Difficultés rencontrées dans la prise en charge des cas cliniques d’intoxications

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Les minéraux

Le plomb

Les carnivores domestiques peuvent s’intoxiquer au plomb suite à l’ingestion d’objets en plomb (batteries, plombs de chasse), de vielles peintures, d’huiles de vidange ou de plomb de pollution (rejets industriels, gaz d’échappement, eau contaminée). La dose toxique chez le chien est de 800 mg/kg. Le plomb agit selon trois mécanismes d’action : action thioloprive (inhibitions enzymatiques), action compétitive avec les minéraux (Ca, Zn, Fe, Cu) et l’action sur les acides nucléiques. L’intoxication aiguë chez le chien entraine les signes suivants divers (anorexie, vomissements, diarrhées, coliques) et des signes nerveux d’apparitions plus tardifs : (convulsions, hyperexcitabilité, opisthotonos, cécité). Le diagnostic de laboratoire se fait par dosage du plomb tissulaire. Le traitement spécifique chez le chien se fait par le DMSA (acide 2,3-dimercaptosuccinique 10mg/kg per os 3fois par jour pendant 10jours) (DANEL, 1997).

Le Fluor

L’intoxication au fluor est rare et concerne les carnivores domestiques vivants dans ou proches des zones phosphatières ou industrielles ou à forte activité volcanique. Elle peut subvenir également suite à l’ingestion de pâte dentifrice par les animaux. Le fluor a une affinité pour les tissus riches en calcium (os et dents) et entraîne leurs destructions. Les lésions dues à l’intoxication par le fluor sont irréversibles.

Les nitrate-nitrites

L’intoxication aux nitrate-nitrites peut subvenir chez les carnivores domestiques suite à l’ingestion accidentelle d’engrais azotés. Ils entrainent une méthémoglobinémie (ROBSON, 2007). Les symptômes apparaissent au bout de quelques heures après l’ingestion et traduisent un syndrome de détresse respiratoire associé à divers signes cliniques (ataxie, convulsions, coma, vomissements, salivation, diarrhée, sang brun chocolaté très caractéristique, cyanose). Le traitement spécifique utilise les antioxydants pour transformer la méthémoglobine en hémoglobine (bleu de méthylène 1% : 1 mg/kg en IV ; vitamine C 20 mg/kg en IV).

Les produits ménagers polluants

Les produits ménagers ne sont pas inoffensifs, et l’exposition des animaux de compagnie à ces produits est fréquente (DHAUSSY, 2015). La plupart des produits d’entretien sont des caustiques, provoquant en cas d’ingestion de graves lésions de la bouche, de l’œsophage et de l’estomac.
Il s’agit entre autres de l’eau de javel, la soude caustique, le white spirit, les détergents et savons utilisés pour la lessive et la vaisselle, l’antigel et de tous les nettoyants à base d’ammoniac. L’intoxication est le plus souvent accidentelle. Les traitements sont éliminatoires et symptomatiques. Cas particulier de l’antigel L’antigel est un composé chimique qui, mélangé à l’eau abaisse la température de congélation de cette dernière, comme l’éthylène glycol, le glycérol, le méthanol, l’isopropanol ou un mélange de produits. Ce produit se retrouve dans la plupart des garages (utilisé pour le refroidissement des radiateurs d’automobiles) et dans certains produits de nettoyage. L’antigel a un goût peu sucré ce qui attire les chiens et chats gourmands. C’est un produit hautement toxique, car les doses toxiques sont de 1,5 ml/kg chez le chat et de 6,6 ml/kg chez le chien. Les signes cliniques sont d’ordre nerveux (inquiétude, incoordination motrice, crises épileptiformes), digestifs (diarrhées et vomissements), l’état de choc et une intense défaillance rénale (PASCA et al., 2010).

Les envenimations

Les envenimations concernent les animaux venimeux (amphibiens) aussi bien que les animaux vénéneux. Les animaux venimeux sont les amphibiens, les serpents, les scorpions, les araignées, les chenilles urticantes, les hymenoptères, les poissons (raies, vives, siluroidés…), les méduses (EYME, 2003). Lors des envenimations le pronostic est réservé. Les traitements se font à l’aide d’anti-venins s’ils existent. En conclusion de cette première partie, la domestication des carnivores domestiques est de plus en plus en vogue à Dakar. Cette domestication croissante n’est pas sans contraintes dont celles liées à la santé de ces animaux. En effet, les maladies des carnivores domestiques sont nombreuses et variées et parmi ces maladies, il y a des intoxications dont la prise en charge demeure problématique aussi bien pour les propriétaires que les vétérinaires surtout dans les pays à revenus modestes comme au Sénégal. C’est à cette prise en charge, dans les cabinets vétérinaires à Dakar, que la deuxième partie est consacrée.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I: LES CARNIVORES DOMESTIQUES DANS LA REGION DE DAKAR
I. Généralités sur les carnivores domestiques
I.1. Le chien..
I.2. Le chat
II. Les carnivores domestiques dans la région de Dakar
II.1. Effectifs des carnivores domestiques dans la région de Dakar
II.2. Races et pays origines des chiens
II.3. Races et pays origines des chats
II.4. Modes de vie et utilisations des carnivores domestiques dans la région de Dakar
CHAPITRE II : PRINCIPALES MALADIES DES CARNIVORES DOMESTIQUES
I. Principales maladies du chien
I.1. Maladies virales
I.1.1. La rage
I.1.2. La maladie de CARRE
I.1.3. L’hépatite de Rubarth
I.1.4. La parvovirose
I.1.5. La toux de chenil
I.4.6. L’herpesvirose
I.2. Maladies bactériennes
I.3. Maladies parasitaires
I.4. Les tumeurs du chien
II. Principales maladies du chat
II.1. Maladies Virales
II.2. Maladies bactériennes
II.3. Maladies parasitaires
II.4. Les tumeurs du chat
CHAPITRE III: LES INTOXICATIONS CHEZ LES CARNIVORES DOMESTIQUES
I. Généralités sur les intoxications en médecine vétérinaire
I.1. Définitions
I.1.1. Intoxication
I.1.2. Toxique
I.1.3. Toxidrome
I.1.4. Dose
I.2. Les toxiques responsables d’intoxications chez les carnivores domestiques
I.3. Circonstances des intoxications
I.4. Diagnostic des intoxications chez les carnivores domestiques
I.5. Thérapeutiques générales des intoxications chez les carnivores domestiques
I.5.1. Le traitement symptomatique
I.5.1.1. Suppression des convulsions
I.5.1.2. Assistance cardio-vasculaire
I.5.1.3. Assistance respiratoire
I.5.1.4. Lutte contre la douleur
I.5.1.5. Contrôle de la température corporelle
I.5.2. Traitement éliminatoire
I.5.2.1. Vomitifs (émétiques)
I.5.2.2. Laxatifs et purgatifs
I.5.2.3 Adsorbants et pansements
I.5.2.4. Diurétiques
I.5.3. Traitement Spécifique
I.6. Diagnostic de laboratoires
I.7. Diagnostic post mortem
II. Intoxications des carnivores domestiques dues aux denrées alimentaires
consommées par l’Homme
II.1. Intoxications dues au chocolat et au café
II.1.1. Caractéristiques du toxique
II.1.2. Caractéristiques physico-chimiques, métabolisme et toxicocinétique des méthylxanthines
II.1.3. Mécanisme d’action des méthylxanthines
II.1.4. Propriétés pharmacologiques des méthylxanthines
II.1.5. Etude clinique des intoxications dues au chocolat et au café
II.1.5.1. Toxicité de la théobromine
II.1.5.2. Circonstances de l’intoxication au chocolat
II.1.5.3. Toxicité et circonstances d’intoxication au café
II.1.5.4. Principaux signes cliniques observés dans les intoxications au chocolat et au café
II.1.5.5. Examens complémentaires..
II.1.5.6. Diagnostic
II.1.5.7. Pronostic
II.1.5.8. Lésions
II.1.5.9. Prise en charge de l’animal intoxiqué et traitement de l’intoxication
II.2. Intoxications dues aux plantes du genre Allium
II.2.1. Principes actifs responsables de l’intoxication et mode d’action
II.2.2. Toxicité de l’oignon chez le chien et le chat
II.2.2.1. Le chien
II.2.2.2. Le chat
II.2.3. Les circonstances de l’intoxication
II.2.4. Signes cliniques
II.2.5. Examens complémentaires
II.2.6. Diagnostic.
II.2.7. Pronostic
II.2.8. Lésions
II.2.9. Prise en charge de l’animal intoxiqué et traitement de l’intoxication
II.3. Intoxication à la pomme de terre
II.3.1. Dose toxique
II.3.2. Signes cliniques
II.3.3. Pronostic
II.3.4. Traitement
II.4. Intoxication au sel
II.4.1. Dose toxique
II.4.2. Circonstances d’intoxication
II.4.3. Signes cliniques
II.4.4. Examens complémentaires
II.4.5. Diagnostic.
II.4.6. Pronostic
II.4.7. Traitement
II.5. Intoxication au raisin
II.5.1. Signes cliniques
II.5.2. Examens complémentaires
II.5.3. Diagnostic.
II.5.4. Pronostic
II.5.5. Traitement
II.6. Intoxication à la noix de macadamia
II.7. Intoxication à l’avocat
II.8. Intoxication à l’alcool
III. Intoxications aux plantes
Les amaryllidaceae
III.1. Plantes entrainant des troubles essentiellement cutanés
III.1.1. Le Ficus (Ficaceae)
III.1.2. Les Araceae (Dieffenbachia, Arum, Anthurium, Philodendron…)
III.1.3. Les végétaux épineux (Cactaceae, houx…)
III.1.4. Les euphorbes (Euphorbiaceae)
III.2. Plantes entrainant des troubles essentiellement digestifs
III.2.1. Les Amaryllidaceae (figure 9)
III.2.2. Liliaceae
III.2.2.1. Les jacinthes et les tulipes (figure 10 et 11)
III.2.2.2. Le Yucca (figure 12)
III.2.3. Les Solanaceae
III.3. Plantes entrainant des troubles essentiellement nerveux
III.4. Plantes entrainant des troubles essentiellement rénaux
III.5. Plantes entrainant des troubles essentiellement cardio-vasculaires
III.6. Cas particulier du Cannabis : Cannabis sativa
III.6.1. Le toxique
III.6.2. L’Intoxication
III.6.3. Les symptômes
III.6.4. Traitement
IV. Intoxications dues aux médicaments
IV.1. Intoxications dues aux médicaments à usage vétérinaire
IV.1.1. Circonstances des intoxications
IV.1.2. Intoxications dues aux antiparasitaires externes
IV.1.3. Traitement des intoxications dues aux antiparasitaires externes
IV.2. Intoxications dues aux médicaments à usage humain
IV.2.1. Circonstances des intoxications
IV.2.2. Les médicaments humains les plus souvent incriminés
IV.2.2.1. Les Benzodiazépines
IV.2.2.1.1. Etude toxicologique
IV.2.2.1.1.1. Dose toxique.
IV.2.2.1.1.2. Les symptômes observés
IV.2.2.1.1.3. Pronostic et Traitement
IV.2.2.2. Les antidépresseurs
IV.2.2.2.1. Etude toxicologique
IV.2.2.2.1.1. Dose Toxique
IV.2.2.2.1.2. Les Symptômes observés
IV.2.2.2.1.3. Pronostic et traitement
IV.2.2.3. Le Phénobarbital
IV.2.2.3.1. Etude Toxicologique
IV.2.2.3.2. Symptômes observés
IV.2.2.3.3. Pronostic et Traitement
IV.2.2.4. Les A.I.N.S
IV.2.2.4.1. L’aspirine (acide acétylsalicylique)
IV.2.2.4.2. L’ibuprofène
IV.2.2.4.3. Le paracétamol
V. Intoxications dues aux pesticides et autres types d’intoxications
V.1. Les pesticides
V.1.1. Les organochlorés
V.1.1.1. Mécanisme d’action
V.1.1.2. Symptômes observés
V.1.1.3. Traitement
V.1.2. Les organophosphorés et carbamates
V.1.2.1. Symptômes
V.1.2.2. Traitement
V.1.3. Les rodonticides anticoagulants
V.1.3.1. Circonstances d’intoxications
V.1.3.2. Mécanisme d’action
V.1.3.3. Symptômes
V.1.3.4. Traitement
V.1.4. Les convulsivants
V.1.4.1. Mécanismes d’action
V.1.4.2. Doses Toxiques
V.1.4.3. Traitements
V.1.5. Les pyréthrinoïdes
V.1.6. Les herbicides et les fertilisants
V.2. Les autres types d’intoxications
V.2.1. Les minéraux
V.2.1.1. Le plomb
V.2.1.2. Le Fluor
V.2.1.3. Les nitrate-nitrites
V.2.2. Les produits ménagers polluants
V.2.3. Les envenimations
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I. Zone et période de l’étude
I.1. Identification des cliniques vétérinaires
I.2. Présentation de la région de Dakar
II. Matériel et Méthodes
II.1. Matériel..
II.1.1. Les cliniques vétérinaires
II.1.2. Une fiche d’enquête
II.2. Méthodes
II.2.1. Echantillonnage des cliniques vétérinaires
II.2.2. Enquête de terrain
II.2.2.1. Elaboration du questionnaire
II.2.2.2. Administration du questionnaire
II.2.2.3. Analyse statistique et exploration des données enregistrées
CHAPITRE II : RESULTATS
I. Espèces animales concernées
I.1. Sexe
I.2. Races
I.3. Milieux de vie
I.4. Ages
II. Circonstances et modalités des intoxications
II.1. Circonstances
III. Période d’incidence
IV. Prévalence générale des intoxications
V. Symptômes observés
VII. Examens Complémentaires
VIII. Natures des toxiques incriminés
VIII.1. Les toxiques alimentaires
VIII.2. Les pesticides
VIII.3. Les médicaments à usage vétérinaire
VIII.4. Les médicaments à usage humain
VIII.5. Les plantes
VIII.6. Les herbicides et fertilisants
VIII.7. Les rodonticides anticoagulants
VIII.8. Les produits ménagers polluants
VIII.9. Les envenimations
VIII.10. Autres types de toxiques
IX. Possession d’antidotes
X. Connaissance des toxiques par les propriétaires
XI. Méthode utilisée pour suspecter un toxique
XII. Prise en charge thérapeutique des cas d’intoxications.
XII.1. Le traitement symptomatique
XII.2. Le traitement éliminatoire
XII.3. Le traitement spécifique
XIII. Hospitalisation
XIV. Résultats des traitements
XV. Diagnostic post-mortem
XVI. Les nouveaux cas d’intoxications durant la période de l’étude
XVII. Difficultés rencontrées dans la prise en charge des cas cliniques d’intoxications
CHAPITRE III : DISCUSSIONS ET RECOMMENDATIONS
I. Discussions
I.1. Limite de l’étude
I.2. Discussion sur les résultats de l’enquête
I.2.1. Espèces animales concernées
I.2.1.1. Races
I.2.1.2. Milieux de vie
I.2.1.3. Ages
I.2.2. Circonstances et modalités des intoxications
I.2.3. Période d’incidence élevée
I.2.4. Prévalence des intoxications
I.2.5. Les symptômes observés
I.2.6. Nature des toxiques
I.2.6.1. Toxiques alimentaires
I.2.6.2. Les pesticides
I.2.6.3. Les médicaments à usage vétérinaires
I.2.6.4. Les médicaments à usage humains
I.2.6.5. Les plantes
I.2.6.6. Les produits ménagers polluants
I.2.6.7. Les envenimations
I.2.6.8. Possession d’antidotes
I.2.6.9. Méthode utilisé pour identifier le toxique responsable
I.2.6.10. Prise en charge thérapeutique des cas cliniques d’intoxications
I.2.6.11. Diagnostic post mortem
II. Recommandations
II.1. A l’endroit des propriétaires de carnivores domestiques
II.2. A l’endroit des cliniciens
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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