EXPLORATION DE QUELQUES PARAMETRES BIOCHIMIQUES DES ASINS

DETERMINATION DE QUELQUES PARAMETRES MORPHOBIOMETRIQUES ET BIOCHIMIQUES DES ASINS (Equus asinus)

ELEVAGE DES ANES AU NIGER 

Cheptel du Niger 

Pays enclavé, le Niger est un pays sahélien à vocation essentiellement agro-pastorale. L’élevage joue un rôle très important dans l’économie du pays et la valeur du capital bétail au Niger a été estimée à plus de 2000 milliards de FCFA, suite au recensement du cheptel (MEIA, 2008). L’élevage est, à cet effet, un facteur déterminant pour la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté. Au Niger, l’élevage contribue pour 14% à la formation du PIB et 40% du PIB agricole. Il occupe 87% de la population active et participe à hauteur de 15% au budget des ménages et 25% à la satisfaction des besoins alimentaires des populations et constitue un levier important dans la Stratégie de Développement Rural (SDR, 2006, Boubacar, 2013). Le cheptel nigérien, composé d’espèces locales (bovins, ovins, caprins, camelins, équins, asins et volailles) est estimé en 2013 à 39 413 000 têtes (effectif sans volailles) dont 241 000 équins et 1 698 000 asins (INS- Niger, 2014). Le cheptel asin du Niger est l’un des plus nombreux en Afrique de l’Ouest. 

Importance socio-économique des ânes 

Rôle de l’âne en milieu rural

 Au Niger, les ânes sont utilisés en milieu rural et urbain où ils se prêtent à de multiples emplois, notamment le transport, le travail de la terre et surtout pour l’exhaure. Ils sont très rustiques, faciles à entretenir et peu exigeants sur le plan alimentaire et des soins vétérinaires par rapport au bovin et au cheval. Très bien adapté aux conditions du Sahel, un âne peut se contenter que de 10 à 15 litres d’eau par jour en saison sèche contrairement au bovin qui exige 50 à 60 litres d’eau par jour dans les mêmes conditions d’élevage. Bête de somme très ardue à la tâche, la force de traction de l’âne par rapport à son poids, est de loin supérieure à celle du bœuf et du cheval. En effet, un âne de 150 kg fournit en moyenne le même effort qu’un bœuf de 260 kg (Béré, 1981) En raison de la faible mécanisation de l’agriculture, une grande majorité des agriculteurs emploie la traction animale. A cet effet, l’âne, animal docile et persévérant est un excellent auxiliaire agricole, utilisé pour le labour des champs, le transport des outils agricoles et des récoltes. Dans les zones d’élevage nomade ou transhumant, l’âne est indispensable aux nombreux déplacements des pasteurs à la recherche de points d’eau et de pâtures. En effet, les ânes servent à transporter les personnes, les vivres et les bagages. Ils assurent le transport de marchandises dans les marchés hebdomadaires entre villages. De même, dans les zones démunies d’infrastructures routières, l’âne est utilisé pour le transport des malades vers les centres de santé (Sow, 2012). En raison de la profondeur des puits dans les zones arides et désertiques du Niger, la corvée d’eau est effectuée avec l’aide des ânes ou des dromadaires. Le transport du sable ou du bois de chauffe est également fait par les charrettes à traction asine. 

Rôle de l’âne en milieu urbain 

En milieu urbain, les ânes sont utilisés pour le transport de marchandises des magasins de gros vers les boutiques de détails dans les quartiers périphériques. Les ânes assurent également le transport des matériaux de construction, la distribution du bois de chauffe et le ramassage des ordures ménagères. 

Exportation des équidés au Niger

L’exportation des équins et asins sur pieds par le Niger s’élève à 785 millions de FCFA (INSNiger, 2014). Bien que n’ayant pas de statistiques fiables sur la consommation, la viande des équidés reste encore méprisée à cause des pratiques religieuses et des coutumes alimentaires des communautés. Tandis qu’au Burkina Faso, la viande de l’âne intervient comme une source de protéines animales pour certaines franges de la population (Kaboret, 1984 ; Tapsoba, 2012). 

Contraintes à l’élevage des ânes

 Malgré l’importance de l’élevage dans l’économie et la société nigérienne, ce secteur connaît de nombreuses contraintes parmi lesquelles celles d’ordre sanitaire. Elles sont d’une manière générale liées à une insuffisance de la surveillance sanitaire, à l’absence d’un circuit fiable d’approvisionnement en médicaments pharmaceutiques et intrants zootechniques et à une réticence des éleveurs à l’utilisation de ces produits (Boubacar, 2013). A cause de leur rusticité et résistance aux conditions naturelles et à certaines maladies, les ânes sont délaissés en termes de 4 soins vétérinaires, de complémentation alimentaire et même sur le plan du bien-être des animaux. Les parasitoses les plus fréquemment signalées dans les rapports des services vétérinaires sont les parasitoses gastro-intestinales, les myiases et les piroplasmoses. Outre ces maladies, la trypanosomose sévit dans la partie sud du pays qui correspond à la zone d’infestation des glossines, vecteurs de la maladie. Ainsi, en raison de leur sensibilité à la trypanosomose, les ânes sont assez rares dans cette partie sud du pays (Boubacar, 2013). Les ânes, malgré les multiples services rendus à l’homme, sont maltraités lors de leur utilisation à la tâche. Ils sont fréquemment victimes de lésions traumatiques provoquées soit par les coups de badines des propriétaires, soit par les pièces de harnachement, soit par les cordes utilisées pour les attacher au pré (Annexe IV). A cause de ces lésions traumatiques, les ânes sont très exposés au tétanos.

PARAMETRES MORPHO-BIOMETRIQUES DES ASINS 

Races d’ânes d’Afrique de l’Ouest 

Après la seconde guerre mondiale, Doutressoule (1947) a exploré l’ancienne Afrique Occidentale Française (A.O.F) pour recenser les principales races locales d’animaux domestiques dont les asins. Mais avec tous les critères évoqués, aucun de ces ethnographes n’a mis l’accent ni sur les variables extérieures ni sur la variabilité des caractères biochimiques, mais ils ont préféré faire appel à des critères biométriques en particulier la hauteur du garrot et la couleur de la robe. La caractérisation des ressources génétiques animales peut revêtir plusieurs aspects et englobe toutes les activités associées à l’identification, à la description qualitative et quantitative et à la documentation des populations raciales, des habitats naturels et des systèmes de production (Traoré, 2010). 

Caractérisation morpho-biométrique

 La description morpho-biométrique est généralement basée sur l’étude des variantes à effet visible telles que la couleur de la robe et autres signes et des paramètres mesurables tels que la Hauteur au garrot (HG), la longueur du tronc (LT), le poids vif (PV), le périmètre thoracique (PT), la longueur du cou (LC), la longueur des oreilles gauche (LOG) et droite (LOD). Chez l’âne, les données qui sont le plus souvent collectées pour une caractérisation morphobiométrique sont la couleur de la robe, le poids vif (PV), le périmètre thoracique (PT), la longueur du tronc (LT) et la hauteur au garrot (HG) (Ebangi et Vall, 1998; Sow, 2012). D’autres informations telles que l’âge, le sexe et la note d’état corporel (NEC) sont utiles dans l’analyse et l’interprétation des données. La détermination de l’âge se fait en majorité grâce à la dentition (Daveze et Raveneau, 2002). Les mensurations biométriques ne sont pas exhaustives. Une caractérisation morpho-biométrique sur des ânes éthiopiens s’est déroulée sur 12 variables (Kefena et al., 2011) tandis qu’une autre caractérisation sur les ânes du Cameroun n’a pris en charge que 7 variables (Ebangi et Vall, 1998). Ces paramètres morpho-biométriques ont permis d’une part la mise en place d’une équation de prédiction du poids vif (Pearson et Ouassat, 1996 ; Ebangi et Vall, 1998) et d’autre part, la caractérisation phénotypique (Ebangi et Vall, 1998). Kefena et al., (2011) grâce à la caractérisation morpho-biométrique des ânes éthiopiens ont permis de confirmer l’existence de six populations d’ânes distinctes mal identifiées précédemment. Ebangi et Vall (1998) quant à eux ont pu grâce à la caractérisation des paramètres morpho-biométriques déterminé que les ânes du Nord du Cameroun seraient originaires d’Equus asinus nubicus. L’on peut retenir globalement qu’en plus de quelques informations succinctes sur les caractères zootechniques des différentes races, ces types d’inventaires renseignent sur leurs ressemblances ou dissemblances et donc sur leur diversité. Pour une meilleure caractérisation, l’exploration de quelques paramètres biochimiques chez cette espèce s’avère important.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Chapitre I. ELEVAGE DES ANES AU NIGER
1.1. Cheptel du Niger
1.2. Importance socio-économique des ânes
1.2.1. Rôle de l’âne en milieu rural
1.2.2. Rôle de l’âne en milieu urbain
1.2.3. Exportation des équidés au Niger
1.3. Contraintes à l’élevage des ânes
Chapitre II. PARAMETRES MORPHO-BIOMETRIQUES DES ASINS
2.1. Races d’ânes d’Afrique de l’Ouest
2.2. Caractérisation morpho-biométrique
Chapitre III. EXPLORATION DE QUELQUES PARAMETRES BIOCHIMIQUES DES ASINS
3.1. Introduction
3.2. Protéines totales
3.3. Enzymes de la fonction hépatique
3.4. Exploration rénale
3.4.1. Créatinine
3.4.2. Urée
3.5. Paramètres énergétiques et de l’équilibre minéral
3.5.1. Glucose
3.5.2. Cholestérol
3.5.3. Calcium
3.5.4. Phosphore
3.5.5. Magnésium
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
Chapitre IV. MATERIEL ET METHODES
4.1. Cadre de l’étude
4.2. Matériel de terrain et de laboratoire
4.3. Méthodologie
4.3.1. Echantillonnage
4.3.2. Mesure des paramètres morpho-biométriques
4.3.2.1. Hauteur au garrot (HG)
4.3.2.2. Longueur du tronc (LT)
4.3.2.3. Périmètre thoracique (PT)
4.3.2.4. Longueur du cou (LC)
4.3.2.5. Longueur des oreilles (LO)
4.3.2.6. Poids vif (PV)
4.3.3. Analyses biochimiques
4.3.4. Analyses statistiques
Chapitre V. RESULTATS ET DISCUSSION
5.1. Résultats
5.1.1. Caractérisation de la population d’étude
Tableau I. Caractérisation de la population d’étude selon l’âge, le sexe et la NEC des ânes
5.1.2. Caractérisation morpho-biométrique
Tableau II. Récapitulatif des principaux paramètres morpho-biométriques des ânes du Niger
5.1.2.1. Variation des paramètres morpho-biométriques selon le sexe
5.1.2.2. Variation des paramètres morpho-biométriques selon la note d’état corporel (NEC)
Tableau IV. Valeurs des paramètres morpho-biométriques des ânes du Niger selon la NEC
5.1.2.3. Variation des paramètres morpho-biométriques selon la région
Tableau V. Valeurs des paramètres morpho-biométriques des ânes du Niger selon la région
5.1.3. Paramètres biochimiques
5.1.3.1. Valeurs moyennes des paramètres biochimiques
Tableau VI. Valeurs moyennes de paramètres biochimiques des ânes du Niger
5.1.3.2. Variation des paramètres biochimiques selon la région
Tableau VII. Valeurs moyennes des paramètres biochimiques des ânes du Niger selon la région
5.1.3.3. Variation des paramètres biochimiques selon le sexe
5.1.3.4. Variation des paramètres biochimiques selon la NEC
5.1.3.5. Variation des paramètres biochimiques selon le poids vif
5.2. Discussion
5.2.1. Caractérisation de la population d’étude
5.2.2. Caractérisation morpho-biométrique
5.2.3 Paramètres biochimiques et leur variation
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE
ANNEXES

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