Description des données socioprofessionnelles

Sur une population de 102 patients, nous avons retrouvé 54 hommes et 48 femmes soit une légère prédominance masculine avec un L’âge médian était de 41 ans avec des extrêmes de 16 et 90 ans. La tranche d’âge 30-39 ans était la plus représentée avec un pourcentage de 25,49%, suivi de la Répartition selon le genre.Epigastralgies d’allure ulcéreuse, avortement clandestin avec notion de manoeuvre utérine, avortement provoqué il y a 6 mois, cancer du col de l’utérus depuis 2007, épilepsie sur insuffisance rénale aigue médicamenteuse (gardenal) par nécrose tubulaire aigue, gastro-entéro-anastomose sur ulcère antral dégénératif en 2001, myomectomie en 1994, notion de contage tuberculeux en 2007, opéré en 2006 pour hémorragie interne des suites d’une contusion abdominale, orthoplastie des 2 genoux en 2005, pulpectomie sur cancer de la prostate en 2009, rupture prématurée de membrane sur pré-éclampsie.La moitié des patients n’avait pas consulté antérieurement (54%). Parmi ceux ayant consulté la majorité (24%) s’était dirigé vers des tradipraticiens et avait reçu des médicaments traditionnels. La plupart des patients ont été mis sous antalgiques et AINS (25%).

Le stade de développement aérien commence par la période de germination du tubercule ou de la semence qui est utilisée pour la culture de la plante. Elle coïncide avec le début de la période des pluies (Septembre-Octobre-Novembre). Pour D. alata les semences («masomboly» ou «doria» ou «môndra» ou «ambioka» ou «ambeo» en malgache) utilisées sont soit la tête du tubercule («lohany» ou «taranjany» en malgache), c’est-à-dire la partie supérieure du tubercule sur laquelle la tige principale se développe (Photo 59), soit les bulbilles. Les semences correspondant à la tête du tubercule sont mises de côté lors de la récolte des tubercules et stockées dans un endroit frais et à l’ombre jusqu’à la mise en culture ou bien tout de suite enfouit dans le sol ou dans le déblai à côté du trou où le tubercule vient d’être déterré. Par contre, pour D. esculenta, la semence est un tubercule entier dont la peau est gardée intacte sinon le tubercule ne va pas germer selon les paysans. C’est à partir de la peau de ces tubercules qu’apparaissent les bourgeons de germination (ou «masony» en malgache) (Photo 60). Ces derniers se développent pour donner la partie aérienne lianescente de la plante (« vahy » en malgache). Les paysans n’utilisent pas une pépinière pour les semences d’ignames cultivées mais ils savent que dès que la période de pluie arrive lesbourgeons de germination apparaissent sur les têtes des tubercules et les bulbilles et ils les mettent sous terre.

A partir du mois de mai, les bulbilles (appelés localement «voany ou voany an’abo ou  bokony ou voalàka») apparaissent ainsi que les fleurs (appelées «voniny ou felany») et enfin les fruits (nommés «Vihiny»). Les paysans savent que les ignames cultivées ont un pied mâle et un pied femelle séparé. La détermination d’un pied mâle ou femelle semble souvent confuse pour les paysans car certains disent que ce sont les pieds femelles qui produisent de fruits et d’autres disent le contraire. Les paysans rencontrent le plus souvent des fleurs femelles que des fleurs mâles d’après leur dire mais ils ne s’y intéressent pas pour autant .Selon eux, les fleurs femelles ressemblent à un chapelet avec des gros boutons triangulaires decouleur vert tandis que les fleurs mâles correspondent à de nombreux petits boutons de couleur blanche.

Pour le développement des tubercules les paysans savent qu’un pied peut avoir un nouveau tubercule en voie de croissance ou tubercule fils («sindiny ou tsiriny» en malgache) et un ancien tubercule flétri ou même desséché (appelé localement «dadiny ou fatiny ou razany») (Photo 61). Selon les connaissances des paysans le tubercule fils se forme à partir du mois de décembre. Sur un même pied un ou plusieurs tubercules fils peuvent se former. Le long du tubercule il peut y avoir des bosses («nonony ou mokony» en malgache) qui pourraient également générer des tubercules-fils. A partir du mois de Juin, l’igname perd ses feuilles (ou «ravina») et ses tiges se dessèchent (ou «taho ou tarony ou rondrony»). On dit alors que l’igname est mature (ou «fefika», c’est-àdire ,que les parties ont disparu) (Photo 62). Ce stade correspond au stade de la maturité du tubercule au cours de laquelle la consistance et le goût sont meilleurs et où le tubercule présente moins de radicelles sur sa peau. Ce stade s’étend de Juin à Septembre-Octobre. Souvent, un petit bout de tige rattachée au tubercule (appelé «pikony») persiste, et émerge du sol indiquant aux paysans l’endroit où ils doivent faire le déterrage. Les paysans ont des termes propres à eux pour désigner les différentes parties d’une igname (Tableau 8) et qui montrent qu’ils connaissent la biologie des ignames cultivée.