Description de l’espèce Carapa procera

EVALUATION DE L’ACTIVITE ANTIMICROBIENNE DESFRACTIONS DE L’EXTRAIT BRUT METHANOLIQUE DES GRAINES DE CARAPA PROCERA

GÉNÉRALITÉS SUR LE CARAPA PROCERA

Les arbres et arbustes du genre Carapa appartiennent à la famille des Méliacées. Ils poussent essentiellement en Afrique et en Amérique tropicale. La terminologie Carapa vient de la tribu indienne des Tamacos, de l’Amérique du sud, et signifie « graisse, huile » parce que les graines de ces plantes sont oléagineuses [6]. Le genre Carapa recouvre plusieurs espèces, toutes rependues en Amérique et en zones tropicales d’Afrique : Carapa guianensis, Carapa procera, Carapa nicaraguensis… En Afrique, le genre Carapa est très diversifié avec 12 à 16 espèces répertoriées [7]. Au Sénégal, le Carapa procera, communément appelé par le nom mandingue “touloucouna” pousse en Casamance et dans les galeries forestières du Sénégal Oriental [8]. En Amérique tropicale, et plus particulièrement au Brésil, l’espèce Carapa guianensis constitue une ressource très importante de produits forestiers [9-10-11]. Les noms communs les plus utilisés pour les nommer sont Carapa (en français), Crabwood (anglais), Andiroba (portugais)… Toutefois de nombreux autres noms locaux existent pour nommer le carapa. I.1. Noms vernaculaires – Bambara : Kobi – Ballante : Psame – Baynouk : Si foré, Si kand, Si hebay – Bayote : Bu gva – Créole portugais : Siti malgos, Kola malgos, Pada di kola – Diola : Bu rénay, Bukunum, Bu fopay – Floup : Bokulamap, Bokulomap – Malike : Tulukuna, Kobi – Man cagne : Buvok – Wolof : Toulocouna I.2. Taxonomie Règne : Plantae Sous-règne : Tracheobionta Division : Magnoliophyta Classe : Mignoliopsida Sous-classe : Rosidae Ordre : Sapindales Famille : Meliaceae 5 Genre : Carapa Espèce : Carapa procera Nous avons selon les aires géographiques, plusieurs espèces réparties dans les zones tropicales d’Afrique et d’Amérique.  Carapa guianensis, présent en Amérique latine (Brésil, Amazonie, Guyane, Venezuela, Antilles…)  Carapa procera présent en Afrique de l’Ouest (Sénégal) et en Amérique latine, où il est en cours de révision taxonomique.  Carapa nicaraguensis, présent au Nicaragua et au Costa Rica.  Carapa molucensis, présent dans les iles du pacifique, en mer des indes.  Carapa microcarpa surtout en côte d’ivoire.  Carapa guineensis et Carapa latifolia dans le golf de guinée

Etude botanique 

Description de l’espèce Carapa procera

L’arbre de Carapa procera peut atteindre jusqu’à 45 m de hauteur avec un fût court, un tronc droit et cylindrique de diamètre évalué entre 40 et 60 cm [12]. Les premières branches cylindriques sont habituellement obtenues à partir d’une hauteur de 20 m. Celles-ci sont pourvues d’écorces grisâtres et lisses sur des jeunes pousses tandis qu’elles sont facilement détachables sur des espèces adultes [13]. La cime est étalée et dense avec des branches flexueuses et retombantes. C’est un arbre avec une frondaison serrée épaisse donnant beaucoup d’ombre .

Les feuilles

Les feuilles sont grandes (70 cm), paripennées avec 6 à 12 pairs de folioles, atteignent 20 à 30 cm opposées ou sub opposées. Les folioles sont oblongues, longues de 15 à 25 cm, elles sont glabres et groupées surtout au sommet des rameaux. Les feuilles ont 6 à 15 nervures latérales, peu saillantes dessous, sans nervilles. Figure 2 : Feuilles de Carapa procera 

Les fleurs

Les inflorescences de cette plante sont terminales en longues panicules mesurant jusqu’à 100 x 25 cm, glambres ou pubescentes, composées de petites fleurs blanc rosé, odorantes. Les fleurs sont très odorantes, hermaphrodites, pentamères et courtement pédicellées. Les sépales sont verdâtres et les pédales blanc rosé. Elles ont 10 étamines à filets soudés en un tube blanc et des anthères jaunes. Le pistil est jaune pâle, l’ovaire rouge entouré d’un disque. Il faut noter aussi que la floraison se fait de Janvier à Mai. Figure 3 : Fleur de Carapa procera .

Le fruit

Les fruits sont de grosses capsules anguleuses ou pentagonales, longues de 7 à 12 cm, larges de 4 à 6 cm, à écorce épaisse et coriace s’ouvrant en 5 valves et contenant 12 à 20 graines brunes, dures, à épidermes ligneux longues de 3 à 4 cm, pressées les unes contre les autres. Ils parviennent à maturité au bout de 6 mois et sont récoltés de mars à juin. La déhiscence sépare naturellement les valves [15]. 7 La floraison se passe en février, la fructification entre avril et mai et la maturité des fruits et des graines arrive à terme entre mai et juin. Des auteurs pensent qu’à la maturité, les capsules de Carapa guianensis s’ouvrent en 4 valves, alors que celles de Carapa procera comportent 5 valves d’au moins 10 graines brunes [13]. Figure 4 : Fruit et graines de Carapa procera

Répartition géographique

Le Carapa est présent dans toutes les forêts d’Afrique tropicale au niveau de l’équateur, du rift d’Albertine (Ouganda, Rwanda) à l’Est, jusqu’au Sénégal et au Mali à l’Ouest pour sa distribution la plus septentrionale [16]. Trois espèces du genre Carapa sont reconnues en Afrique de l’Ouest : C. microcarpa, C. procera et C. velutina [7]. Au Mali et au Sénégal, le Carapa procera et Carapa velutina se trouvent exclusivement au sud, dans le domaine soudano guinéen, le long des frontières de la Guinée et de la Côte d’Ivoire car, au nord le climat est trop aride [16]. En Afrique de l’Ouest, de la cote d’ivoire jusqu’au Cameroun, on trouve le Carapa procera mais ici, il s’agit d’un groupe de 9 espèces. Cette espèce est d’ailleurs en voie de disparition du fait d’une surexploitation des arbres, en particulier au Nigeria. On les retrouve également aux Antilles, en Guyane et en inde où le Carapa procera n’est présent qu’en forêt naturelle (ou peu perturbée). Il n’atteint jamais des densités très élevés .

Ecologie

Les habitats forestiers privilégiés des Carapa sont les forêts littorales et mangroves, les forêts ripicoles, les galeries forestières, les forêts de plaine et les forêts de montagne. En tant qu’espèce tropicale, il ne se développe que dans les zones de climats chauds et humides avec une température moyenne de 24°C et des précipitations allant de 2000 à 4000 mm. En général, ce genre ne se rencontre plus au-dessus de 700 m d’altitude, exception faite dans certaines régions du Venezuela et de l’Equateur ou de la Guadeloupe ou il peut pousser jusqu’à 1000 m [14]. La répartition des pieds n’est pas uniforme dans les zones de distribution de Carapa et leur présence est toujours dépendante d’une disponibilité hydrique plus ou moins permanente, le long des galeries forestières ou dans les failles rocheuses alimentées par des aquifères perchées. Dans ces milieux, le Carapa forme un arbre d’une hauteur généralement inférieure à 15 m. Son 8 développement est favorisé par l’apport de lumière ; il est peu apte à croître en sous-bois sombre et il se comporte comme une espèce secondaire des bords de rivières. Ces derniers habitats sont fragmentés et inclus dans les savanes anthropogéniques de sorte que les populations de Carapa sont isolées les unes des autres ; les transferts inter-sites de pollen et de graines étant quasiinexistants [16]. L’espèce a une distribution strictement localisée le long de quelques cours d’eau et dans des dépressions de terrains temporairement inondés. Dans ses habitats naturels, sa densité est assez restreinte avec moins de 10 pieds par hectare..

Usages

Les principaux usages du Carapa procera rapportés sont médicinaux (79,4%) et l’huile est le produit le plus exploité de la plante car représentant 60% du total des usages et 69,2% des usages médicinaux. En plus de ces usages médicinaux qui incluent 28% contre les maladies broncho-pulmonaires, 22,2% contre les dermatoses de tout genre, l’huile est également employée en cosmétologie ou soins corporels (11,5%), comme insecticide ou insectifuge (11,5%). Elle est aussi réputée médico-magique (7,7%) comme la plante entière. Cette dernière propriété est un des principaux facteurs qui renforcent son importance en pays diola [19]. La plupart des parties de l’arbre (écorce, pulpe, graines et feuilles) de cette espèce sont généralement utilisées pour leurs propriétés. Sur les parties exploitées, 57% sont composées des fruits à coque, suivis de l’écorce et des feuilles (12%), et environ 7% comprennent le bois et les racines [20]. L’huile extraite des graines est un produit de grand intérêt pour l’industrie cosmétique et la parapharmacie biologique [21]. Ces feuilles sont utiles pour faire une tisane fortifiante, couramment bu par les femmes après accouchement. En fonction de leur valeur médicinale et de la tendance à l’augmentation de la consommation de produits naturels contenant des composés bioactifs [22]. Ces composés sont reconnus pour leurs propriétés antioxydante et colorante, et il y a un intérêt croissant pour eux. Les valeurs thérapeutiques de diverses plantes médicinales sont associées avec la présence de certains métabolites secondaires et avec leurs propriétés antioxydantes. Les antioxydants sont devenus une incontournable partie de la technologie de conservation des aliments et des soins de santé contemporains .

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : ETUDES BIBLIOGRAPHIQUES
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS SUR LE CARAPA PROCERA
I.1. Noms vernaculaires
I.2. Taxonomie
I.3. Etude botanique
I.3.1. Description de l’espèce Carapa procera
I.3.1.1. Les feuilles
I.3.1.2. Les fleurs
I.3.1.3. Le fruit
I.3.2. Répartition géographique
I.4. Ecologie
I.5. Usagers
I.6. Les compositions chimique
I.6.1. La graine
I.6.2. L’huile
I.6.3. Les feuilles
I.6.4. L’écorce
I.6.5. La gomme
CHAPITRE II : LES INFECTIONS MICROBIENNES
II.1. introductio
II.2. les bactéries
II.2.1. La classification morphologique bactérienne
II.2.2. Structure de la cellule bactérienne
II.2.2.1. Structure externe des bactéries
II.2.2.2. Structure interne des bactéries
II.3. Antibiogramme
II.3.1. Principe
II.3.2. Méthode de diffusion : antibiogramme standard
II.4. Antibiotiques et résistance bactérienne
II.4.1. Antibiotiques
II.4.2. Les familles d’antibiotique
II.4.3. La résistance aux antimicrobiens
II.4.3.1. La résistance naturelle
II.4.3.2. La résistance acquise
II.5. Les champignons
II.5.1. Structure des champignons
II.5.2. Les principaux champignons d’intérêt médical
II.5.3. Facteurs favorisants les infections mycologiques
II.5.3.1. L’antibiothérapie
II.5.3.2. Les corticoïdes
II.5.4. Les antifongiques
II.5.4.1. Action des antifongiques azolés ou azotés sur les champignons
II.5.4.2. Mécanismes des résistances aux antifongiques
II.5.5. Place des plantes dans la lutte contre la résistance
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
CHAPITRE I : ETUDES EXPERIMENTALES
I. Matériel et méthodes
I.1. Matériel
I.1.1. Matériel biologique
I.1.2. Matériel technique du laboratoire
I.1.3. Matériel de microbiologie
I.2. Méthodes
I.2.1. Méthode d’extraction
I.2.2. Fractionnement
I.2.3. Test sur l’activité antimicrobienne des fractions
I.2.3.1.Préparation de la concentration mère de chaque fraction
I.2.3.2. Test de sensibilité
I.2.3.3. Disque pour antibiogramme
I.2.4. Méthode de diffusion sur gélose (Test antibiogramme)
I.2.4.1. Principe
I.2.4.2. Mode opératoire
I.2.5. Détermination de la Concentration Minimale Inhibitrice (CMI)
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
II.1. Résultats
II.1.1. Les rendements des fractions
II.1.2. Tests antimicrobiens
II.1.3. Concentration minimale inhibitrice (CMI)
II.2. Discussion
CONCLUSION

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