Etude de faisabilité d’une exploitation de gisement de labradorite

Géographie humaine

L’ensemble de la population de la région est formé par la tribu Mahafaly. On y trouve cependant quelques éléments des autres tribus Merina transplantés, formant de petites communautés dans les gros villages. La population de la région d’Ampanihy compte actuellement environ 220 000 habitants se groupeant essentiellement dans les grandes dépressions.

Géographie économique

L’économie de la région repose essentiellement sur les activités agricoles et d’élevage. L’agriculture, d’une part, n’est qu’une exploitation familiale uniquement du type artisanal pratiqué autour des villages, dans les petites poches alluviales ou dans le lit des torrents en période sèche. Les propriétés familiales sont en général clôturées par des plantes épineuses (cactus, sisal) pour être protégés de l’envahissement par les bétails. Cette activité ne comporte que des cultures vivrières telles que : manioc, patates, maïs, arachides, riz et quelques légumes (oignons, …).
D’autre part, quant à l’élevage, Il s’agit surtout de celui des zébus puis celui des chèvres. Les volailles de la basse-cour sont en général réservées à la consommation familiale, excepté les dindes qui sont souvent vendus au marché.
Actuellement de nombreux zébus font l’objet de commerce vers les hautes terres centrales de l’île. Ainsi, les troupeaux sont acheminés depuis la région d’ Ampanihy pendant douze jours de marche jusqu’à Ihosy, à partir d’où se fait la distribution. Les chèvres sont élevés pour leur viande, leur lait et leur laine. Notamment, les chèvres de race Mohair ont une laine appropriée au tissage de tapis qui constitue une autre ressource de la région.
Enfin, quelques exploitations minières y sont exercées par des opérateurs miniers privés, parfois venus des hautes terres. On retrouve la trace de nombreuses exploitations de quartz, de cristal de roche, de gemmes (grenat, béryl et tourmaline).
Ces exploitations sont généralement pratiquées avec des méthodes traditionnelles singulières.

Description du projet

Leprojet a principalement pour objet d’exploiter un gisement de la substance Labradorite en vue de l’extraire, en blocs de grande dimension. Pour ce faire, il est indispensable de porter, dans cette section, quelques connaissances sur la labradorite et concernant le site de gisement.

La labradorite

Définition

La labradorite est une roche plutonique de chimisme andésitique par son faible pourcentage en minéraux ferromagnésiens (leucocrate, de teinte gris foncé), et de type gabbroïque par son plagioclase de type labrador. Ce dernier constitue plus de 90% de sa composition de la roche qui s’est formée par cristallisation lente d’un magma à une certaine profondeur (roche endogène), d’où la dimension des minéraux pouvant atteindre plusieurs centimètres. Elle est en général à texture équante, et homogène dans de grands volumes. Gîtologie du gisement de la Tsaririaka
Du point de vue morphologique, ce gisement est de forme ovoïde dont l’axe principal suit la même direction que l’ensemble des formations géologiques précambriennes de la région.
Du point de vue tectonique, son intrusion postérieure à la mise en place du groupe d’Ampanihy dans lequel il est piégé a affecté l’allure des formations géologiques (couches) de ce dernier. Le phénomène de distorsion des formations de la partie Sud-est du carré de Marohola qui apparaît longitudinalement sur cinq kilomètres vers le Sud, serait dû à la pression du magma labradoritique de l’extrémité Nord du gisement vers le Nord-Est. De toute évidence, l’intrusion de cette dernière à haute température aurait engendré la distorsion au lieu d’une tectonique cassante.
Du point de vue pétrographique, la labradorite de Tsaririaka est constituée essentiellement de gros cristaux de labrador. Ses minéraux accessoires sont les pyroxènes tels que hypersthène et diallage, la biotite ou la phlogopite en plaques d’épaisseur centimétrique, le graphite, la magnétite titanifère, les grenats (rouge, noir) qui se présente en poches ou en plages ; le grenat de couleur rouge accolé au labrador que nous avons vu lors de cette visite n’est qu’une plage de dimension inférieure au centimètre. Du point de vue altération, la labradorite du massif de la Tsaririaka n’en est touchée que dans sa partie extérieure sur une épaisseur de quelques dizaines de centimètres seulement à cause des intempéries (succession du gel nocturne, de la chaleur diurne et de l’humidité due à la rosée matinale hivernale ou la pluie d’été). La partie altérée a un aspect blanchâtre plus ou poins crayeux, et est facilement décapable.

ETUDE DU MARCHE

Il importe d’attirer l’attention sur le fait que dans chacune des sections du présent chapitre, les données chiffrées sont estimées à partir de nouvelle collecte effectuée durant notre étude, ce à cause de l’inexistence des données statistiques mondiales sur ce secteur. Malgré tout cela, l’étude du marché établie et les hypothèses retenues ont été explicitées autant que faire se peut.

Description du marché

Le marché potentiel

Le marché potentiel de la labradorite concerne deux classes distinctes : d’abord, le marché mondial de pierres industrielles, dont les plus courants des produits sont les pierres destinées aux matériaux de construction, parallèlement aux marbre et granite pour les industries de carrelage ; et le marché des pierres ornementales. Généralement, le marché mondial de la labradorite, inclus dans l’ensemble du marché de pierres industrielles et ornementales, présente encore une large ouverture aux opérateurs concernés en terme de qualité et de quantité.
D’après les statistiques mondiales de vente et de consommation en pierres industrielles et pierres fines, par pays on a l’état du marché suivant :

Prévision d’évolution du marché sur les années futures

Du point de vue de volume, le marché de la labradorite est actuellement un marché dynamique dont les perspectives de développement sont très encourageantes si les conditions favorables à son expansion sont offertes par les principaux acteurs.

Analyse de l’offre

Structure de l’offre

Enraison des conditions naturelles à la formation de la labradorite, celle-ci est produite dans un nombre très réduit de pays. Les principaux pays producteurs sont : Ukraine, Russie, Canada, Inde, Wyoming (Etats-Unis), Madagascar.
Les producteurs plus récents comprennent principalement l’Afrique du sud, Sri lanka et quelques rares pays africains ou d’Amérique Latine. Madagascar devrait jouir en principe d’une position extrêmement favorable sur ce marché. Introduite récemment, la labradorite a trouvé à Madagascar son terroir de prédilection. Les conditions naturelles ajoutées à une nouvelle exploration des techniques de production et de préparation, devraient conférer à la labradorite de Madagascar une réputation mondiale de haute qualité et en font la labradorite de nouvelle référence dans l’industrie de carrelage et les pierres ornementales.

Evolution de l’offre

Quelle que soit l’éventualité, l’évolution de l’offre de labradorite reste encore serrée du fait des caractéristiques de sa formation naturelle limitant le nombre de producteurs principaux.

Structure et composition de la demande 

La demande est actuellement connue avec une intensité forte. Environ 15.000 tonnes de labradorite sont consommées chaque année dans le monde. Bon nombre d’opérateurs mondiaux repartis sur plusieurs pays sont intéressés et lancent leur besoin en matière de labradorite sur le marché, à savoir :
La Chine, l’Inde, l’Allemagne, l’Italie, les Etats-Unis, qui représentent les 90 pourcent de la demande totale.

Evolution de la demande

Le développement de la demande chez autres pays constitue actuellement une source de croissance non négligeable. Par ailleurs, la demande de labradorite bénéficie, chez les consommateurs actuels, des tendances lourdes de la consommation : demande croissante des produits lapidaires, développement du marché des carreaux et des matériau de construction à haute qualité et des musées. Suite à une découverte de la nouvelle utilisation de la labradorite, la demande a en effet augmenté rapidement, notamment sur le marché orientale qui absorbe environ 35% de la consommation mondiale, et a cru à un rythme plus modeste de 2 à 3% l’an.

CONDUITE DU PROJET

Dans cette partie, sont élaborés les détails techniques pour la réalisation du projet ainsi que la capacité de production envisagée et finalement les structures organisationnelles adoptées.

TECHNIQUE DE PRODUCTION

Laproduction de la labradorite nécessite les moyens appropriés pour atteindre les objectifs de production prévus pour les périodes d’exploitation successives. Ainsi dans ce chapitre, on détermine ces éléments qui comprennent, en premier lieu, les constructions et installations, l’acquisition des matériels et équipements, ensuite la capacité de production.

Constructions, Installations, matériels et équipements

Ils’agit dans cette section, de déterminer les Installations immobilières et tous les matériels et équipements nécessaires pour la production.

Constructions, Aménagement 

Compte tenu de l’importance du gisement et de la capacité de production annuelle, nous pouvons déduire que la durée de vie de la carrière s’étendra sur plusieurs décennies et que par conséquent la construction de bâtiment s’impose.
En ce qui concerne l’accès au site, l’aménagement du terrain et la réhabilitation de la route sur une distance approximative de 10km doivent être effectués dès le début de l’exploitation. Les travaux de construction sont abordés dès le début de l’exploitation et la durée prévisible pour leur achèvement sera de 45jours.

Mode d’exploitation

Laméthode d’exploitation du gisement de labradorite que nous proposons est celle de gradins en équerre à ciel ouvert. L’exploitation doit commencer par le haut et progresser vers le bas. La hauteur des gradins verticaux sera de 4 m et au cours de l’extraction ils seront divisés en deux sous gradins de 2 m chacun.
La largeur du plancher de chaque gradin ne doit pas être inférieure à 15 m, afin de faciliter les mouvements des engins. Les travaux d’extraction peuvent concerner deux gradins successifs à la fois, à condition que la largeur du gradin supérieur soit égale ou supérieure à 15 m.
La couche superficielle du gisement qui s’étend jusqu’à une profondeur de 1.50 m est altérée. Ainsi au cours de l’extraction des blocs de labradorite, la partie altérée, c’est-à-dire les gravats, sera séparée du bloc, sur le plateau du gradin, et servira de matières premières de la société elle-même pour la transformation des pierres de forme diverse dites « figurines ».
Les dimensions des blocs à commercialiser varieront de 6 à 10 m³ (avec un poids volumique de 2,5 : ce seront respectivement de 15T à 25T) dont les mesures suivantes : longueur de 2 à 2,50m – largeur 1,70 m – hauteur 2,00 m.
Ces dimensions sont définies en fonction des exigences des engins de découpage et de la capacité des moyens de chargement et de transport.

Technique d’extraction de blocs

Les travaux d’exploitation d’une carrière de labradorite seront réalisés au niveau d’un gradin, dont la hauteur de 4 m est divisée en deux tranches horizontales de 2 m d’épaisseur chacune. On libère la roche en attaquant le bout du banc de labradorite soit par la création d’une excavation (dans le cas où le bout du banc est assis sur un flanc) soit par tranchée cunéiforme dans le cas général. L’exécution de l’excavation ou de la tranchée est effectuée par l’intermédiaire de forages tous les 30 cm sur toutes les faces de la tranchée, à l’aide de poudre noire et de détonateur automatique.
Ensuite il est aisé d’extraire des tranches de roche dont les dimensions décrites données ci-dessus. L’extraction de chaque bloc exige des forages à des normes variées du nombre et de la longueur nécessaires pour chaque dimension voulue.

Table des matières

REMERCIEMENTS
INTRODUCTION GENERALE 
PREMIERE PARTIE – PRESENTATION GENERALE DE LA SOCIETE NORCROSS INDUSTRIES ET IDENTIFICATION DU PROJET 
CHAPITRE I – PRESENTATION GENERALE DE LA SOCIETE NORCROSS INDUSTRIES
SECTION 1 – HISTORIQUE
SECTION 2 – CADRE D’ACTIVITES
I.2.1. Activités lapidaires
I.2.2. Activités industrielles
I.2.3. Activités commerciales internationales
SECTION 3 – STRUCTURE ORGANISATIONNELLE
I.3.1. Descriptif des fonctions
I.3.2. Organigramme
SECTION 4 – EVOLUTION ECONOMIQUE ET PERSPECTIVE D’AVENIR
CHAPITRE II – PRESENTATION DU PROJET
SECTION 1 – LOCALISATION
II.1.1. Dispositions géographiques
II.1.1.1. Géographie physique
II.1.1.2. Géographie humaine
II.1.1.3. Géographie économique
SECTION 2 – DESCRIPTION DU PROJET
II.2.1. La labradorite
II.2.2. La carrière de gisement de labradorite
SECTION 3 – CARACTERISTIQUES DU PROJET
CHAPITRE III – ETUDE DU MARCHE
SECTION 1 – DESCRIPTION DU MARCHE
III.1.1. Le marché potentiel
III.1.2. Prévision d’évolution du marché sur les années futures
SECTION 2 – ANALYSE DE L’OFFRE
III.2.1. Structure de l’offre
III.2.2. Evolution de l’offre
SECTION 3 – ANALYSE DE LA DEMANDE
III.3.1. Structure et composition de la demande
III.3.2. Evolution de la demande
SECTION 4 – LA CONCURRENCE
CHAPITRE IV – THEORIE GENERALE SUR LE CRITERE D’EVALUATION
SECTION 1 – LA VALEUR ACTUELLE NETTE (VAN)
SECTION 2 – TAUX DE RENTABILITE INTERNE (TRI)
SECTION 3 – DELAI DE RECUPERATION DU CAPITAL INVESTI (DRCI)
SECTION 4 – INDICE DE PROFITABILITE (IP)
DEUXIEME PARTIE – CONDUITE DU PROJET 
CHAPITRE I – TECHNIQUE DE PRODUCTION
SECTION 1 – CONSTRUCTIONS, INSTALLATIONS,MATERIELS ET EQUIPEMENTS
I.1.1. Constructions, Aménagement
I.1.2. Equipements mécaniques et hydrauliques
I.1.3. Matériels de transport
SECTION 2 – TECHNIQUE DE PRODUCTION ENVISAGEE
I.2.1. Mode d’exploitation
I.2.1.1. Technique d’extraction de blocs
I.2.1.2. Site de stockage de stériles
I.2.2. Dispositions en matière de sécurité, hygiène et environnement
CHAPITRE II – CAPACITE DE PRODUCTION ENVISAGEE
SECTION 1 – EVOLUTION DU CHIFFRE D’AFFAIRES ET DE LA PRODUCTION
SECTION 2 – ASPECTS QUALITATIFS ET QUANTITATIFS
SECTION 3 – LES DIFFERENTS FACTEURS DE PRODUCTION
II.3.1. Les fournitures consommables
II.3.2. Les moyens humains
CHAPITRE III – ETUDE ORGANISATIONNELLE
SECTION 1 – ORGANIGRAMME
SECTION 2 – ORGANISATION DU TRAVAIL
SECTION 3 – CHRONOGRAMME
TROISIEME PARTIE – EVALUATION FINANCIERE ET ECONOMIQUE
CHAPITRE I – EVALUATION FINANCIERE
SECTION 1 – EVALUATION DES COUTS TOTAUX D’INVESTISSEMENT
I.1.1. Coûts des investissements initiaux
Les coûts des investissements initiaux sont les coûts des matériels et équipements de production. Généralement, ce sont les données déjà fournies par l’étude technique (Chap.I-Section 1)
I.1.2. Dépenses de pré exploitation
I.1.3. Fonds de roulement
I.1.4. Coûts totaux d’investissement (en milliers de FMG)
SECTION 2 – TABLEAU D’AMORTISSEMENT
SECTION 3 – SCHEMA DE FINANCEMENT
SECTION 4 – TABLEAU DE REMBOURSEMENT DES DETTES
SECTION 5 – LES COMPTES DE GESTION
I.5.1. Les comptes de charge
I.5.2. Les comptes de produit
CHAPITRE II – ETUDE DE FAISABILITE
SECTION 1 – LES COMPTES DE RESULTATS PREVISIONNELS
SECTION 2 – PLAN DE TRESORERIE
SECTION 3 – LE TABLEAU DE GRANDEURS CARACTERISTIQUES DE GESTION
SECTION 4 – PROJECTION DE BILAN
SECTION 5 – CRITERES DE RENTABILITE
II.5.1. Valeur actuelle nette (VAN)
II.5.2. Taux de rentabilité interne (TRI)
II.5.3. Délai de récupération du capital investi (DRCI)
II.5.4. Indice de profitabilité (IP)
CHAPITRE III – EVALUATION SOCIO-ECONOMIQUE
SECTION 1 – EVALUATION ECONOMIQUE
III.1.1. Evaluation de la valeur ajoutée
III.1.2. Flux de devises
III.1.3. Source de revenus locaux
SECTION 2 – EVALUATION SOCIALE
III.2.1. Nouvelles infrastructures
III.2.2. Création d’emploi
CONCLUSION GENERALE 
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

projet fin d'etude

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