Différencier l’urbain et le périurbain

Le mot « périurbain » désignerait littéralement ce qui se trouve « au bord extérieur de l’urbain » ou « au bord de la ville », mais cette notion n’est pas définie de manière unique dans la littérature. Cet espace se différencie de la ville par sa forme urbaine, la faible densité de ses équipements et le mode de vie de ses habitants. Nous ne définirons pas les mécanismes socio-spatiaux qui ont présidés au développement de ces espaces mais nous nous attacherons à définir les caractéristiques de l’espace périurbain et de sa mobilité, objets de cette recherche. Il est important de préciser ici le cadre de la recherche Périva, « le périurbain n’est pas central dans cette recherche, il apparaît plutôt comme un type de terrain d’étude » de vie d’une partie de la population qu’un un espace d’extension urbaine, il possède ses propres avantages et inconvénients qui sont différents de la ville. En effet, le prix des terrains est plus accessible qu’en milieu urbain, permettant aux ménages de faire construire leur maison avec un jardin et de profiter aussi d’un cadre de vie plus proche de la nature. En 1999, 2 INSEE, définitions : La notion d’unité urbaine repose sur la continuité de l’habitat : est considérée comme telle un ensemble d’une ou plusieurs communes présentant une continuité du tissu bâti (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. La condition est que chaque commune de l’unité urbaine possède plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie. 3 INSEE, définitions : La couronne périurbaine recouvre l’ensemble des communes de l’aire urbaine à l’exclusion de son pôle urbain. Le pôle urbain est une unité urbaine offrant au moins 5000 emplois et qui n’est pas située dans la couronne périurbaine d’un autre pôle urbain.

Le phénomène de périurbanisation s’est couplé avec l’accroissement de l’usage du véhicule individuel. En effet, l’usage facile de la voiture permet à des ménages désirant du calme et un jardin pour leur famille de s’éloigner de la ville en louant, achetant ou majoritairement en construisant dans une commune périurbaine. Cela permet à beaucoup d’individus de pouvoir bénéficier d’un cadre de vie plus en contact avec la nature, tout en étant proches de leur lieu de travail en termes de temps grâce au confort et à la rapidité de la voiture. Les règles d’urbanisme ont permis une répartition assez ponctuelle de ces constructions. Une autre caractéristique de la forme périurbaine est alors la dispersion entre les lieux d’habitats, d’activités et de commerces. l’urbanisation n’est pas forcément continue entre l’espace urbain et l’espace périurbain, ni entre les différentes communes périurbaine, ce qui donne une forme de tâches d’huile au développement. Les habitants des espaces périurbains cherchent tout de même à rester « proches » de la ville en termes de temps, ce qui peut former des couronnes urbanisées autour du pôle urbain ou encore une forme d’étoile autour des grands axes routiers. Ces espaces ne sont pas nécessairement complets car leur développement est relativement anarchique, il se réalise au gré des opportunités foncières, des possibilités offertes par les documents d’urbanisme et de la desserte en transport.

Les espaces périurbains possèdent un poids moins important en matière d’activités économiques que les espaces urbains. En effet, en 2004 les pôles urbains présents en milieu périurbain. Les couronnes périurbaines2 ne regroupent que 9% des emplois, avec cependant 58% d’actifs plutôt concentrés dans les deuxièmes et troisièmes couronnes. L’agriculture est une activité très présente en milieu périurbain, le développement des couronnes périurbaines s’étant fait sur, et au détriment des espaces agricoles initialement présents. La majorité des salariés habitant dans ces couronnes sont dans le secteur des activités « productives » (essentiellement l’industrie, le secteur de l’énergie, les services aux entreprises, le transport de marchandises, le commerce de services plus rares qu’ailleurs, mais des équipements socioculturels plus répandus4, l’artisanat et les services liés à la santé y étaient aussi bien implantés. Mais on observe tout de même aujourd’hui une volonté d’équiper les pôles secondaires dans les SCoT, en particulier dans les études de cas de cette recherche. Cette réorganisation spatiale concerne maintenant toutes les catégories d’activités et pourrait rééquilibrer le territoire. La proximité à la ville permet cependant l’accès à la plupart des commerces et services mais impose une mobilité plus ou moins importante qui sera détaillée dans les prochains paragraphes. Les équipements de transports en commun tel que le tramway et les bus sont souvent limités au territoire de la ville allant jusqu’à la première couronne périurbaine mais ne desservent pas tout l’espace périurbain. Ce sont les services de cars du conseil général et les services ferroviaires du conseil régional qui assurent la desserte en transport en commun de ces espaces.