. (2008).

La pluviométrie moyenne annuelle est de 1500 ± 500 mm. Parfois il y a des périodes sèches pendant la saison des pluies, en particulier dans les mois de janvier et février, qui durent de une à trois semaines et sont appelées les « veranicos ». La température annuelle moyenne varie entre 21,3 et 27,2 º C. Les sols de la région du cerrado sont profonds, bien drainés, avec une faible fertilité naturelle et une acidité élevée. La végétation peut être décrite en termes généraux, comme la savane parsemée d’une végétation typique de zones humides (« matas ciliares »). La région du cerrado se démarque en termes d’hydrologie, 8 des 12 principales régions hydrographiques brésiliennes reçoivent l’eau des rivières originaires de ce biome (Aquino et al., 2008).

 

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