Dynamique de l’occupation du sol

Dynamique de l’occupation du sol

Le cadre humain 

La population La réserve englobe 21 localités dont 18 villages et 3 hameaux. Les données du dernier recensement indiquent une population de 4310 habitants en 2003 et qui est comprise entre 5000 et 6000 habitants en 2008 (CORENA, 2009). La population est pour l’essentiel concentrée à la périphérie de la réserve. En effet, seuls les villages de Didé Gassama et Bancouba se trouvent à l’intérieur. La population est plus importante dans les villages de Toumboura, Koussan, Talibadji et Sansanding qui sont en réalité les plus anciens. Cependant, on note de plus en plus l’implantation des populations au sud ouest où les terres sont propices à l’agriculture et à l’élevage. La croissance démographique a des effets sur la dynamique de la végétation. Les zones où on observe une forte présence humaine sédentarisée sont caractérisées par une dynamique régressive de leur couvert végétal. Ce phénomène, observé au niveau des Monts Bagzane au Niger (Schulz et Adamou, 1994), est perceptible dans la réserve.

Les activités économiques

L’agriculture

L’agriculture pluviale est l’une des principales activités économiques de la population. Il s’agit surtout de cultures céréalières avec le maïs, le mil, le sorgho et l’arachide. Le riz est cultivé par les femmes dans les villages Sansanding, Toumboura, Gonguédji, Talibadji. Les champs sont essentiellement localisés à la périphérie de la réserve. On rencontre certains champs isolés en pleine brousse avec des puits pour la petite irrigation. (CORENA, 2009). Les cultures de décrue ne sont pratiquées qu’au niveau des berges de la Falémé sur de vastes terres cultivables. Ainsi, les populations des villages de Sansanding et de Toumboura situés le long de la Falémé pratiquent le maraîchage contrairement aux femmes de Belly et de Koussan dont l’activité est le micro-jardinage favorisé par la disponibilité d’eau de barrage et de forage. L’agriculture n’occupe pas de grandes superficies malgré son évolution au cours de ces dernières décennies.

L’élevage

Il correspond à un élevage extensif. Chaque famille possède un ou des troupeaux. Le cheptel est globalement composé de bovins, d’ovins et de caprins. La réserve est également très fréquentée par les transhumants qui arrivent au début de la saison sèche et y restent jusqu’en début d’hivernage. Ce cheptel, à la recherche de pâturage et de points d’eau, exerce une forte pression sur le couvert végétal (élagage, feux de brousse). Des conflits sont également fréquents entre ces transhumants et les populations locales.

Les autres activités économiques

La pêche n’est pas très développée dans la zone. Elle se pratique au niveau de la Falémé et des retenues d’eau comme le barrage de Belly avant l’effondrement de la digue (figure 9). Figure 9: Digue barrage de Belly effondrée en 2009 09/08/2011 à 11 :30 La pêche se fait essentiellement avec des filets. Des pirogues de type traditionnel sont utilisées au niveau de la Falémé pour la pêche. Les produits de la pêche sont destinés à la consommation locale. Elle est également pratiquée saisonnièrement par des pêcheurs maliens. Leurs prises sont destinées au marché malien. L’exploitation des minéraux concerne l’argile, le sable et les graviers de latérite. L’argile est utilisée pour la construction des types d’habitat traditionnels. L’exploitation du sable et des graviers de latérite se fait à une échelle plus grande sur des carrières puis acheminés vers Tamba et d’autres grandes villes. 20 L’exploitation des produits forestiers est une activité très importante du fait de la dépendance des populations aux services écosystèmiques. Ils sont destinés à la consommation locale. En dehors de ces activités, on a le commerce de denrées alimentaires, l’orpaillage qui est pratiqué le long de la Falémé. La dynamique de la végétation est liée d’une part aux conditions climatiques et d’autre part aux activités humaines. Cependant, ces dernières peuvent engendrer des modifications majeures et souvent irréversibles pour le couvert végétal. Il s’agit entre autres de l’agriculture, de l’élevage et de l’exploitation des produits forestiers. L’extension des terres cultivées se fait au dépend des superficies boisées. L’élevage, par le surpâturage et le prélèvement abusif d’espèces fourragères, contribue également à la dégradation du couvert végétal. 21 Chapitre II : Cartographie diachronique de l’occupation du sol en 1974, 1986 et 2010 Les résultats obtenus pour cette étude concernent les cartes d’occupation du sol, celle des changements et les séries statistiques leur correspondant.

L’occupation du sol en 1974, 1986 et 2010 

La description des types d’occupation du sol Les types d’occupation des sols sont subdivisés en quatre catégories selon une classification qui va des espaces de culture aux savanes arbustives et herbeuses en passant par des espaces intermédiaires de plus en plus anthropisés et représentés ici par la strate forêt galerie-savane boisée.

Les zones de culture

Les zones de culture sont des milieux ouverts parsemées d’arbres et d’arbustes. Elles sont peuplées d’arbres comme Adansonia digitata, Pterocarpus erinaceus, Cordyla pinnata, Tamarindus indica, Palmier hyphaena etc. Les arbustes sont Combretum glutinosum, Ziziphus mauritiana, Acacia seyal, Balanites aegyptiaca, Guierra senegalensis, et Calotropis procera. Ces aires de culture sont localisées sur les plateaux et au niveau des bas fonds. Elles sont également des espaces de parcage du bétail. C’est un milieu très fréquenté par le bétail après la période des récoltes. Ses quelques arbres coupés servent de bois de service aux populations.

La forêt galerie et la savane boisée

Elles sont localisées au niveau des bas fonds et des zones de plateau Les savanes boisées sont à dominante Adansonia digitata sur l’axe Séno-Thiokoye et de Pterocarpus erinaceus au sud de Linghekone. Les peuplements de baobab occupent des anciens sites d’habitation. On y rencontre une strate herbacée décimée par endroit par le feu. Les forêts galeries sont localisées le long des cours d’eau. D’une simple bande d’arbustes le long des cours d’eau temporaires, les forêts galeries forment un écosystème dense et difficilement pénétrable à Anguili et à Wendou Fodé. Au sud, les forêts galeries sont à dominante de Borassus aethiopium et de Mitragina inermis. Ces dernières sont des espèces typiques des zones humides. Plus au nord, on a Combretum glutinosum qui constitue la principale espèce.

Les savanes arbustives

Les savanes arbustives sont caractérisées par des arbustes pouvant atteindre plus de trois mètres et denses dans certains endroits avec des herbacées annuelles qui sont la proie des feux de brousse. Elles sont localisées au niveau des plateaux et des espaces inter dunaires. A l’exception des formations de savanes à dominance de Balanites aegyptiaca et Acacia seyal le long de la piste nord des berges de la Falémé et au niveau d’Anguili et de Wendou Fodé, celles composées de Combretum glutinosum et de Combretum micranthum constituent les principales formations végétales.

La savane herbeuse

Elle est rencontrée au niveau des zones de plateau. Pennisetum pedicellatum constitue l’espèce herbacée dominante. C’est une zone de transhumance où on rencontre également beaucoup de roches. 1-2- Les états successifs de l’occupation du sol 1-2-1-L’état de l’occupation du sol en 1974 En 1974 l’occupation du sol, (figure 10) indique que la savane arbustive couvre 134221,46 ha, soit 80,02% de l’ensemble de la zone cartographiée. Elle est plus vaste que la savane herbeuse (22294,08 ha) et la strate forêt galerie-savane boisée (9665,83 ha). Les zones de culture occupent 1533,66 ha de la superficie de la réserve.

Table des matières

Chapitre I : Présentation de la réserve communautaire de Boundou
1-Le milieu physique
1-1- Le climat
1-1-1 – Les températures
1-1-2 – Le vent
1-1-3- Les précipitations
1-2- Le relief
1-3 – Le réseau hydrographique
1-4- Les types de sol
1-5- La végétation
2- Le cadre humain
2-1- La population
2-2- Les activités économiques
2-2-1-L’agriculture
2-2-2-L’élevage
2-2-3-Les autres activités économiques
Chapitre II : Cartographie diachronique de l’occupation du sol en 1974, 1986 et 2010
1-L’occupation du sol en 1974, 1986 et 2010
1-1 : La description des types d’occupation du sol
1-1-1-Les zones de culture
1-1-2-La forêt galerie et la savane boisée
1-1-3-Les savanes arbustives
1-1-4-La savane herbeuse
1-2- Les états successifs de l’occupation du sol .
1-2-1-L’état de l’occupation du sol en 1974 .
1-2-2-L’état de l’occupation du sol en 1986 .
1-2-3-L’état de l’occupation du sol en 2010 .
2-L’évolution de l’occupation du sol entre 1974 et 2010
2-1-La dynamique de l’occupation du sol de 1974 à 1986
2-1-1-Les modifications observées de 1974 à 1986 (figure13)
2-1-2-Les conversions observées de 1974 à 1986
2-1-3-Bilan de l’évolution entre 1974 et 1986
2-2-La dynamique de l’occupation du sol de 1986 à 2010
2-2-1 Les modifications observées de 1986 à 2010
2-2-2-Les conversions observées de 1986 à 2010
2-2-3-Bilan de l’évolution entre 1986 et 2010
2-3-Evolution des types d’occupation du sol de 1974 à2010 et leurs unités dérivées
2-3-1-La savane arbustive
2-3-2-Les zones de culture
2-3-3-La strate forêt galerie-savane boisée
2-3-4-La savane herbeuse
Chapitre III : Les facteurs de dégradation
1- La méthodologie d’enquête
2- Les facteurs de la dynamique de l’occupation du sol
2-1- Les facteurs de dégradation d’origine naturelle
2-2-Les facteurs de dégradation d’origine anthropique
2-2-1-L’Agriculture
2-2-2- L’exploitation forestière
2-2- 3- L’élevage
2-2-4-Les feux de brousse
Conclusion
Bibliographie

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