DESCRIPTION DES GRANDS TRAITS TYPOLOGIQUES DE LA LANGUE BIRMAN

DESCRIPTION DES GRANDS TRAITS TYPOLOGIQUES DE LA LANGUE BIRMAN

/b »-ma2 / vs. /my »-ma2 / : diglossie entre le birman parlé/vernaculaire et le birman littéraire

Le birman, avec environ 32 millions de locuteurs (soit presque 70% de la population du pays% ) qui le parlent comme langue maternelle%%, est la langue nationale de la Birmanie, actuellement connue comme Myanmar!!!. Les deux variantes du nom du pays – bma/b#-ma2 / et ®mn\ ma /my#-ma2 / – représentent en fait une caractéristique importante de la langue birmane, i.e. la diglossie%+ entre deux registres ou styles du birman, à savoir le birman vernaculaire (souvent désigné comme « birman parlé ») et le birman littéraire/formel (souvent désigné comme « birman écrit ») qui apparaissent comme deux langues distinctes pour ceux qui ne sont pas locuteurs natifs. L’explication de ce phénomène de diglossie s’explique en rapport avec l’évolution du birman dans l’histoire. Le birman est une des langues majeures, par le nombre des locuteurs actuels, du groupe linguistique dit justement Tibéto-birman. L’écriture birmane, en revanche, est dérivée d’écritures indiennes : les versions méridionales de l’écriture brahmi ont produit dans le sud de l’Inde des écritures comme la Pallava qui ont été utilisées en Asie du Sud-est et, pour ce qui nous concerne, en particulier pour le vieux môn et le pyû ; ce sont de ces écritures utilisées dans ce qui est aujourd’hui la Birmanie que sont dérivées, aux Xe ou au XIe siècle, les formes anciennes d l’écriture birmane. Le birman, comme la plupart des langues tibéto-birmanes anciennes, est une langue tonale à forte tendance monosyllabique. L’écriture de type indien a été adaptée à cette réalité [cf. Bernot 2010 :iii].

Système de représentation graphique du birman

Le système d’écriture du birman est de nature syllabique. Il se sert de caractères qui représentent les consonnes sur la ligne, les voyelles autour de la consonne qu’elles suivent phonétiquement. Les tons marqués le sont en fin de syllabe%%. L’alphabet birman est composé de 33 lettres%%% [cf. Bernot et al., 2001, Manuel de birman, vol. 2 : Grammaire birmane, p.5]. Chaque consonne isolée se prononce, dans la tradition scolaire, avec la voyelle /a1 /, au ton haut inhérent et, à elle seule, représente une syllabe. Toutes peuvent représenter une prononciation telle que /ka1 / /sa1 / /pa1 / et ainsi de suite. Les mots graphiques peuvent se former avec la lettre toute seule [ex. l/la1 / ‘lune’ ; s- /sa1 / ‘commencer’, ‘taquiner’] ou la lettre en composition avec de divers signes/ symboles consonantiques% ainsi que vocaliques et tonals [pour la liste complète : cf. Bernot et al., 2001, Manuel de birman, vol. 2 : Grammaire birmane, p.7, 9]. Ces signes/symboles s’attachent à la lettre consonantique à gauche, à droite, au-dessus ou en dessous, comme l’illustrent les exemples avec la lettre k/ka1 / dans le Tableau 2. Par conséquent, il est compliqué de faire le découpage automatique des mots en birman par ordinateur, en suivant la logique des logiciels de traitement de texte pour les langues occidentales, dont l’écriture est organisée d’une manière linéaire%%.

Particularités du birman parlé

Nous présentons ici les particularités du birman, notamment celles qui se manifestent au style parlé sous trois axes : aspects phonologiques, aspects morphosyntaxiques et dans la syntaxe. 1.3.1. Aspects phonologiques 1.3.1.1 Consonnes 1.3.1.2 Voyelles 1.3.1.3 Sandhi 1.3.1.1. Consonnes Les Tableaux 3 et 4 présentent les consonnes en birman en deux groupes, basées sur leur représentation graphique : les consonnes « simples », représentées par les lettres de l’alphabet ; et les consonnes formées de lettres et de ligatures (qui représentent chacun un son consonantique).

L’effet du sandhi

Ce phénomène de liaison entre les syllabes – sandhi – est très courant en birman parlé. En règle générale, lorsque deux syllabes sont étroitement liées à l’intérieur du mot ainsi qu’à l’intérieur du syntagme nominal ou verbal, la première syllabe et le début de la seconde peuvent se trouver modifiées par la liaison. Toutefois, comme l’ont observé Cardinaud & Myint (1993), « Si la théorie est facile à admettre, la pratique est plus difficile à maîtriser » (p. 22), ce qui est une autre source de défis pour notre transcription. [pour en savoir plus sur sandhi en birman, voir également Bernot et al., 2010 : p. xiv-xxv]. Ainsi la particule de politesse på/pa2 / se prononce /pa2 / ou /ba2 / selon l’environnement phonique. En effet, comme le souligne le dicton birman ci-dessous, on trouve souvent une divergence importante (plus qu’en français, par exemple) entre la représentation graphique et la prononciation des mots (même en isolation) en birman. er;eta.Am˙n \ Pt \eta.AqM ye3 d »1 # mh aN2 ph a$ t »1 # %aN2 Quand on écrit, (c’est) la précision ; quand on lit (c’est) le son [dicton birman] Par ailleurs, on ne met pas d’habitude l’accent sur une syllabe spécifique dans un mot polysyllabique, ni sur un mot en particulier dans un énoncé en mesure de souligner l’importance du mot, comme on le fait, par exemple, en français. Toutefois, l’intonation est (évidemment) présente dans un discours naturel.Néanmoins dans notre transcription du corpus nous ne tenons pas compte de sandhi, ni de l’aspect prosodique, afin de permettre au logiciel concordancier wordsmith de repérer rapidement et d’une manière cohérente, les morphèmes à analyser, sans avoir à aligner plusieurs transcriptions phonétiques. Ainsi nous avons choisi de transcrire le corpus selon la translittération de chaque syllabe isolée (qui est relativement stable) sans modification tout au long du corpus. Nous présentons les exemples en transcription phonétique basée sur l’IPA [cf. Tableau des transcriptions] pour la facilité de la lecture.

Aspects morpho-syntaxiques

 Morphèmes indépendants

Morphèmes dépendants

Le birman est une langue syllabique. Plus précisément, le birman, comme la plupart des langues tibéto-birmanes, est une langue majoritairement monosyllabique (chaque syllabe avec un sens) et agglutinante : un grand nombre de mots polysyllabiques se forment en juxtaposant deux ou plusieurs « mots ». Dans certains cas, le mot composé est sémantiquement lié au mot de base qui peut être un nom ou un verbe [cf. (1.25), (1.28), (1.30), (1.33), (1.37), (1.40), Tableaux 10 – 14]. N.B. ! Tiret [-] attaché au mot le signale comme ‘verbe’ (voir définition de verbe dans 1.3.2.1.2). ! Nos équivalents en français quand il s’agit de verbe sont à l’infinitif par convention, mais c’est une notion non existante en birman

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