Doses de sérum antitétanique hétérologue administrées en fonction de l’âge du patient

Physiopathologie

Clostridium tetani pénètre dans l’organisme à la faveur d’une solution de continuité du revêtement cutané ou des muqueuses Au niveau de la porte d’entrée, les spores sont incapables de germer dans un tissu sain, dont le potentiel d’oxydoréduction est trop élevé [7]. Les conditions suivantes semblent favoriser l’apparition des formes végétatives avec production de la tétanospasmine :

– La pénétration profonde à l’abri de l’oxygène de l’air, – L’absence ou l’insuffisance de l’immunité antitétanique, – L’abaissement du potentiel d’oxydoréduction favorisé par la nécrose tissulaire, – La présence de corps étrangers déviant la phagocytose, – L’association microbienne [20].

La tétanospasmine pénètre dans le système nerveux au niveau des jonctions neuromusculaires des motoneurones proches de la porte d’entrée. Transportée par voie sanguine, elle atteint également l’ensemble des terminaisons nerveuses motrices, sensitives et sympathiques de l’organisme, entrainant la généralisation de l’affection. Une fois internalisée dans la terminaison du nerf moteur, sensitif ou sympathique, la toxine devenue inaccessible aux antitoxines cheminent par voie rétrograde pour gagner le corps cellulaire des motoneurones au niveau de la corne antérieure de la moelle et du tronc cérébral. Elle migre alors par voie trans-synaptique et gagne la terminaison pré-synaptique des neurones inhibiteurs de la moelle et du tronc cérébral, utilisant la glycine et l’acide gamma-amino-butyrique (GABA) comme neurotransmetteur .Elle bloque la libération des neurotransmetteurs inhibiteurs des neurones alpha, entrainant contracture et spasmes reflexes. Elle est également responsable d’un hyper activité sympathique et parasympathique [8].

Prévention primaire [8, 22, 27] :

_ Vaccination des femmes enceintes : Elle débute avant la naissance de l’enfant par la vaccination des femmes enceintes, permettant d’éviter le tétanos néonatal, grâce aux anticorps antitétaniques transmis passivement de la mère à l’enfant [8]. Les recommandations de l’OMS sont les suivantes :<< Dans les régions où la plus part des femmes enceintes consultent suffisamment tôt, on pratiquera au moins deux (2) injections d’anatoxine tétanique à quatre (4) semaines d’intervalle. La seconde dose doit être administrée au moins deux (2) semaines avant l’accouchement. Des intervalles plus courts confèrent une moindre protection mais doivent être utilisés en cas de besoin. Dans les régions où la couverture des femmes enceintes par les soins périnataux est encore faible, il convient de vacciner toutes les femmes en âges de procréer qui se rendent dans un service de santé pour une raison quelconque. Pour les femmes enceintes antérieurement vaccinées, la première dose devra être donnée lors de la première visite. Des doses supplémentaires devaient être administrées lors de chaque grossesse. Si les femmes reçoivent une troisième (3) dose, les enfants nés pendant les cinq (5) années suivantes seront protégés et une quatrième dose protégera les enfants nés durant les dix (10) années suivantes et une cinquième (5) dose devrait assurer à vie >>.

La prise en charge des enfants : Les principales activités se partagent entre les consultations et l’hospitalisation. Les consultations ont lieu tous les jours de 7h30 16h00. La plupart des malades viennent d’eux-mêmes en consultation. Par contre certains sont référés par les centres de santé périphériques du district et de l’intérieur du pays. Les visites des malades hospitalisés ont lieu tous les matins. L’hospitalisation est gratuite en pédiatrie sauf en réanimation et les salles uniques. Les gardes sont assurés tous les jours par une équipe comportant : un pédiatre, trois à quatre C.E.S, quatre étudiants en fin de cycles, deux techniciens de santé, un agent technique de santé, un aide soignant et un manoeuvre. Un staff est présenté chaque matin à 8 heures par l’équipe de garde en présence de tout le personnel et un staff tout les vendredis dirigés par le chef de service. En matière de recherche une trentaine de sujet de thèses de Doctorat en médecine sont en cours de réalisation. La prise en charge du tétanos dans le service de pédiatrie du CHU Gabriel TOURE se déroule comme suite : D’abord le malade est reçu à l’urgence par une équipe de permanence ou de garde, après un examen physique soigneux, un dossier médical est établi et le malade est placé dans une salle isolée a l’abri de tous bruits et lumière pendant toute la durée de l’hospitalisation. L’hospitalisation elle est gratuite comme toute autre pathologie et les produits sont à la charge des parents.

CONCLUSION

Le tétanos est une maladie très grave et mortelle, le nombre de cas de tétanos reste encore très élevé dans notre pays avec une prévalence annuelle moyenne de 5 cas soit 0.09 %. Au terme de notre étude rétro et prospective qui s’est déroulée au service de pédiatrie du CHU Gabriel TOURE pendant la période 2004-2009, vingt-neuf (29) cas de tétanos avaient été enregistrés. Sur les 29 cas de tétanos, 5 cas étaient des nouveaux nés soit 17,2 % chez qui les mères n’avaient pas fait de VAT. La tranche d’âge 12 mois-5 ans était la plus représentée avec 41,4 %. Le sexe masculin était plus touché avec 69 % des cas, et un sex-ratio de 2,2. La majorité de nos patients vivait à Bamako. Les plaies traumatiques représentaient 55,2 % des portes d’entrée de la maladie. Sur le plan clinique : 79,3 % des patients avaient un trismus ; 96,6 % un paroxysme ; 51,7 % une température supérieure ou égale à 38,4° ; le pouls était supérieur ou égal 150 battement/minutes et l’opisthotonos était présent dans 44,8 % des cas. Le score de Dakar était sévère chez 13 patients soit 44,8 % des cas. Le schéma thérapeutique utilisé au service de pédiatrie du CHU Gabriel TOURE est voisin de celui proposé par la plupart des différents auteurs dans la littérature. Le taux de létalité global était de 31 % des cas, le plus fort taux de létalité a été enregistré chez les nouveaux nés avec 75% cas. Le taux de décès était plus important chez les patients qui avaient un score sévère de Dakar soit 46,1% des cas. Son éradication passe par le renforcement de la politique vaccinale des femmes en âges de procréer et les femmes enceintes, la sensibilisation des parents à adhérer au PEV et assurer les rappels à 1 an, 5 ans et tous les 10 ans et l’amélioration des conditions d’accouchement et des soins du cordon après la naissance.

Table des matières

I- INTRODUCTION
II- OBJECTIFS
III- GENERALITES
IV- METHODOLOGIE
V- RESULTATS
VI- DISCUSSIONS
VII- CONCLUSION
VIII- RECOMMANDATIONS
IX- REFERENCES
X- ANNEXES

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