Estimation de la mortalité de la thonine commune (Euthynnus alletteratus)

Estimation de la mortalité de la thonine commune (Euthynnus alletteratus)

Pêcheries de la thonine commune

Au Sénégal, la thonine commune est exploitée par les flottilles artisanales et industrielles (Diouf, 1980). Chacune de ces pêcheries a ses spécificités par rapport aux quantités de poissons capturées, techniques de pêche, types d’embarcations, types d’engins et la finalité des produits. La thonine est généralement ciblée par les pêcheries artisanales. Quant à la pêcherie industrielle, elle a essentiellement comme espèces cibles les thons majeurs, mais elle peut réaliser des captures accessoires des thons mineurs particulièrement la thonine commune.

La pêche artisanale

La thonine est exploitée essentiellement par les flottilles artisanales compte tenu de la nature côtière de cette ressource (Diouf, 1988). Les pêcheries localisées le long des côtes Ouest africaines utilisent différents engins de pêche (filets et lignes) (Fonteneau et al, 1988). Dans les pays comme le Sénégal, la Mauritanie et le Cap-Vert, ce sont les lignes à main appâtées, les lignes traînes, les sennes tournantes, les sennes de plage et les filets maillants qui sont les plus utilisés pour pêcher la thonine (Diouf, 1985). Cependant ces engins de pêche ont des caractéristiques différentes. Au Sénégal, l’exploitation des petits thonidés se fait à partir des 13 pirogues artisanales (embarcations motorisée ou non) dont la taille peut varier entre 6 et 20 m (Diouf, 1980). En Côte d’Ivoire et au Ghana, la pêche artisanale utilise des filets maillants encerclant, des sennes de rivage et des sennes tournantes (Diouf ,1988).

La pêche industrielle

Les pêches industrielles de thonine dans la zone Ouest Africaine sont effectuées par des thoniers senneurs (Français, Espagnols, Soviétiques) et des canneurs ghanaens et angolais essentiellement. Des pêches à la ligne de traine sur des chalutiers pélagiques russes seraient également utilisées au large de l’Angola. 

Commercialisation et utilisation

Les petits thonidés sont commercialisés au niveau des marchés locaaux et de la sous-région (Diouf, 1985). En effet, ces espèces sont très importantes d’un point de vue socioéconomique. Elles constituent les principales sources d’alimentation pour de nombreuses communautés côtières dans toutes les zones (ICCAT, 2010). Par ailleurs, une importante quantité des débarquements de petits thonidés est commercialisée et utilisée à l’état frais ou sous forme de salé-séché (Diouf, 1985). Au niveau de la pêche artisanale, les prix de la thonine varient d’un centre à l’autre, ils sont relativement faibles en saison froide et élevés en saison chaude. Bien que la thonine soit peu prisée au Sénégal, la fraction la plus importance des captures est absorbée par le marché intérieur (Diouf, 2012). La part à l’exportation la plus importante concerne le produit congelé. Mais certains exportateurs du produit congelé ont cessé leur activité, ce qui augmente le potentiel de traitement en conserves. Cette alternative de transformation accroit ainsi la valeur ajoutée sur le produit et assure un marché au producteur (Diouf, 2012) 

Gestion de la pêcherie

La thonine commune fait partie des 30 espèces qui relèvent directement de la CICTA (Commission International pour la Conservation des thons de l’Atlantique). Cette organisation intergouvernementale est responsable de la conservation des thons et autres espèces apparentées dans l’océan Atlantique et les mers adjacentes. Elle émet des avis scientifiques en matière de gestion des stocks, offre aux parties contractantes un mécanisme leur permettant de convenir de mesures de gestion, coordonne la recherche, y compris l’évaluation des stocks, compile les statistiques en matière de pêche collectées auprès de ses membres et de toutes les entités pêchant ces espèces dans l’océan Atlantique et en Méditerranée, et rédige des publications en la matière. Cependant aucune réglementation émanant de cette institution internationale n’est en vigueur pour la conservation des petits thonidés (ICCAT, 2011). Au niveau national, les seules mesures règlementaires notées en rapport avec l’exploitation de ces ressources sont ceux liées au maillage des filets. En fait, la longueur de la maille étirée des engins utilisés par la pêche artisanale est fixée dans le Code de la pêche Loi 98-32 du 14 avril 1998 (Diouf, 2012). Par conséquent, cette longueur est de 50 mm pour le filet maillant dérivant de surface et la senne de plage, 28 mm pour la senne tournante coulissante.

Présentation du site d’étude

Le Sénégal dispose d’une frange littorale longue de 718 km et orientée Nord-Est Sud-Ouest pour la partie située au nord de la presqu’île de Dakar, et pour la partie sud, l’orientation est Nord-Ouest Sud-Est (Domain, 1977). Le littoral Sénégalais correspond à la façade maritime qui peut être divisé en cinq entités géographiques : la Grande Côte, le Cap Vert, la Petite Côte, le Sine Saloum et la Casamance (Thiao, 2009). Il constitue une zone attractive en raison de ses écosystèmes très diversifies (estuaires, niayes, lagunes, mangroves, dunes littorales) et du développement des activités socio-économiques (Diouf, 2012). L’hydroclimat du plateau continental a été étudié par de nombreux auteurs (Rebert, 1982 ; Roy, 1989 ; Touré, 1990 ; Touré et Gningue, 1991 ; Citeau, 1992). La ligne de côte est essentiellement sableuse à deux exceptions près : l’avancée rocheuse de la Presqu’île du Cap-Vert et les formations de mangrove qui occupent le delta du Sine-Saloum et les estuaires des fleuves Gambie et Casamance (Barry et al, 2005). Au Sénégal, on note généralement une succession de deux saisons marines aux caractéristiques différentes. Une saison froide, de Novembre à Mai, au cours de laquelle des vents de secteur nord (alizés) atteignant des vitesses de 5 à 7 m/s provoquent des remontées d’eaux profondes froides (upwellings), riches en sels nutritifs (Rebert, 1983). Ces eaux froides et salées, qui envahissent progressivement tout le plateau continental, peuvent descendre à des températures de 15 à 16 °C. Une saison chaude, de juin à Octobre, durant laquelle des eaux chaudes (28 à 30 °C) d’origine tropicale et pauvres en éléments nutritifs remontent du sud et occupent l’ensemble du domaine océanique côtier (Rebert, 1983)

Table des matières

 INTRODUCTION
1. Synthèse bibliographique
1.1 Généralités sur les Scombridés
1.1.1 Systématique
1.1.2 Etymologie
1.1.3 Morphologie de la thonine
1.2 Biologie
1.2.1 Reproduction
1.2.2. Croissance
1.2.3. Régime alimentaire
1.3. Distribution géographique
1.4. Habitat
1.5 Migration
1.6. Pêcheries de la thonine commune
1.6.1 La pêche artisanale
1.6.2. La pêche industrielle
1.7. Commercialisation et utilisation
1.8. Gestion de la pêcherie
2. Matériel et Méthodes
2.1 Présentation du site d’étude
2.2 Données utilisées
2.3 Méthodes
3 Résultats
3.1 Évolution des captures de petits thonidés
3.2 Evolution des débarquements des pêcheries
3.3 Spectres de tailles de la thonine suivant les engins de pêche
3.4. Distribution des fréquences de tailles de thonine
3.5. Distribution des tailles annuelles de la thonine débarquée par les filets
3.6. Spectres de taille suivant les années
3.7. Structures de taille de la thonine
3.8. Mortalité totale
3.9. Analyse de sensibilité du modèle à la Lc
4. Discussion

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