ETUDE TAXONOMIQUE DES EPREUVES DE FRANÇAIS DU BACCALAUREAT

ETUDE TAXONOMIQUE DES EPREUVES DE FRANÇAIS DU BACCALAUREAT

Caractéristiques et Taxonomies 

Avantages

 La pédagogie par les objectifs présente des avantages dans la mesure où : • elle oblige les confectionneurs des programmes à penser et à préparer les activités d’apprentissage de façon spécifique et détaillée. • elle subordonne le choix des moyens d’enseignement aux objectifs d’apprentissage. • elle fournit une base rationnelle pour l’évaluation formative et permet l’autoévaluation. • elle forme la base d’un système qui s’améliore lui-même par un constant feed-back • elle permet d’établir les bases d’un apprentissage individualisé. 

Inconvénients

 Cependant, les dérives sont aussi à prévoir : • une entrée « étroite » par les objectifs peut rétrécir les apprentissages à une adaptation utilitaire des apprenants aux tâches qui leur sont assignées • une entrée « étroite » par les objectifs peut négliger l’action au profit des comportements. Car quelqu’un qui apprend est non pas d’abord quelqu’un « qui se comporte » mais « qui agit ». Le comportement n’est action que « compris » par l’apprenant dans le contexte socio-économique où il s’articule. L’essentiel de l’apprentissage demeure la maîtrise par l’apprenant, de la logique de ses apprentissages ou de ses stratégies cognitives. • Un rétrécissement de l’horizon au court terme qui exclut le moyen et le long terme.

Les taxonomies 

La taxinomie ou taxonomie est la « classification des éléments concernant un domaine. » Le nôtre étant l’enseignement, les taxonomies que nous allons évoquer proposent une classification hiérarchique des comportements cognitifs, affectifs et psychomoteurs. La taxonomie est un outil qui peut aider l’enseignant à : • prendre conscience du niveau de l’activité demandée aux apprenants • construire des questions d’évaluation qui ventilent tous les niveaux de la taxonomie Elles se sont édifiées sur la base de 4 principes : • le principe psychologique : la taxonomie doit correspondre à notre savoir en matière de psychologie de l’apprentissage • le principe logique, les catégories taxinomiques doivent s’articuler logiquement • le principe objectif : la hiérarchie des objectifs n’est pas celle des valeurs, l’importance des comportements décrits à un niveau donné ne dépend pas de ce niveau • le principe didactique : la taxonomie doit s’appliquer sur les grands faisceaux d’objectifs poursuivis dans le processus d’enseignement. Le Petit Larousse illustré 1993.  Les tentatives des chercheurs pour mieux expliciter les objectifs éducatifs sont aussi anciennes, d’une certaine manière, que l’éducation elle-même 13 mais c’est avec les travaux effectués par une équipe dirigée par B. S. BLOOM, entre 1949 et 1953, qu’en commencent l’utilisation systématique et l’audience parmi les milieux enseignants. Les recherches de BOOM visent alors à établir une taxonomie des objectifs auxquels tendent les maîtres. Répondant à des préoccupations pratiques, la commission présidée par BLOOM élabora la première « taxonomie des objectifs pédagogiques cognitifs » au terme d’une longue activité et d’une coopération poussée entre évaluateurs, pédagogues, responsables des programmes, chercheurs en éducation, psychologues, L’influence qu’elle a exercée est telle qu’elle justifie que nous l’examinions en premier. 

 La taxonomie de BLOOM 

 BLOOM a proposé, avec ses collaborateurs, des classifications (taxonomies) d’objectifs en trois (3) domaines : .les objectifs cognitifs (penser) .les objectifs affectifs (sentir, éprouver) .les objectifs psychomoteurs (agir) .les objectifs cognitifs : -la connaissance (connaître de mémoire les termes utilisés, les faits, les conventions, les tendances, les classifications, les critères, les méthodes, les théories). -la compréhension (transposer, interpréter, extrapoler) -l’application (transférer un apprentissage dans des situations nouvelles). -l’analyse (recherche des éléments, des relations, des principes d’organisation). -la synthèse (production d’une œuvre personnelle, élaboration d’un plan d’action, dérivation d’un ensemble de relations abstraites). -l’évaluation selon des critères interne (personnel) et externe (social, communément admis). .les objectifs affectifs (voir taxonomie de KRATHWOHL à la page 11 et 12)   Niveau 1 : Connaissance : Rappeler de mémoire des faits, des évènements, des lois, Redire dans les mêmes termes Niveau 2 : Compréhension : Reformuler avec d’autres mots pour montrer que l’on a compris Niveau 3 : Application : Résoudre un problème concret en utilisant une règle, une loi, une formule qui a été vue PROCESSUS SUPERIEURS Niveau 4 : Analyse-Evaluation : Découvrir les éléments qui constituent une structure Niveau 5 : Synthèse- Créativité : Recombiner des éléments en apportant des informations pour constituer une production originale. 

Reformulation par Gilbert DE LANDSHEERE 

  Connaissance 

Simple restitution de mémoire  Compréhension : Montrer par la réponse fournie que l’on sait accomplir une tâche pour laquelle toutes les données nécessaires figurent dans l’énoncé du problème  Application : l’élève doit utiliser un modèle général de solutions, appris antérieurement, pour résoudre un problème concret particulier. Toutes les données nécessaires à la résolution ne se trouvent donc pas dans l’énoncé du problème ; l’élève doit apporter les informations supplémentaires nécessaires.   Analyse : l’élève doit découvrir les composantes d’une situation ou d’un document, les moyens employés par un auteur pour arriver au résultat (texte, objet,) que l’on observe. En particulier, connaissant des conditions ou des critères, l’élève doit découvrir s’ils sont ou non réunis dans l’objet de l’observation Il n’existe qu’une réponse possible au problème ainsi posé  Evaluation : Il s’agit d’une analyse, mais il y a plusieurs réponses au problème parce que les critères ne sont pas des faits ou des règles univoques, mais des croyances, des valeurs personnelles. Exemple : Lequel des trois dessins suivants trouvez-vous le plus beau ?  Synthèse –créativité : Elle consiste à disposer et à combiner des éléments afin de former un plan ou une structure que l’on ne distinguait pas clairement auparavant. La synthèse implique nécessairement la production de comportements personnels originaux. Plusieurs solutions sont toujours possibles. Exemple : Trouvez un titre à ce texte. Quelles qualités doit posséder un bon journal ? 

Le modèle de GUILFORD 

Les opérations : Activités et processus intellectuels principaux ; c’est ce que fait l’organisme à partir de la matière première informationnelle ; à partir de ce qu’il discrimine.  Cognition : Conscience, appréhension, découverte ou redécouverte, reconnaissance, compréhension d’informations sous diverses formes  Mémoire : rétention d’informations  Production convergente : génération d’informations uniques, conventionnellement acceptées à partir d’un donné. L’usage, la coutume, la règle sont respectés  Production divergente : génération d’informations variées à partir d’un même donné. Originalité, Créativité.  Evaluation : prise de décisions ou de formulation de jugements sur l’exactitude, l’adéquation, la désirabilité, conformément à des critères,à des idéaux, à des objectifs adoptés . Les contenus :  Figuratifs Information dans sa forme concrète, perçue ou rappelée en images Un minimum d’organisation, de structuration est nécessaire. Intelligence pratique  Symboliques Informations sous forme de signes dépourvus de signification par et en eux-mêmes : lettres, nombres, notes de musique, Intelligence théorique  Sémantiques Informations sous forme de significations attachées à des mots Intelligence verbale  Comportementaux Informations essentiellement non- verbales, intervenant dans les interactions humaines, où la perception d’attitude, de besoins, de désirs, d’intentions, de pensées d’autrui et de soi-même joue un rôle. Intelligence sociale Les produits : Ce sont les résultats du traitement des informations par l’organisme.  Unités Portions d’informations relativement isolées ou circonscrites  Classes Unités groupées en raison de leurs propriétés communes Relations Connexions reconnues entre des unités  Systèmes Groupements d’unités organisées ou structurées ; complexes de parties se trouvant en interrelation ou en interaction.  Transformations Changements apportés dans des informations ou dans leur utilisation  Implications Extrapolation d’informations : prédiction, conséquences, antécédents. Chacune des composantes des 3 dimensions se combine avec toutes les autres. Dans son ouvrage de synthèse, The nature of human intelligence, Guilford discute des implications de son modèle pour l’éducation et estime « qu’il indique clairement les espèces d’exercices nécessaires pour développer les savoir-faire (skills) intellectuels. » Il remarque en particulier, que l’école limite trop son action à la cognition et à la mémorisation d’unités sémantiques. « Les programmes devraient amener à étudier les cours et les branches, non seulement pour leur utilité immédiate et particulière, mais aussi pour la possibilité qu’ils offrent de développer les « skills » intellectuels généraux. » 

Adaptation de DE CORTE 

OPERATIONS

 1- Aperception d’informations RECEPTIVO- 2- Reconnaissance d’information PRODUCTIVES 3- Reproduction d’informations COGNITION OPERATIONS 4- Production interprétative d’informations PRODUCTIVES 5- Production convergente d’informations 6- Production évaluative d’informations 7- Production divergente d’informations  Aperception : découvrir ou discriminer une information nouvelle.  Reconnaissance : identifier lorsqu’elle se présente de nouveau, une information qu’on avait déjà découverte ou discriminée (actualisation).  Reproduction : rappeler activement à la conscience une information antérieurement mise en mémoire (actualisation).Reproduire un procédé, une méthode de travail antérieurement appris(e).  Production interprétative : expliquer, paraphraser, résumer une information relativement neuve pour l’élève par sa forme, et/ ou son contenu ; cette dimension recouvre la restitution de la structure ou de l’idée centrale de l’information (compréhension et analyse chez Bloom).   Production convergente : à partir d’une information donnée qui pose un problème à l’élève et de l’actualisation d’une information que l’élève possédait, celui-ci produit une information (la solution du problème) plus ou moins neuve pour lui. Dans cette production convergente, le problème n’admet qu’une solution. Exemple : Ponctuer correctement un texte. Situer un poème dans son courant littérature  Production évaluative : jugement de valeur porté en se référant à des critères déterminés (internes ou externes) qui sont fournis ou non. L’information à juger /ou le point de vue adopté doit être plus ou moins nouveau pour l’élève.  Production divergente : un problème se pose, comme pour la production convergente, mais ici plusieurs solutions sont possibles. Intérêt du système de DE CORTE : Il reste fidèle à la théorie de J.P GUILFORD, mais infléchit le modèle et l’habille de façon à en faire un outil plus directement construit pour la définition d’objectifs cognitifs de l’éducation. 

La taxonomie de KRATHWOHL

 niveaux de capacités socio affectives (exemples d’activités comportementales à partir de la capacité : « goûter l’art de FRA ANGELICO »)  Réception  Conscience Se rendre compte d’une situation, d’un phénomène, d’un état de chose. « Identifier le nom de FRA ANGELICO20 sur une affiche annonçant une exposition et reproduisant une de ses toiles. »  Volonté de recevoir Accepter cette situation,et non s’y soustraire. « A l’arrêt à un feu rouge, jeter les yeux sur l’affiche et la regarder quelques instants. »  Attention dirigée ou préférentielle. Dégager la situation, le phénomène, l’objet des impressions adjacentes. « Etre distrait par l’affiche et se faire rappeler à l’ordre par les autres automobilistes quand le feu passe au vert »  Réponse  Assentiment Fournir une réponse sans pour autant en reconnaître l’intérêt et la nécessité pour soi.« S’inscrire à une visite au musée à l’occasion de l’exposition FRA ANGELICO sur l’insistance de son professeur. »  Volonté de répondre Faire de sa réponse une affaire personnelle. « Au cours de la visite, laisser le groupe pour rester en contemplation active devant une toile. »  Satisfaction à répondre Trouver plaisir à sa réponse. « Etre retrouvé par les camarades dans cette attitude de contemplation et résister à leur invitation à s’en aller. »  Valorisation  Acceptation d’une valeur. Attribuer du prix à un objet, un phénomène, un comportement, un point de vue « Ecrire une lettre enthousiaste à un ami sur l’exposition. »  Préférence pour une valeur. Rechercher cet objet, ce phénomène de préférence à d’autres. « Se faire offrir des ouvrages d’art sur FRA ANGELICO et la peinture italienne de cette époque plutôt qu’un coffret de disques du BOSS  »  Engagement Etre convaincu du prix de cet objet, de ce phénomèneet chercher à en convaincre les autres. « Adhérer à l’Association des Amis de la Peinture de la localité. »  Organisation  Conceptualisation d’une valeur. Intégrer une valeur (objet, point de vue, phénomène, conduite,) dans son discours rationnel. « Remettre en question la culture livresque et réhabiliter l’expression picturale. »  Organisation d’un système de valeurs. Ordonner entre elles les choses auxquelles on attache du prix. « Gagner son conjoint à l’amour de la peinture. »  Caractérisation  Disposition généralisée Intérioriser son système de valeur comme une règle de logique interne. « Avoir spontanément sur son environnement un regard sur son environnement un regard pictural et « voir » les choses habituellement d’une manière inattendue et « créative ». »  Caractérisation Bâtir et faire évoluer une « philosophie » personnelle. « Ressentir prioritairement l’univers comme une vaste composition offerte à la contemplation. » 

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : HISTORIQUE DE LA PEDAGOGIE PAR OBJECTIFS
I- Les aspects théoriques de la pédagogie par les objectifs
1- Définition, objet et présentation
2- Caractéristiques et Taxonomies
II – Les aspects de la mise en oeuvre de la pédagogie par les objectifs fixés dans les textes
1- Selon la loi N°94-033 du 13 mars 1995 portant orientation générale du système d’éducation et de formation à Madagascar
2- Selon la loi N°2004-004 du 26 juillet 2004
CHAPITRE II : LES REALITES DE L’ENSEIGNEMENT DU FRANCAIS
I- Les besoins de l’apprenant supposés par le programme de Français actuellement en
vigueur, les compétences attendues des apprenants de la classe terminale. 21
II- Les pratiques des enseignants constatées par des observations de classe
CHAPITRE III: ANALYSE TAXONOMIQUE DES SUJETS DE 2000 A 2005
I- Epreuves de Français de l’an 2000 à l’an 2002
II- Epreuves de Français de l’an 2003 à l’an
CHAPITRE IV : DISCORDANCE ENTRE LES FINALITES ET LES PRATIQUES
D’ENSEIGNEMENT DU FRANCAIS
I- Que, comment faire pour répondre aux besoins réels des apprenants ?
1 – Enquête auprès des élèves pour connaître leurs attentes de l’enseignement du Français
2- Analyse des résultats de l’enquête, des réponses des apprenants
II- Suggestions pour essayer d’innover l’enseignement/apprentissage du français
1 – Savoir-faire ou savoir être ?
2- Proposition de sujets pour l’épreuve de français au baccalauréat
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES

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