Effet des pratiques agro écologiques sur le rendement du mil et les caractéristiques physico-chimiques du sol

Effet des pratiques agro écologiques sur le rendement du mil et les caractéristiques physico-chimiques du sol

Importance économique du mil 

Production et rendement

 En Asie et en Afrique principalement le mil occupe la majeure partie des surfaces cultivées, et couvre environ 26 millions d’hectares. C’est la principale culture vivrière au Sahel avec plus de 90% de la production africaine qui représente 40% de la production mondiale (Diagne et al, 2007). Malgré son importance économique et agronomique dans cette zone, les rendements à l’hectare sont très faibles et se situent entre 500 et 600 kg/ha en moyenne (Diagne et al, 2007). Le mil à chandelle, P. glaucum (L.) R. Br., est la principale céréale alimentaire cultivée sur 25 millions d’hectares des régions semi-arides d’Afrique et du sous-continent indien, sujettes à la sécheresse. Sa culture couvrait plus de 30 millions d’hectares en 1994, qui se répartissent principalement dans les zones arides et semi-arides de l’Afrique avec 20 millions d’hectares cultivés pour une production de 11,9millions de tonnes et de l’Inde, où la production de mil atteint 11millions de tonnes sur une superficie de 13,7 millions d’hectares (FAO, 1996). En Afrique, 70 % de la production provient de l’ouest du continent (Bezançon et al., 1997). Au Sénégal, parmi les cultures céréalières, le mil occupe la place la plus importante aussi bien du point de vue des surfaces emblavées (presque 75%) que de la production (60%). Sa culture est pratiquée partout dans le pays. Cependant, ses rendements sont plus faibles que ceux des autres céréales (80 % du rendement moyen des céréales qui est l’ordre de 800 kg/ha). Donc, l’accroissement de sa productivité semble constituer une des solutions pour faire face au problème vivrier (Direction de l’agriculture, 2001).

 Utilisation du mil  Alimentation humaine

 Les grains de mil P. glaucum sont très utilisés dans l’alimentation en Afrique et en Inde où environ 95% de la production sont consommés (Bekoye, 2011) . Il peut être cultivé dans une vaste gamme de conditions environnementales, y compris des environnements caractérisés par des épisodes de sécheresse fréquents et une faible fertilité des sols. Il est considéré comme une des céréales les mieux adaptées aux conditions climatiques extrêmes (Haussmann et al, 2006; Roots, 2007). C’est l’une des raisons pour laquelle les mil chandelles est l’une des principales cultures vivrières de base en Afrique de l’Ouest et du Centre. L’autre raison est que le grain de mil à chandelle a des valeurs nutritives relativement élevées pour une céréale. Son grain a une teneur en protéines et en graisses plus élevée que le blé ou le riz et sa composition en acides aminés est plus appropriée pour l’alimentation humaine que celle du blé ou du riz poli 5 (Haussmann et al., 2006). En général, les grains complets sont une source importante de vitamines du complexe B, qui sont surtout concentrées dans le son. En Côte d’Ivoire comme dans la plupart des régions où le mil est cultivé, cette céréale est la principale source d’énergie, de vitamines et de sels minéraux pour des millions de populations. La richesse des grains de mil en calories fait que la consommation de cette céréale est spécialement recommandée aux enfants, aux convalescents, aux personnes âgées et aux femmes enceintes. La consommation du mil est également très indiquée pour les personnes souffrant d’anémie à cause de sa richesse en fer (Bekoye, 2011). Le mil à chandelle ou mil perlé, P.glaucum, (L.) R. BR., est une importante culture pluviale dans les pays tropicaux (Roots, 2007). Principalement utilisé comme culture céréalière, le mil à chandelle fournit de 80 à 90% des calories à des millions de personnes dans le monde (Lambe et al., 2000). Il constitue la céréale de base dans l’alimentation de 90 millions d’habitants africains et indiens (Andrews et Kumar, 1992).  Alimentation animale En Europe, le mil est l’alimentation des oiseaux de compagnie, de la volaille et autrefois du bétail. La plante entière est aussi récoltée comme fourrage. Il est également utilisé comme fourrage en Australie, en Afrique australe, en Amérique du Sud et aux États-Unis (Kumar et Adrews, 1993).  Agrocarburant Au Canada, une étude du MAPAQ (Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Pêcheries du Québec) démontre le potentiel phénoménal de cette plante pour produire de l’éthanol. La plante est récoltée comme fourrage et pressée. La sève alors extraite est fermentée et distillée. Les drèches peuvent très bien servir à l’alimentation animale. Le potentiel d’éthanol est d’environ 4000 litres par hectare contre 3000 à 3200 pour le maïs. Le millet perlé sucré (P. glaucum (L.) R.Br.) Présente beaucoup d’intérêt puisqu’il s’agit d’une culture fourragère annuelle produisant un rendement élevé en biomasse et en sucres facilement fermentescibles. Sa particularité réside dans sa double vocation : soit l’obtention d’une sève sucrée pour la fermentation en éthanol, et l’obtention d’un sous-produit (fourrage pressé) pouvant servir à l’alimentation des bovins ou à l’enfouissement (Bouchard, 2010). Avec ce type de biomasse, on utilise la sève contenant les sucres simples (glucose, fructose) ou les dissacharides (saccharose) (Bouchard, 2010) . En comparaison avec le maïs, l’avantage du millet perlé sucré réside dans l’obtention d’un sucre simple déjà prêt à fermenter pour la 6 production d’éthanol et dans l’obtention d’un sous-produit (fourrage pressé) pour l’alimentation des bovins (Leblanc, 2010). 

 Origine et répartition géographique

 Le mil pénicilline est une graminée originaire d’Afrique (Amoukou, 1993 ; Loumerem et al., 2004). Le mil est cultivé en Afrique Occidentale depuis environ 4000 à 5000 ans. C’est une céréale majeure des zones sèches et sahéliennes (CMA/AOC, 1995 ; Domingos, 1993). Le millet perlé (P. glaucum), une céréale robuste à graminées, occupe environ 40 millions d’hectares de la surface terrestre. Bien que croissant dans la plupart des continents du monde, les plus grandes cultures de mil chandelles se trouvent dans les régions arides de l’Inde et du Pakistan. Les mil à chandelles poussent également dans la plupart des pays africains, mais il revêt sa plus grande importance en tant que céréale pour la consommation humaine en Afrique de l’Ouest entre le Sahara et la forêt tropicale. Il est cultivé dans les zones arides ou semi-arides d’Amérique du Nord, d’Amérique Latine, d’Asie Centrale, du Moyen Orient et d’Afrique (Roots, 2007). Les principaux pays producteurs sont, par ordre d’importance décroissante : le Nigeria, le Niger, le Burkina, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. En Afrique de l’Est, le Soudan et l’Ouganda sont les plus gros producteurs, alors qu’en Afrique australe les cultures traditionnelles ont quasiment disparu (Bezançon et al., 1997).

Biologie et Ecologie

 Biologie 

Les mil pénicillines, mil à chandelle ou petit mil (en anglais « pearl millet », »bulrush millet », « cattail millet ») est une herbe annuelle du genre Pennisetum (P. glaucum (L.) R. Br.) dont le cycle végétatif est de 45 à 180 jours. I1 est cultivé comme céréale dans les zones tropicales semi arides de l’Ancien Monde (Afrique et Inde), entre les isohyètes 200 et 1 000 mm (Tostain, 1998). Le rachis cylindrique de la chandelle et la présence d’une touffe de poils sur le haut des étamines (pénicille) caractérisent l’espèce au sein du genre (Powers et al., 1980). Le mil est une plante sexuée, diploïde (2x = 2n = 141, à fleurs hermaphrodites, allogame grâce à une floraison femelle plus précoce que la floraison mâle et la pollinisation par le vent. Les plants de mil évitent la sécheresse qui caractérise sa zone de culture par une fermeture des stomates, une diminution des surfaces foliaires et le développement du système racinaire. La caractéristique principale des formes cultivées réside dans le fait que les graines ne tombent pas spontanément dès que l’épi est parvenu à maturité : cette non-caducité est le résultat et le signe de la domestication effectuée par les protoagriculteurs (sur différents aspects des formes sauvages ou 7 cultivées et des hybrides) (Tostain, 1998). Le millet perlé est une plante avec un métabolisme en C4, pourvue d’une grande efficacité photosynthétique et très résistante aux conditions de sécheresse (Bouchard, 2010 ; Leblanc, 2010). Il demeure l’espèce la plus efficace pour réduire les populations du nématode des lésions lorsque cultivée en rotation avec une culture sensible comme la pomme de terre (Bélair et coll., 2005). Les variétés de mil peuvent être classées en deux grands groupes précoce et tardif selon la pluviosité des régions dans lesquelles elles sont cultivées. Les plus tardives se rencontrent dans les zones où les pluies sont les plus abondantes et les mieux réparties (Bezançon et al., 1997). Les variétés présentent une grande diversité. Elles peuvent être classées en deux grands groupes : les variétés précoces appelées guero au Niger et Nigeria et souna au Sénégal et Mali. Elles ont un cycle de 75 à 100 jours et sont cultivées dans les zones à faible pluviométrie. Les variétés tardives appelées maiwa ou somno au Niger et Nigeria et sanio au Sénégal et Mali, ont un cycle de 110 à 150 jours et sont cultivées dans les régions les plus humides (CMA/AOC, 1995 ; Domingos, 1993) . On trouve les formes sauvages en Afrique, dans la zone sahélienne qui s’étend du Sénégal à l’Ethiopie, où elles coexistent souvent avec les formes cultivées. Ces dernières sont réparties dans toute l’Afrique occidentale et centrale jusqu’en Afrique australe et en Inde (Tostain, 1998).

Table des matières

Liste des Illustrations
RESUME
ABSTRACT
INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1. GENERALITE SUR LE MIL
I.1.1. Position systématique
I.1.2. Importance économique du mil
I.1.2.1. Production et rendement
I.1.2.2. Utilisation du mil
 Alimentation humaine
 Alimentation animale
 Agrocarburant
I.1.3. Origine et répartition géographique
I.1.4. Biologie et Ecologie
I.1.4.1. Biologie
I.1.4.1. Ecologie
 Le climat
 Température
 Lumière
 Humidité et besoins en eau
 Le Sol
I.2. LES PRATIQUES AGRO-ECOLOGIQUES
CHAPITRE II : METHODOLOGIE
II.1. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
II.2. DEFINITION DE L’ECHANTILLON
II.3. OUTILS DECOLLECTE
II.3.1. Impact agronomique
II.3.2. Prélèvements et analyses de sols
II.3.3. Analyse des données
III .1. RESULTATS
III .1.1. Caractérisation des PAE
III .1.1.1 Pratiques agroécologiques non améliorées sur la gestion de la fertilité dans les grandes cultures
III.1.1.2 Pratiques agroécologiques traditionnelles améliorées
III.1.2. Impact des PAE sur les rendements du mil
II.1.2.1. Impact chez les référents
II.1.2.2. Impact chez les bénéficiaires
III.1.3.Effets des PAE sur diverses composantes de la fertilité du sol
III.2 DISCUSSIONS
CONCLUSION
PERSPECTIVES
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
Annexe 1 : évaluation des superficies exploitées a
Annexe2 : questionnaire pour l’évaluation des pratiques agroenvironnementales à Diouroup
Annexe 3 : Matrice de corrélation entre pratiques et rendements

 

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