Evaluation de l’activation lymphocytaire T chez les sujets VIH-1 positif

Evaluation de l’activation lymphocytaire T chez les sujets VIH-1 positif

GENERALITES SUR LE VIH

Historique de découverte du VIH Le SIDA, syndrome de l’immunodéficience acquise est causé par une infection chronique du virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Les premiers cas ont été décrits par le CDC (Center for Disease Control) en 1981 chez des homosexuels de Los Angeles (Dinarello, 1999). Ces hommes présentaient un tableau clinique particulièrement sévère, associant une immunodéficience à de multiples infections virales et bactériennes, le développement des infections pulmonaires, l’apparition des tumeurs rares et la déplétion des lymphocytes T CD4 (Alter et al., 2004). En 1983, une équipe de l’Institut Pasteur à Paris a isolé un virus chez des patients souffrant du syndrome lymphadénopatique, et l’ont nommé « LymphadenopathyAssociated-Virus » (LAV) (Barre-Sinoussi et al., 1983). Ce nouveau virus infecterait et tuerait de manière sélective les lymphocytes TCD4+. En 1984, une équipe de l’Institut National de la Santé du Maryland (USA) rapporte qu’un rétrovirus nommé HTLV-III qui s’est révélé plus tard être le même que le LAV isolé à l’Institut Pasteur, cause le SIDA (Popovic et al., 1984). En mai 1986, le comité international de la nomenclature des virus et de la taxonomie attribue à ce même virus son nom actuel « virus de l’immunodéficience humaine » (VIH). Le Dr Luc Montagnier et ses collaborateurs isolent en 1986 une seconde souche du virus chez des patients d’Afrique de l’Ouest, le VIH-2, qui provoque les mêmes symptômes cliniques et présente des caractéristiques structurales similaires, mais induit chez les patients la production d’anticorps anti-protéine d’enveloppe virale différents de ceux correspondant au VIH-1 (Clavel et al., 1986).

Diversité génétique

Le VIH est divisé en type 1 et 2 (VIH-1 et VIH-2). Ils se différencient par l’organisation de leur génome, leur origine géographique et leur lien de parenté avec le virus de l’immunodéficience simienne. Le VIH-1 est divisé selon l’analyse des séquences génomiques en groupes M « Main », O « Outlier » et N « New, non M et non O ». Un quatrième groupe appelé P a été découvert très récemment (Plantier et al., 2009). Le groupe M, largement majoritaire, est à nouveau subdivisé en sous-types ou « clades » : A, B, C, D, F, G, H, J et K (Peeters et al., 2003 ; Robertson et al., 2000). L’analyse de la distribution actuelle du VIH-1 dans le monde montre que les sous-types A Dansala WELBA / Mémoire Master Immunologie et Infection/ Novembre 2014 Page 3 et C prédominent et sont responsables de la grande majorité des infections VIH globales (Alter et al., 2004). Le groupe O a été isolé chez des individus vivant au Cameroun, Gabon et Guinée équatoriale. Son génome présente 65% d’homologie avec le virus du groupe M (Takehisa et al., 1996). Le groupe N identifié par Simon et al., en 1998 dans un prélèvement datant de 1995 chez une femme camerounaise. Ce groupe est phylogénétiquement lié au virus de l’immunodéficience simienne (SIV) qui infecte les chimpanzés (Roques et al., 2004). Pour le VIH-2, au moins huit transmissions inter-espèces de SIVsmm (Simian immunodeficiency virus from sooty mangabey monkeys) ont eu lieu entre l’homme et le mangabey enfumé, ce qui a conduit à définir 8 sous-types (A, B, C, D, E, F, G, H). Les groupes A et B sont les plus représentés (Peeters et al., 2003 ; Plantier et al., 2009). Cette diversité a pour origine un taux de mutations important provoquées principalement par deux facteurs. Le premier concerne la transcriptase inverse qui n’a pas la capacité à corriger ses erreurs lors de la synthèse du brin d’ADN à partir de l’ARN viral. Le taux d’erreur a été estimé entre 1/1700 et 1/7500, ce qui se traduit par environ 1 à 5 erreurs par copie d’ADN viral (Preston et al., 1988 ; Roberts et al., 1988). Le deuxième facteur est la possibilité de recombinaison génétique aléatoire entre deux virus infectant simultanément une même cellule. Tout ceci entraîne un problème majeur dans le développement des vaccins et dans l’élaboration de nouveaux traitements.

Origine géographique et épidémiologie

L’origine du virus est difficile à définir étant donné le manque d’échantillons de patients infectés datés du milieu du XXe siècle. En effet, le cas le plus ancien remonte à 1959, recensé à Kinshasa (anciennement Léopoldville) dans l’actuelle République démocratique du Congo. D’autres cas antérieurs aux années 1980 sont relevés en Europe et aux Etats-Unis. Cependant, si l’on se réfère à la diversité génétique des souches virales, nous pouvons estimer que plus on observe de variabilité, plus les souches ont eu le temps d’évoluer. Ce raisonnement conduit alors à l’hypothèse d’une origine en Afrique Centrale, compatible avec le fait que selon l’arbre phylogénétique, les souches de VIH-1 M, N et O correspondraient à des transmissions indépendantes du chimpanzé (SIVCPZ) à l’homme. La souche VIH-2 semble en revanche être l’origine de transmissions indépendantes du singe Sooty Mangabey (SIVSM) à l’homme, renvoyant à l’Afrique de l’Ouest (Courgnaud, 2004).

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