Efficacité du relâchement myofascial sur la douleur chez les patients atteints de lombalgie chronique non spécifique

La lombalgie chronique

La lombalgie est une douleur située dans la zone lombaire, à savoir entre la première et cinquième vertèbre lombaire. Le plus souvent elle se localise aux alentours des deux dernières vertèbres lombaire L4 et L5 car ce sont les plus proches de la charnière tronc/bassin/membres inférieurs et donc les plus soumises à des contraintes.
Définition de la lombalgie chronique selon l’HAS : « c’est une douleur de la région lombaire évoluant depuis plus de trois mois, avec possibilité d’irradiation à la fesse, la crête iliaque voir la cuisse et dépassant exceptionnellement le genou. »
Facteurs de risques : Les facteurs de risques de lombalgies sont variés . La lombalgie peut survenir de manière aigüe lors une réaction de mise sécurité du corps humain en réponse à une contrainte potentiellement dangereuse. Par exemple, lors d’un mouvement le plus souvent en flexion comme ramasser un objet au sol, les récepteurs de la douleur sont stimulés, se traduisant alors par une douleur lombaire.
La lombalgie peut survenir également lors de mouvements répétés en flexion du rachis lombaire comme cela peut être le cas chez les travailleurs qui ont un métier manuel et physique et peut donc, si elle est négligée, se chroniciser. Cela pourrait aussi venir chez des personnes sédentaires dont l’activité physique est insuffisante amenant alors à un déséquilibre musculaire du rachis. L’âge ainsi que des antécédents de lombalgie aigüe sont des facteurs non négligeables dans le risque de lombalgie chronique. Le stress et les contraintes psycho-sociales peuvent également avoir un impact tout comme une prise en charge inadaptée lors d’un épisode de lombalgie aigüe.

Types de lombalgies

Il peut y avoir plusieurs types de lombalgies en fonction de la durée de l’atteinte. La lombalgie aigüe qui dure généralement moins de 7 jours, la lombalgie subaiguë ou lombalgie aigüe qui récidive et la lombalgie chronique. C’est celle qui nous intéressera dans notre travail.
Selon l’HAS on distingue deux types de lombalgie chronique :
La lombalgie chronique spécifique (10 à 15%) qui est due à une tumeur, une fracture, une infection ou une maladie rhumatismale.
La lombalgie chronique commune ou encore appelée non spécifique (85%) qui peut trouver plusieurs origines : discogénique, facettaire, musculaire ou ligamentaire ou encore des troubles de la statique rachidienne.
La chronicisation d’une lombalgie serait dû à un ensemble de facteurs physiques et psycho-sociaux. Par exemple la non-prise en charge de la lésion initiale, de manière médicamenteuse ou kinésithérapique ; les difficultés sentimentales et professionnelles ainsi que la kinésiophobie (peur du mouvement)sont également des facteurs de risques de chronicisation d’une lombalgie.
Concernant la prévalence de la lombalgie, une étude nationale a été menée en France par l’Inserm sur un échantillon de plus de 14 000 personnes dont l’âge est compris entre 30 et 64 ans. Cette étude nous rapporte que la prévalence d’une lombalgie d’au moins un jour (aigüe) est de 52% chez les hommes et de 57% chez les femmes. La lombalgie chronique présente une prévalence de 7,5% chez les femmes et de 7,9% chez les hommes. En effet seulement 8% des lombalgies deviennent chronique selon cette étude.

Traitement de la lombalgie

Aujourd’hui de nombreux traitements existent, qu’ils soient symptomatiques comme les médicaments ou curatifs comme la chirurgie.
Ils peuvent également être kinésithérapiques avec de nombreuses méthodes et techniques comme la méthode McKenzie , l’école du dos[8], le core stability  ou encore la méthode EMDR.
Prenons l’exemple de la méthode McKenzie[7]. Cette méthode a été inventée par McKenzie qui avait oublié un patient sur une table qui s’était allongé sur le ventre le dossier relevé. Ce patient, atteint de lombalgie se trouva soulagé après être resté vingt minutes en hyperextension du rachis. C’est de cela qu’est née la méthode. Elle s’appuie sur deux points clés ; premièrement la direction préférentielle c’est-à-dire la position dans laquelle le patient a une amélioration de sa douleur. Cette position est le plus souvent en extension du rachis mais quelques directions préférentielles peuvent également se trouver en flexion ou en rotation du rachis. Une fois la direction préférentielle trouvée, celle-ci doit nous amener à une centralisation de la douleur(réduction de la zone douloureuse en un point précis par exemple) qui nous indique alors que la direction préférentielle a été correctement choisie. Le traitement consiste alors en plusieurs séries de mouvements dans cette direction préférentielle avec une progressivité des forces ou des forces alternatives. Cette méthode est centrée sur l’éducation du patient qui permet une auto-rééducation et une pérennité dans le temps de l’effet du traitement, le patient doit être le premier acteur de sa rééducation.
L’école du dos prône les mêmes grandes lignes que la méthode McKenzie, elle est basée sur deux grands axes. Tout d’abord l’éducation thérapeutique du patient ainsi que la prévention. Le deuxième grand axe est basé sur un retour progressif du mouvement ainsi que des méthodes d’auto-traitement qui passent par différents exercices, afin de réintroduire une activité physique régulière chez les patients.
Le Core stability est une technique de rééducation basée sur de la tonification posturale qui comprend quatre points clés : l’auto-grandissement (tonification spinaux profonds), le muscle transverse, le périnée et la respiration. Les exercices se font en progression et dans les trois plans de l’espace et il faut allier ces quatre points en commençant par le périnée, puis le rentrer de ventre avec le muscle transverse et l’auto-grandissement. Le but étant de retrouver un équilibre, une endurance et un tonus entre les muscles du tronc, le muscle transverse et le périnée qui forment les cloisons du rachis lombaire. Le Core stability fait partie des techniques de rééducation chez les patients atteints de lombalgie chronique .

La fasciathérapie et les techniques de relâchement myofascial

La fasciathérapie est une thérapie manuelle et gestuelle née dans les années 80 par Danis Bois, kinésithérapeute, ostéopathe et Docteur en Sciences. Elle consiste à redonner de la mobilité et de la souplesse aux fascias de manière manuelle c’est-à-dire par mobilisation tissulaire douce ou alors gestuelle en guidant le patient à base de mouvements lents et contrôlés.
D’après Fascia France cette technique a un champ d’application assez vaste qui s’étend de la sphère crânienne à la sphère uro-génitale. Elle est indiquée en traumatologie et dans le sport, mais également chez les personnes dont l’état psychologique et émotionnel est affecté.
Elle est notamment indiquée dans la prise en charge des douleurs aigües ou chroniques. Nous parlons également de technique de relâchement myofascial, que l’on retrouve en thérapie manuelle. Les techniques de relâchement myofascial traitent le muscle et son fascia. Il existe les trigger points, le crochetage, certaines techniques de lever de tension du fascia. Il existe aussi des techniques de traitement myofascial instrumentales comme les rollers massage qui sont des rouleaux avec des picots que l’on fait rouler sous les lombaires afin de relâcher muscles et fascias.

Lien entre lombalgie et les fascias

Anatomie de la zone lombo-sacrée : C’est une zone complexe car elle se situe à la charnière du tronc et des membres inférieurs.
Elle est composée des vertèbres L1 à L5, du sacrum et des os coxaux. De nombreux muscles composent cette zone, notamment le psoas, un puissant muscle qui s’attache entre autres de l1 à L5 et descend jusqu’au fémur. Il a un rôle important sur la statique du bassin, il est hyperlordosant. Le carré des lombes qui se trouve des deux côtés, s’insère à la douzième côte, aux processus transverses de L1 à L5 et se termine sur la crête iliaque. Il joue le rôle de stabilisateur du bassin en bilatéral et est élévateur de l’hémi bassin en homolatéral.
Les muscles grand fessiers qui trouvent leurs origines entre la crête iliaque, le sacrum, le fémur et le fascia deltoïde de Farabeuf. Ils sont extenseurs de hanche et aussi rétroverseurs du bassin. Les muscles moyens fessiers qui jouent le rôle de stabilisateur du bassin dans le plan frontal.
Les muscles pelvi trochantériens dont les insertions sont multiples,sont la plupart horizontaux entre le sacrum/ os coxal et le fémur. Ils ont un rôle cybernétique sur le bassin c’est-à-dire qu’ils règlent en permanence la position du bassin en antéversion ou rétroversion par rapport à une norme. Les muscles paravertébraux qui s’étendent du crâne au sacrum et ont des insertions complexes et nombreuses sur chaque vertèbre, ils sont également hyperlordosants et extenseurs du rachis. De nombreux nerfs se trouvent dans cette zone dont les plus connus sont les nerfs cruraux et sciatiques.
On peut également évoquer le tenseur du fascia lata petit muscle triangulaire à la partie latérale de la hanche qui joue un rôle de maintien de l’articulation sacro-iliaque en coaptation. Le muscle transverse est également un élément important de cette zone, dont une partie aponévrotique s’insèrent en arrière sur une aponévrose du fascia thoraco lombaire. Il forme un anneau important qui maintien les viscères et à un rôle important dans l’expiration.
Le transverse et les paravertébraux forment une poutre composite afin de maintenir solidement la charnière lombaire.

Table des matières

1. Introduction
1.1 La lombalgie chronique
Définitions
Facteurs de risques
Types de lombalgies
Conséquences de la lombalgie
Traitement de la lombalgie
1.2 La fasciathérapie et les techniques de relâchement myofascial
1.3 Les fascias
1.4 Lien entre lombalgie et les fascias
1.5 Physiologie des fascias
1.6 Hypothèses théoriques
1.7 Intérêt pour la profession
1.8 Intérêt pour les patients
1.9 Objectifs de la revue de littérature
2. Méthode
2.1 Critères d’éligibilité des études pour cette revue
2.2 Méthode de recherche
2.3 Méthode d’extraction et d’analyse des données
3. Résultats
3.1 Descriptions des études
3.2 Risque de biais des études incluses
3.3 Synthèse des biais retrouvés
3.4 Effet de l’intervention
Critère de jugement principal = la douleur
Critère de jugement secondaire = l’incapacité fonctionnelle
4. Discussion 
4.1 Synthèse des limites
4.2 Synthèse des principaux résultats
Discussion autour du critère de jugement principal : Les résultats sur la douleur
Discussion autour du critère de jugement secondaire : les résultats sur l’incapacité fonctionnelle
4.3 Applicabilité des résultats en pratique clinique
La population
L’intervention
Les comparateurs
Les critères de jugement
Balance bénéfice/risque
Dimension coût/efficacité
4.4 Qualité de preuves.
4.5 Biais potentiels de la revue
5. Conclusion
5.1 Implication pour la pratique clinique
5.2 Implication pour la recherche
6. Bibliographie

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